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Poésie néo-classique
Lapsus : La bal(l)ade des pendus
 Publié le 14/10/09  -  14 commentaires  -  1954 caractères  -  232 lectures    Autres textes du même auteur

Qui parlera de corde en maison de pendu ?


La bal(l)ade des pendus



Ne vous approchez pas des gibiers de potence
Ou de ce qui en reste agité par le vent.
S'ils n'ont pas tout offert en sinistre pitance
Aux corbeaux animés d'un zèle trop fervent,
Vous pourriez bien les voir glisser les pieds devant
Et s'en aller en ville arpenter les boutiques.
Visions d'épouvante et apocalyptiques !
Oui, même un exorciste en serait confondu
En gagnant à la foi la masse des sceptiques.
Qui parlera de corde en maison de pendu ?

Il est hors de propos de parler pénitence
Pour amollir le cœur du moindre mort-vivant.
Un pendu se balade assoiffé d'existence,
Pressé de consommer, il en est salivant.
Il a connu la mort, ce repos décevant.
Qu'il soit sourd ou aveugle il comprend vos tactiques
Pour garder les bourgeois de leurs traits squelettiques.
Il a senti la corde et c'est projet ardu,
Les feux noirs de l'Enfer les rendent frénétiques.
Qui parlera de corde en maison de pendu ?

Alors soyez leur guide en cette circonstance,
Qu'ils retrouvent enfin un monde captivant.
Il faudra les mener, en usant d'insistance,
À l'un de ces grands bals, ce serait émouvant.
Ils tourneraient leur cou par un plongeon savant,
D'une danse nouvelle aux cris de fanatiques,
En derviches tourneurs aux accents de mystiques.
Mais le monde n'est pas ce ballet éperdu,
Il griffe gravement le cœur des romantiques.
Qui parlera de corde en maison de pendu ?

Ô cher François Villon, tes écrits sont mythiques,
Ils sonnent puissamment en doux échos antiques.
Nous vivons après toi, triste frère perdu,
Les cordes à vos cous furent des viatiques.
Qui parlera de corde en maison de pendu ?




« Frères humains qui après nous vivez
N'ayez les cuers contre nous endurciz, »

La ballade des pendus - François Villon


 
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   Anonyme   
14/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Lapsus ! Avant de commenter j'ai contrôlé la forme de cette ballade, bien plus compliquée que le sonnet ; RAS, tout est respecté à la lettre !
# trois dizains de décasyllabes et un quintil de décasyllabes, l'envoi
# utilise quatre rimes A,B,C,D.
# dans les trois dizains elles sont disposées ABABBCCDCD, dans l'envoi elles sont CCDCD.
# Noter la symétrie axiale de la disposition des rimes :

* notons 1 pour A et D et 2 pour B et C
Un sacré boulot pour lequel je te félicite...

Reste que tu choisis comme thème celui des pendus qui a quand même quelques similitudes avec la célèbre épitaphe de François Villon ! Attention, je ne parle pas plagiat, simplement thème commun avec notre valeureux ancêtre, et ça peut prêter à confusion... Ca n'enlève rien au plaisir que j'ai trouvé à lire ce texte... médiéval ! Merci Lapsus ! Amitiés. Alex

   Anonyme   
14/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
S'il n'en restait qu'un je garderais celui-ci que je trouve somptueux:
"Qui parlera de corde en maison de pendu ?"

J'apprécie énormément que tu n'aies pas copié la langue de François pour lui rendre "hommage", que tu n'aies pas paraphrasé le moyen-âge.

La langue est contemporaine ici et la ballade est belle...
(heu un peu noire, mais belle, et d'ailleurs ce monde ne griffe-t-il pas gravement le cœur des romantiques ? )

Un seul bémol pour le choix de l'alexandrin, j'aurais aimé en 10... (mais ça m'est personnel)

C'est un peu long, donc pas facile comme forme, mais la distance est bien tenue et la qualité homogène.

   jaimme   
14/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très loin d'avoir les compétences pour juger de la forme, je me contenterai d'être un lecteur de passage. Et qui ressent.
En dehors de "Visions d'épouvante" rien n'a arrêté ma lecture. J'ai lu avec plaisir ce conte villonesque.

