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Poésie contemporaine
Miguel : Tourment d'un cœur
 Publié le 30/07/14  -  17 commentaires  -  1074 caractères  -  442 lectures    Autres textes du même auteur

Quatrains d'alexandrins à rimes embrassées. Lyrisme.


Tourment d'un cœur



J'admire avec ferveur, penché sur ton sommeil,
Les attraits tout-puissants qui m'ont rendu fidèle ;
Et je tremble à mon tour d'aimer un cœur rebelle,
Car te perdre et mourir serait pour moi pareil.

J'allais d'une âme fière, inaccessible au doute,
Jusqu'au jour où sur toi mes yeux se sont posés.
Je rends grâce à mon cœur de ses dédains passés,
Puisque ce vagabond m'a conduit sur ta route.

Mais tandis que tu dors dans l'écrin de ton lit,
Sans frémir du baiser qu'à ton front je dépose,
Quels songes dansent là, sous ta paupière close ?
C'est du bonheur en toi que mon angoisse lit.

Ce bonheur que le jour éloigne avec tes rêves,
Qui semble s'envoler dès que s'ouvrent tes yeux,
Et disparaît ainsi que ces noms d'amoureux
Que la vague balaie au front doré des grèves.

Non, les fils de nos jours ne se mêleront pas ;
Si j'ai cru dans tes yeux voir briller mon aurore,
Ce qu'en toi j'ai trouvé tu le cherches encore,
Et ta félicité me condamne au trépas.


 
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   Ioledane   
2/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'avoue qu'à la lecture des deux premiers quatrains je m'attendais à quelque chose d'un peu plan-plan, un genre de déclaration d'amour plutôt bien écrite mais sans surprise et sans réelle aspérité. Or les deux autres quatrains amènent une dimension plus intéressante. Un mystère, une tristesse. Et ce vers, peut-être très simple mais que je trouve beau : "Ce qu'en toi j'ai trouvé tu le cherches encore". Le dernier vers en revanche me paraît un brin excessif, mais après tout l'incipit annonçait "lyrisme", alors pourquoi pas.

   Anonyme   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Miguel

Tout d'abord, je ne comprends pas bien la catégorie de la publication pourquoi contemporaine ?
C'est un beau poème d'amour comme on n'en voit plus beaucoup.
Seul, très gros bémol, je trouve le dernier quatrain complètement
raté par rapport au reste du texte et c'est vraiment dommage.
Ou, alors, je ne le comprends pas.
Un très beau vers entre autres :
Que la vague balaie au front doré des grèves.

   Michel64   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est amour non partagé est magnifiquement raconté et je trouve chaque quatrain pris séparément très beau.
Le premier qui décrit la contemplation inquiète de l'être aimé,
Le second qui remercie le destin (qui sera peut-être maudit plus tard) d'avoir écarté les amourettes passées pour cet amour présent,
Le troisième et le quatrième qui amènent le constat amer que le narrateur n'est pour rien dans le bonheur entrevu chez l'être aimé et le dernier qui est l'acceptation, la mort dans l'âme, de cet état de fait.

Peut-être effectivement le dernier mot "trépas" semble t-il excessif, mais le quatrième vers nous avait prévenu.

Pourquoi ne pas l'avoir mis en néo-classique ? Le hiatus ("…balaie au…") au 16ème vers peut-être ? Si c'est le cas avec le verbe éparpiller par exemple ça aurait pu passer.

Si je ne mets pas Exceptionnel c'est que je garde cette appréciation pour le poème qui me mettra les larmes aux yeux. C'est quand même pas tous les jours.

   Anonyme   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Miguel

Je lisais tout à l'heure un poème écrit par une femme qui se substituait à l'homme pour lui écrire l'amour qu'elle lui inspirait et me demandais si par les temps qui courent il fallait être femme pour ressentir d'abord et dire ensuite ces mots et ces tressaillements.

Narrateur, j'aime votre tourment, vos inquiétudes, vos espérances et cette certitude surtout, soudaine, flagrante que vous allez mourir de ce non retour que vous croyez lire sous ces paupières closes.
J'ose espérer qu'il n'en sera pas ainsi, qu'en ouvrant les yeux, cette belle dormeuse saura.

   widjet   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Trop lyrique pour moi.

Pas fan de la rime "lit-lit" du troisième quatrain et j'ai trouvé sinon digracieux au moins bancal le "Ce qu'en toi j'ai trouvé tu le cherches encore"

Désolé.

