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Poésie libre
LeopoldPartisan : Août 14
 Publié le 01/09/14  -  15 commentaires  -  477 caractères  -  489 lectures    Autres textes du même auteur

Hier, aujourd'hui…


Août 14



De la rouille
Tant et tant de traces de rouille
Sur ces croix de bois flotté
Blanchies à la chaux et à la craie naturelle

Combien de dimanches vers de gris
À la prunelle de leurs yeux
Au petit vin blanc
Qu’on désossera sous les ombrelles

Éparses Éparges
Et sanglots longs
D’oiseaux moqueurs

Têtes blondes
Aux blés fauchés
Comme hier encore à

(Gaza, Racca, Sinjar, Louhansk, Donetsk…)


 
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   Myndie   
22/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte est tout simplement magnifique.

Est-il plus beau et plus efficace plaidoyer contre la violence et l'absurdité des conflits armés que celui qui mêle au champ lexical de la guerre les couleurs pastorales de la vie ?

Ainsi, les têtes sont blondes et les blés sont fauchés, à moins que ce ne soit l'inverse, évidemment.
Hier, aujourd'hui, dit l'incipit, tout se mêle et s'entremêle, présent, passé, terre éclatée, colline ravagée, recueillement, couleurs des croix, des yeux, du vin, des uniformes...
Les images sont fortes, comme les mots qui s'entrecroisent (désossera sous les ombrelles) et les sonorités (par exemple « blanchies » et « chaux » m'évoquent le mot « charpie ») et la construction même du texte en renforce l'impact .

Quand hier ne sert pas de leçon, c'est l'histoire qui se répète à l'infini.
Je trouve que ce sujet est très brillamment traité, avec originalité, délicatesse et émotion.
Bravo vraiment.

   Anonyme   
1/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour LeopoldPartisan,

Depuis un moment que je lis et relis votre poème sans savoir quoi dire.
Vos images sont puissantes et d'une belle originalité.
J'aime sa tonalité brut qui offre a ces jolis vers de l'ardeur.
Et cette fin...qui résonne car réaliste, actuelle. Pas simplement une énumération non, elle provoque des flash (honnêtement surtout Gaza dont j'entends plus parler).
Un poème émotion sans mièvrerie ni sordide, et pourtant a de l'impacte.

   Anonyme   
1/9/2014
Bonjour LéopoldPartisan

Avec ces deux quatrains et ces deux tercets, votre poème a des allures de sonnet, mais de sonnet en vers libres.

L'écriture fait la part belle aux figures de style.
L'ellipse est omniprésente et frise parfois l'anacoluthe.
Il n'y a qu'un seul verbe "désossera"

Les quatrains sont visuels
Le premier est de rouille et de "craie naturelle"
Le second est "vers" de gris. Avec un jeu de mot très imagé.
On y évoque le "petit vin blanc"

Auquel répondent les "oiseaux moqueurs" du temps des cerises, accompagnés par les sanglots longs des violons de Verlaine

Jolie métaphore au dernier tercet.

Le titre, comme les références évoquent les tranchées où périrent tant de soldats
La parenthèse de chute évoque les conflits actuels, où l'horreur est bien pire car les victimes sont les civils, y compris femmes et enfants.
Utilisés comme boucliers humains à Gaza, génocidés à Sinjar dans un conflit où l'horreur nous ramène aux périodes les plus sombres de l'Histoire.

Merci LépoldPartisan pour ce texte court, mais qui en dit long.

   Purana   
1/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah ... Leopold Partisan... comme je vous entends sangloter tranquillement.
Sachez que vous n'êtes pas le seul et que je sanglote avec vous.
Je sais ce dont vous parlez, je sais que ce sont ces "Têtes blondes Aux blés fauchés Comme hier encore à ...."
Merci d'avoir cité le nom des lieux entre parenthèses. De cette façon, je vais pouvoir allonger cette liste interminable.

Un poème, dans lequel la description tranquille de la tristesse lorsque l'on regarde autour de soi, est en effet plus puissante que la violence exprimée par beaucoup de paroles engagées.

Je suis si touchée par le contenu que je me demande si mon commentaire peut être objectif !
De plus, je tiens à souligner que cette façon voilée et si bien contrôlée de l'énonciation me plaît beaucoup.

