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Poésie en prose
LeopoldPartisan : Capharnaüm ou le mimétisme de la métamorphose
 Publié le 16/10/09  -  9 commentaires  -  2922 caractères  -  80 lectures    Autres textes du même auteur

Les insectes sont-ils l'avenir de l'homme ?


Capharnaüm ou le mimétisme de la métamorphose



Ne serai-je toujours que ce rêveur au cœur de fiel ou alors atteindrai-je un jour peut-être, la célébrité des Tueurs de la lune de miel ?

Ah si papa ne m’avait pas arraché les ailes, tandis que maman grouillait comme toujours en furetant dans les décolletés des gamines abandonnées à notre charité : comme mon destin en aurait été métamorphosé, transfiguré.

« Non je ne suis plus ta jolie libellule ! » ai-je souvent gémi dans son giron ! Il voulait un garçon, pas d’une demi-lune, se croyant tout à la fois ange et papillon. « Mais regarde donc ces horribles cicatrices : on dirait qu’il m’a greffé dans le dos deux horribles mille-pattes baveux et morveux ! »

Était-ce l’automne passé ou y a-t-il déjà quelques années ? Chez nous les éphémères le temps a parfois de ces variations. En tout cas ce fut lors de la dernière fête des maïs, à laquelle je pus participer, qu’à la douce et tendre Abigail, je dérobai bien involontairement la virginité. Comment aurais-je pu savoir, idiot de charançon, crétin dytique, que cette molle corolle n’avait rien à voir avec la chrysalide dont je voulus libérer la nymphe avec mes patauds élytres.

Lorsqu’après des heures et des heures de recherches forcenées, les hommes du village m’eurent retrouvé, ils jugèrent que me livrer à mon père serait une punition bien plus sévère que la maison de correction. Papa eut alors beau me fouetter comme un damné, jamais je ne retirai l’anathème que j’avais prononcé dès qu’il m’eut attaché à un arbre, la bouche ensanglantée, les deux yeux pochés, entouré de mes inséparables phalènes réelles ou virtuelles… et par lequel je lui annonçais qu’à l’aube du cinquième jour, il s’en irait pourrir sous la terre, où moi et mes semblables ferions un festin de son immonde carcasse… C’est sans doute une question de phéromone, mais j’ai toujours tenu parole. Faut dire aussi que Maman toujours aussi silencieuse et effacée l’avait, depuis bien longtemps déjà, infecté et rongé.

Toujours est-il que le jour prédit, à peine arrivé à la rivière, où il allait toujours pisser après nous avoir brisés ou violés, il fut littéralement assailli et happé par une colonie de scolopendres, aussi venimeux que monstrueux. Il hurla longtemps, en s’enfonçant très lentement dans la vase fangeuse. Il beugla, vociféra et éructa. Il conjura, implora et supplia. Je me contentai seulement de le fixer de mes yeux globuleux et d’imiter la cigale amoureuse. Pour ce faire, je frottais comme un damné, mes excroissances dorsales contre la branche qu’il tentait vainement d’agripper. Je renforçais ainsi par cette chaleur torride, la dramaturgie malsaine de mon Œdipe dégénéré où parfois à l’ombre de ces palétuviers, les taux d’humidité de mes orgasmes dépassaient allègrement les cent pour cent. Il aurait dû savoir, ce sombre idiot, que jamais mon destin ne serait celui d’un Grégoire Samsa.




 
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   Marquisard   
16/10/2009
J'ai eu du mal à lire cette prose, sonorités et tournures m'ont gêné, le texte azrait à mon avis gagné à être allégé, fluidifié, voire à être réarrangé en nouvelle et je ne suis pas sur d'avoir bien saisi tout ce que tu as voulu mettre dedans, un entomologiste y trouverait surrement son compte, perso je suis un peu paummé. Tenterai une nouvelle approche plus tard.

   colibam   
16/10/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
A la lecture du titre, j’ai sorti mes aérofreins avant d’ouvrir prudemment la lucarne.

Je ne vois pas très bien ce que fait ce texte en prose poétique mais c'est un détail.

Ton résumé, « les insectes sont-ils l’avenir de l’homme », m’a rappelé Demain les chiens, écrit en 1944 par Clifford Donald Simak, une série de contes que se racontent les chiens, le soir au coin du feu, tandis que les hommes ont déserté les villes.

