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Chansons et Slams
Marceau : Laisse, Thomas
 Publié le 27/12/25  -  4 commentaires  -  2663 caractères  -  20 lectures    Autres textes du même auteur

De la culpabilité d’être et de persister, opiniâtrement, malgré les hécatombes effarantes que la vie inflige à la vie…

Cherche musicien/musicienne, pas trop végan, pour mettre la chose en musique. Façon slam, peut-être ?


Laisse, Thomas



La vache crevée c’est délicieux,
le porc saigné ça gueule longtemps,
le poisson saute, c’est amusant,
en s’étouffant, roulant des yeux.

Le bœuf broyé qui s’tait caché,
très fort saignant, dégoulinant,
la brebis bêêê cherche son enfant
qu’on vient d’bouffer sauce Beauharnais.

Ô, laisse, Thomas ! Laisse, Thomas. T’as des entrailles à contenter, bien des cellules à sustenter, tes dents se claquent l’une sur l’autre, qui te rappellent à la gamelle, faut bien manger pour pas crever, pour pas crever faut bien tuer c’est la grande règle de la vie, vois quand tu vas dans la forêt toutes ces racines carnivores, autant de crocs perforent la terre qu’est faite de morts agglomérés, fête de morts, et sucent le jus des trépassés qu’les vers lui ont prédigéré. Ô, l’estomac, l’estomac.

Faut bien manger donc trucider,
monsieur l’marquis qui s’pince le nez
reprenez donc de ce chapon,
le coq castré c’est trois fois bon.

Vous fais pas grâce du foie gras
ou bien de l’huître croquée crue
et des grenouilles réduites à cuisses
écartelées d’une main drue.

Ô, laisse, Thomas ! Laisse, Thomas. T’as des entrailles à contenter, bien des cellules à sustenter, tes dents se claquent l’une sur l’autre, qui te rappellent à la gamelle, faut bien manger pour pas crever, pour pas crever faut bien tuer c’est la grande règle de la vie, vois quand tu vas dans la forêt toutes ces racines carnivores, autant de crocs perforent la terre qu’est faite de morts agglomérés, fête de morts, et sucent le jus des trépassés qu’les vers lui ont prédigéré. Ô, l’estomac, l’estomac.

À ces braves bêtes assassinées
on dresse leurs monuments aux morts
ces restaurants très étoilés
où se restaurent les carnivores.

J’en fais partie eh oui mon vieux
depuis qu’je sais que le cresson,
le quinoa même les citrons
sont du vivant qui souffre un peu.

Ô, laisse, Thomas ! Laisse, Thomas. T’as des entrailles à contenter, bien des cellules à sustenter, tes dents se claquent l’une sur l’autre, qui te rappellent à la gamelle, faut bien manger pour pas crever, pour pas crever faut bien tuer c’est la grande règle de la vie, vois quand tu vas dans la forêt toutes ces racines carnivores, autant de crocs perforent la terre qu’est faite de morts agglomérés, fête de morts, et sucent le jus des trépassés qu’les vers lui ont prédigéré. Ô, l’estomac, l’estomac.

La vache crevée c’est délicieux,
le porc saigné ça gueule longtemps,
le poisson saute, c’est amusant,
en s’étouffant, roulant des yeux.


 
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   Ornicar   
18/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
"Faut que les gens aient à bouffer / Que les gros puissent se goinfrer / Que les p'tits puissent engraisser / Faut que ça saigne !"
Que c'est drôle ! J'aime beaucoup le ton, les sarcasmes de ce slam "saignant" à souhait. Dans un genre différent, ce texte me rappelle un peu "les joyeux bouchers" de Vian, sans la charge contre l'absurdité de la guerre. J'y (re)trouve une inspiration commune. D'ailleurs, je suis presque sûr que l'auteur y pense aussi et y fait allusion dans ce passage : faut bien manger pour "pas crever," pour "pas crever" faut bien tuer.
Le texte appuie là où ça fait mal mais sans faire la morale, le narrateur s'auto-flagellant dans une justification absolument comique tellement elle est absurde : "J’en fais partie et oui mon vieux / depuis qu’je sais que le cresson, / le quinoa même les citrons / ont du vivant qui souffre un peu". Et c'est ça qui est chouette.
Pour finir, il y a de l'humour jusque dans l'exergue. Visiblement, l'auteur ne se prend pas du tout au sérieux. Ma foi, je kiffe ce "steack" et j'en prendrai bien encore une tranche de rab !
Ps : je ne suis pas du tout musicien et je le regrette bien.

   Vincent   
27/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Marceau

C'est génial, surtout au moment des fêtes

Pour bien appuyer là ou ça fait mal

Notre petit ventre dodu qui réclame toutes ces douceurs, nous sommes répugnants

J'ai adoré votre écriture, bravo

   Boutet   
27/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Ce pourrait être intéressant mais beaucoup trop caricatural à mon goût. Comme il est simple de dézinguer
la nourriture que l'être humain mange depuis des temps immémoriaux.
Heureusement que les poissons sont muets comme a dit René Fallet, il y aurait moins de pêcheur.
Non, je ne souscris pas, même bien écrit, c'est trop facile.

   papipoete   
27/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Marceau
" la vache crevée c'est délicieux, le boeuf broyé qui s'tait caché " c'est encore meilleur...
mais ça fait mal à imaginer, même si tel est le destin des bêtes, qui doivent mourir pour que l'homme survive !
On pourrait manger d'l'herbe, ou des feuilles d'arbre ( en plus des légumes et fruits ? )
mais, allez savoir si ces végétaux n'ont point d'âme, ou des enfants ( radicelles, ou bourgeons ) ?
NB une réflexion très philosophique, qui nous ferait haïr paysans et pêcheurs, encore plus ceux qui tuent ces animaux en abattoir, ou dans une baignoire !
Le regard de la vache, le hurlement du cochon, le silence du poisson, qui devine que c'est foutu pour lui, et qui va passer un sale moment...
Votre texte par ailleurs gaillardement et très bien écrit, pose un cas de conscience, au point de troubler le commentaire qui viendra sous ses lignes.
le refrain est même croustillant, avec ce pré-digéré jus des trépassé par les racines !
pour ne pas jouer les effarouchés, je mettrai une bonne appréciation, par rapport à l'écriture et au 5e degré auquel je m'appuie pour en rire !
l'ensemble " musiqué " donnerait un résultat encore plus spectaculaire, dans un cabaret " aux chansonniers "


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