Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
LeopoldPartisan : Mauthausen 1944 [Sélection GL]
 Publié le 27/08/17  -  12 commentaires  -  596 caractères  -  396 lectures    Autres textes du même auteur

Y avait-il encore des fleurs sauvages ?


Mauthausen 1944 [Sélection GL]



Petite fleur
Spoliée, écrasée
Sous les bottes

Je marche comme chaque matin
Comme on me l’a ordonné
Pieds nus dans la crasse
Dans le froid

La seule chose qui me fasse
Encore peur, c’est justement cette vie
Qui n’en finit plus
Là où elle s’interrompt
À chaque instant pour d’autres
Choisis au bon vouloir
Ou au mauvais hasard

C’est bientôt décembre
Et nos pyjamas rayés
Ne vont pas résister
Si longtemps

C’est bientôt Noël
Petite fleur
Spoliée, fanée
Sous les bottes…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Je me dis que vous devez être assez peu informé ou informée des faits sur les camps de concentration. Votre tentative de rappeler leur horreur à la mémoire est méritoire, mais n'auriez-vous pu vous donner la peine d'un minimum de recherche ? "Montausen" 1944 ? Pourquoi pas Montauban ou Montélimar, tant que vous y êtes ? Bon, en cas de publication le titre sera probablement corrigé, mais découvrir votre poème sous lui, ça me heurte.

Par ailleurs, je dois avouer que votre évocation est à mes yeux, pour dire le moins, faiblarde. "Petite fleur spoliée" ? Le mot "spolié" renvoie à une injustice, une brimade, pas à un assassinat, au dépouillement de toute dignité humaine qu'on rencontrait dans les camps ; quant à "petite fleur"... On parle d'êtres humains piétinés, et vraiment je ne crois pas que vous leur rendiez hommage avec cette expression facile et mièvre.
Le reste a un peu plus d'impact à mes yeux, mais j'ai le sentiment que vous ne parvenez pas à dépasser le convenu, l'immédiat, l'expression toute faite :
cette vie
Qui n’en finit plus
Choisis au bon vouloir
Ou au mauvais hasard

La strophe qui sauverait un peu, selon moi, ce serait l'avant-dernière, où le désespoir se loge dans le détail matériel, presque d'intendance. Ceci, à mon avis, n'est pas mal vu. Mais ne suffit pas à sauver le poème : le sujet méritait autre chose que quelques mots banals jetés apparemment sans réflexion.

EDIT : J'ai repris mon commentaire écrit en Espace Lecture à cause d'une supposition, qui n'a pas lieu d'être, sur la personne de l'auteur. J'en profite pour ajouter une remarque dans le but de mieux cerner ce qui me heurte dans votre poème.
Jacques Brel, dans une de ses chansons, écrit
Bien sûr on marche sur les fleurs
(...)
Mais
Voir un ami pleurer
Il n'a pas écrit
Bien sûr on marche sur les fleurs
(...)
Mais
Voir un ami massacré par les nazis
Je crois qu'il y aurait eu comme une disproportion. C'est, me semble-t-il, ce que je reproche à vos vers : un manque de sens des proportions.

   Donaldo75   
10/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
(Lu et commenté en EL)

Bonjour, il m'a fallu plusieurs lectures de ce poème pour me décider; j'ai même du laisser passer quelques jours entre les deux dernières.

Le thème est lourd de signification, ancré dans l'inconscient collectif comme le drame du siècle dernier. Alors, le traiter ici, en poésie, était risqué.

Il démarre visuellement:
"Petite fleur
Spoliée, écrasée
Sous les bottes"

La suite évoque la vie quotidienne des camps de concentration ou chaque jour suffit à sa peine, comme dit un proverbe paysan, sauf qu'ici la peine consiste à survivre. Et l'espoir n'est pas au bout du chemin. C'est la force de ce poème que de faire ressentir cette réalité, venant de personnes exténuées, brutalisées, vidées de leurs derniers espoirs en l'humanité.

