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Poésie classique
Miguel : Cœur et corps
 Publié le 25/04/22  -  21 commentaires  -  545 caractères  -  428 lectures    Autres textes du même auteur

Le cœur ne s'use pas au même rythme que le reste.


Cœur et corps



Mon cœur est dans mon corps comme le tendre mousse
D’un navire en perdition :
Il a seize ans, bourgeon frais éclos, verte pousse,
Plein de fougue et de passion ;

Plein des rêves ardents où s’exalte son âge,
Avide de clairs lendemains,
Et voilà que plongé dans l’horreur du naufrage,
Il crie à l’aide et joint les mains,

Éperdu sur le pont de la triste carcasse
Dont mâts et vergues se défont,
Que tourmentent les vents, que la vague fracasse,
Et qui l’emporte par le fond.


 
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   Lebarde   
9/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ne dit-on pas « avoir l’âge de ses artères « , certes, sans doute…mais certainement aussi celui du cœur qui jusqu’au bout, dans une carcasse délabrée sait encore palpiter, s’enflammer et aimer.
Le sujet est intéressant et très élégamment et efficacement traité.
Tout le propos sait trouver les mots justes et les images convaincantes et subtiles pour répondre à la question avec une belle poésie.
Bravo.

Sur le forme, cette alternance d’alexandrins et d’octosyllabes bien rythmés, si on excepte le vers 3 que je ne juge pas, sert bien cette poésie classique bien plaisante.

Merci pour ce bel ouvrage qui me plait bien.

En EL

Lebarde

   Anonyme   
10/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ouah ! Je trouve que, avec vos vers nets, expressifs, aux images marquantes, vous parvenez à renouveler un sujet beaucoup évoqué au cours des siècles. Le rythme affirmé, les rimes solides (une mention pour carcasse/fracasse), tout concourt à la force d'expression. Pas un mot de trop. J'aurai un bémol sur l'image bizarre d'un cœur joignant les mains au deuxième quatrain (même si, d'accord, à ce moment c'est le mousse dont on parle), mais elle est vite emportée par la belle énergie de l'ensemble que je salue. Mon quatrain préféré est le saisissant dernier.

Une mention aussi pour le troisième vers dont le rythme quelque peu heurté illustre à merveille, selon moi, la fougue des seize ans qu'il évoque !

Une fois de plus je constate qu'on peut toujours dire autrement, avec simplicité et conviction, et cela me réjouit.

   papipoete   
11/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
classique
Décidément, ce jour est celui de la marine, avec deux parutions au fil de l'eau de mer...
Le vôtre n'est que figuratif, évoquant le naufrage d'une idylle aux augures favorables, aux doux zéphyrs, quand survient la tempête qui casse tout, et l'on sombre corps et biens...
NB qui n'a pas connu les affres du désamour, pour lequel il n'y a pas d'age... jeune mousse comme capitaine au long-cours !
Vos images sont fort parlantes, jusqu'à ce la " carcasse sous se vent se fracasse et coule "
La première strophe a ma préférence.
Techniquement, je vois des alexandrins jonglant avec des octosyllabes, au classique sans faute !
papipoète

   EtienneNorvins   
13/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Plusieurs niveaux de lecture possibles - malgré un titre un peu trop 'étroit' :
à 'la vieillesse est un naufrage', je préfère la jeunesse sacrifiée d'un monde qui va dans le mur, sourd et aveugle.
Sur la technique, je ne suis pas suffisamment affûté, mais les ruptures de rythme sont très expressives.
Merci !
[En EL]

   Anonyme   
16/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Ce que j'aime bien : la verdeur du texte, et la dichotomie entre espoir et naufrage.

Je que je regrette : les poncifs comme quoi les rêves ardents sont réservés à la jeunesse (on en fait de très sombres, si si, je vous assure) et je suis persuadée qu'arrivée à un certain âge, ont doit encore en avoir, de ces ardeurs... Egalement ces deux "plein" assez vilains.

Je reste mitigée

Anna en EL

   Robot   
16/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Si j'ai apprécié l'idée portée par le thème, je trouve à la rédaction globalement beaucoup de lourdeur.
Au premier quatrain les diérèses sur les rimes en "ti-on / si-on" ne sont pas agréables. Beaucoup d'auteur les déconseillent. Même si ce n'est pas une faute l'appui est un peu lourd sur une finale.
"Avide-de" au second quatrain donne l'impression de bégayer.
L'expression "et voilà que" pour introduire le vers 7 est vraiment disgracieuse. Idem pour les deux "plein" qui ouvrent deux vers qui se suivent.

