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Poésie contemporaine
LeopoldPartisan : La fille à la gabardine
 Publié le 01/04/16  -  15 commentaires  -  1519 caractères  -  261 lectures    Autres textes du même auteur

Regain ? Reflet ? Que sais-je...


La fille à la gabardine



La fille à la gabardine
Se traînait plus qu’elle ne marchait
Sous cette pluie de mai
Aussi froide que fine

Le ventre veiné et proéminent
Le cuir chevelu sanguinolent
Ainsi rampait en sanglotant
La fille à la gabardine

Comme elles se pavanaient
Ces vertueuses à la tondeuse
Comme elles la malmenaient
Ces mères à la douleur rageuse

Combien de belligérants
Qu’ils soient gagnants
Qu’ils soient perdants
L’avaient enfilée cette gabardine

Le dernier
Était un petit gars dépenaillé
À la mine chafouine
Que la foule avait cru bon de lyncher
Après l’avoir trouvé tremblant
Et suppliant dans les latrines
De la maison en ruine
De la fille à la gabardine

Apparemment oublié
Ou plutôt abandonné
Par la débâcle
La fille à la gabardine
Qui n’avait rien d’une héroïne
Avait déjà souvent consolé sa grise mine
Et soulagé ses parties intimes
Pour un peu de margarine
Et quelques cuillères de farine

Ah là là
La guerre et ses mystères
Ah là là
La libération et son épuration

La fille à la gabardine
A comme tout simplement fondu
Sous la pluie battante
Qui maintenant inondait les ornières
Que le ballet incessant
Des jeeps et camions approfondissait
En éclaboussant tout sur leur passage
Et laissant pour toujours
Cette vieille gabardine
Vide et Orpheline


 
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   papipoete   
8/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'en ai la main qui tremble...
Je l'imagine " cette fille à la gabardine ", une moins que rien, une traînée qui fricotait avec l'allemand .
Heureusement, à la libération, il se trouva des " vertueuses ", âmes irréprochables, pour laver ce déshonneur . A coups de tondeuses, à coups de lames, vêtements déchirés, on lui fit payer ses outrages !
Même son dernier " amant ", un pauvre boche dépenaillé rendit gorge à la foule vengeresse .
Elle faisait " ça ", pour s'acheter un peu de margarine, quatre cuillers de farine, la " fille à la gabardine " . Elle n'habitait pas les beaux quartiers, où les gourgandines " couchaient " pour du caviar, de belles soies .
Dans les ornières inondées, que les jeeps américaines creusaient, on retrouva une vieille gabardine, vide et orpheline ...
Tellement poignant ; si vrai malheureusement !
Je ne voudrais pas que ce récit, si bien transcrit, passe à la trappe ; je lui mettrai une appréciation maximum !
NB - 3 fautes de grammaire à corriger
-le vers " a comme tout simplement fondu " un peu maladroit
- pas de ponctuation
papipoète

   Anonyme   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonsoir,

j'aime assez le sujet.

Le premier quatrain est pas mal, entre légèreté et douleur, une bonne accroche, j'aurais aimé que tout le poème reste dans ce ton, aigre-doux.

Puis le premier huitain me perd. Le ton change, les deux derniers vers me dérangent par la répétition de "de" que je trouve inesthétique à l'oreille.
Le second est bien en-deça, même si les mots conviennent au thème, les rimes entrecoupées me dérangent dans le rythme qui jusque là me plaisait assez.

Je n'aime pas du tout le quatrain Ah là là, que je trouve trop jovial et un rien décalé par rapport au reste, surement est-ce voulu, mais ça me plombe l'ambiance.

Le dizain final ne me plait pas du tout, si j'excepte les deux derniers vers (je ne comprends pas la majuscule à Orpheline).
"A comme tout simplement fondu", "Qui maintenant Inondait les ornières" (là non plus je ne comprends pas la majuscule) me laissent une impression peu naturelle, forcée, ça manque pour le coup de légèreté.

Une opinion mitigée donc, pour un thème dont je trouve l'ensemble inégal, mal exploité. Il y a un déséquilibre qui ne plait pas !

Bonne continuation !


