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Poésie classique
Miguel : Les résistants du lendemain
 Publié le 08/04/22  -  11 commentaires  -  1208 caractères  -  220 lectures    Autres textes du même auteur

Ce texte ne concerne pas les tristes événements de l'Ukraine, mais vise l'attitude de certains intellectuels français face à l'Occupation nazie.


Les résistants du lendemain



Lorsque la guerre l’a meurtrie,
Je n’ai point quitté ma patrie ;
À l’heure où tout semblait perdu,
Au lieu de fuir, j’ai combattu.

Comme un regard dont une larme
Accentue encore le charme,
Ma patrie, aux jours de malheur,
N’était que plus chère à mon cœur.

D’aucuns, qu’autre que moi les juge,
N’ayant souci que d’un refuge,
Se garantirent du péril
Dans la ressource de l’exil.

Pour notre part, nous demeurâmes,
Guidés par la voix de nos âmes,
Et prodigues de notre sang
Contre un ennemi trop puissant.

Enfin, triomphant de ses crimes,
Nous fîmes tant que nous vainquîmes,
Ayant âprement racheté
La paix, l’honneur, la liberté.

Alors, ce fut grande merveille,
Comme les fuyards de la veille,
Patriotes ressuscités,
Poussèrent leurs chants exaltés :

« Louange à toi, noble Patrie !
Tu renais, liberté chérie,
Quand un peuple vaillant et fort
Pour s’affranchir brave la mort ! »

Et se faisant mérite et gloire
De la lutte et de la victoire,
Dans leurs postures de héros,
Retournèrent à leurs bureaux.


 
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   cherbiacuespe   
27/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Rester ou partir est le lot de toutes les guerres, quel que soit l'endroit où elles se déclenchent. Seul est désolant de se présenter pour ce que l'on est pas. Qu'aurais-je fait, moi, dans un tel effondrement ? Je n'en sais rien.

Même s'il prête à discutions, je le trouve intéressant ce poème vengeur. Il est bien écrit, tout coule malgré un fond quelque peu rageur, le ton, le choix des mots. C'est une sorte de harangue amère, le cri d'un sentiment d'injustice.

   Lebarde   
1/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Il y a ceux qui résistent et défendent la patrie et ceux qui préfèrent l'exil pour revenir avec les vainqueurs, crier victoire.
Le poème honore et rend hommage aux premiers et donnent des coups de griffes aux seconds.
Il est tellement facile de juger "après la bataille" et j'image tellement difficile à l'heure des décisions, de faire le choix que l'histoire, souvent sans nuance, qualifiera de bon ou de mauvais.

Voilà bien une poésie virile et tranchée, aux accents guerriers et héroïques qu'on pourra apprécier ou pas c'est selon, d'autant que la syntaxe parfois alambiquée rend l'écriture confuse.

"Comme un regard dont une larme
Accentue encore le charme,
Ma patrie, aux jours de malheur,
N’était que plus chère à mon cœur."?

ou

"D’aucuns, qu’autre que moi les juge,
N’ayant souci que d’un refuge,
Se garantirent du péril
Dans la ressource de l’exil."?

Ce poème est présenté en classique, j'ai donc un a priori favorable.
Pas de fautes de prosodie qui pourraient tempérer mon appréciation concernant la forme, sauf les rimes "sang/puissant" que la rigueur des règles pourrait contester.

Globalement mon jugement est mitigé surtout par rapport aux argumentations développées et au ton martial du propos qui me gênent un peu.
Merci d'avoir écrit ces octosyllabes sans faille.

En EL

Lebarde

   Anonyme   
8/4/2022
Bonjour Miguel
C'est un texte à polémiques... Il a le mérite et le courage d'avoir été écrit. J'ai un devoir de réserve quant a commenter cette période de l'histoire alors je dirais juste qu'à la libération, tous les Français étaient résistants.

Sur la forme, nickel, ça sonne !

