Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Luz : Parchemins
 Publié le 26/10/22  -  9 commentaires  -  533 caractères  -  175 lectures    Autres textes du même auteur

Pour Lorena qui, à Trieste, soigne les pieds des migrants après leur traversée des Balkans.

« Offrir de l’amour en soignant leurs pieds martyrisés. »



Parchemins



Trieste
piazza della libertà
sur le banc

Lorena soigne les pieds des migrants
tailladés par les silex de la route des Balkans

les cloques
éclatées
les plaies
infectées
elle apaise ce qu’elle nomme
la souffrance écrite sur les parchemins de leur peau

elle parle le langage des regards échangés
elle écoute les yeux reprendre vie humaine

Trieste
piazza della libertà
autour du banc

les pigeons marchent inlassablement


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
18/10/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
libre
Comment rester insensible à ces quelques vers, dédiés à un femme qui ne fait " pas grand-chose ", soigner les pieds de migrants... mais tellement quand on sait ce que peuvent endurer ces membres de notre être, sur les silex, sur les ronces, dans des chaussures trop petites ou élimées ! Sans eux, l'on abandonne ; avec eux écorchés, on s'accroche en grimaçant, en pleurant.
NB la troisième strophe parle mieux en quelques mots, qu'un long discours ! " la souffrance écrite sur les parchemins de leur peau "
Trieste/plazza della libertà/autour du banc .....j'aime cette phrase répétée et pendant ce temps-là, les pigeons marchent...
très bel hommage !
papipoète

   wancyrs   
26/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salut Luz,

Il y a un grand décalage entre le titre et le traitement du texte. Le titre est bien trouvé, et je m'attendais à plus qu'un vers qui fasse allusion à ces parchemins ; hélas, cette seule strophe :
"les cloques
éclatées
les plaies
infectées
elle apaise ce qu’elle nomme
la souffrance écrite sur les parchemins de leur peau"
n'arrive pas à vraiment justifier le titre.
Pourtant il y a tellement à dire sur le sujet... Bien sûr il reste l'imagination pour deviner ce qui se passe sur ces chemins, pour deviner ce qui occasionne ces cloques et ces plaies infectées, mais c'est laisser le lecteur faire le gros du travail, avec le risque que ça aille dans tous les sens...
Désolé, je reste sur ma faim !

Wan

   Anonyme   
26/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Luz,

Je trouve que le côté succinct de votre micro poésie humanitaire ne permet pas de développer une force suffisamment évocatrice pour susciter une réelle émotion. Enfin, chez moi en tout cas. Ça reste néanmoins d’une certaine qualité dans le choix des formules.

Merci pour la lecture gratuite

Anna

   Mokhtar   
26/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"elle parle le langage des regards échangés
elle écoute les yeux reprendre vie humaine"

Cela pourrait être l'unique définition de la compassion.

Comme j'aurais aimé être l'auteur de cela.

Superbe !

   senglar   
26/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Luz,


Je lis ici un poème très dépouillé où le titre vaut beaucoup, c'est donc toute l'intensité des ces parchemins (par chemins) qui est montrée ici.
Je lis ici un poème très dépouillé comme sont dépouillés les migrants de la prise qu'ils pourraient avoir sur leurs vies. Ils n'ont pas de prise ils n'ont plus que des pauses.
Le dialogue entre Lorena et les migrants lui-même se fait sans les mots ; on devine que cela fonctionne parce qu'il est nécessaire que cela fonctionne.
On est dans une quête.

Mais tout le monde s'en fout, le monde continue de tourner, "les pigeons marchent inlassablement", les migrants eux-aussi continuent de marcher, les uns n'ont pas de pigeonnier, les autres n'ont pas d'abri.

Ce poème est pessimiste, le Graal n'est pas au bout du chemin qui n'a pas de bout et le banc n'est qu'une station du chemin de croix entamé où Lorena joue un temps le rôle de Simon de Cyrène.

On sait comment finit l'histoire.

"La plus grande histoire jamais racontée" C'est le titre d'un livre et puis aussi d'un film.
Curieux non ?

Edition : Je viens de lire papipoete, c'est vrai que les pieds sont symboliques. La cérémonie du lavage des pieds.

   Miguel   
26/10/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Le "lavement des pieds" est une chose très biblique. Pour ma part je ne suis pas insensible au sort des malheureux, que j'essaie d'adoucir à ma petite mesure, mais le compassionnel en poésie est un procédé trop facile pour me plaire vraiment. La vision qui se veut à la fois réaliste et lyrique des plaies et des cloques me rappelle le vers "Sous ces marbres rompus ces membres dispersés" qui figure pompeusement dans le poème de Voltaire sur le tremblement de terre de Lisbonne.
"Les pigeons marchent inlassablement" : les migrants sont d'autres pigeons : ils ont payé à prix d'or leur départ de leur pays pour trouver d'autres galères là où ils atterrissent. Enfin, bravo quand même à Lorena.

   Provencao   
26/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Luz,


"elle apaise ce qu’elle nomme
la souffrance écrite sur les parchemins de leur peau"

Belle nature où le principe de la bonté prend sens . Lorena devient le témoin essentiel de la solidarité auprès de chaque âme sensible...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Donaldo75   
26/10/2022
Bonsoir Luz,

Bon, je ne suis pas abonné à La Croix alors je n’ai pu lire l’intégralité de l’article mais je pense avoir un peu perçu du sujet dans le début de la page Internet. Ceci étant dit, je suis mitigé sur ce poème et je l’étais déjà lors de ma première lecture en E.L. Le pire, c’est que j’aime beaucoup la forme que prend le découpage et l’impression qu’il laisse sur la page, une sensation de graphisme ou un peu comme une sculpture. Ce qui me laisse cette impression mitigée, c’est le cœur même du poème, son centre pour être plus précis ; autant il commence musicalement et se termine par une image forte, autant je suis déçu par la partie centrale quoique bien exposée qui reste en surface avec en plus une redite – okay, on a compris entre les cloques et les plaies, le lecteur a de quoi imaginer la souffrance de ces migrants, sachant que les deux vers précédents avaient déjà introduit le symbole – qui ne s’impose pas et semble même presque masquer le vide, celui de n’avoir rien d’autre à dire dans ce centre poétique, un bulbe dans cette forme libre qui aurait pu recéler une étoile. Ensuite, la poésie reprend de l’allant, un peu comme dans une nébuleuse mais c’est déjà fini.

   Lotier   
26/10/2022
Il faut s'abonner à la Croix pour lire le lien. Un reportage de la RAI sur le même sujet :
https://www.youtube.com/watch?v=UOSjbts1liQ
Le poème ? Un reportage avec focale mais sans morale, ce qui lui donne de la consistance. La peau - parchemin, à une époque où le tatouage est un signe d'affirmation de soi, est une image à contre-pied (si j'ose dire). Elle n'est pas sans rappeler « L'homme illustré » de Bradbury. Elle raconte une histoire.
La dernière phrase « les pigeons marchent inlassablement » est un bijou, vu le thème.


Oniris Copyright © 2007-2023