   Cyrill   
16/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une jolie métaphore maritime ( j’en suis friand ) filée de bout en bout pour exprimer la dichotomie cœur/corps.
Avec un premier quatrain assez poussif tout de même, deux diérèses et un vers 3 peu dans le rythme.
Ça s’améliore au deuxième quatrain sans vraiment m’emballer. On reste encore dans l’exposition jusqu’à lendemains, ça fait la moitié du poème et je suis au bord de m’ennuyer.
Mais le troisième et dernier affole mes compteurs, j’y suis, ça tangue enfin un peu, ça chaloupe, les sonorités et le rythme sont en adéquation avec le thème. La vieille carcasse abrite un cœur fragile comme celui d’un nouveau-né, c’est émouvant. J’aurais aimé que ce lyrisme soit présent plus tôt dans ma lecture.

   Donaldo75   
17/4/2022
 a aimé ce texte 
Pas
J’ai trouvé les images carrément bateau – je sais, c’est facile ce genre de jeu de mots mais je n’ai pas su résister – et vu que le thème ne m’a pas passionné outre-mesure, ce poème ne m’a pas emballé. Je pense que la métaphore maritime pèse des tonnes, ce qui est dommage au vu du sujet dont j'attendais un traitement un peu plus impactant. La rime ne me semble pas d’une richesse remarquable ; quant à la tonalité, elle est sans réel relief, presque laconique. Est-ce le but ? Ce serait dommage étant donné que le cœur reste à mon avis un organe capable de plus de force et de vagues, le siège de pas mal de poèmes inconscients que nos émotions guident.

   Vincent   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Miguel

L'âme du cœur reste en soi si légère et juvénile

J'ai aimé votre texte et pourtant

Je trouve un peu poncif ce refrain sur la vieillesse

Cette rengaine me désespère de désespoirs

Mais j'y ai lu une sincérité qui m'a vraiment touché par des images dont le timbre a résonné en moi peut-être parce que j'adorais gamin abandonné me promener dans le port j'y ai vu du ressenti profond et c'est avant tout ce qui me touche dans la poésie

Bravo et merci

   inconnu1   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

J'aime beaucoup pour plusieurs raisons.

La technique est parfaite, les rimes sont riches... Bon on peut discuter de la rime mains lendemains assez usitée, mais difficile d'être original avec main. Je suis étonné par le 3ème vers. Ce n'est ni un alexandrin avec un hémistiche bien marqué à bourgeon, ni un trimètre romantique, mais je le trouve plutôt élégant.

Sur le style, la métaphore est bien déclinée et l'alternance dodécasyllabes, octosyllabes sied bien à un poème sur la mer avec un rythme binaire comme celui des vagues.

Enfin, sur le fond, même si un poème sur la vieillisse et sur le décalage entre l'âge de notre coeur et celui de notre corps n'est pas nouveau, la manière de le traiter fait qu'on n'a pas l'impression d'une redite

Du coup je valide sur les 3 aspects qui, pour moi font un poème accompli : la technique, le style, l'originalité du fond

Bien à vous

   Zeste   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L’âme, lumière intérieure, est-elle cette prisonnière du corps, et revient elle à sa source, le néant, quand ce même corps dépérit ?
D’une écriture posée qui n’en dévoile pas moins un esprit impétueux propre à l’amour et à la jeunesse, où la dualité soma-psyché est mise en exergue et est traitée admirablement d'une certaine façon par cette peur de mourir , non de vieillir! Mourir, c’est le naufrage de l’esprit beaucoup plus que celui du corps .

   Provencao   
25/4/2022
J'ai bien aimé ' le coeur et corps" qui sont dans la trace de la sérénité et de l’absolument incomplet, du passé, de la vieillesse en retrait qui inclinent notre vie. L’énigme du coeur au fond du corps, doit donc également et simultanément valoir pour celle qui sourd au fond "des mâts et des vergues qui se défont"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Annick   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Miguel,

Un thème que l'auteur a déjà traité sous une autre forme dans un poème qui s'intitule : "Tes prochaines amours". Thème récurrent qui semble angoisser l'auteur/narrateur.
En lisant ce poème, j'ai l'impression que les choses ne pouvaient être dites autrement.

Le texte est à la fois, mots, musique, geste, mouvement, danse, souffle. Il est concis et pourtant, tout est dit.

Une comparaison et une belle métaphore filée.

J'y ai trouvé une fois de plus mon bonheur comme un trésor dans un coffre à fond de cale, oublié.

Une carcasse de bateau battu par les vents... Quoi de plus romantique ! Surtout quand on sait qu'un cœur de jeune homme bat à l'intérieur !

Merci.



Pour le plaisir :

"...Éperdu sur le pont de la triste carcasse
Dont mâts et vergues se défont,
Que tourmentent les vents, que la vague fracasse,
Et qui l’emporte par le fond."

   Anonyme   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Miguel,
une belle poésie malgré, et ce n'est qu'un goût personnel, ces diérèses au premier quatrain certes obligatoires en catégorie classique, mais que je trouve désagréables à la lecture.
Idem pour avide-de qui fait le même effet.
EDIT: De ce côté là je rejoins ROBOT.