Anna

   Anonyme   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai appris récemment une anecdote édifiante concernant la Deuxième Guerre mondiale : à l'appel du 18 juin du général de Gaulle, tous les hommes de l'île de Sein sont allés le rejoindre. Vroum, ils sont comme ça les marins bretons. Serait-ce-t-il que votre narrateur ou votre narratrice traiterait les vaillants Sénans d'alors, et Charles de Gaulle, de peigne-zizi ?
Exemple dans l'autre sens : les pantouflards restés en place qui ont fait fortune avec le marché noir et se sont racheté une conduite à la Libération en tondant les femmes. Du reste, c'est bien l'un de ces personnages que j'imagine comme votre narrateur ou votre narratrice, trompetant plus fort que tout le monde dans la rue, la tondeuse à la main.

Bref, je ne suis pas d'accord sur le fond de votre poème. Les parcours et attitudes pendant l'Occupation représentent un éventail très large, du blanc immaculé au marron caca en passant par toutes les nuances, et opposer frontalement, de manière aussi binaire, les exilés planqués vs. les courageux résidents me paraît beaucoup trop rapide et sommaire.

Pour la forme, j'ai bien aimé. Vous allez me réconcilier avec les rimes plates ! Dans ce poème, je les ai trouvées solides dans l'ensemble. Une mention pour crimes/vainquîmes et héros/bureaux, un bémol pour gloire/victoire, deux mots à l'association facile.
Le ton martial me semble réussi également.

Mais quand même, les Sénans… Ils ne méritaient pas cet opprobre, à mon avis.

   papipoete   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour Miguel
J'aime mon drapeau, et ma patrie vit au fond de mon coeur, à tel point que s'il lui advint malheur, de la défendre j'en ferais le point d'honneur ! " comment ? que dites-vous, un envahisseur est entré dans notre pays ? vite, que je retrouve les coordonnées de mon cher ami, celui de Colombie où souvent pour mon négoce, je me rendis ! "
La guerre dura, tua, viola et enfin la paix revint... avec ses fiers expatriés " à l'insu de leur plein gré "
NB faut-il préciser que ces patriotes-là, avaient des relations et espèces sonnantes et trébuchantes, que la grande majorité n'avait point !
Partir et revenir comme si de rien n'était, et retrouver son train de vie, son emploi doré, est blâmable ; mais ce collabo, ce Rwandais ou ce tueur de Srebrenica, ces ogres à Mariupol, rentreront sagement dans le rang tel bons pères et maris aimants !
Je m'éloigne du sujet mais nul doute aujourd'hui qu'en Ukraine, certains qui le purent, attendent que " ça se passe " avant de revenir, brandissant le drapeau jaune et bleu !
L'auteur porte haut l'honneur de ceux qui dirent NON, combattant pour que la vie remplace un jour la mort !
je précise que les files de pauvres gens partant sur les routes, avec une valise pour toute une vie, ne sont pas les " honnis " de ce texte !
On a tendance à ne pas s'en souvenir, ne pas vouloir savoir... martelons ces vers !
je vois un clin d'oeil à un certain René Bousquet...
la seconde strophe est ma préférée !
PS je voudrais néanmoins citer cette ligne de Jean-Jacques Goldmann " si j'étais né en 17 à Leidenstadt... "
Des octosyllabes dont les 3e et 4e semblent boiter ( perdu/combattu ) la consonne d'appui en classique devant être la même

   Anonyme   
8/4/2022
Bonjour Miguel,

Sauf erreur de ma part, il me semble que la rime combattu/perdu n'est pas bonne( consonne d'appui) ce qui placerait votre poésie en catégorie contemporaine.
Sinon, des octosyllabes de bonne facture et un fond intéressant dit à polémique qui fera probablement causer .

   Robot   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Miguel,
Votre poème du point de vue de la technique poétique fait mon admiration. Rime, rythme, respect de la langue, rien à jeter. C'est un excellent texte que l'on peut citer comme exemple de l'exercice poétique classique.

Je suis un peu moins convaincu par le fond que je trouve un peu manichéen. Les raisons pour lesquelles certains ont fait un choix de "fuir" sont trop diverses pour être ramené à la dualité: Les bons sont restés les lâches sont partis ! c'st un raisonnement un peu court.

