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Poésie contemporaine
Lapsus : Le cercle de lumière
 Publié le 27/06/13  -  11 commentaires  -  1412 caractères  -  237 lectures    Autres textes du même auteur

On ne m’atteindra plus, on ne franchira plus ce cercle de lumière. J’appartiens pour toujours au domaine des fées.
La région du cœur – Fernand Dumont (1945)


Le cercle de lumière



Je vais tracer pour moi le cercle de lumière
Pour ne plus craindre l’ombre ou le froid de la nuit,
Pour marquer sur le sol le trait d’une frontière.

Je poserai la borne et le repère sacré.

Je tournerai sur moi de l’élan du derviche ;
Tout au fond de mon être, un cercleur est tapi,
Un pur irrationnel, aussi bavard que pi,
Déclinant l'infini sans un chiffre fétiche.

Je déroberai l’aube et son reflet nacré.

Ne touche pas mon cercle, ô démon d’Archimède,
Pythagore es-tu là ? Tout rêve est un compas
Entre les mains du Grec et du Perse et du Mède
Pour tracer le royaume aux portes du trépas,
Ne touche pas mon cercle, ô démon d’Archimède.

À la Lune un rayon, au Soleil j’en prends trois,
C’est plus qu’il n’en faudrait pour un seul diamètre ,
Mon cercle sera grand, même à l’empan des rois ;
Si la lumière est douce, un infini peut naître,
L’amour en quadrature, en pentacle de feu,
Ressuscitant l’éclat des flammes étouffées,
Célébrant à nouveau l’ancien plaisir du jeu,
Afin de s’introduire au domaine des fées ;
Par l’anneau dessiné, plus rien ne m’atteindra.

Je tracerai pour nous le cercle de lumière
Pour tromper le néant, la mort, le spleen, l’ennui ;
Les fées s’amuseront à garder la frontière…

3,141593…

[12/3/11]


 
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   Miguel   
15/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est bien la première fois que je trouve de la poésie aux mathématiques, même si l'obscurité dont elles ont toujours été entourées à mes yeux demeure un peu dans ce texte. Mais ça ne fait rien, je suis sous le charme ;je ne comprends pas tout mais je ressens infiniment ; que demander d'autre à la poésie ? je suis charmé par ces vers comme j'imagine qu'un serpent peur l'être par la flûte. C'est la miracle des beaux vers.

   Ioledane   
17/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème sur pi ! Rien que l'idée me paraît magique.

Quant à sa réalisation, elle est étonnante : non seulement le nombre de vers de chaque paragraphe épouse les chiffres de pi, mais surtout, le contenu est extrêmement riche et porteur à la fois de sens et de grâce !

Les alexandrins sont fluides et très réussis (sauf "Je poserai la borne et le repère sacré" qui est le seul à souffrir d'une syllabe en trop, défaut qui me paraît facile à corriger).

Je ne peux pas citer tout ce qui m'a plu dans ce texte, je relèverai seulement ces jolies trouvailles : "aussi bavard que pi", "Je déroberai l'aube", l'interpellation d'Archimède ou Pythagore, "A la lune un rayon, au soleil j'en prends trois", "Les fées s'amuseront à garder la frontière" ...

Du "moi" au "nous", entre le premier et le dernier tercet, le cercle s'est agrandi et embelli. Vraiment superbe cette progression, et ce dernier tercet.

Un grand bravo pour cette très belle composition.

   brabant   
27/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lapsus,


Bon, je me suis dit à un moment donné que ce texte devait avoir un rapport avec la franc-maçonnerie en raison de toutes ses références mathématiques, rapport objectif, distancié hein (pas prosélyte. lol), puis quand j'ai lu le mot "pentacle" je me suis encore dit qu'il serait peut-être plus sûr de prendre la tangente (au cas où il eût été renversé. Lol, c'est pas vrai :) c'est pour le mauvais oe... euh... jeu de mots). Alors je suis allé lire les autres com pour mieux justifier le mien qui n'est jusqu'ici que bla bla : Bravo à Ioledane qui a relevé le groupement des vers en Pi ! Elle a l'oeil et le bon ! Stupéfiant en ce qui concerne le poème.

