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Corto
4/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Poème à ne pas lire après un bon repas.
Poème à ne pas lire avant d'aller dormir. C'est cru, violent, sadique, et aussi évocateur d'un monde où la violence et le sadisme sont ordinaires, une sorte de survie, de conquête du respect et surtout du pouvoir. On passe les époques sans presque s'en apercevoir, des hauts temps coloniaux jusqu'au 21ème siècle, comme si les conditions de ces époques se rejoignaient dans leur fondement. Créer un fil tendu entre l'enfant soldat et l'adolescent Arthur est une bonne idée, mais au delà du dépassement de toutes limites à la révolte, à la lucidité, je perçois un hiatus entre les sources d'inspiration, les recherches d'autre vie. Saison en enfer, illumination, les socles référents impressionnent. Faut-il dire si on aime ? Dans un effort de lucidité, oui tout de même. Tout à la fois pour le style, le suspense, l'inspiration. Corto. |
papipoete
4/7/2022
a aimé ce texte
Bien
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bonjour Léopold
Il y eut la division " das Reich " à Oradour ; il y avait des coupeurs de main sous le roi Léopold II au Congo ; aujourd'hui nous voyons les commandos Wagner en Ukraine... l'histoire se renouvelle en pleurs et en sang, dès que l'on ne voit plus ses images à la télé... mais l'horreur continue dans les mains des grands, dans les menottes d'enfant tueurs ! NB on pourrait presque faire un clin d'oeil à Baudelaire, avec la charogne... qui constelle chacune de vos lignes désespérées... Et les lire en entier demande un coeur bien ancré ! On est dans le présent sur terre pourtant, et des enfants ne jouent pas au ballon ni au gendarmes et aux voleurs ( pour de faux ) Daesh entre autres, leur apprit des leçons que même des "grands " ne voulurent apprendre ! Attention ! âmes sensibles, passez votre chemin... |
senglar
4/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour LeopoldPartisan,
D'actualité en ce qui concerne Lumumba ; merci pour lui, pour sa mémoire, ses héritiers. C'est en effet l'anniversaire de sa mort. Honte en passant à Léopold le premier bourreau du Congo laudateur des mains coupées. Rimbaud marchand d'esclaves, Eh Oui ! Rimbaud marchand d'armes, marchand de mort par les pétoires, Eh Oui ! On rachète souvent en Occident les crimes de sang, délégués ou non, aux grands esprits ! Je doute cependant que cet enfant-soldat connaisse L'ILLUMINATION, pour tout passé il n'a que celui d'un humilié, pour tout présent celui d'un tortionnaire meurtrier et sadique et il ne se propose qu'un avenir de bourreau, celui-là n'a qu'une facette et n'a jamais eu de qualités à épuiser sinon la toute première innocence volée et fourvoyée. Malgré sa qualité intrinsèque, saisissante, ce poème-chemin me semble un malentendu. Il fallait néanmoins l'écrire. Comment en sort-on ? On a tellement l'habitude d'être spectateur que cette bobine rejoindra les autres bobines de la grande et de la petite histoire, de la grande et de la petite horreur. Il y a tellement de monstruosités à se prendre dans les dents. Et nous avons d'excellents ondotalgistes ! Bien sûr ce n'est pas pour autant qu'il faut se taire ! |
Pouet
4/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Slt,
ce poème m'a immédiatement fait penser à "Bêtes sans patrie" d'Uzodinma Iweala, ouvrage m'ayant bien marqué. Je n'ai pas grand chose à ajouter, le ton est à mon sens ce qu'il doit être, ce qui est dit est dit et devait l'être ; la longueur relative ne se ressent pas trop. Un texte "qui ne s'embarasse pas", voilà mon impression, et c'est tant mieux. |
Provencao
5/7/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour LeopoldPartisan,
Un sacré coup de poing à la lecture de cette poésie. C'est dur, violent...votre poésie nous entraîne sur les pas de l'horreur, de l'impensable sans respect, sans pitié.... Le passage le plus compliqué pour moi en terme de mots: "Papa Kananga m’a embauché pour tuer et massacrer les cancrelats, les youpins les bicots et les bridés Tous les Blancs aussi Avec ma kalachnikov trop lourde pour moi je suis devenu un capita, un chef de section qui maintenant oblige les pauvres comme mon père, à obéir au moindre de mes désirs Bander je sais à peine le faire mais je viole quand même des gamines terrorisées de mon âge avec les moyens du bord C’est toujours le pied de les voir me supplier avant de crever dans les fossés où je les achève d’une rafale" Il est vrai que je suis beaucoup plus attirée sur des réflexions sur la vie humaine, le temps, le destin avec cette recherche à travers l'imagination de l'hymne, un humanisme, une sagesse. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Raoul
