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Poésie néo-classique
Miguel : La fureur de vouloir
 Publié le 06/02/22  -  19 commentaires  -  873 caractères  -  312 lectures    Autres textes du même auteur

Ravages du consumérisme…


La fureur de vouloir



Il manquera toujours quelque chose à ma vie ;
Une envie assouvie est d’une autre suivie :
Les Destins m’ont comblé, mais ce bonheur d’avoir
Dégénère sans cesse en fureur de vouloir.

Je le vois, je le veux ; je l’ai, je m’en détache.
Un désir neuf m’étreint, m’obsède et me cravache.
Et j’écraserais tout, les choses et les gens,
Pour le contentement de ces besoins urgents.

Mon nouvel écran plat… non, mon nouveau smartphone :
Le dernier cri, le must ! Mon pauvre ego plastronne…
Quoi ! j’en vois dans tes mains un autre plus nouveau !
Au diable mon gadget : tu tiens ce qu’il me faut !

Ce démon, face auquel chaque jour je succombe,
Viendra me tourmenter jusque dedans la tombe ;
À chaque fois qu’un autre en franchira le seuil,
Mes os seront jaloux de ce nouveau cercueil.


 
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   Anonyme   
18/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Des vers allègres je trouve, l'humour sied bien au propos et lui évite de tomber dans le moralisme tristoune même si, bon, j'ai connu plus subtil. Les deux derniers vers sont jouissifs !

Des rimes qui font le boulot. Je salue smartphone/plastronne !

Un bémol en ce qui me concerne sur
jusque dedans la tombe
Ouh, la grosse cheville.

Ah oui, j'ai bien aimé aussi le deuxième vers ; dans son allitération je lis la fuite en avant pour se sentir vivre ! À force de le dire, qu'on vit, grâce à nos gadgets, on finira bien par le ressentir… Non ?

   Marite   
27/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Description implacable de cette forme d'existence ne vivant que de consommation à outrance des objets nouveaux proposés à foison et sans répit par les fabricants et commerçants. J'aurai bien vu ce texte présenté en forme de fable, donc sans séparation en strophes avec les quatre vers de conclusion traduisant la profondeur de l'addiction à ce travers de notre société moderne.

   Lebarde   
27/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Je n'aime pas trop la poésie qui use de mots modernes qui n'ont aucune chance bien sûr, de figurer dans le Littré et qui n'ont pas eu encore le temps de s'aventurer avec bonheur dans la littérature poétique: "nouvel écran plat", "smartphone", "le must", "gadget".

Ces mots ne traduisent-ils pas encore assez la nouveauté pour que l'auteur(e) ait eu besoin dans son texte de répéter: neuf, nouvel ou nouveau, dernier, cinq ou six fois, volontairement ou non.

Le sujet, "La fureur de vouloir" toujours plus, toujours mieux, toujours plus fort, plus neufs est évidemment le mal ou simplement le souci premier de notre société moderne.
Vouloir en faire un poème? Pourquoi pas après tout.

Le propos plein de verve, de vivacité exprime bien et traite efficacité ce sujet, peut être au détriment de la poésie, mais l'écriture et le vocabulaire modernes sont bien dans le ton.

En dehors de ces petits reproches qui n'en sont pas vraiment j'ai pris un certain plaisir à la lecture.
Merci

En EL

Lebarde

   Donaldo75   
28/1/2022
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Pour commencer par une note positive, je dirais ce que m’a laissé ma première impression de lecture et jamais ne l’a quitté : le dernier quatrain sauve l’ensemble. Parce que jusque-là, au-delà du côté fortement autocentré du texte, avec des passages indigents du genre le troisième quatrain, je ne vois pas ce que ce poème tente de véhiculer. Je comprends l’idée générale, amenée d’entrée de jeu par l’exergue, mais pas plus loin ou alors je n’ai pas envie parce que l’exposition de l’idée est tout sauf remarquable. Et puis l’idée elle-même n’est pas très profonde ; oui, le consumérisme c’est pas terrible mais je me laisse aller à ses tentations parce que je suis humain mais à la fin j’en rit, voilà le pitch si je résume ces quatrains et je le trouve rétréci, à la limite de ce qui pourrait ressortir d’une conversation de comptoir, le bras collé sur le zinc devant une assemblée de philosophes improvisés par la tournure de la discussion. Et comme je le dis, le dernier quatrain semble élever le débat et évite à l’ensemble de sombrer dans les platitudes et les clichés maintes fois ressassés, ici avec un humour jauni qui rate de peu la gaudriole.