W.

PS : "sous ta paupière close ?" - pourquoi le singulier ? Tu es amoureux d'une cyclope ?

   Robot   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai beaucoup aimé:
"Je rends grâce à mon cœur de ses dédains passés,
Puisque ce vagabond m'a conduit sur ta route."
"Que la vague balaie au front doré des grèves."

J'ai estimé bienvenu:
La correspondance du 4ème vers avec le dernier
"Car te perdre et mourir serait pour moi pareil."
"Et ta félicité me condamne au trépas."
qui donne une logique au poème.

J'ai moins apprécié:
La rime lit - lit et le vers: "C'est du bonheur en toi que mon angoisse lit."
Le doublon (deux fois "en toi" dans les quatrain)
Le singulier de "paupière close" dont je suppose qu'il a été placé pour correspondre à la rime de "je dépose"

Reste une belle transcription de ce tourment amoureux et un poème dont la lecture imprègne le lecteur.

   Anonyme   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Miguel... L'incipit nous avait prévenu et le lyrisme est bien présent à chaque quatrain, ce qui convient très bien au sujet traité... un amour pas forcément partagé si j'ai bien compris.
J'ai un faible pour le second quatrain attaqué de main de maître par ce fort joli vers :"J'allais d'une âme fière, inaccessible au doute," mais aussi par celui-ci :"Que la vague balaie au front doré des grèves." à mon avis le plus réussi du poème.

Un seul bémol, le dernier vers peut-être un peu excessif... mais je ne suis pas l'amoureux en question !
Les rimes "lit" et "lit" ne me chagrinent pas, pas plus que la paupière close, une forme poétique souvent employée par nos grands anciens... comme par exemple "la jambe bien tournée" qui ne s'adressait pourtant pas à un unijambiste.

Une très belle déclaration d'amour, ce qui ne gâte rien par les temps qui courent...

Muchas gracias, amigo !

Edit... Pourquoi pas Tourments au pluriel pour ce qui est du titre ?

   Sylvain84   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
A mon avis, ces quatrains en alexandrins et à rimes embrassées relèvent plutôt du néo-classique, les tournures de phrases l'y rattache.
Je suis sensible à ce type de poésie, j'aime beaucoup le deuxième quatrain:
"J'allais d'une âme fière, inaccessible au doute,
Jusqu'au jour où sur toi mes yeux se sont posés.
Je rends grâce à mon coeur de ses dédains passés,
Puisque ce vagabond m'a conduit sur ta route."

Les mots me paraissent justes pour montrer poétiquement un dépit amoureux.
Ici , je trouve bien décritent les meurtrissures du coeur.
Bravo Miguel et merci pour ce partage.

   Anonyme   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le lyrisme est toujours beau quel que soit l'habit qu'il revêt.
Celui-ci est couleur sépia tendre et sans inutile pompe.
Une image : "les fils de nos jours ne se mêleront pas"...

   Anonyme   
30/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je me suis laissé surprendre par les quatre premiers quatrains, craignant finalement les redites. Le thème n'est pas nouveau, vous l'avez traité avec le plus d'originalité.

Dans le dernier quatrain, je me laisse séduire par :

"Ce qu'en toi j'ai trouvé tu le cherches encore,"

Mais le reste m'atteint beaucoup moins.

   emilia   
30/7/2014
Un amour contrarié, révélé en vers choisis et galants, qui ne se vit pas au même tempo, ni au même diapason, avec, pour toile de fond pour ce cœur vagabond, le sentiment de se retrouver un peu « l’arroseur arrosé »…, nous contant la difficulté de rencontrer puis fidéliser cette fameuse « moitié » que chacun de nous espère trouver un jour, peut-être…Marivaux, en son temps, n’a-t-il pas bien exprimé les fameuses « intermittences du cœur »… ?
Je comprends moins bien le premier vers du dernier quatrain, car, confronté au premier quatrain qui rend compte d’une certaine durée en lien avec la fidélité, les fils de leurs jours ne se sont-ils pas déjà mêlés… ?

   Louis   
30/7/2014
Une scène, dans une unité de lieu, et l'unité d'une action : un homme ( le sujet « je » du poème ) penché sur la femme qu'il aime endormie profondément dans son lit.
Un extérieur très calme, très peu de mouvement, mais un intérieur agité, celui du sujet, mais aussi celui imaginé, supposé, de la belle endormie.
Le poème nous fait entrer dans l'âme des personnages, à l'image du « je » qui tente de pénétrer dans le sommeil de celle qu'il aime.