Le dernier quatrain reprend le premier, avec en ouverture, un vers terrible: "C’est bientôt Noël"

J'ai beaucoup aimé.

Merci pour la poésie.

   papipoete   
14/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
libre
Y avait-il des fleurs à " Montausen ", cette question naïve alors qu'on marche sous le froid aux ordres des kapos, est très touchante .
NB ne fallait-il pas cela, une fleur, un oiseau pour continuer à vivre avec la mort aux aguets, dans ces pyjamas rayés ...
ce tableau est poignant !
papipoète

   Ramana   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Marre de se voir rappeler sans cesse depuis 70 ans la même rengaine, alors que le monde actuel est parsemé de massacres de masse et d'exactions en tous genres qui n'ont rien à "envier" à ceux de la dernière guerre mondiale. L'évocation tellement insistante du passé servirait-elle à masquer le présent plutôt qu'a l'empêcher de renaitre ? Demandons-nous plutôt quelle est notre réelle responsabilité, nous, peuple gavé de télévision et de commémorations, dans le massacre des afghans, des irakiens, des libyens, des syriens, dans la misère des peuples africains, l'éradication des peuples d'Amazonie, etc, etc... Croyez vous que ces génocides là sont plus vertueux que les anciens ?
Allons, le peuple allemand n'était pas plus endormi à l'époque que nous le sommes actuellement, et l'évocation sempiternelle de cette sombre période ancienne ne nous rend pas pour autant plus lucides sur notre présente responsabilité commune dans cette sombre période actuelle. Alors, est-il bien utile que la poésie en rajoute encore une couche ?

   Anonyme   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
L'exergue met le poème sur ses rails ( c'est sans malice de ma part ) et c'est plutôt bienvenu. Existait-il encore quelque chose de "beau" dans ces lieux d'horreur absolue ?

En tout cas, et c'est à mettre au crédit de l'auteur, suit une autre question assez peu conventionnelle à propos de cette "peur" évoquée par le personnage qui s'exprime:

La seule chose qui me fasse
Encore peur, c’est justement cette vie
Qui n’en finit plus


L'idée sous-jacente de prendre à rebours ce que l'on "attend" de l'Homme ( i.e: l'insubmersible volonté de survie) est intéressante en elle-même.

Ma seule réserve concerne la répétition un peu lourde du symbole SS repris en distique au début et à la fin du poème :

Spoliée, écrasée
Sous les bottes


On pouvait sûrement faire mieux que de le reprendre en acrostiche comme ici.

Ce n'est pas le poème du siècle mais il pose plutôt de bonnes questions. Le sujet était difficile et vous avez osé le reprendre à votre propre compte ce dont je vous sais gré car je me sens bien incapable de traiter un tel sujet.

Merci pour ce partage

   HadrienM   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↓
Vous jugerez de la même manière les massacres au Rwanda, le terrorisme institutionnel en Syrie et les dérives autoritaires du roi d'entre les imbéciles, Trump, je l'espère. La poésie aime terriblement dénoncer, mais ne s'interroge pas assez quant à la portée significative d'un tel engagement.

Les bottes, l'allégorie aux chemises brunes chez Camus, sont le paradigme essentiel de ce poème ; l'on comprend évidemment que c'est la parole d'un déporté qui, avec une élégie bien humaine, invite le lecteur à le prendre en pitié.

1) La fleur va faner ;
2) Les bottes, matérialisation de la violence et du nazisme ;
3) Noël, moment symbolique occidental : célébration de l'unité de la famille chrétienne.

La pitié n'existe malheureusement pas en poésie ; la tentative est louable, mais il n'y a-là rien d'authentiquement poétique (le motif historique dans la poésie est un lieu commun, largement épuisé qui n'offre, sur la question des camps de concentration, aucune nouveauté). Le poétique ne naît pas de la plainte et du besoin de pitié.

