Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
Malitorne : Palais magnifiques
 Publié le 06/02/23  -  7 commentaires  -  848 caractères  -  269 lectures    Autres textes du même auteur

Dans un couloir de Versailles à l'époque du Roi-Soleil.


Palais magnifiques



Isabeau :

– Nos cons sont palais magnifiques,
Promesses de joutes épiques,
Où les chétifs ne sont admis,
Car nous voulons être remplies.

Gontrand :

– Las, quel espoir pour moi, ma mie,
Dont la fortune se moqua,
Avec un embryon de vit,
Qui vous désire, et au-delà ?

Isabeau :

– Vrai mon cher, ainsi mal pourvu,
Ne pourrez m’amener aux nues,
Mais il demeure votre main,
Servez-vous-en, contre la faim.

Gontrand :

– Ah, maudites soyez-vous, femmes,
Qui tendez vers nous vos appâts,
Mets délicieux, feux de nos âmes,
Pour ensuite fuir les ébats !

Isabeau :

– Sot, aveuglé de coucheries,
Il n’est question de duperie,
Juste l’envie de bien sentir
La passion aller et venir.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Miguel   
6/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je n'aurais pas mis "la passion" entre deux virgules : on attend un mouvement vif dans ce contexte.
Voilà un petit texte érotico-poétique que n'aurait pas renié le fameux Alexis Piron. Un chant alterné ("chant amébée" pour faire un peu le cuistre) dans la veine des Anciens et dans le registre un peu précieux qu'adoraient affecter les Altesses dévergondées. Quant au thème, il est intemporel.
C'est léger, sans prétention, et distrayant. On plaint ce pauvre Gontrand, réduit à se tourner vers la Veuve Poignet.

   Ornicar   
31/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ah ! Qu'en termes galants, ces choses-là sont élégamment exposées à notre appréciation !
Très bonne idée le recours à ce dialogue imaginaire à l'époque du Roi Soleil. La forme du dialogue rend ce poème, qui ne se prend nullement au sérieux, extrèmement vivant ; le choix de l'époque oblige l'auteur à recourir à certaines tournures propres à tempérer la crudité du propos et à satisfaire les amateurs de cette belle langue du 17ème, à la fois précise, concise, spirituelle, qui va droit au but. C'est gentiment grivois, oui, mais l'honneur est sauf puisque la langue est châtiée comme il sied.

C'est à celui qui fera mouche le premier, ou qui aura le dernier mot. A ces escarmouches, le prétendu sexe "faible" n'est pas le plus mal loti et tire habilement son épingle du jeu. D'ailleurs n'est-ce pas dame Isabeau, qui la première attaque et porte l'estocade finale ? Ce sot de Gontran, "aveuglé de coucheries" n'est là en somme que pour lui donner la réplique.
Voilà qui devrait rassurer les ligues de vertu en tout genre. A l'heure du politiquement correct, d'une police de la pensée qui, sous couvert de progressisme, s'immisce de plus en plus dans nos vies, j'espère ardemment que votre texte sera publié.

Bref ! Je me suis bien amusé à cette lecture. L' exercice, si c'en était un, est parfaitement réussi. Ma seule réserve concerne le choix des prénoms de ces deux protagonistes qui n'ont pas leur langue dans leur poche : on est plus au Moyen-Age qu'au Grand Siècle.
Mis à part cet anachronisme, c'est un sans faute (de goût). Permettez, mon cher ou ma chère, que je vous adoube !

   Anonyme   
6/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
– Nos cons sont palais magnifiques,
Alors ça, j'adore. La grossièreté frontale de l'entame qui laisse place tout aussi soudainement à l'ampleur, la démesure !… J'ai l'impression d'entrer dans une cathédrale, figure commune des rêves érotiques. Vraiment bravo pour ce début en fanfare.

Ensuite, bon, je trouve l'ensemble sympathique mais quelque peu attendu ; la touche médiévale m'apparaît plaisante, la blague sur la petite bite n'apporte pas forcément grand-chose même si l'image du « petit » homme perdu dans le palais magnifique a quelque chose de cocasse. Le dernier quatrain est en dessous pour moi. En fait, il me semble que ton poème a un mouvement uniformément descendant, telle une érection flamboyante qui désenfle en cours d'action.

Mais ce premier vers, je me répète, j'adore.

   Lebarde   
6/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Tout est question de ressenti,Isabeau. J’ai en mémoire ces paroles de lapin ou de cerf: "ce n'est pas une question de longueur ou de grosseur mais plutôt de vitesse de pénétration."
J'aime bien ce joli poème désuet dans le fond et la forme qui ne peut que plaire aux bardes , mais je n'en ferai pas pour autant des longueurs sur le sujet!

Merci pour cette petite paillardise enjouée du matin.

Lebarde

   papipoete   
6/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Malitorne
Qu'en termes raffinés ce dialogue est prononcé !
Pas besoin d'encyclopédie cependant, pour en décrypter la teneur, et pourtant je doute que le parfait sagouin, dont toute l'intelligence se situe entre les cuisses, ne comprenne ce duel amical entre une Belle affamée et un triste sire très peu membré !
NB des vers à savourer sans modération, tant le sel qui les épice est corsé, et je me régale de cette joute entre " qui ne peut pas et cette chaude louloute ! "
Tout est subtil dans ce texte, où j'ai du mal à aimer un passage plus qu'un autre ; mais la 3e strophe ferait sourire le Bon Dieu, rosir Clara Morgane !
Et tout cela dit en octosyllabes ( mon mètre préféré ) je vous félicite cher maître !

   Robot   
6/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Plutôt qu'à la cour du Roi-Soleil à Versailles, ce petit texte coquin agréablement écrit m'a fait penser plutôt à l'époque du Vert-Galant.
Le dialogue est habilement conduit.

   Tomoe   
7/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Utiliser un style propre à la Régence , où sauf erreur le libertinage était un art , ne masque pas que le problème est plus que d'actualité à en écouter ce qui s'en dit , et à l'angoisse ( pauvres chouchou ) des super mecs et qui ressort de leurs pseudos vannes .

Paraît que regarder les films pornos leur donnent des complexes .
Et donc , certain que votre poème serait censuré niveau psychologue scolaire comme susceptible de provoquer les dites angoisses .

Mais , chétif de la bite sûr que ce n 'est pas un plus . Sauf que déjà à cette époque il y avait tout ce qu'il fallait comme accessoires complémentaires , c'est le fantôme du Marquis de Sade qui me l'a dit . Et que paraît-il ça se collectionne .Plus tard j' en aurais une collection sur mon mur du salon . Ca fera convivial .

Et puis votre poème ne tient pas compte des lieux communs consolateurs, du style " mieux vaut en avoir une petite et savoir s' en servir qu'une grande d'un mauvais usage .

Ensuite si nos cons sont des palais , sûr que les courtisans vont nager dedans et donc on va rien ressentir sauf à se contorsionner dans tous les sens ( enfin je suppose ) Et donc quand Isabeau à l'intention de bien sentir, je lui conseille une intervention chirurgicale pour une diminution des lieux , la modestie est parfois plus payante que la folie des grandeurs .

Je conclue quand même par ce qu'aurait du répondre Gontrand qui garde toute ma sympathie . Quoique le mot" âmes," dans feu de nos âmes , ne situe peut-être pas le feu au bon endroit .

Mais gente dame je ne puis
M'agir ainsi que vous le dites
Car je m'en suis fait tendinite
Et n'ose plus bander depuis .

Post fait sous la direction de mon copain .


Oniris Copyright © 2007-2023