Merci à vous.
Purana

   Agueev   
1/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un ravissant poème qui en quelques mots nous installe dans le mal être de la guerre, cette espèce d'absurdité où la vie continue au milieu de l'horreur. C'est vraiment très joliment dit, ce qui met le lecteur dans une étrange ambiance.
J'aime le petit clin d'œil des "sanglots longs" qui rappelle davantage une sombre période qu'un magnifique poème.

La seule chose que je trouve dommage est de ramener la poésie et son titre aux évènement d'aujourd'hui aussi directement. Cela coupe la poésie de ce qui précède et n'apporte rien. Cela offre le côté naïf des Miss France quand elles déclarent qu'elles sont contre la guerre et pour la paix. C'est dommage. Tu aurais pu l'évoquer autrement.

   margueritec   
1/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci pour ce poème, ce vrai poème où tout est évoqué par touches impressionnistes, beaucoup plus poignant qu'un discours narratif.

Au plaisir de vous lire à nouveau.

   Anonyme   
1/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour, Léopold,

Ayant moi-même récemment proposé un texte qui n'est pas sans rapport, je ne pouvais pas être insensible au vôtre.
Je me dois toutefois à l'honnêteté : je trouve votre texte bon sans que je sois pour autant subjugué. Par exemple, si je trouve que le premier "tercet" mêle trois conflits étonamment en peu de mots, ce qui est loin d'être simple, je trouve le "éparses Eparges" un peu trop maniéré par la recherche fort voyante du jeu sur les sonorités. Ce qui fait sa force, surtout, je trouve, c'est son tître. Pour un texte proposé à la publication en août 2014, je trouve très bien vu de n'avoir pas mentionné le siècle concerné. J'aurais peut-être trouvé le corps du texte plus marquant, plus subtil si les conflits actuels n'avaient pas été cités si prosaïquement à la fin. Bravo tout de même pour avoir su mêler tant de choses en si peu de mots.
Vous trouverez sans doute des gens pour dire qu'il est la mode, en ce moment, de se souvenir de choses passées, mais vous rappelez que "août 14", ce peut être également aujourd'hui. L'ypérite est toujours à la mode. De Belgique en Syrie, et ailleurs, rien ne change.

   Anonyme   
2/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Purée qu'est-ce qu'il y a de plus barbant en plein mois d'août sous la flotte que de se taper les rétrospectives en noir et blanc de cette p... de der des der.

Parce que m... alors, cette s... de guerre a quand même sacrifié 9 millions de poilus, popovs, corned beef, boches, ritals, tirailleurs sénégalais et autres gus qui pour la plupart avait à pein 20 ans.

Puis vlà le popol qui sans trop la ramener, vous balance son hommage perso à la grand "désosserie". En plus un pneu comme le poppys y nous le fait façon "non non rien à changer... tout à continuer !!"

merci camarade pour cet hommage qui ne doit certainement pas être dédié à pétain et consort.

   Francis   
2/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"L'oiseau moqueur" témoin de la bêtise des hommes ! Son chant, son hymne à la vie est couvert par le bruit des canons. Les squelettes ont blanchi ; les croix ont rouillé et on continue à s'entretuer pour un Dieu, des frontières, des idées...Les différents nationalismes écrivent l'histoire à l'encre rouge. L'histoire balbutie !
Un texte simple dans lequel chaque mot est à sa place.

   jaimme   
2/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai beaucoup aimé le choix (à mon avis) d'avoir beaucoup misé sur les matières, les couleurs. Les soldats sont en filigrane. J'aime beaucoup.
La redondance "Éparses Eparges" est- très bien trouvée, un brin artificielle avec ce qui suit.
Juste un dernier détail: pourquoi avoir sauté une ligne et mis entre parenthèses la liste ouverte de la fin?
T'es sûr qu'on a utilisé du bois flotté? Ou est-ce juste une image?
Bref, quelques interrogations, mais l'ensemble est très percutant!
Tiens, une idée: rallonger la liste et en faire une longue strophe. Oui, t'as compris, ça me trifouille cette fin... T'en fais ce que tu en veux.
Merci Léopold!