L'idée n'étant, bien évidemment, pas de nier l'atroce réalité humaine, mais justement, dans le matériau poétique, non de s'en défaire, mais parfois de s'en éloigner : s'éloigner en tout cas de ces poèmes historiques qui répètent et répètent le même refrain. La question de la mémoire est particulièrement importante dans la littérature, on le sait tous ; mais un Mauthausen 1944 ne m'intéresse définitivement pas.

A vous lire,

   Anonyme   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai relevé ce passage :
" La seule chose qui me fasse
Encore peur, c’est justement cette vie
Qui n’en finit plus ".

Pour le reste, rien de bien nouveau sur le sujet.
Et les horreurs se poursuivent hélas un peu partout encore dans ce monde évolué (!!?).

   Luz   
27/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

C'est bien d'écrire encore des poèmes sur les camps, et c'est très difficile bien sûr. Il ne faut jamais oublier. Mon oncle, ancien résistant, est mort à Mauthausen, mais je n'ai jamais pu écrire vraiment sur l'horreur des camps, sauf un peu (une strophe) "Un bout de toile blanche, Oniris 2015".
Oui, il y avait des fleurs ; c'est très fort les fleurs devant la barbarie.
Merci.

Luz

   Robot   
28/8/2017
Si l'intention est respectable, la manière n'est pas à la hauteur.

Un déporté ne s'exprimerait pas ainsi. Pour avoir beaucoup lu de textes et rencontré des rescapés dans ma propre famille, en général - quand ils acceptaient "rarement" de parler -ils ne disaient pas "je" mais "nous". Parce que si l'histoire est individuelle, c'est pour la plupart la situation collective qui les retient.
Le "je" ici ne fonctionne pas et ne convainc pas que le narrateur ait vécu lui même l'enfer.
Bien entendu, il y a passage du "je" à "nos" pyjamas en 4ème strophe, mais justement, le décalage est encore plus accentué entre la volonté d'émouvoir par la petite fleur "personnelle" et le trivial du pyjama qui concernerait "les autres"

Plutôt la réaction de quelqu'un qui rentrerait de la visite d'un camp et qui en tentant de se mettre dans la peau d'un déporté exprimerait son émotion sans nous la faire partager vraiment.

Il est des sujets sensibles qui ne souffrent pas l'a peu prés, fut-il poétique.

Bien sûr, s'il s'agit de se prononcer uniquement sur l'écriture, je ne conteste pas une certaine qualité à laquelle l'auteur nous a habitué mais je ne parviens pas à éprouver sur ce texte une réelle profondeur en rapport avec le sujet.

Je m'abstiendrai donc de toute appréciation cotée.

Après, débattre sur l'opportunité d'écrire sur les camps me paraît hors de propos. Chacun ayant le droit de choisir son sujet sans rien s'interdire en dehors du respect de la charte du site. Et sur le fond, je suis au contraire certain que confronter l'histoire passée aux évènements d'aujourd'hui peut démonter les ressorts historiques menant à l'inhumanité. Mais je n'ai pas l'impression que là était le but de ce texte.

   jaimme   
28/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Le fond: il y a toujours des critiques sur ce sujet (une année j'ai eu droit à une lettre de la part d'une vieille pétainiste qui s'indignait que mes élèves participent au concours de la Résistance et de la Déportation; je la remercie car je la donne toujours en exemple aux élèves des années suivantes. Non le vieux loup n'est pas mort. Loin de là.). Il y a bien d'autres raisons en dehors des nostalgiques, des négationnistes; il y a aussi ceux qui s'indignent qu'on ne parle pas ici et maintenant des autres horreurs de notre monde. Ils ont en partie raison, mais pas plus que ceux qui ne veulent pas donner pour l'Afrique "car il y a assez de pauvres à aider chez nous". Ah bon, je ne savais pas qu'il fallait choisir ceux que l'on aide.
Bref, l'éducation est curriculaire (j'ai appris ce mot l'année dernière, et non, rien à voir avec ce doigt-là). Allez, on remet une couche, et encore une autre, peut-être qu'en fin de compte la couleur finira par rendre un peu plus conscient notre monde, à défaut de le rendre plus beau.
Tout ça pour dire que tous les écrits qui parlent d'Histoire et d'actualité me touchent. Ici encore. Merci donc, LéopoldPartisan.