Edition post-publication : des corrections ont été apportées entre mon commentaire et la publication, reste la majuscule à Orpheline, une référence m'échappe surement !

   Anonyme   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un beau texte, sur une page bien sombre de l'histoire. Les rimes en ine sont un peu lassante au final mais j'ai pris plaisir à cette lecture.

   luciole   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour

Le problème avec votre poème c'est la lourdeur des rimes. Peut-être est-ce voulu pour insister sur la bêtise et la cruauté mais j'ai vraiment du mal.
Et puis que vient faire ce " ah la la"suivi de ces banalités ( la guerre et ses mystères, la libération et ses épurations) ? C'est aussi vraiment gênant.
Impossible - pour moi s'entend- d'aimer ce texte.
Je sauve quand même le premier quatrain où l'alternance est plus légère.

   leni   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
salut leopold
tu me rajeunis car j'ai connu cette période des tondues et des"peinturlurées"


Comme elles se pavanaient
Ces vertueuses à la tondeuse
Comme elles la malmenaient
Ces mères à la douleur rageuse

C'est tout à fait bien vu

C'est un témoignage que je respecte

La poésie pourrait être améliorée Mais soit

J'ai aimé Salut Ami LENI

   Francis   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La guerre et son cortège de drames, ses cicatrices, ses deuils... La mère du résistant fusillé, l'épouse qui a trompé son mari prisonnier en Allemagne, l'épicier qui s'est enrichi avec le marché noir, le collabo qui envoyait des lettres anonymes à la Gestapo, Lucien qui s'était engagé dans la Milice, Léon qui avait caché des aviateurs britanniques dans sa cave... De la débâcle au chaos les comportements ont révélé les défauts ou les qualités de l'humain. Et nous, qu'aurions-nous fait ? Mon père qui avait choisi la Résistance dès 1940 se sentait sali par ces résistants de la dernière heure qui pourchassaient et tondaient la "fille à la gabardine". Impuissant, il avait vu tondre sa cousine sur la place du village. Elle avait 17 ans. Elle s'était promenée avec un jeune soldat allemand. Votre plume suggère parfaitement cette période troublée de notre histoire.

   Vincendix   
1/4/2016
Un épisode de la Seconde Guerre mondiale peu glorieux, ces filles tondues à la Libération n’avaient pas réellement collaboré avec l’ennemi, moins que certaines et certains de leurs bourreaux.
On pouvait les classer en plusieurs catégories, les prostituées « officielles », celles qui ont monnayé leur vertu contre des avantages, surtout alimentaires, et celles qui sont tombées amoureuses d’un soldat ou qui avaient simplement envie d’un homme. N’oublions pas qu’à l’inverse, en Allemagne, de nombreuses « Germaines » ont accueilli des prisonniers Français dans leur lit, j’ignore si elles ont subi le même sort que les Françaises ?

Le sujet méritait d’être traité, seulement je ne suis pas adepte de cette forme un peu décousue et j’ai lu ce texte comme une nouvelle.

   Pouet   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien aimé.
Descriptif, pas de grandes métaphores, pas grave, le sujet ne s'y prête pas forcément, bien qu'on puisse essayer.
L'écriture est simple, correcte.
Le fond est fort, bien rendu. Un instantané.
Hé oui il y a des moments dans l'Histoire dont la France (pays des Droits de l'Homme et de la Liberté, pommade qu'elle aime encore à se passer) n'a pas à être fière, et ce n'est pas le seul...

Merci à vous.

   lala   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Bien sûr c'est un thème si lourd, un épisode si troublant, qu'il s'accompagne immédiatement d'un capital sympathie.
Peut-être déclenche-t-il alors une exigence supérieure ?
Sur la forme, j'ai beaucoup aimé les deuxième et troisième quatrains.
Le premier me semble hésitant, ensuite on s'écarte du sujet central, pour zoomer sur les combattants et sur le petit soldat, de la virilité, putain !
Faudrait-il sourire entre margarine et farine ?
Et oublier les femmes tondues, les femmes humiliées, les femmes violentées ?
Je regrette amèrement de n'entendre que le silence, un cri sorti des tripes m'aurait semblé plus approprié.
Heureusement que Prévert, Eluard, pour rester en poésie, leur ont offert leurs mots.

