Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie classique
Miguel : Ah ! puisque c'est ainsi…
 Publié le 24/04/21  -  24 commentaires  -  1068 caractères  -  403 lectures    Autres textes du même auteur

Il n'est pas toujours facile d'envisager l'avenir.


Ah ! puisque c'est ainsi…



Qu’on ne me vante pas l’air pur du cimetière ;
Je suis trop allergique au pollen de cyprès,
Et je me verrais mal passer ma mort entière
À tant en fréquenter, tout le temps, de si près.

Il ne se peut non plus nullement que ma cendre
Soit confiée aux flots, car j’ai le mal de mer.
Dès que ça houle un peu, je sais à quoi m’attendre ;
Le flux perpétuel me serait trop amer.

Je n’ose imaginer que dans des bandelettes
On enserre mon corps après embaumement :
Vous ne prétendez pas, oppresseurs que vous êtes,
M’aliéner ma liberté de mouvement !

M’envoyer dans l’espace ? Ah non ! Plancher des vaches !
Le vertige me prend sur le moindre escabeau ;
À la glaise, aux labours sont mes vieilles attaches,
Et l’on me donnerait le cosmos pour tombeau ?

J’ai beau dans tous les sens aborder le problème,
Nul rivage à ma nef ne semble offrir de port.
Point de confort pour moi dans le sommeil suprême :
Ah ! puisque c'est ainsi, je renonce à la mort.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
2/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime vraiment cette allégresse macabre servie par des vers bien balancés ! La déclinaison des différentes sortes de funérailles m'apparaît bien menée, mais je crains que votre narrateur ou votre narratrice ait manqué une solution : crémation, puis l'urne conservée en famille... La mort trouvera toujours moyen de s'imposer, ça se saurait s'il y avait une échappatoire.

J'ai apprécié la cocasserie de la rime cyprès/si près (
Ces cyprès sont si loin qu'on ne sait si c'en sont
comme écrivait j'ai oublié qui et j'ai la flemme de vérifier), ainsi que le rapprochement escabeau/tombeau, le quotidien et le sérieux métaphysique ; pour moi, cette rime-ci illustre brillamment le ton général du poème.

   inconnu1   
20/10/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Comme j'ai peur du noir et de la solitude, je me porte volontaire pour vous accompagner dans la vie éternelle. Joli poème plein d'entrain et d'humour. Un seul reproche pour une présentation aussi classique, le manque de césure au 6eme pied du 12eme vers.

Bien à vous

NB : je relis par hasard ce poème et mon commentaire. Je m'aperçois que j'ai encore fait une erreur (classique chez moi) en ne reconnaissant par un trimètre. Du coup, comme ce que je prenais pour une erreur n'en était pas une, je me dois de rectifier et de remonter la notation

Bien à vous

   Ligs   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Il vaut toujours mieux prendre les choses avec humour.
J'adore celui qui se trouve dans ce texte.

On se laisse emporter par les alexandrins fluides et vivants. L'énonciation, le "vous", les questions rhétoriques et les exclamations y sont pour beaucoup.

Un poème plus qu'agréable à lire...

Le titre toutefois ne m'invite pas à la lecture. Peut-être qu'un titre plus suggestif aurait eu ma faveur.

Ligs, en E. L.

Édit : le nouveau titre me plait davantage.

   Ioledane   
5/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, quand l'humour se décline en d'excellents vers classiques, j'aime beaucoup ! L'exercice est drôle et bien mené. On aurait pu imaginer d'autres options avant la conclusion, mais point trop n'en faut sans doute !
Quelques petites choses pourraient sans doute être améliorées ici et là :
- la notion de "trop allergique" me laisse perplexe, l'être un peu n'est-ce pas déjà l'être trop ? J'aurais bien vu ici "Car je suis allergique"
- "A tant en fréquenter, tout le temps, de si près" : un peu trop prosaïque à mon goût avec ce "tout le temps". En revanche le "si près" répondant au "cyprès" m'a fait sourire
- "Il ne se peut non plus nullement" : un peu lourd aussi à mon goût
- "Aliéner ma liberté de mouvement" : de grâce, pas de "m'" pour l'alourdir ! C'est peut-être voulu, mais "too much" pour moi ; sinon, je trouve ce quatrain particulièrement jubilatoire, avec ce trimètre indigné qui vient le clôturer.
Le quatrain suivant, lui aussi, est excellent. Et la chute, bien amenée.
Merci pour cette lecture très sympathique !

