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Poésie contemporaine
Hiraeth : Silence, on meurt
 Publié le 22/03/20  -  6 commentaires  -  1353 caractères  -  223 lectures    Autres textes du même auteur

Variations sur le thème de la mort.


Silence, on meurt



Dernier acte

Grave cérémonie,
Je traîne l’agonie ;
J’ai quelque peu le trac,
Mon décès fait un couac.

Nuit de fête

Dans la cacophonie
De cette vile nuit
Quelqu’un s’ôta la vie
Priez priez pour lui

Thanatopées

Pschhh, splatch,
Aaaaah, humph,
Couic, crac,
Bang bang,
Argh, boum !
Atchoum.

Après-coup

Comme nous gémissions au moment de mourir
Sur la plaine criblés des mauvais souvenirs
Je compris que le temps est l’écho d’une hache
Vibrant dans notre tronc sans qu’aucun ne le sache

Chef-d’œuvre éphémère

Un instant décisif quelque part dans la brume :
Un philosophe empoigne un innocent poignard
Pour tracer un seul trait, sa seule œuvre posthume,
Que potasse bientôt un savant charognard.

Comment vivent-ils ?

– Maman, quel soleil brille sur les morts ?
Est-il jaune et bien chaud comme le nôtre ?
Papa n’voit pas aussi bien que les autres,
Est-ce que son soleil…
Dors, chéri, dors.

Au fil des nuits

Un fil –
Et une vie
Qui s’effile sans bruit
Dans le flux éternel
Du silence des nuits


 
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   papipoete   
22/3/2020
bonjour Hiraeth
le hasard est parfois cruel, mais quand vous écrivîtes ce texte, on mourait de par le monde...normalement à part là où les armes " aident " à la sélection !
Votre poème tombe là comme une feuille en Janvier, et je crains que nous ne soyons guère enclins à le savourer ?
Comme je ne veux pas m'étendre davantage ( malheureusement pour vous ) je ne relèverai qu'une once de votre écriture, histoire de sourire, dans les Thanatopées ...Atchoum !
En effet, qui put croire qu'un éternuement put être un redoutable tueur !
Je ne noterai pas ; pardonnez-moi ?

   LenineBosquet   
22/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour, dès "Après-coup" mon intérêt s'est considérablement accru. Superbe strophe. Du coup les 3 suivantes m'ont bien séduit aussi.
Je n'aime pas les 2 premières, "Dernier acte" fait un "couac", je le trouve " forcé".
Quel dommage que vous ayez si peu de commentaires, je vois là pour ma part un bon poème, utile même, parler de la mort, la catharsis, tout ça...

   hersen   
23/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Hiraeth,

J'ai l'impression de lire "chronique d'une mort s'annonçant", nous sommes au plus près de l'information d'icelle.

Il y a beaucoup d'humour, mon décès fait un couac (couic :)

La strophe thanatopées est juste excellente ! Les bruits biologiques, gargouillis, chuintements que font un cadavre quand la vie n'est plus et qu'il devient matière en transformation.

Et puis nous arrivons au tragique, dis maman, est-ce que le soleil de papa... dors chéri.

Nous sommes dans un flux éternel.

Hiraeth, je salue une composition magnifique sur un sujet pesant, particulièrement par les temps qui courent. Il y a une grande originalité, il y a aussi un certain recul, le lecteur lui-même peut s'imaginer s'observant au travers de ces phases.

Enfin, la strophe chef d'oeuvre éphémère, qui replace l mort dans un tout philosophique, qui replace la philosophie dans la mort.

Un grand merci pour cette lecture !

   Donaldo75   
23/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hiraeth,

J’ai beaucoup aimé cette composition que j’ai trouvée théâtrale, originale et mouvementée. Le découpage en tableaux me plait particulièrement car il donne de la vie à l’ensemble sans pour autant inhiber la poésie. Le quatrième tableau m’a encore plus impressionné que les autres, je ne sais pas l’expliquer, peut-être cette forme de sombre sérénité après la tempête.

Bravo !

Donaldo

   Pouet   
26/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Slt,

bien aimé ces "variations" - théâtral Thanatos- ma préférence allant, je crois, à "Comment vivent-ils?"
"Après coup" me plaisant aussi beaucoup, les deux derniers vers plus particulièrement.

Les variations - de variables invariables - sur ce thème, semblent être éternelles.

Je trouve ici un "survol" de la terre à la terre intéressant, de la solitude à la beauté , du sacré au ridicule, de l'autolyse au questionnement sur l'art, de l'appréhension au renoncement, de l'acceptation muette au disert orgueil...

Certainement un exercice difficile qui, je trouve, se tient bien (debout).

PS: bon titre.

   Cristale   
27/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le rideau tombe, mais personne n'applaudit,
le monde n'entend pas le cri silencieux du suicidé,
le chant de la putréfaction.
À chaque heure, un coup de hache tronçonne une tranche de vie,
en restera-t-il une misérable trace ?
Les tabous imposent la diversion verbale.
Un fil d'ADN s'enfuit dans la presque éternité.

J'ai cherché un peu la signification du chiffre 7 et sa relation à la mort :
Il est écrit que la stylisation du chiffre 7 représente une faux, symbole de mort, il symbolise l'achèvement.

L'auteur nous décline donc la mort avec 7 tableaux aux couleurs verbales variées comme les 7 couleurs de l'arc-en-ciel, les 7 jours de la semaine, les 7 degrés de l'échelle diatonique, les 7 merveilles du monde... et tant d'autres innombrables représentations.

Un ensemble intéressant, bien écrit, dénotant une belle culture d'une plume érudite qui a, je dois le dire, attiré mon attention et titillé ma curiosité en me sortant de mon espace confortablement confiné.

Merci Hiraeth.

Cristale

Edit : j'ai oublié : les 7 péchés capitaux ;)


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