À ses côtés, penché sur elle, le sujet « admire avec ferveur », ce qu'il a aimé en elle :
« Les attraits tout-puissants qui m'ont rendu fidèle ».
On ne sait quels sont ces attraits. Ceux peut-être qui lui viennent à l'esprit, traits d'une personnalité, à l'occasion favorable de ce calme visage ensommeillé, ceux peut-être aussi dans les traits mêmes de ce visage et de ce corps sous ses yeux.
Tous ces traits de « l'attrait » sont ceux d'un amour « fidèle », toujours subsistant, toujours présent, indéfectible.
Ce qui est aimé en elle, ce n'est pas elle dans sa totalité, mais les aspects trouvés « aimables », ce qui en elle seulement est vécu comme attirance, irrésistible aimantation.

La contemplation de l'être aimé manque de sérénité, elle s'accompagne de « tremblements » :
« Et je tremble à mon tour d'aimer un cœur rebelle »
Ce beau vers coule comme une source, mais l'eau y est frémissante, l'eau y est agitée, source tourmentée.
On aimait dans la belle endormie, la « belle », mais le retour, dans la réciprocité, dans la « re-belle », se manifeste une crainte ; « re » n'est pas répétition du même amour en retour, pas reprise, mais refus. La belle en son « re » se refuse à l'amour en partage. Les traits aimés se soustraient à la communion amoureuse.
« Rebelle » et « fidèle », les deux mots riment, et pourtant ils sont en opposition. À la fidélité, attachement au Même, s'oppose la « rebelle » qui se refuse au Même, pour se tourner vers ce qui est Autre. Le Même du fidèle voudrait un « m'aime », dans un « tu m'aimes », un « m'aime moi » toujours, comme moi je t'aime, et se trouve face à l'incertitude d'une réciprocité.

La crainte est grande, elle est angoisse :
« Car te perdre et mourir serait pour moi pareil »
La fidélité évoquée plus haut, la fidélité au même amour, devient fidélité à soi, et ce « soi » n'a plus de réalité que dans le rapport à elle, si bien que cette fidélité se fait « pareil », jusqu'à l'identité entre la perdre et se perdre.
« Je » n'existe plus que dans cet amour passion, et ses paroles ne seraient pas déplacées chez un Tristan ou un Roméo.

Le deuxième quatrain évoque la naissance du doute et des tourments qui assaillent le sujet.
« J'allais d'une âme fière, inaccessible au doute ».
Le passé était fait de certitudes et de tranquillité. Pas de tourments dans la certitude, c'est le doute qui sème le trouble, se fait interrogation et ne laisse pas en paix.
Cette « certitude » fière s'accordait avec des amours passagers, sans passion ; désormais, tout est différent, depuis : « ce jour où sur toi mes yeux se sont posés ».
L'amour a cessé d'être nomade, « ce vagabond » ; il a cessé son errance depuis qu'il l'a trouvée, elle. Les amours précédents ne semblaient pas authentiques, l'amour actuel, bien que tourmenté, semble l'amour véritable.

Un tourment supplémentaire est évoqué dans le troisième quatrain :
« Quels songes dansent-là, sous ta paupière close ?
C'est du bonheur en toi que mon angoisse lit »
Le sujet amoureux ne peut bien sûr pénétrer les rêves de la femme aimée, mais il devine, interprète des songes heureux. L'angoisse détermine cette interprétation. Le sujet amoureux n'est pas heureux, même s'il n'est qu'en rêve, du bonheur de l'aimée. Il aspire à un bonheur partagé, un bonheur dont il serait la cause, or le rêve de cette femme lui semble un bonheur sans lui, un bonheur dont il est absent, un bonheur sans partage.
L'amour-passion est un amour fusionnel, mais dans le rêve, la belle est encore « rebelle », indépendante, et trouve un bonheur ailleurs que dans l'union avec le sujet amoureux ; elle existe hors de cette union, et suscite en lui l'angoisse d'un détachement.

Ce bonheur indépendant est d'autant plus un tourment, qu'il disparaît avec le jour, nous explique le quatrain suivant :
« Ce bonheur que le jour éloigne avec tes rêves »
La femme tant aimée ne partage plus le bonheur du couple. Ses rêves heureux la transportent effectivement dans un ailleurs du couple.
Une comparaison, pas très originale, mais toujours belle, suit :
« Et disparaît ainsi que ces noms d'amoureux
Que la vague balaie au front doré des grèves »
Toujours belle, oui, cette image de la mer infinie qui rend, par son mouvement toujours répété, chaque chose éphémère, et le nom des amoureux que l'on croyait gravés à jamais dans le sable, s'efface sous la vague.