   Corto   
6/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le raisonnement est tentant. Pourquoi faudrait-il renoncer à un certain confort sous prétexte que l'on est mort.
La construction du poème autour de ce paradoxe est réussie. Le surréalisme est amusant.
Chaque strophe construite autour d'un argument donne la réplique aux diverses situations qui pourraient se présenter.
J'ai bien aimé, y compris le dernier vers qui complète le provocation.

   Anonyme   
9/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Agréable lecture abordant un sujet délicat : La mort mais avec une pointe d'humour qui m'a plu .
Pas d'enterrement, allergique aux cyprès
Pas jeté dans la mer après incinération : mal de mer
Ne pas enserrer le corps : liberté de mouvement.
Ni l'envoi dans l'espace : vertige oblige

Oui, ce serait plus simple de renoncer à la mort dans ce cas là, si seulement c'était possible...

J'aime cette façon originale et amusante d'appréhender la mort .
Ça change de la tristesse propre au sujet.

Je vois des alexandrins classiques sans fautes me semble t-il.
J'ai tiqué sur le dernier vers du 3è quatrain avant de m'apercevoir que c'est un trimètre.

Très belle lecture qui change de l'ordinaire.

   domi   
10/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très bon point pour ce poème : il fait rire ! Pour cela merci...
Et surtout sur le thème de la mort :)

Quelques petites maladresses (à moins que ce ne soit voulu ?) d'abord dans les sonorités :
- celles en T, "atanten" fréquenter au vers 4
- ou celles en N, au vers 5

ainsi qu'un problème d'hémistiche, qui s'avère compliqué au vers 12...

Mais, perso je pardonne, même en classique, car l'humour est primordial, et l'ensemble est très bien fait, rimes etc

bravo.

   pieralun   
11/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une belle idée que cette complainte pour s’exonérer de la mort, je pense que Brassens ne l’aurait pas reniée.

Presque parfaitement traitée également: une très belle écriture toujours empreinte d’humour, un rythme presque parfait, vivant, ça me plaît beaucoup.

Juste, si je peux me permettre: « à tant en.... » vers 4: bof,
aussi, ce vers numéro 12: est-ce le fait que la césure se trouve au milieu du mot liberté, il casse complètement la musique, je l’ai lu, relu, et au vu de la qualité de tout le reste, je ne sais pas ce que l’auteur a voulu faire.

Ne chipotons pas, tout est presque parfait et je n’ai pas la place de citer tous les vers que j’ai trouvés jubilatoires

Bravo !!

   ANIMAL   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L'humour est là, l'équilibre et la fluidité des vers aussi, c'est un vrai régal que ce poème. Le ton est allègre, en opposition à la gravité du sujet, on rebondit d'une strophe à l'autre avec un sourire s'accentuant.

Je proposerai bien au narrateur de se faire inhumer dans son propre jardin mais je gage qu'il trouverait que les épines des roses le grattent ou que les lombrics le chatouillent.

Va donc pour l'éternité.

   Anonyme   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour

Oui, j'en connais beaucoup qui ont le même point de vue.
Bon texte classique mais quelques bricoles me gênent par-ci, par-là :

Ce tout le temps du vers 4 fait vraiment cheville, vu le sujet, on
se doute bien que c'est tout le temps.
Un petit arrangement avec les cendres qu'on emploie le plus souvent
au pluriel mais ici ça fout tout en l'air.
Rime mer/amer un peu trop simpliste.

Demeure un bon texte au thème jubilatoire que j'aime bien dans
son ensemble.

Un bon trimètre au vers 12 et une ambiance générale nous font oublier les quelques bricoles du début.

Flèche en bas pour cendre au singulier.

   Angieblue   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Joli!
Le thème de la mort est subtilement traité avec un délicieux humour.
L'angle choisi est très original, et la chute vraiment bien trouvée:
"Ah ! puisque c'est ainsi, je renonce à la mort."
Ah! si on avait le choix...
J'aime beaucoup la banalisation que vous faîtes de ce thème tragique. Serait-ce inconsciemment une manière d'exorciser la peur de cette fin inéluctable?