C'est très bien fait ; pas facile quand même de pénétrer dans ce cercle de flammes et de lumière, chaud et froid à la fois, qui semble dire : Attention Propriété Privée ! ou Espace Protégé ! Pourquoi pas Pelouse Interdite ?
J'en reviens à ma tangente :)
Mais Bravo à vous hein !

Lol

   Anonyme   
27/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lapsus. Première observation, on ne se refait pas, la plupart de ces alexandrins sont de belle facture, c'est ce qui m'a tout de suite frappé...
Quelques mots et expressions bien choisis mettent beaucoup de poésie dans cette lecture. Je songe à l'empan, aussi bavard que pi, le pentacle de feu et j'en passe...
Un plus également pour le titre et le tercet final.
En conclusion un poème surprenant où les chiffres et les lettres sont pour une fois complices pour notre grand plaisir... Bravo !

   Marite   
27/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cette poésie contemporaine me séduit vraiment. Finalement si peu de mathématiques ou plutôt, disons qu'elles ont été utilisées comme support pour nous dévoiler un monde fascinant d'irrationalité. Merci à Ioledane pour avoir attiré l'attention sur la liaison entre le nombre de vers de chaque strophe et les chiffres du nombre Pi. Quant aux alexandrins, leur rythme nous entraîne irrémédiablement dans ce cercle de lumière gardé par les fées.

   KIE   
28/6/2013
A mon goût, les cercles présentent l’inconvénient majeur d’être trop ronds.
La disposition de ce texte est on ne peut mieux adaptée au propos. C’est même un modèle du genre.
Pas grand-chose à redire. L’irrégularité du vers quatre ne me gêne pas.
Un peu en dessous est peut-être (peut-être !) :
« Par l’anneau dessiné, plus rien ne m’atteindra. »
Mention spéciale pour :
« Tout au fond de mon être, un « cercleur » est tapi,
Un pur irrationnel, aussi bavard que pi »

Le monde des idées ?

A mon goût, les idées présentent l’inconvénient majeur d’être trop idéales.

J’aime (ce qui n’est pas forcément rassurant pour l’auteur).

   Anonyme   
28/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je reviens sur ce superbe texte où l'inspiration est originale et de grande élévation ; tout un monde de figures défile, autant de balises qui orientent un destin, un astrolabe dans les mains...
Merci pour cette lecture édifiante.

   Meaban   
28/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
il y a quelque chose de profondément maçonnique, dans cette digression, d'une élégance de courbe devenant folle sous le tau de la géométrie...

   Lapsus   
30/6/2013
Je fais écho aux commentaires reçus ici.

   Lotier   
3/5/2014
Bonsoir Lapsus,
De la circonférence au diamètre, un seul chemin pour un même infini. La poésie symbolique m'émeut, le cercle délimite : on est dedans ou dehors ! Michel-Ange passa de l'intérieur de son cercle parfait à la composition de ses sonnets ! La strophe de neuf vers me rappelle la légende des miroirs ardents d'Archimède à Syracuse (dont on espère qu'ils furent paraboliques et non sphériques).
Le cercle me touche aussi parce qu'il suppose un centre, une symétrie, que la poésie peut transcender (écho de la transcendance de pi ?) : le cercle est une roue dont le moyeu a fui.
J'apprécie les points de suspension à la fin de votre poème, la suite des nombres continue elle aussi infiniment. Dommage d'avoir retenu le chiffre trois et pas deux comme dernier cité : la poésie de pi vient aussi de son impossible approximation.
À vous lire,
Lotier

   chVlu   
3/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Que dire qui n'est pas été déjà bien et fort, justement dit....
Ah si une suggestion de Titre :
"Halo, quoi !!!"
eu pu faire et ancrer par Pi-rouette dans une époque cet écrit bien tourné.

J’espère que l'auteur ne me trouvera pas outrecuidant d'avoir voulu jeter mes 2 Pierres Carrées dans une marre que je n'ai pas dessiné.


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