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Poésie classique
Miguel : Ta voix claire et tendre
 Publié le 17/08/11  -  14 commentaires  -  406 caractères  -  419 lectures    Autres textes du même auteur

Un petit madrigal tout pétri de classicisme.


Ta voix claire et tendre



À la source où boit la biche,
L'onde berce de sa voix
Les minces rameaux des bois
Où Philomèle se niche ;

Et Philomèle, à son tour,
Que ravit ce doux murmure,
Charme toute la nature
De chants plus purs que le jour.

Ainsi ta voix claire et tendre
Mit mon cœur en tel émoi,
Que l'écho qu'elle eut en moi
Veut partout se faire entendre.


 
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   Charivari   
12/8/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Certes, ce petit madrigal est très bien écrit, très mélodieux, mais... C'est tout de même très très fleur bleue, très "Bambi", et puis le nom choisi pour la demoiselle, même si c'est mythologique, ça fait un peu pouffer... J'aimerais penser qu'il s'agit là de second degré, mais j'ai bien peur que ce ne soit pas le cas.

   Anonyme   
11/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tout simple, charmant, d'un classicisme rigoureux. Un madrigal, oui, la voix claire et pure comme une source dans un sous-bois. Excellent dans son genre, un genre suranné. J'aime bien le rythme d'heptasyllabes. Comme disait Verlaine :
"De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'impair,
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose."

   David   
13/8/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Il y a des entrées de strophes sur des voyelles, des fins plutôt sur des consonnes sauf les quatre "oi" qui encadrent justement ce poème, en font ressortir le début, la fin et le cœur. Le mouvement même suit la disposition : la "source" amène le "chant" et suscite "l'écho". C'est aussi un poème dont le mot le plus long ne fait que trois syllabes, le nom de l’héroïne, ça exclue une bonne part des conjugaisons de la plupart des verbes ainsi que tout un vocabulaire. L'effet est une forte évidence, qui ne tient pas qu'aux mots mais que leur brièveté accentue je pense, chacun à un sens propre qui invitent à la douceur, à la nonchalance ou au recueillement : source, biche, berce, minces, rameaux, niche, tour, ravit, murmure, charme, nature, purs, jour, claire, tendre, cœur, émoi, écho... Le registre est très resserré, au-delà de soutenu ou pas, même de classique ou autre, ces mots-là, à l'exclusion d'autres plus neutres ou plus sombres, ne peuvent former un poème qui ne soit chaleureux et accueillant, en les liant. C'est sans doute l’excès perceptible, cette image confondue des mots un par un et de ce qu'ils disent ensembles.

La composition a beaucoup de justesse, c'est une belle utilisation de la forme, mais l'harmonie serait presque trop présente justement.

   Pascal31   
17/8/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un petit poème que j'avais lu en espace lecture sans laisser de commentaire tant j'étais partagé, voire perplexe...
Certes, c'est un madrigal dans les règles de l'art, bien écrit et mignon tout plein. Mais c'est aussi ça, le défaut : c'est gentillet et un peu suranné.
Ce côté fleur bleue peut plaire, et en général je suis assez client, mais ici, ça m'a semblé trop appuyé...
Je partage l'avis de Charivari sur le prénom désuet qui en rajoute une couche sur le côté vieillot.
En résumé, un poème impeccable dans la forme, mais qui, sur le fond, ne m'a pas convaincu.

   fouzh   
17/8/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour

une petite bluette du 18 ieme siecle
qui sur la forme et tres bien ecrite et rythmée

mais qui sur le fond n'a rien de revolutionnaire

de toute façon ce n etait surement pas le but recherché

   Anonyme   
17/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour MM ! Madrigal, pièce de poésie renfermant, en un petit nombre de vers, une pensée ingénieuse et galante. Tout y est !
Dès que l'on sait qui était Philomèle, ces douze vers heptamétriques coulent comme nectar ... Que demander de plus ?
Au delà de la technique imposée, la poésie classique est un état d'esprit auquel je suis aussi très attaché et ce genre de courtes poésies déclaratives me sied à merveille...
Merci donc pour cette brève mais savoureuse lecture.

   Anonyme   
17/8/2011
Nul besoin de se prendre la tête pour qualifier ce ravissant madrigal
Il est " clair et tendre" comme le chant du rossignol philomèle.

Son élégance et sa concision en font un véritable joyau digne d'une anthologie.

Que du bonheur !

   Anonyme   
17/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ne boudons pas notre plaisir de voir la catégorie classique s'évader du sonnet. C'est une petite révolution en soi que de lire un madrigal. Pour ceux qui n'en n'écriront jamais, cela peut paraitre décevant. Mais pour les autres, il s'agit là d'un modèle qui pourrait bien servir d'exemple dans les anthologies de la poésie.
Ici le fond et la forme se marient si bien qu'on ne sait plus lequel des deux déteint sur l'autre.
Il est étrange tout de même que Philomèle n'ait pas eu de rime avec hirondelle.

   brabant   
18/8/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour MichelMartinez,

Ravissant sans chercher à tirer à conséquence. D'ailleurs c'est dit en exergue : Un "petit" madrigal. Et puis c'est bien le but du madrigal, non ? Je crois que l'auteur ne me contredira pas.

Le troisième quatrain ne soutient pas, me semble-t-il, la fluidité des deux autres, moins musical, haché, d'une accentuation trop prosaïque. On y sent le labeur qui le sous-tend.

Mais le tout n'en reste pas moins charmant et délicat, ce qui était je pense l'effet recherché. Plus qu'une banale médaille un joli émail monté en médaillon !
Je collectionne.

Merci pour ce moment de plaisant badinage... Il est des miroirs où l'on aime s'abreuver.