   Pouet   
6/2/2022
Slt,

j'avoue ne pas vraiment être emballé par ce texte à mon sens d'une insigne platitude. Je me suis ennuyé assez fermement à la lecture de cette suite de clichés, certes probablement non-dénuée d'une certaine représentativité de l'époque, mais d'une portée toute relative et d'un traitement sommaire.

Je ne comptais pas laisser de traces de mon passage jusqu'à ce que je tombe sur un os... les deux derniers vers qui, eux, m'ont réellement parlé et même fait sourire!

Au plaisir.

Pouet, James Bean ou le fémur qui fait le mur.

   Anje   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien
On parle ici de ce sentiment nommé "envie" qui rend irrépressible le désir de posséder ce que l'autre détient et si possible mieux. Comme conclut parfaitement le narrateur, l'envie viendra le tourmenter jusque dans la tombe ; l'y conduira même.

Pour cette description de l'envie, qui a bien d'autres facettes, j'aime bien ces quatrains dont je retiens volontiers le deuxième vers "une envie assouvie est d'une autre suivie" malgré cette rime interne qui lui donne un petit air de slogan.

   Anonyme   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Miguel,
pour éviter le "jusque dedans" qui paraît cheville à certains, le facile "au-delà de" ne me paraît pas absurde
il y a une contradiction majeure dans ce poème, une impossibilité des tons qui ne font pas fonctionner votre poème
le premier quatrain est bon, vôtre, harmonisé avec vos Valeurs et votre parler, mais ne s'articule que très difficilement aux deux strophes suivantes, où le narrateur change de ton et prend la parole d'autrui, dans un ridicule trop évidemment faussé par vos Destins et vos lèvres pieuses
il y aurait soit à creuser un identique propos par une voix plus juste : vous chantez tout à fait faux, dans les deuxième et troisième strophes ; soit à écrire des vers naïfs et aliénés de bout en bout
la chute est très puissante, drôle et originale
merci pour ce partage,
Évariste

   Robot   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le classique (néo) dans ce qu'il a de moins attrayant. C'est plus la technique qui ressort que la poésie. Des vers parfois pesants et des chevilles un peu trop évidentes pour tenir la métrique. (plus nouveau - face auquel - jusque dedans )

Quand au fond il ne s'élève vraiment qu'à l'ultime quatrain.
Je n'ai pas accroché.

   papipoete   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Miguel
Il manquera toujours quelque chose à mon vouloir ; sitôt eu, j'en veux un autre ! mon voisin a déjà celui que je voulais, j'en aurai un dix fois mieux que le sien !
ça vient de sortir, je le veux ! " mais le tiens fonctionne toujours ? - ça fait rien, je le veux ! "
NB nul ne peut contester cette frénésie d'achat ! cette perte d'envie, passant devant cette vitrine, et se dire " un jour viendra, quand j'aurai assez d'argent, je me l'offrirai ! "
L'inaccessible frappe à tout niveau, quitte à faire l'impasse sur l'indispensable ( manger, se chauffer, vivre en paix ) quand smartphone dernier cri, maroquinerie chic, sont objectif essentiel à atteindre coûte que coûte !
je dis souvent " faut laisser quelque chose aux riches ! "
Une nièce récemment au fil de petits boulots, remplit sa garde-robe de fringues aussitôt désaimées et ne dit-elle pas " j'ai vu un sac Vuitton grave beau, je vais l'acheter ! " non point " comme j'aimerais pouvoir m'en offrir un ! "
Je parle sûrement tel vieux machin, rabat-joie ; mais l'on rêve encore quand d'autres n'ont pas ni plus ce sens à l'esprit !
J'adhère entièrement au propos développé dans ce poème, et les derniers vers en rajoutent une couche... de terre sur ce sujet très " terre-à-terre ! "
néo-classique venant de Miguel ; doit y avoir un os ( remonté du trou ? )
non, je ne vois rien, même pas une esquille !

   wancyrs   
7/2/2022
Commentaire effacé après ouverture du fil d’explication en forum.