Bravo pour la richesse et la finesse des rimes. J'ai tout particulièrement apprécié:
cyprès/si près
mer/amer

Les strophes m'ont charmée autant les unes que les autres. Elles sont toutes d'égal niveau. Pour dire ce que j'ai le plus aimé, il me faudrait tout citer.

Bel imaginaire lumineux sur un sujet si sombre! et joli pied de nez à la terrible faucheuse.

Bravo Miguel! Je me suis régalée!

   Damy   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Votre poème m’a bien fait sourire, Miguel. Je me demandais, au fil de la lecture, comment vous alliez finir (je parle de l’épilogue). Il n’y a pas meilleure conclusion !
J’admire votre maîtrise du vers classique (non, pas du ver de terre) et celle de votre humour.
Je me suis régalé à cette lecture. Bravo et merci.

   papipoete   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour Miguel
Une lecture dont le sujet premier put effrayer, inciter le lecteur à passer son chemin ; " la mort, chut n'en parlez pas ! ça va me porter malheur ! "
Et l'auteur nous dit, comme pour s'échapper de la faux qui luit alentour, que ce soit la mer emportant ses cendres, ou momifié de bandelettes, mis sur orbite dans un cercueil cosmique...pas de solution en vue : finalement " je renonce à la mort ! "
NB un sujet brûlant comme les flammes de l'enfer, ( alors que je sais que notre auteur a déjà sa place réservée au Paradis ) que la plume a rendu gai, voir hilarant par moments !
la dernière strophe est vraiment jubilatoire ! j'ai bien réfléchi à vous lire : quand la mort me donnera rendez-vous, promis je reste avec Vous !
classique parfait, coulant comme un ru joyeux malgré le choix de son maître : n'est que ( je radote, je sais ) l'élision des E ponctuée d'une virgule ( la glaise/aux labours ) que je vois mal prononcer...

   Hiraeth   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Génial !

Je vous ai trop rarement vu, Miguel, dans ce registre léger et humoristique où vous excellez. Voici un poème fin, cocasse, au rythme entraînant et à la prosodie parfaite : on oublierait presque qu'il s'agit d'alexandrins, tant le phrasé est naturel, conversationnel. La voix poétique nous parle comme à son vieil ami, et on a tout simplement envie de l'apprendre par cœur et de la réciter sur scène.

Toutes les strophes sont géniales, mais j'ai une petite préférence pour la quatrième.

Bravo.

   Myo   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup d'humour pour dépasser cette ombre qui plane sur la mort.

Un écrit bien tourné mais avec quelques passages que je trouve moins aboutis. Certains ont déjà été relevés par les commentateurs précédents.

" À tant en fréquenter, tout le temps, ..."

" Il ne se peut non plus nullement .." multiplication des négations.

J'aime beaucoup le 3e et 4e quatrain.

Merci pour le sourire.

   aldenor   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le poème est amusant avec sa série de scenarios post-mortem et le ton grincheux du narrateur…. mais c’est surtout la chute qui est franchement rigolote. La reprise du titre, en remplissant la case vide des points de suspensions y est pour beaucoup. L’effet humoristique est irrésistible.
Je retiens aussi « ma mort entière »… mais ici je trouve une certaine redondance à suivre par « tout le temps ». Dans le même esprit, « nullement » dans le vers 5, me semble un peu lourd, encore que peut-être cette lourdeur soit voulue, par souci d’emphase de l’exaspération du narrateur. Tout de même, trois négations...
« M’envoyer dans l’espace ? Ah non ! Plancher des vaches ! » : La formulation me désarçonne, j’ai d’abord cru que l’espace était comparé à ce plancher. Pourquoi pas par exemple « M’envoyer dans l’espace ? M’ôter du plancher des vaches ? ».

   Cristale   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tout a déjà été dit, je ne peux même plus relever le rythme ternaire du vers 12 puisque Hananké l'a souligné avant moi, un beau trimètre qui, s'il a pu étonner, est tout à fait conforme.

Je m'invite donc dans ce concert d'appréciations pour dire le plaisir souriant que j'ai ressenti en lisant votre poème.

J'aime beaucoup le ton employé, comme un pied-de-nez au destin final qui nous guette tous.