   Mona79   
18/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah ! Philomèle transformée en hirondelle gazouillante, quelle belle image ! Ce joli poème bercé de mythologie a un charme désuet, peut-être, mais qui ravit l'oreille par sa tendre musicalité. J'ai aimé la douceur et la fluidité des vers et de la forme très classique.

   alex2   
19/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un petit madrigal gracieux, charmant et fort référencé ! Je salue cette rigueur classique qui me plaît tant. Ces heptasyllabes mélodieux ont beaucoup d'allure.

   Anonyme   
27/8/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
J'aime le doux murmure
De ce petit ruisseau,
Le tapis de verdure
Où serpente son eau.

Emporté au courant
D'une tendre poésie,
S'y noie en cet instant
Mon âme toute attendrie.

(plutôt néo-classique,
mais écrit en 5 minutes ).

Vale.

   tibullicarmina   
2/9/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pour un petit retour au pas de charge sur Oniris, je suis heureux de tomber sur un poème de l'élégant Michel Martinez. Ce poème, délicat et fin, soutient la réputation de son auteur.

Il est évident d'abord qu'il faut lire ce texte en connaissant les codes du madrigal et de la poésie classique. Pour désuet que le nom de Philomèle puisse paraître, rappelons qu'il s'agit d'abord et avant tout d'une référence mythologique, puisque c'est là le nom de cette demoiselle que les dieux changèrent en rossignol après bien des péripéties tragiques. Il ne s'agit évidemment pas du nom de la bien aimée du poète, dont le personnage, réel ou de papier, apparaît dans le troisième quatrain.

Michel Martinez a-t-il lu Théophile ? Je suis tenté de le croire tant ce poème fait référence à "La Solitude", l'un des plus célèbres textes de ce bon poète. En voici les deux premiers quatrains :

"Dans ce val solitaire et sombre
Le cerf qui brame au bruit de l'eau,
Penchant ses yeux dans un ruisseau,
S'amuse à regarder son ombre.

De cette source une Naïade
Tous les soirs ouvre le portal (portail)
De sa demeure de cristal
Et nous chante une sérénade."

Le ton est le même, quoique le mètre employé soit différent. Obéissant ici au fameux précepte de Verlaine, le poète préfère le vers impair de sept syllabes à l'octosyllabe illustré tant de fois par Théophile. Mis à part cette distinction, je suis persuadé que Michel Martinez avait en tête la "Solitude" lorsqu'il composa : Philomèle, puis la bien-aimée se retrouvent aussi dans le poème de Théophile de Viau.
Mais tandis que Théophile utilisait la nature comme cadre à l'invitation amoureuse et sensuelle, Michel Martinez en fait une métaphore habile du sentiment amoureux de plénitude, de trop plein qui habite le coeur de l'amant. Le thème est nettement celui de la poésie précieuse et galante du XVIIe siècle (le "à son tour" est par ailleurs typique de la poésie légère de ce temps), mais je ne l'ai jamais vu traité avec cette virtuosité, cette élégance, cette vérité aussi : tout amoureux digne de ce nom a ressenti déjà l'ivresse qui emplit le coeur à l'écoute de voix féminine et douce de l'aimée. Michel Martinez, pétri de culture et de références classiques, évite les poncifs dégoulinants du poète amateur pour qui la passion amoureuse tient lieu de métier poétique. Mais il évite aussi l'aspect conventionnel et académique de bien des poèmes "galants" du XVIIe siècle.

J'admire encore la virtuosité dans l'usage du vers de 7, difficile à manier car impair et donc facilement déséquilibré. Dans les deux premiers quatrains, l'auteur pallie la difficulté en variant constamment la césure : 4/3, 3/4. Le dernier quatrain coule de source, sans aucune césure, sans autre respiration que celle des rimes. Le schéma des rimes diffère d'ailleurs dans ce dernier quatrain, accentuant la différence de traitement et soulignant ainsi la singularité de la chute. La dernière rime, féminine, continue la sensation de cet "écho" : il fallait bien une féminine à ce dernier vers, et c'est peut-être la raison pour laquelle le poète a changé le schéma des rimes en cours de route.

Notons aussi la parenté du vers huit avec un vers célèbre de Racine :
"Le ciel n'est pas plus pur que le fond de mon coeur"...

En un mot, ce poème "furieusement beau", aurait reçu les éloges qu'il mérite dans la Chambre bleu de Mme de Rambouillet (où la poésie de Théophile était encore fort appréciée, quoique sous le manteau...) Aujourd'hui, ce poème peut paraître suranné, vieillot, tel un ancien bibelot que l'on conserve par habitude plus que par goût. Mais la virtuosité formelle, la fraîcheur des idées, l'élégance font que ce petit poème est objectivement beau, bien que l'on puisse ne pas apprécié cette beauté-là... C'est tout à l'honneur d'Oniris de mettre en ligne des textes de cette qualité.

   jfmoods   
7/11/2015
Ce magnifique madrigal en heptasyllabes me remet brusquement en mémoire (et je ne saurais trop remercier l'auteur d'avoir favorisé ce surgissement) le « Sweet bird » de Haendel dont Emma Kirkby demeure, pour moi, la plus bouleversante interprète.

https://www.youtube.com/watch?v=Pjqx8rUUklg

La beauté de ce poème réside dans l'analogie dont, délicatement, il se nourrit. L'onde musicienne est au rossignol ce que la voix de la femme aimée est au cœur de l'homme amoureux : un prodigieux vecteur d'ouverture sur le monde (intensité portée par la subordonnée de conséquence : « en tel émoi, / Que », adverbe de lieu : « partout »).

Merci pour ce partage !


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