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Poésie contemporaine
LeopoldPartisan : Les dépravés : éclats
 Publié le 26/07/13  -  7 commentaires  -  3283 caractères  -  174 lectures    Autres textes du même auteur

Après « Écaille » et « Éclipse » voici venu avec fracas le temps des « Éclats ».
Si chaque homme est une guerre civile, chaque guerre est une ignominie tant elle peut s'avérer révélatrice d'une certaine idée de l'humanité.


Les dépravés : éclats



Sous une lune
Aux reflets mouvants
Un rayon noir et blanc
Éclaire inversement
L’écume aux lèvres
D’un Pierrot pantelant
Anonyme compagnon d’infortune
D’une troupe dépenaillée
Plongée bien malgré elle
Dans le premier acte
D’une comédie humaine
Intitulée : « Der des Ders »

Sous cette lune
Aux reflets cassants
Le même rayon noir et blanc
Entame une poursuite haletante
Des gibiers de potence et autres chevillards
Déserteurs à toute heure
Qui après chaque bataille
Dépouillent, dépècent, dépiautent
Autant les corps sans vie
Que ceux à l’agonie
De leurs amis
Comme de leurs ennemis

Cette nuit pourtant
À la faveur d’une éclaircie
C’est eux que l’artillerie
Équarrira, éradiquera
Comme tous ces rats
Vecteurs de choléra
Rien ne sera épargné
Ni les tranchées
Ni les barbelés
Encore moins les clochers
Déjà éventrés
C’est aussi cela l’honneur
De mourir au champ d’horreur

Sous la lune
Aux reflets d’argent
Le rayon noir et blanc
S’en revient maintenant
Sur le pauvre Pierrot agonisant

Sur cette terre noire et hostile
Pantin privé de ses fils
Il fait tache blanche
Misérable guano sans écho
Ayant atteint son niveau zéro

La lune est visionnaire
Mais tributaire
D’une chandelle morte
Soupire-t-il
Pâle et sans accent circonflexe

La lune est visionnaire
Mais peu guerrière
Parvient-il encore à déglutir
Ma chandelle est morte
Et je n’avais
Ni civière
Ni gibecière
Pour battre
À plate couture
Ce disgracieux briquet
Aux ourlets
En point d’exclamation

Pourquoi fallut-il
Que le détachement
Du lieutenant Fournier *
S’en soit pris à des blessés
C’était là grand péché
Quasi un crime contre l’humanité **
L’œuvre d’un dépravé

Manque de visibilité

Furent les derniers mots
Prononcés par Pierrot
Sous cette lune
Au sourire cruel
Qu’elle afficherait dorénavant
À chaque croisement
Avec le rayon noir et blanc
Nous rappelant
Que l’on peut mourir dignement
Après avec vécu indignement
Et inversement.


_______________________________________________________________________
* http://www.association-jacques-riviere-alain-fournier.com/page-la-mort-d-alain-fournier.htm
http://cheminsgrandmeaulnes.blogspot.be
** http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain-Fournier
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Alain-Fournier


_______________________________________________________________________
Remarque d'Oniris : les opinions exprimées dans le texte sont de la responsabilité de son auteur.


 
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   Robot   
26/7/2013
Ne voyez dans mon commentaire aucune charge ou acrimonie, mais je suis (sans fausse modestie) trop inculte littérairement pour déchiffrer ce genre de poésie. Et cela me fait enrager de ne pouvoir y pénétrer. Je suis allé voir vos textes précédents pour essayer de trouver des clés qui me sont restées dissimulées. Eclipse m'a paru plus abordable. Surement très beau et très fort puisque d'éminents Oniriens le disent de vos autres sujets dont il me semble que seuls des amateurs éclairés peuvent les élucider. (Au moment ou je rédige il n'y a pas d'autres commentaires qui pourraient m'influencer, ce que j'écris ici est donc de première pensée.) Comment noter ce que je ne comprends pas. J'aimerais savoir s'il est possible d'être guidé dans ce style contemporain si mystérieux à ma modeste intelligence (Intelligence au sens de compréhension)

   brabant   
26/7/2013
Bonjour LeopoldPartisan,


Oh que tu joues avec le feu là ! Tu aimes jouer avec le feu hein Leopold et puis c'est facile de jouer avec le feu quand on n'est pas sous la mitraille. Et puis (ben oui) il me semble que tu confonds crime de guerre et crime contre l'humanité (alors ton "quasi" est déplacé et très, très cavalier, limite inconscient, non ? Je pense à l'humanité). Tuer (froidement ou non) un ennemi désarmé, blessé, un civil, est un crime de guerre (C'est de cela que tu parles, non ?). si le lieutenant Fournier était coupable de ce que tu prétends - tirer sur sur une ambulance ennemie, allemande, ou plutôt boche dans le contexte de l'époque (mais oui) - ce serait un criminel de guerre, et tu le fusillerais une deuxième fois (Est-ce ce que tu as voulu faire ?). Pis ! Tu fusillerais une icône.

Outre que tu ne peux pas prouver cette assertion, qui sommes-nous pour juger aujourd'hui, confortablement installés dans notre paix et ayant porté la guerre ailleurs, des soldats en action de guerre, dévoyée ou non, près d'un siècle après (car je n'ose penser que tu compares Alain Fournier et ses hommes aux charognards (chevillards) et autres détrousseurs de cadavres cités plus haut dans ton texte. Qu'aurions-nous fait, nous, dans cette situation, ces circonstances exceptionnelles, hors normes, dans l'enfer de Verdun où la lourde mitraille fauchait les hommes et où les obus creusaient la terre de cratères, où ils labouraient la boue pour mieux l'ensemencer de cadavres. Les codes de notre morale de nantis béats peuvent-ils s'appliquer au "champ d'horreur" ainsi que tu l'écris.