Le fond est cependant habilement traité, montrant l'angoisse du narrateur face à son corps vieillissant, mais qui a cependant gardé le coeur fougueux et amoureux d'un adolescent.
Un grand plus pour le dernier quatrain, très beau.

   StephTask   
26/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Du classique très bien maîtrisé mais les deux diérèses sur les octosyllabes dès le début donnent un côté artificiel et un brin désuet à la lecture, surtout à haute voix. Cela nous fait entrer dans le premier quatrain un peu sur la pointe des pieds.
Je ne me permettrais pas de juger le ressenti de l’auteur sur l’évolution de son corps, je trouve le propos juste et l’analogie avec un navire bien traitée, même si elle est un peu “bateau” : pour les puristes, je sais bien que le bateau est un transport terrestre qui n’a pas vocation à s’aventurer sur la mer mais plutôt sur la rivière ou un fleuve pas toujours tranquille).
J’ai globalement bien aimé à un iota près : la passion existe à tout âge, elle permet de cultiver la jeunesse, notamment la passion pour l’inutile. :-)

Et pourquoi pas “Coeur à corps” comme titre ? Je lance la première consultation du quinquennat lol

   Ascar   
26/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà qui rejoint la fameuse phrase du Général de Gaulle : « la vieillesse est un naufrage »
J’ai trouvé très subtile votre manière de dérouler cette métaphore filée bien que son manque d’originalité m’est fait craindre, au départ, une ennuyeuse resucée.

Au final, c’est une lecture qui m’a réjouit car elle décrit parfaitement le fait que la vieillesse est d’abord un dépérissement physique au grand damn de l’esprit et du cœur.
Vos mots sont justes, bien pensés et bien pesés.

Votre texte m’a fait penser à Invictus de Henley « ... je suis le capitaine de mon âme... »

Merci pour ce beau partage

   Cristale   
26/4/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Miguel,

Aujourd'hui pour moi, plus que la forme très jolie, c'est le fond qui m'a touchée car il est empreint d'une vive émotion et je dirais même, d'une certaine douleur que je comprends parfaitement pour l'avoir lue et entendue par ailleurs mais la pudeur fait qu'on on parle pas.
Quand les ardeurs du corps ne suivent plus les élans de son coeur, c'est terrible. Le narrateur a su l'exprimer en seulement douze vers.

Pour le poète :
https://www.youtube.com/watch?v=PVr5EgKLHkI

   BlaseSaintLuc   
26/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai pris mon souffle, et je suis partie à l'exploration de ce navire en perdition.
Il y a des cœurs solides, plus que les récifs qui lui font dommages ,
Il y a des cœurs plus poussifs, qui sombre dès l'orage.
Celui-ci tient le cap, mousse du matin, fier de son ascension.
C'est le corps plus que le cœur qui ne tient pas la route, notre poète nous le dit, avec style.
Sans larmes, avec ce qu'il faut de panache.

   GiL   
26/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce thème rebattu est ici renouvelé par une métaphore composée (le mousse dans l’épave) particulièrement bien trouvée et filée. L’horreur du naufage que sont la vieillesse et bientôt la mort est rendue avec force dans des vers convaincants : on le voit, ce mousse de seize ans qui « joint les mains, éperdu sur le pont » et que « la triste carcasse… emporte par le fond ». Cette scène, à la fois romantique en diable et férocement réaliste, m’évoque les tableaux et les eaux-fortes du XIXème siècle. Le dernier quatrain est terrible.

L’alternance des alexandrins et des octosyllabes contribue à l’atmosphère dramatique. Les diérèses à la rime ne m’ont pas particulièrement gêné, non plus que le v3, un de mes préférés, qui n’est, il est vrai, ni un alexandrin classique ni tout à fait un trimètre romantique mais que j’ai scandé sans effort.

Merci, Miguel, pour ce tableau sans concession et – hélas ! – tellement vrai...

   Myo   
28/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un cœur chaud et palpitant qui semble prisonnier d'un corps qui se fane lentement. Le sort que la nature nous réserve n'est pas des plus réjouissant.
Et pourtant, je connais de jeunes corps qui abritent de vieux cœurs, cela en est d'autant plus triste.

Alors, si on ne peut rien contre le vieillissement physiologique, soyez fier de ce cœur qui n'en a cure.

J'ai beaucoup aimé ce cri de frustration, tant pour le fond que pour la forme.

Merci du partage

   jfmoods   
29/4/2022
L'alternance des alexandrins et des octosyllabes traduit la perte d'équilibre, l'effet d'oscillation (tangage, roulis) dont le poème est métaphoriquement porteur. Un terrible bouleversement est à l'œuvre, gommant les repères les plus tendres d'une vie. Le tragique est matérialisé par cette dichotomie, par cette fracture qu'annonce le titre : il est devenu impossible de s'éprouver dans la plénitude son être. Procédant par juxtapositions, le poète tente d'épuiser en une seule phrase la perspective poignante de l'inéluctable échouage.

Merci pour ce partage !


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