La lecture est agréable malgré quelques passages que j'ai trouvé un peu lourdingues ou dont je n'ai pas bien compris l'utilité ou le sens :

"en furetant dans les décolletés des gamines abandonnées à notre charité"... ?
"mille-pattes baveux et morveux "
"le temps a parfois de ces variations"
"après nous avoir brisés ou violés"
"les taux d’humidité de mes orgasmes dépassaient allègrement les cent pour cent"
"je frottais comme un damné, mes excroissances dorsales " : virgule inutile

Correct sans plus pour la forme, intéressant dans l'idée mais pas emballé.

   jaimme   
16/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Kafka. Cette référence m'a gêné. Car jusque-là j'étais plongé dans une lecture de science-fiction, de la bonne, car contrairement à "Demain les chiens" qui transpose l'esprit humain dans le corps des chiens (précurseur qui a toute mon admiration et mon indulgence), ici LeopoldPartisan avait presque réussi l'exploit de donner à croire que le monde des insectes prenait vie (bien mieux que les "Fourmis" de Weber...). Violence et freudisme y font bon ménage. Jouissif.
Mais cette référence m'a trop ramené vers le monde des humains et ouvre trop la porte à d'autres interprétations. Certainement excellentes: plus d'anthropomorphisation , mais une humanité pourrie.
Pas indifférent, c'est évident.
Ah oui, le choix du poétique... pas important ici.

   Lapsus   
16/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Voilà un texte monstrueusement absurde et abominablement décalé qui ne peut laisser indifférent.
Ce Centaure du royaume des insectes - mi-homme, mi-bête - a, il est vrai, tout au fond des élytres une douleur kafkaïenne, mais il est fier néanmoins de son appartenance à sa communauté honnie, celle des rampants, ou des prophètes.
Pensez à lui la prochaine fois que vous utiliserez du fly-tox.

   FIACRE   
16/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Etrange univers, mais l'on ne peut plaindre le sort de l'homme.

   karminator   
16/10/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Lu une fois, c'est assez.

J'ai aimé l'introduction et les 3 premières strophes, la tombée par contre m'a déplu, j'ai totalement décroché à partir des "grosses" strophes. Je pense qu'un texte plus léger aurait eu plus d'impact pour ce genre de sujet.

- PV

   Chene   
17/10/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour LeopoldPartisan,

L'anthropomorphisme "névroptérique" ne m'a absolument pas convaincu tant dans le choix du vocabulaire que dans le style empesé de l'écrit.

Si l'idée est, j'en conviens, plutôt originale, son traitement et la forme choisis ne m'apparaissent pas pertinents.

J'ai lu sous ta plume des poèmes beaucoup mieux formulés.
Une autre fois sans doute

Chene

   Anonyme   
20/10/2009
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bon alors pour faire bref:

Je dirais que je me heurte à un vocabulaire qui ne me semble ni agréable à l'oreille, ni agréable au cerveau/coté image de la force...
Donc je ressens un ennui profond à partir du 3è corps de texte (bloc/§) après m'être demandé ce que je venais diable faire là...

Pour faire long :

Ne serai-je toujours que ce rêveur au cœur de fiel ou alors atteindrai-je un jour peut-être, la célébrité des Tueurs de la lune de miel ?
=> pour moi maladresse dans le que ce... ou alors... tueurs de la lune de miel.
ça casse le rythme, on s'accroche à voix haute.

Ah si papa ne m’avait pas arraché les ailes, tandis que maman grouillait comme toujours en furetant dans les décolletés des gamines abandonnées à notre charité : comme mon destin en aurait été métamorphosé, transfiguré.
=> ici la phrase est longue et indigeste. Les images sont lourdes et amenées de manière à juste être interloqué par la formulation étrange. Pas géniale ou originale. Juste étrange.

« Non je ne suis plus ta jolie libellule ! » ai-je souvent gémi dans son giron ! Il voulait un garçon, pas d’une demi-lune, se croyant tout à la fois ange et papillon. « Mais regarde donc ces horribles cicatrices : on dirait qu’il m’a greffé dans le dos deux horribles mille-pattes baveux et morveux ! »
=> j'aime : il voulait un garçon, pas une demi-lune. Très joli.
Giron est affreux à l'oreille. "se croyant tout à la fois ange et papillon", j'adhère par contre, superbement aérien et triste... dans l'opposition des deux essences même des imagés.
Alors le passage gastéropode on s'en passerait sous cette forme. Il est tout de meme des façons après ces deux fulgurances poétiques de poétiser justement la laideur pour en tirer quelque chose de beau dans l'horreur de sa laideur. Bon, là c'est pas trop le cas. Pardon.

Était-ce l’automne passé ou y a-t-il déjà quelques années ? Chez nous les éphémères le temps a parfois de ces variations. En tout cas ce fut lors de la dernière fête des maïs, à laquelle je pus participer, qu’à la douce et tendre Abigail, je dérobai bien involontairement la virginité. Comment aurais-je pu savoir, idiot de charançon, crétin dytique, que cette molle corolle n’avait rien à voir avec la chrysalide dont je voulus libérer la nymphe avec mes patauds élytres.
=> mouais... érotico-larvaire sans plus d'intérêt que le cillement de mon oeil... et pourtant j'ai l'habitude des forums érotico-quelque chose...