Bravo et merci Miguel.
Cristale

   emilia   
24/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème sur la mort qui a le mérite de nous faire sourire et qui a reçu 8 commentaires en EL (ce qui semble assez exceptionnel et un bon indicateur d’appréciation à souligner… ; merci donc à vous pour cet humour bienvenu…

   GillesP   
25/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je ne peux qu'ajouter mes félicitations à tous les commentaires qui précèdent pour ce texte jubilatoire, à la chute excellente et à l'humour macabre bienvenu. Moi aussi, comme d'autres lecteurs, j'aime beaucoup de changement de rythme du vers 12. Le trimètre m'a d'abord surpris, j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour le lire correctement (j'ai oublié la diérèse la première fois). Mais je trouve qu'il est bien placé ainsi, au milieu du poème. Il vient rompre la monotonie du rythme de l'alexandrin classique et relance le poème, qui peut ensuite reprendre son rythme de croisière jusqu'à son terme.
Encore bravo !

   Cyrill   
25/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve l'idée de choisir bonne mais je suis un peu déçu par les raisons de ne pas vouloir de telle ou telle mort.
Un peu banal. Ça relève plutôt de l'exercice, me semble-t-il, que de l'élan poétique.
Enfin, j'aurais aimé quelque chose de plus enlevé, et de véritables trouvailles.
Le langage parfois moderne dans un poème classique me plait assez.

à vous lire, Cyrill

   Castelmore   
25/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
#jerenoncealamort
Je l’ai ouvert ce midi après avoir lu votre poème... déjà plus d’un million de messages ... certains témoignages sont déroutants... quelques grandes âmes vont même jusqu’à vouloir faire don de la leur !

Merci pour ce moment d’humour classique ! Eh oui le classique n’est pas que lyrisme fade !
Bravo

   Anonyme   
26/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème très bien écrit et très drôle, que n'aurait pas renié ce bon vieux Brassens (et peut-être que l'auteur s'en est un peu inspiré ?)

J'aime beaucoup, par exemple :
"M’envoyer dans l’espace ? Ah non ! Plancher des vaches !
Le vertige me prend sur le moindre escabeau ;
À la glaise, aux labours sont mes vieilles attaches,
Et l’on me donnerait le cosmos pour tombeau ?"

Je ne suis pas convaincu par le vers 4, un peu "rugueux", avec tous ces sons t...
Je me pose aussi des questions sur la rime "bandelettes/vous êtes", dont le son n'est pas identique ?
Petite réserve aussi avec le voisinage de "tombeau" et de "j'ai beau" juste après...

Bravo pour ce texte très original !

   GiL   
29/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Miguel, je m’en veux d’avoir loupé cette perle à sa sortie.
C’est excellent ! Oh, combien j’aime le classique quand il s’exprime dans ce registre ! Quand il ne se prend pas au sérieux ! La rime "cyprès/si près" donne le ton dès le départ.
Les alexandrins sont parfaits et coulent de source. Contrairement à l’avis exprimé dans plusieurs commentaires, je ne suis pas gêné par le trimètre : au contraire je dirais qu’il marque un effet à la fin du quatrain qui se trouve être, en quelque sorte, l’équivalent rythmique du quatrain hétérométrique. Je n’y avais jamais pensé et je vais m’en souvenir pour un prochain poème. Merci, Miguel, pour cette trouvaille.
Les petites faiblesses ont toutes été déjà relevées, elles ne gâchent pas mon enthousiasme !

   raaide   
3/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Tout a déjà été dit dans les commentaires, mais je viens les appuyer : c'est drôle, fluide, assuré, tout ce qu'on aime. Bravo pour la simplicité enfantine qui n'ennuie pas et fait sourire dès le début. Je n'ai pas l'habitude de voir « ça », « escabeau » dans des alexandrins classiques, et le premier vers du dernier quatrain sonne tellement naturel qu'il pourrait être accidentel et se trouver dans un texte en prose, comme d'autres vers du poème. « ma mort entière » pour répondre avec humour à la niaiserie commune « ma vie entière », bien vu, et le trimètre du vers 12 est habilement placé à mon goût.
Une manière originale et décalée de traiter d'un sujet qui traverse des milliers d'années de poésie, bravo à vous!


Oniris Copyright © 2007-2023