Coupable... fournier ? D'un côté comme de l'autre on spécule. Coupable ? Nous n'y étions pas ! Coupable ?... C'est après que l'on écrit l'Histoire, ceux qui sont dedans ne la voient pas se faire, ceux qui la vivent ne savent pas qu'ils l'écrivent. Ils n'ont pas l'avenir en main. A Verdun ils étaient là pour mourir, pour crever, ils étaient de la chair à canon. C'est facile... après... de trier ce qui est bon et ce qui est mauvais.

Je me suis souvent demandé comment les jeunes Allemands vivaient l'holocauste perpétré par leurs grands-parents (et personne n'est clair dans ce crime contre l'humanité hein !) : "Tous nazis sauf pépé !" clame un livre dernièrement paru. Et que clamons-nous avec un bel ensemble dès lors que les Ricains (s'pas Sardou ?) nous ont sortis des griffes de l'Antéchrist ? "Tous pétainistes sauf pépé !" Ah oui c'est facile après !

Je me garderai bien de juger les soldats de la "Der des Ders", je n'étais pas là et malgré toutes mes belles petites théories je ne peux pas y être, je n'ai pas fait l'Histoire, eux non plus d'ailleurs, ce sont les historiens qui décident aujourd'hui de ce qu'elle a été, sera ou doit être.

Tout ce que je sais c'est que ceux de Verdun étaient des héros... Tout simplement parce qu'on les a envoyés au casse-pipe et qu'ils n'avaient pas le choix. Ces hommes assassinés sont des héros.

Alors ! Qu'on lui foute la paix à Fournier !

M'en vais lire ses poèmes tiens, le bouquin est intitulé "Miracles et autres textes". Un beau titre hein ! On pouvait pas trouver mieux.

Bon, j'ai pas tout dit hein, notamment sur la fin du texte. Mais j'arrête là, j'en ai dit assez, et je ne sais pas si on peut avoir une discussion littéraire là-dessus, laissant toutes voies ouvertes à la liberté hein, chacun fait ce qu'il veut ; mais je ne vais pas y passer la soirée. Stop !

Sacré gueulard de LéopoldPartisan va ;) J'ai pas pu te suivre là hein...

   Anonyme   
26/7/2013
Comment peut-on proposer un texte et en profiter pour se payer une tribune sur des événements historiques aussi controversés ? Vous cherchez quoi au juste ? Et même si vous aviez raison, en quoi en avez-vous fait un poème ? En quoi les deux dernières strophes nous instruisent-elles de la poésie ?

   Elmousikas   
26/7/2013
Commentaire modéré

   Anonyme   
26/7/2013
LeopoldPartisan, je vous remercie de n'avoir pas publié ce texte avant que le dernier de nos poilus n'ait rendu l'âme...

C'est parce que depuis le début du XXème siècle des millions d'hommes, y compris le lieutenant Fournier, ont laissé leur peau dans la merde des tranchées, ou ailleurs, que vous et moi, le cul bien installé dans notre fauteuil, avons aujourd'hui la chance de vivre loin des guerres.

Ca ne nous donne pas pour autant le droit d'écrire n'importe quoi et de transformer une polémique bientôt centenaire en vérité historique...

On lui a reproché d'avoir fait tirer sur une ambulance, ce qui n'a jamais été prouvé, mais vous c'est sur un corbillard que vous déversez vos élucubrations avant de cracher sur leurs tombes...
Ce n'est pas joli, joli !

Rassurez-vous, aucun d'entre eux ne viendra controverser vos allégations, vous pouvez dormir en Paix...

   David   
27/7/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour LeopoldPartisan,

Quel panier de crabes, mais ce débat sur Wiki sur l'existence ou non d'un crime de guerre m'a cruellement rappelé ce qui se dit sur la guerre en Syrie, où les arguments de ceux qui soutiennent le régime sont passés de "il n'y a jamais eu d'attaques au gaz" à "les rebelles les utilise également". Je vois une sorte d'aveu de culpabilité dans cette succession d'arguments, et c'est un peu le même cas pour les actions de la troupe dont Fournier faisait partie, on passe de "Il n'y a jamais eu de crime de guerre" à "ces salauds de boches en ont fait de bien pire", mais bon, les défenseurs de Fournier sont peut-être maladroits, au mieux... en tout cas ce n'est pas bon de célébrer à la légère des actes de guerre, en 1914 et longtemps après, il y avait une très lourde langue de bois.

Le poème est lunaire, c'est sûr, et impliqué dans ce qu'il dit, que ce soit vrai ou pas, le doute l'emporterait moins souvent si les vérités avaient été moins trompeuses.

   LeopoldPartisan   
31/7/2013
Merci pour vos commentaires: voici mon sentiment profond à ce sujet: http://www.oniris.be/forum/les-depraves-eclats-t17337s0.html#forumpost228738

   Dyonisos   
2/3/2014
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↓
Impossible pour moi de lire jusqu'au bout ce genre de poésie qui accroche à chaque ligne... Manque de souffle sans doute !
La poésie ne consiste pas à aligner des mots comme on jetterai des cailloux dans une mare !

Vraiment je suis déçu face à de tels textes !


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