   Ioledane   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Suis justement en train de lire un livre sur ce sujet.

Le thème me "parle" et je trouve intéressante l'idée de la vieille gabardine passée d'un "belligérant" à un autre, pour finir avec cette malheureuse.

Cependant je n'aime pas trop, au global, la forme du récit. Les rimes étaient-elles nécessaires ? Elles semblent souvent un peu trop appuyées, forcées - à moins que ce ne soit volontaire pour renforcer l'âpreté du récit, mais pour moi cela ne s'harmonise pas très bien.

J'ai été un peu dérangée par une quasi-contradiction (à mes yeux) entre "Se traînait plus qu'elle ne marchait", qui pour moi signifie qu'elle essaye de marcher mais se traîne un peu, avec "rampait" qui n'évoque plus du tout la marche. C'est un détail sans doute, mais qui m'a perturbée pour rentrer dans l'histoire.

Je n'ai pas apprécié non plus la référence aux "parties intimes", dont l'évocation ne me paraissait pas nécessaire - là aussi ça sent un peu la 'rime' forcée (mais je me trompe peut-être).

"Ah là là" et ce paragraphe : pas aimé non plus. Ca fait un peu bizarre dans la tonalité de l'ensemble.

Dans le dernier paragraphe, j'ai été dérangée par le recours au passé composé revenant ensuite aussitôt sur l'imparfait, et j'ai trouvé assez lourd le Qui / Que sur deux vers consécutifs.

A l'opposé, j'ai bien aimé "Comme elles se pavanaient / Ces vertueuses à la tondeuse" (simple et juste) ou les belligérants indifféremment gagnants / perdants (selon le moment, le prisme ...).

Un sujet pas facile à évoquer, je salue en tout cas l'initiative.

   Anonyme   
1/4/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bravo LeopoldPartisan pour ce formidable poème qui sort - une nouvelle fois encore - des sentiers battus. Vous savez vous approprier un thème comme personne pour en faire une oeuvre unique et passionnante, donc je note "passionnément".

J'aime assurément votre plume.

Bien à vous,

Wall-E

   henriette   
2/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"tu ne jugeras point" dit la Bible . mais nous sommes si prompts à voir la paille dans l'oeil du voisin !
Quel beau texte , vraiment beaucoup d'humanité ,
la dernière strophe m'a rappelé "le dormeur du val" de Rimbaud et
sa tonalité ( l'abandon , la pluie , la mort , seul)
magnifique!
Merci

   Mourmansk   
2/4/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Le sujet est grave mais j'ai trouvé le style un peu ampoulé car je trouve les rimes artificielles.

Je n'ai pas aimé ces vers:

"Le ventre veiné et proéminent
Le cuir chevelu sanguinolent
Ainsi rampait en sanglotant"

"La fille à la gabardine
Qui n’avait rien d’une héroïne
Avait déjà souvent consolé sa grise mine
Et soulagé ses parties intimes
Pour un peu de margarine
Et quelques cuillères de farine

Ah là là
La guerre et ses mystères
Ah là là
La libération et son épuration"

Bonne continuation,

Mourmansk

   Curwwod   
4/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Non, ce n'est pas poétique au sens où on l'entend habituellement! Mais quelle force dans cette dénonciation de la haine et de l'intolérance. C'est de la poésie de combat qui vous en met plein la gueule et rappelle à tous les résistants de la dernière heure que l'histoire n'est pas dupe de leur ignominie quand ils se livraient à ces honteuses exactions. Il y a là de l'Uranus...

   Anonyme   
8/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Où est le bien où est le mal ? De quels cotés sont-ils ?
J'apprécie ce texte qui raconte sans excès et sans détours l'histoire de ces filles tondues.
J'aime la rime douce et lancinante en "ine"
(qui aurait eu peut-être besoin de la rime de - morphine -)
J'apprécie également le style aux accents "beat" et tout au moins à la Bukowski.

"Ah là là
La guerre et ses mystères
Ah là là
La libération et son épuration"

Ce passage est un peu faiblard par rapport à l'ensemble du texte. Il allège un peu le propos.


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