Moi aussi j'ai beaucoup apprécié: "Qui parlera de corde en maison de pendu ?" et aussi "Mais le monde n'est pas ce ballet éperdu,
Il griffe gravement le cœur des romantiques."
Merci

jaimme

   Lhirondelle   
14/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Lapsus

Je ne m'approcherai pas des gibiers de potence mais j'ai bien aimé par contre musarder sur la sente de tes mots et suivre tes pendus dans leur balade et ta ballade.
Un texte qui m'a beaucoup plu ainsi que la forme choisie avec ce leitmotiv génial "Qui parlera de corde en maison de pendu ?"
Merci et au plaisir de lire

L'hirondelle

   Meleagre   
14/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quelle gageure ! Prendre pour modèle un poète médiéval si illustre, pour sujet un supplice si violent, et pour forme un schéma si codifié (malgré le passage du décasyllabe en alexandrins, que, bizarrement, Alexandre n'a pas noté).
Lapsus s'en sort bien : les mots peignent bien ce sinistre spectacle, et rajoutent l'idée macabre d'une danse funèbre de ces pendus après la mort.
Mais ce poème ne dégage pas la même horreur intense, la même vision glauque et repoussante de ces pendus immondes que dans le poème de Villon. C'est peut-être à cause du choix de cette "balade" posthume. La troisième strophe ne me convainct pas.
J'aime bien l'éloge au modèle, François Villon, dans la dernière strophe : rendons à César...

   Anonyme   
15/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le poème est très bien écrit, avec des rimes riches, et le respect d'une contrainte fort stricte.
Je trouve original de partir du fameux poème de Villon, et de détourner complètement celui-ci.
Un beau travail !

Une question, quand même : pourquoi ce texte est-il en catégorie néoclassique ? Ne devrait-il pas figurer en classique ? (Même si, comme indiqué plus haut, une ballade est en décasyllabes)

   colibam   
15/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Une écriture plutôt maîtrisée pour ce long poème bien agréable à lire.

J’ai particulièrement apprécié :
« Qui parlera de corde en maison de pendu ? »

« Ne vous approchez pas des gibiers de potence
Ou de ce qui en reste agité par le vent. »

« Il a connu la mort, ce repos décevant »

« Mais le monde n'est pas ce ballet éperdu
Il griffe gravement le cœur des romantiques »

Certaines tournures sont un peu moins heureuses :

« Oui, même un exorciste en serait confondu »
« Pressé de consommer, il en est salivant. »
« Il a senti la corde et c'est projet ardu, »
« Qu'ils retrouvent enfin un monde captivant »

   Anonyme   
15/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour.

Je ne commenterai pas le fond, je me contenterai de survoler les vers et d'y aller de mes petites remarques...

J'aime assez le premier passage, avec des images sympas surtout les deux premiers vers...
Après, les rimes en ence/ance, ant/en me semblent faciles parfois...

Pressé de consommer, il en est salivant.
=> mouai pas convaincue par ce vers...

Il a connu la mort, ce repos décevant.
=> non plus, trop banal, pas très heureux...

Il a senti la corde et c'est projet ardu,
=> j'adhère pas, je comprend pas l'inversion pour la rime... le sens m'échappe, la pertinence du choix aussi...

À l'un de ces grands bals, ce serait émouvant.
=> pas convaincue par la rime en ant...

En derviches tourneurs aux accents de mystiques.
=> un peu entendue déjà le derviche tourneur associé aux pendus...