Wan

   Raoul   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
J'aime assez l'idée, parce que c'est une acrobatie de traiter ce thème pouetiquement.
J'apprécie particulièrement l'entame du poème - la première strophe - malgré le "Destin" un peu amphigourique... ainsi que la dernière strophe, qui, avec un point de vue de cadavre, clos, d'une pirouette, bien le propos ; alors que les deux & trois m'apparaissent un peu trop démonstratives et appuyées, particulièrement la trois et son ton cabotineur.
Pour moi huit vers auraient suffit.
Merci pour cette lecture.

   Anonyme   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Miguel,

Une fureur de vouloir bien exprimée dans l'ensemble:
Je veux, j'obtiens, je me lasse, j'en veux toujours plus, toujours mieux que les autres.
Et oui, ce sont les ravages du consumérisme.
Un ensemble qui se tient, bien que je trouve le 3è quatrain moins réussi que les autres, en particulier le premier vers .

Une bien belle lecture cependant.

   Mintaka   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonsoir Miguel,
Je comprends bien l'idée et le fond de l'idée. Moins amené à apprécier le forme qui me semble manquer quelque peu de poésie, c'est dommage pour un poème.
Seul le dernier quatrain sauve la mise, mais après tout c'est déjà pas mal.
Je ressens par ailleurs une saine frénésie dans l'écriture voire du bonheur que vous avez sans doute eu à le composer semble -t-il. J'aime bien cette sensation en temps que lecteur.
Il manque toutefois un final, une morale ou un parti pris (prix?) dans cette histoire, quelque chose qui pourrait nous sortir du simple constat d'un état de fait. C'est votre choix mais je pense mais cela manque à la démonstration.
Merci pour votre essai en tous les cas et au plaisir de vous lire.

   GiL   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cette addiction moderne qui frappe – surtout – la jeunesse est triste à faire pleurer. Mais ici, la critique qui en est faite sur un mode ironique et alerte, à la première personne, n’en a que plus d’impact. J’ai bien aimé :
- les deux premiers vers avec la répétition des « vie » ;
- le v5 qui parvient à résumer en douze syllabes cette fureur de vouloir ;
- les deux derniers vers, inattendus, qui m’ont bien amusé.
(pourquoi ce poème est-il classé en néoclassique ?)
Merci, Miguel, pour ce moment de détente.

   pieralun   
6/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Miguel,

Un texte très bizarre, sans en juger le fond.

Deux quatrains, au milieu, complètement prosaïques, tellement loin de ce qu’aime et sait écrire l’auteur qu’on pourrait imaginer que ce renoncement à la poésie est volontaire.

Un premier quatrain de bonne facture avec un excellent 2ème vers.
Enfin un remarquable dernier quatrain avec une chute qui illustre poétiquement le propos.

   Lulu   
7/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Miguel,

Je n'avais pas encore pris le temps de lire ce poème... Voilà qui est fait.

J'aime vraiment beaucoup ce texte parce que je le trouve efficace. On entendrait presque la voix portée par le locuteur, tant il est facile à se représenter les circonstances.

J'ai trouvé difficile à comprendre le second vers, cependant... Il m'échappe encore au moment de la relecture, et c'est dommage. Mais ce serait là mon seul ennui, car dans l'ensemble, j'ai trouvé ce poème bien sympathique.

Je n'imaginais pas ce que le poème allait révéler à partir de la lecture du titre seul, au départ, me disant : "quel beau titre !"... J'aime beaucoup sa formulation.

Sur le fond, je trouve dommage, comme le locuteur de ces mots, cette "fureur de vouloir" que l'on peut largement observer dans notre société de consommation.