On ne saurait comparer l'exil patriotique de De Gaulle et l'exil de la lâcheté.

Quant aux opportunistes de la dernière heure, la aussi, le texte oublie que parfois certains de ceux "qui sont retournés à leur bureaux l'ont fait comme Papon avec l'aval des autorités. D'autres sont retournés aussi avec la bienveillance des gouvernements (et du gouvernement provisoire du Général ) à leur fortune et leur profits. J'éviterai de nommer pour éviter une diffamation mais certains administratifs et certains industriels ont éviter les foudres de l'épuration au prétexte que la nation avait besoin de leur concours.

L'histoire est faite de nuances que votre texte n'aborde que trés peu.

   poldutor   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Miguel
Il y a toujours eu hélas les résistants de la dernière heure, et comme le dit AnnaP., à la fin des conflits tout le monde a été résistant!
Pendant la dernière guerre j'étais un enfant, je ne peux jurer que je me serais conduit en héros, j'espère que oui.
J'admire toujours les gens courageux physiquement ou moralement faire le bon choix est terrible.
J'aime ce poème pour ses accents viriles et guerriers

"Enfin, triomphant de ses crimes..." ne serait pas plutôt "ces" crimes

"D’aucuns, qu’autre que moi les juge" ce vers est un peu "lourd" à lire ou à dire.

le quatrain que je préfère :
"« Louange à toi, noble Patrie !
Tu renais, liberté chérie,
Quand un peuple vaillant et fort
Pour s’affranchir brave la mort ! »"

Et comme toujours des mètres impeccables
Merci pour ce poème.
Cordialement.
poldutor

   Cyrill   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour miguel,

Un résistant de la première heure qui s’enorgueillit sur le dos de ceux du lendemain, c’est pas très fair-play je trouve. Il y a trop de nuances entre la bravoure et la lâcheté pour que j’admette de les voir résumées ici à une dualité si tranchée.
Alors, jusqu’au cinquième quatrain inclus, j’aime bien vôtre poème. Je lui trouve du liant et beaucoup d’aisance dans l’expression. Et, plus important encore, il y a de l’émotion.
Je vous quitte là, au seuil d’une polémique qui ne peut qu’attiser les rancœurs et conduire à de nouvelles violences, comme l’histoire nous l’a appris.

   Mintaka   
8/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Miguel,
Il me semble en premier lieu que le fond est peut-être un tantinet manichéen. Dans une guerre il y a toujours des héros et des lâches dans tous les camps et situations, parfois ce peut être les mêmes d'ailleurs, héros à la guerre et traître à la libération ou inversement. Pour cette raison, j'ai toujours un peu de mal quand est associée une intention historique ou politique dans une poésie. J'ai peut-etre tort mais c'est ainsi.
Ceci dit, vous n'avez sans doute pas voulu nous faire un cours d'histoire mais plutôt nous proposer un poème. Et là c'est réussi, la prosodie est quasi parfaite et l'ensemble se lit avec grand plaisir.
Merci Miguel

   Queribus   
20/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Ce qui saute aux yeux à la première lecture, c'est la quasi-perfection de la forme classique et votre très grande maitrise de la prosodie (J'ai quand même noté: perdu-combattu (consonne d'appui et sang-puissant qui ne riment pas en classique); la ponctuation est bien à sa place et le tout se lit facilement (c'est là une preuve de grand talent).

Sur le fonds, je suis plus circonspect: selon vous il semblerait qu'il y aient d'un côté les bons, de l'autre les méchants; rien n'est moins évident. Dans toute guerre, il y a les s.....(il ne sont pas très nombreux), les héros(ils ne sont pas très nombreux non plus)et l'immense majorité de ceux qui essayent de sauver leur peau et celle des êtres qui leur sont chers; le choix n'est pas forcément évident dans la plupart des cas. J'ai pensé à la chanson de Sardou: Qu'est ce que j'aurais fait moi. En tout cas, vous avez eu le courage d'aborder un sujet difficile: la guerre, sur lequel il n'est jamais facile d'écrire et votre texte inspire le respect dans son ensemble.

Bien à vous..


Oniris Copyright © 2007-2023