La forme: Le choix d'une petite fille ("petite fleur", c'est ainsi que je le comprends) est évident pour moi aussi. Facile, mais évident. Ce fut celui aussi de Spielberg dans "La liste de Schindler".
"Spoliée": oui, les juifs, comme les autres ont été volés ("spoliés" est un mot que l'on retrouve dans beaucoup de commentaires des décennies qui ont suivi la fin de la Seconde guerre mondiale), mais de nos jour une connotation différente est arrivée ("merci de m'avoir spoilé le dernier épisode de ma série préférée!"). Oui, ce n'est pas le même verbe, mais je crois qu'il faut être (malheureusement) attentif aux mots actuels et au sens immédiat qu'on leur donne. Bref, je pense que cela fait partie de la musicalité.
Les strophes 2 à 4 sont justes (au sens où elles touchent le lecteur, moi en tout cas) mais je les trouve en-deça du sujet. Pour moi, ce qui s'est passé dans ces camps (et Mauthausen n'est pas le moindre) est l'horreur absolue. Deux, trois touches, effleurées (sans jeu de mot), cela ne me suffit pas.
Pour un tel sujet, si je ne suis pas pris à la gorge (et cela me semble facile), c'est que l'écrit n'a pas atteint son objectif.
Sors tes pinceaux, Léopold, et repeins-moi cette toile!

   Anonyme   
30/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Je me suis longuement attardé à lire et relire votre texte. Pour la simple et bonne raison, que je suis très partagé dans mon ressenti.

C'est à la fois beaucoup et trop peu, dans la façon d'avoir aborder ce sujet, traité tant et tant de fois. Les mots sont pratiquement tous les mêmes, difficile de faire autrement, bien sûr.

Ce qui m'a interpellé, c'est l'humble "sobriété" de votre démarche, elle me dit ce qu'il faut sans faire de pathos, les faits réels sont dénoncés, je trouve avec un certain "dépouillement" efficace. Les images me sont bien rapidement arrivées.

Finalement à force de lire et de relire votre écrit, les mots s'imposent et l'émotion devient sans faille, pour un sujet qui n'a rien d'évident, du tout.

Tout est à retenir, mais plus particulièrement ces mots-là
s'accrochent ...

"Petite fleur
Spoliée, écrasée
Sous les bottes"

   Proseuse   
8/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir LéopoldPartisan,
Quant à la forme de votre poème, je la trouve intéressante, c' est sur le fond que je suis mitigée et que j' ai un "p'tit" cas de conscience! je comprends et ne conteste pas "le devoir de mémoire" ceci dit, j' ai de plus en plus l' impression qu' à rappeler les atrocités dont est " capable" l' être humain finit par insidieusement banaliser l' horreur et même parfois la justifier .. en fait, je me demande si ce n' est pas comme "le trop d' informations tue l' information " enfin, c' est un peu ce que je ressens, quand je vois les infos de catastrophes tourner en boucles aux infos et l' attitude presque détaché et blasé des téléspectateurs qui regardent cela comme ils regarderaient la météo , les résultats du foot ou un téléfilm ! voyez-vous je me pose des questions .... est-ce que d' en parler " trop" ne rend pas "la chose" ... invisible ?
personnellement, j' ai vu " nuit et brouillard " -une seule fois- et je crois que j' ai compris pour toujours !!
Ne prenez pas ombrage de mon commentaire, je ne dis pas que votre poème est inutile, je me demande juste si il ne risque pas de tomber dans des mémoires ... saturées !
Je vous dis là, franchement mon ressenti personnel sur le fond du texte, mais pour autant, le poème est d' une touchante sensibilité !
a vous relire bien sûr !


Oniris Copyright © 2007-2023