Sur la forme, personnellement, j'ai trouvé l'expression "dedans la tombe" bien mignonne, car sans doute forcée, mais peut-être qu'une autre formulation serait plus douce.
J'ai aussi beaucoup aimé la tonalité réussie de ce poème... Comme je le diais plus haut, on entendrait presque une voix, même en lecture silencieuse... La ponctuation joue avec le lecteur... "Mon nouvel écran plat... non, mon nouveau smartphone : / Le dernier cri, le must ! Mon pauvre ego plastronne... / Quoi ! ..."

J'ai peut-être trouvé un peu maladroit la formulation suivante, ou plutôt que maladroit, à tout le moins, pas très joli... :
"... j'en vois dans tes mains un autre plus nouveau !". Le ton est sympathique et efficace, mais la formulation un peu bizarrement tournée, peu poétique, de fait.

La dernière strophe m'a beaucoup plu. "Ce démon, face auquel je succombe"... Les deux derniers vers sont superbes !

Au plaisir de vous relire...

   Cristale   
8/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je me suis arrêtée sur ce texte, amusée par le sujet et la façon de le traiter, un tout assez représentatif d'une certaine réalité où pour être franche je me retrouve un peu (mais juste au niveau des smartphones ^^) sans écraser personne et sans grand tourment.

Le ton est sautillant, vif, on sent vraiment cette "fureur de vouloir" comme le dit le titre et un grand naturel d'écriture dans le propos.
Dans l'ensemble le récit est réussi, d'ailleurs il m'a fait sourire, c'est bon signe, sans que je sois gênée par quelque détail négatif mineur.

Merci Miguel.

   Myo   
10/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Oh oui, j'en connais des comme ça qui comblent leur vide intérieur par la frénésie de posséder les choses.

Hélas, ce n'est souvent qu'illusion et rien de concret ne peut remplir ce manque.

J'ai bien aimé le thème et le dernier quatrain est succulent.

Merci du partage.

Myo

   jfmoods   
12/2/2022
Les quatre occurrences du mot "vie" au fil des deux premiers vers confèrent à l'entame un caractère à la fois obsédant et strident. Le constat, affligeant, catégorique ("Il manquera toujours"), laisse déjà entrevoir la puissance d'une utopie ("quelque chose") qu'explicitera le vers 2. Le pluriel du vers 3, là où l'on attendrait logiquement un singulier, ne manque pas de faire sourire : la profusion de l'offre est bien à l'ordre du jour. Le second hémistiche fait entrer le lecteur dans la problématique posée par le poème : le "bonheur d'avoir" se présente comme le grinçant écho à un introuvable bonheur d'être, de se sentir heureux sans la médiation forcenée, intempestive, des objets ("Dégénère sans cesse en fureur de vouloir").

Des figures d'insistance (gradations hyperboliques des vers 5 et 6 : "Je le vois, je le veux", "Un désir neuf m’étreint, m’obsède et me cravache", hyperbole : "j’écraserais tout, les choses et les gens") et un complément de but ("Pour le contentement de ces besoins urgents") jalonnent la seconde strophe, soulignant la force irrépressible de l'envie, d'une envie aussi brutale qu'éphémère, de posséder (antithèse : "je l'ai, je m'en détache").

Le regard se focalise alors sur les deux talismans de l'époque ("écran plat", "smartphone"), sur la course effrénée, obsédante ("j'en vois un dans tes mains... / [...] tu tiens ce qu'il me faut"), illusoire ("Au diable mon gadget"), à la modernité ("nouvel", "nouveau", "Le dernier cri, le must !", "un autre plus nouveau"), à travers laquelle on cherche chez autrui une reconnaissance personnelle pour le moins ridicule ("Mon pauvre ego plastronne").

Confronté au caractère maléfique de cette irrésistible fièvre acheteuse ("Ce démon"), le poète, non dépourvu d'humour, s'imagine alors devoir en porter le fardeau ("Viendra me tourmenter") jusqu'à son dernier souffle (champ lexical de la mort : "chaque jour je succombe", "dedans la tombe", "un autre en franchira le seuil", "Mes os", "ce nouveau cercueil").

Merci pour ce partage !


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