   Robot   
5/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai apprécié ce texte tout en nuance qui nous dit l'inanité de l'horreur empli de couleurs comme une peinture qui suggère.
Le second quatrain sans s'imposer est une évocation très forte.
Une toute petite remarque: Pourquoi hier et pas aujourd'hui ? Je trouve que ce hier affaibli la prégnance des ignominies qui se poursuivent aujourd'hui - comme hier et autrefois -.

   melancolique   
5/9/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Leopold,

Ce texte est une réussite, il est bref et concis mais chargé d'émotions. Les images sont très belles et évocatrices, et l'on peut ressentir cette douleur retenue.

Le début surtout est poignant, j'aime beaucoup:
"De la rouille
Tant et tant de traces de rouille
Sur ces croix de bois flotté"

J'aime aussi:
"Et sanglots longs
D’oiseaux moqueurs"

La fin accentue la douleur, elle est juste magnifique:
"Têtes blondes
Aux blés fauchés"

Merci pour cette lecture, et au plaisir de vous relire.

   ikran   
7/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour LeopoldPartisan,

c'est remarquable ce que ce petit texte comporte de grandes choses qui remuent.

Une poésie libre pleine d'originalité généreuse :

"Comme hier encore à
(Gaza, Racca, Sinjar, Louhansk, Donetsk...)"

Ces mots pleins d'un sens très lourd tombent sur un choix géographique dont on a, bien malheureusement, l'embarras.

Merci pour cette lecture

   Anonyme   
9/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"De la rouille
Tant et tant de traces de rouille"
M’évoque des canons, armes de guerre, blockhaus, tous ces vestiges du chaos des guerres modernes

"Sur ces croix de bois flotté" contrepoint au métal
"Blanchies à la chaux et à la craie naturelle" ici la simplicité, la légèreté et la pureté du bois blanc, les os peut-être…la mort a tiré un trait presque définitif car ne serait-ce la mémoire… c’est fini

"Combien de dimanches vers de gris
À la prunelle de leurs yeux
Au petit vin blanc
Qu’on désossera sous les ombrelles"

Rappel de la vie du soldat en sursis, en permission, qui peut goûter une dernière fois la vie et ses fruits avant le carnage
"Éparses Éparges" vers magnifique, en tout cas c'est celui que je retiendrais à cause de la résonance de ces deux mots et des deux majuscules, je suppose…

"Et sanglots longs
D’oiseaux moqueurs" ils peuvent rigoler les oiseaux devant la folie des hommes ou en pleurer, c’est peut-être selon leur intérêt à l’humanité, parions qu’ils rigolent du spectacle de ce genre de chasse, pour une fois qu'ils ne sont pas les proies.
La fin du poème en faisant un rapprochement entre les époques passées et présentes apporte une dimension ‘réaliste’ au texte…car le passé même s’il nous émeut encore parfois est bien passé. Par contre le présent nous concerne au premier chef ou le devrait.

Suite à la lecture de ce poème, je me suis fait la réflexion que ces guerres sont souvent déclarées par d’assez vieux bonhommes qui ne prennent pas grand risque car en premier lieu, leur position leur évite en général de partir se battre, (ou de partir en Général, donc, normalement, pas tout à fait chair à canon) que même s’ils y allaient comme ils sont déjà assez vieux ils ne risqueraient de perdre que quelques années de vie, et pas forcément les meilleures…alors que les jeunes gens, eux, ont tout un trésor à perdre : puisque leur vie venait à peine de débuter.

Beau texte riche, puissant et tout en nuances. Bravo !

   tchouang   
12/9/2014
Commentaire modéré

   papipoete   
11/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Leopold
y'avait longtemps...que je ne t'avais pas lu !
Croix de bois, le seul reste qui éternellement re-devient nouveau, quand gronde le canon, siffle la mitraille !
Celles-ci datent à peine, que la rouille s'y incruste comme une balle perdue... tirée d'un vert de gris. Et se fauchent les têtes blondes, les épis de jeunesse, et les oiseaux piaillent mouettes moqueuses, les corbeaux nettoyeurs de champs de bataille...
NB c'était hier ces plaines emplies de cratères, rougies de charpie, les clochent sonnaient.
Aujourd'hui, des croix de David sur un linceul blanc ; le drapeau noir des barbus au-dessus de femmes à la Burka...
Combien de dimanches à venir encore, loin de Nogent, près de Satan !
La forme en " sonnet " coule lentement, comme une larme froide sur un visage éploré, avec le second tercet particulièrement poignant.


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