Ô cher François Villon, tes écrits sont mythiques,
Ils sonnent puissamment en doux échos antiques.
Nous vivons après toi, triste frère perdu,
Les cordes à vos cous furent des viatiques.
Qui parlera de corde en maison de pendu ?
=> joli passage hommage, mais c'est pas ma tasse de thé... j'aurais préféré un truc plus subtil un rien plus universel.

Merci, donc, même si j'adhère pas à 100% j'ai pas hurlé en lisant non plus.

   pieralun   
17/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
L'ensemble est bien écrit, mais certaines tournures manquent de poésie: les corbeaux au zèle fervent
: les boutiques
: exorciste
.....trop d'évocations qui font plus référence à un film d'horreur qu'à une seconde évocation de Villon qui n'appartenait tout de même pas au monde antique.

   David   
19/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lapsus,

J'ai retrouvé l'expression qui forme le vers-refrain, elle serait de Miguel de cervantès dans Don Quichotte, c'est un proverbe qui signifierait de ne pas parler abruptement des fautes d'une personne présente dans une assemblée. Dans le contexte, cette assemblée serait celle des vivants, et la faute serait au sens biblique. Mais dans le poème justement, le proverbe est modifié pour être interrogatif, je me dis que son sens moderne serait de ne pas oublier ce lien universel, une perspective de la mort, décrit comme une corde de pendu, ça donne une image cavalière, inversée, du cordon ombilical. La vie serait à peine plus longue que la ballade d'un pendu jusqu'à sa potence, autant la faire en dansant ?

   Lariviere   
20/10/2009
Bonjour Lapsus !

Je me disais, depuis quelque temps qu'il fallait que je découvre Villon... Grace à toi, je vais m'y mettre plus rapidement...

Je préfères pour l'instant, suspendre mon commentaire... Ce ne serait pas juste de parler d'un poème uniquement sur le ressenti parcellaire d'un lecteur dépourvu des outils pour lire et surtout pour dire correctement... Je m'abstiens donc de noter également, pour l'instant...

ps : pour ce que j'en ai lu, il y a au moins un travail d'écriture qui parait solide, avec des traits humoristiques et parfois des petites pointes aux accents satiriques...

A bientôt !

Larivière (auteur qui sait qu'il ne sait pas grand-chose)

   Anonyme   
12/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cher Lapsus,

Je trouve votre version "Bal(l)ade des Pendus" plutôt réussie, n'y trouvant aucune critique fondamentale.

On a envie de la lire, c'est harmonieux, et le clin d'oeil à Villon est évident...

Depuis quelques mois, j'essaie, je vous avoue, très modestement de "concevoir" un forum "François Villon", m'autorisez-vous à reproduire votre écrit...

De mon côté, si vous me visitez, je vous présice que vous pouvez utiliser mes modestes trouvailles pour autant que vous citiez la source...

amicalement et bonne continuation

mon forum :

http://www.georgesbrassens-gb.eu/index.php?tg=threads&forum=17

JP F. Sitting Bull

   Anonyme   
14/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
je ne connais pas François Villon, mais j'irai courir le découvrir.
Tes pendus, ou fantômes sont superbes sous leur sinistre lambeaux.
Un poème qui m'a fait penser au conte de Tim Burton, c'est cruel, surréaliste et décalé.
"Qui parlera de corde en maison de pendu?" ce vers est mélodieux à souhait.
Merci pour ce moment de lecture, j'y reviendrais c'est sûr.

   Bartholomeo   
14/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bel hommage à François Villon...
Les alexandrins alourdissent un peu l'ensemble (les décasyllabes employés par Villon dans sa Ballade des pendus m'auraient semblé mieux adaptés...)
En plus le rythme de ces alexandrins est très symétrique ce qui à la longue nuit à la musicalité de l'ensemble...beaucoup de hiatus aussi...
Mais l'ensemble et le refrain m'ont bien plu, malgré tout...et puis je ne peux qu'encenser un admirateur de Villon...


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