Lorsqu’après des heures et des heures de recherches forcenées, les hommes du village m’eurent retrouvé, ils jugèrent que me livrer à mon père serait une punition bien plus sévère que la maison de correction. Papa eut alors beau me fouetter comme un damné, jamais je ne retirai l’anathème que j’avais prononcé dès qu’il m’eut attaché à un arbre, la bouche ensanglantée, les deux yeux pochés, entouré de mes inséparables phalènes réelles ou virtuelles… et par lequel je lui annonçais qu’à l’aube du cinquième jour, il s’en irait pourrir sous la terre, où moi et mes semblables ferions un festin de son immonde carcasse… C’est sans doute une question de phéromone, mais j’ai toujours tenu parole. Faut dire aussi que Maman toujours aussi silencieuse et effacée l’avait, depuis bien longtemps déjà, infecté et rongé.
=> bon là le fond se tient, le fond est même assez proche de la réussite dans l'image... mais là... non c'est pas possible... trop de tentative de densité tue la densité. Je ne retire rien de poétique (même à la mode Renaud...) de cette prose.

Toujours est-il que le jour prédit, à peine arrivé à la rivière, où il allait toujours pisser après nous avoir brisés ou violés, il fut littéralement assailli et happé par une colonie de scolopendres, aussi venimeux que monstrueux. Il hurla longtemps, en s’enfonçant très lentement dans la vase fangeuse. Il beugla, vociféra et éructa. Il conjura, implora et supplia. Je me contentai seulement de le fixer de mes yeux globuleux et d’imiter la cigale amoureuse. Pour ce faire, je frottais comme un damné, mes excroissances dorsales contre la branche qu’il tentait vainement d’agripper. Je renforçais ainsi par cette chaleur torride, la dramaturgie malsaine de mon Œdipe dégénéré où parfois à l’ombre de ces palétuviers, les taux d’humidité de mes orgasmes dépassaient allègrement les cent pour cent. Il aurait dû savoir, ce sombre idiot, que jamais mon destin ne serait celui d’un Grégoire Samsa.
=> là oralement c'est plus cohérent, plus rythmé à mon gout. mais ça reste anti-poétique dans le sens où je l'entends. Gratuitement grossier (et c'est moi qui le dis!!!!) et lourd.

C'est en fait trop loin de ma conception de l'écriture pour que je puisse réellement dire ce que j'en pense.
J'adhère pas. Ni dans le fond, ni dans la forme, ni dans la sensation que me procure la lecture de ce texte.

Pourtant j'aime la prose... mais là, désolée encore mais sur moi tu fais plus que choux blanc.


Ou alors j'ai pas compris, je vais lire les autres coms, auquel cas un mp de l'auteur me ferait plaisir pour m'expliquer...

   David   
6/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour LeopoldPartisan,

Qui est Grégoire Samsa ? ...en fait, j'avais oublié le prénom du héros de la métamorphose de Franz Kafka.

J'ai retrouvé un passage de cette nouvelle, la fin où la bonne annonce la mort de Grégoire à la famille Samsa : des parents, une soeur.

"Venez donc voir, il est crevé, il est là, il est couché par terre; il est crevé comme un rat."

C'est une prose pour venger Grégoire ? Revenir en poésie pour que son sa mort de personnage, la pire, comme un banni, soit moins vaine ?

J'ai adoré : "C’est sans doute une question de phéromone, mais j’ai toujours tenu parole.". Ça, c'est de la réplique, un truc à la Audiard peut être, mais ce n'est pas du cinéma, c'est de la prose :

"Ah si papa ne m’avait pas arraché les ailes, tandis que maman grouillait comme toujours en furetant dans les décolletés des gamines abandonnées à notre charité"

Je suppose que c'est à lire d'un souffle, sinon, y'aurait plus de virgules. C'est bien un truc de prose.

"Il voulait un garçon, pas d’une demi-lune"

Un rythme d'alexandrin dans ce bout de phrase aussi, avec une assonance d'une/lune à la fin, pour changer le ton justement, comme une espèce de vitesse de croisière. Je ne pense pas que ce soit mesuré, mais je me demande si ce n'est pas instinctif.

"Il beugla, vociféra et éructa. Il conjura, implora et supplia."

Là c'est l'effet inverse, six verbes en deux phrases, peut-être pour faire entendre les basses ? En tous cas on souffre avec le Papa, on attend la fin, c'est trop horrible...

Et juste après, on jubile avec le fils, ironique et cruel, dans une longue phrase à nouveau :

"Je me contentai seulement de le fixer de mes yeux globuleux et d’imiter la cigale amoureuse."

Des rythmes saccadés sur un thème violent, oedipe, c'est aussi l'histoire d'un meurtre, où la rudesse est victime et la douceur, punitive. Une inversion des repères pas difficile à attraper, qui laisse place à la musique, ça peut se dire plus simplement : de la poésie !


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