5/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonsoir,
Voilà un texte fort ! Et en colère ! & ça fait du bien ! J'aime beaucoup, parce-que c'est un texte vivant, expressif, où l'on peut plonger, c'est une expérience de lecture. J'aime bien aussi les injections de langage parlé - sans tomber dans le factice langage gamin qui aurait mal grandi trop vite -, de même le grand écart entre la modernité (mines de métaux rares) et l'ancestrale rite initiatique (scarifications), le flot de paroles/pensées parfois digressions... Ça m'a rappelé un excellent roman percutant de Ahmadou Kourouma. Bien "documenté" également, ça trace des perspectives intéressantes et pas gratuites, ne serait-ce que pour le rappel des habitudes sanglantes du roitelet belge Léopold II. La rencontre avec Rimbaud l'Érythréen, par le truchement d'une télévision entre des coupures électriques, renforce le choc melting-pot et mondialisation de l'espace, du territoire mais aussi du temps. Par moment, dans les évocations, on ressent chaleurs et odeurs, on y est. ... Bref, j'aime beaucoup, quoi. Merci pour ce poème terriblement vivant ! |
Miguel
7/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Je ne voulais pas entrer dans cette lecture, je trouvais le texte trop long ; je m'y suis risqué et il ne m'a plus lâché. Un texte fleuve, plein à la fois de sauvagerie et d'humanité, une peinture intemporelle de notre présent. L'enfance tueuse et tuée, victime dans tous les cas. Des images dures, des choses dérangeantes, des références historiques incontestables, une noble évocation du malheureux Patrice Lumumba, et tout cela dans un souffle épique qui ne faiblit jamais, qui nous porte jusqu'à la fin.
Un érudit m'a très récemment appris quelque chose à propos de Rimbaud : il passe pour avoir "mal tourné", mais en fait il aurait fourni des armes (à quel prix, si prix il y eut, je ne sais) à des populations autochtones qui cherchaient à se défendre contre les Anglais, et ce sont ces derniers qui lui auraient fait cette mauvaise réputation. Je n'ai pas eu le temps d'approfondir, de vérifier. |
Lariviere
7/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Salut Léopold,
J'ai beaucoup aimé ce texte, Un texte qui ressemble sur la forme et sur le fond à un énorme fatras ; on y retrouve le congo belge, Lumumba, arthur Rimbaud, les enfants soldats... et en fait tout est lié malgré la forme ébouriffée ou grâce à elle tant le fond infernal et fouillis de ces réalités humaines modernes collent bien à ce que la forme veut exprimer... Un texte fort, sans concessions ni sur le fond, ni sur la forme... je salue l'audace et j'apprécie fortement autant l'impact poétique de ces vers libres que les réferences judicieusement placées... bravo ! Merci pour cette lecture et bonne continuation ! edit : merci aussi de nous rappeler ce révolutionnaire qu'était Patrice Lumumba, le che guevara africain que l'on ne devrait pas oublier... |
Anonyme
13/7/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un thème percutant comme une salve rouge de kalachnikov.
Un texte dont on ne sort pas indemne. De l'Histoire brute, faite d'un sang barbare, violent, atroce. Une histoire que l'on connaît, nous les zombies de ces peuples sombres, mais que l'on veut croire trop lointaine pour être vraie. Et pourtant... L'écriture en uppercuts à la pointe de la mémoire assène des atrocités sans que la main tremble. C'est cadencé de mal en pire, au fur et à mesure que s'étale comme une mare de sang la vie de ce môme de treize ans, devenu symbole de l'horreur vivante. Et au milieu de cet ahurissant champ de brutalités, comme une clairière où naîtrait soudain la lumière, s'illumine un triste espoir, Rimbaud, l'homme imparfait, héraut de la délivrance... L'écriture forte, dénuée de fards et de fioritures, sans trembler mène au pas de charge ce road-movie étouffant. Bravo ! Il fallait savoir en parler sans édulcorer le propos mais sans pour autant sombrer dans un affligeant pathos. |