Le dernier quatrain retrouve une certitude, mais elle s'avère aussi douloureuse que le doute :
« Non, les fils de nos jours ne se mêleront pas »
Leurs vies ne pourront se tisser dans une maille serrée, dans une fusion amoureuse, la femme aimée s'est éloignée, les fils de son côté se sont distendus.
« Ce qu'en toi j'ai trouvé, tu le cherches encore »
Il y a ce constat, d'une absence de réciprocité. Ce que lui a trouvé en elle, elle ne l'a pas trouvé en lui. Lui a trouvé en elle ses rêves et ses idéaux, c'est sa part de narcissisme, celui que l'on trouve dans tout amour-passion ; elle, les cherche encore. Il s'éprouve au bout d'une quête, elle est perçue comme poursuivant encore sa quête ; il n'est pas son « graal », elle cherche encore un idéal.
« Et ta félicité me condamne au trépas »
Le sujet amoureux ne peut se satisfaire du bonheur de la femme aimée, qui trouve hors de lui sa « félicité » et préfère la mort à son bonheur sans lui. Toujours cette part de narcissisme. Cette femme n'est aimée qu'à partir de lui, de ses aspirations et idéaux, et non à partir d'elle. On peut se demander alors si l'amour-passion est l'amour authentique, celui qui ouvre vers l'autre.
On retrouve donc dans ce poème, les affres de l'amour-passion traditionnel. On retrouve ce lien antre l'amour-passion et la mort. Tristan n'est pas loin. Mais c'est un beau poème.

   Arielle   
31/7/2014
La ferveur,les attraits tout-puissants, le coeur rebelle,
l'âme fière, les dédains passés, tout le vocabulaire de ce poème jusqu'à ce dernier vers particulièrement éloquent m'ont plongée d'office dans le climat XVIIe d'une pièce de notre grand répertoire classique.
Le sujet lui-même, cette jalousie exacerbée qui s'en prend aux rêves supposés de son objet (j'allais dire de sa victime) est digne des grands personnages que leurs passions éclatantes agitaient sur la scène de Versailles.

Si j'admire l'harmonie d'un vers comme le dernier du quatrième quatrain je ne peux pas dire que je sois émue par une telle éloquence et d'autant moins qu'elle ne sert, à mon avis, que la déploration du narrateur sur lui-même. Je suis désolée, Miguel, mais les tourments de ce coeur ne m'atteignent pas. Serais-je sourde aux échos de la passion en perruque et dentelles ?

   Gemini   
1/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne suis pas fan des poèmes d’amours déçues, avec leurs gros sabots de complainte, sorte d’auto apitoiement pleurnichard qui cherche à suborner le bon cœur du lecteur. Je n’ai jamais su où situer ce genre entre le chant lancinant des psaumes et les chansons de Mike Brant (dont les aveux d’échecs amoureux enflammaient d’espoir un public de nouvelles prétendantes).

Le lyrisme est d’ailleurs le moule parfait de ces poèmes. Il est, comme disait Valéry, le développement d'une exclamation, et on voit tout l’intérêt qu’a le plaignant d’en abuser pour faire pleurer dans les chaumières.

Mais l’exercice est difficile. Il faut essayer de convaincre le cœur du lecteur, jury d’un procès dont le poème devient une réquisition d’avocat général.
Je trouve ici un ton juste, austère même, alliant le classique dans le forme et le fond, un témoignage qui prend soin de ne pas désigner clairement de coupable, pour en faire sans doute mieux supporter la responsabilité au destin : les choses se sont passées ainsi et nous n’y pouvons rien. Comme à la suite d’un accident, on fait un constat à l’amiable.
D’ailleurs la chose est consommée, preuve au vers 9 : « Mais tandis que tu dors dans l’écrin de ton lit. » Lorsqu’on fait déjà lit à part, c’est que les carottes sont cuites.
Mais si maintenant, on se met dans la peau de la bien-aimée pour lire ces mots, on peut trouver dans leur austérité une raison plausible du désintérêt dont elle fait montre : on ne doit pas rire tous les jours avec ce genre de soupirant. Il écrit si bien, il est mesuré jusque dans ses passions, et il semble plus porté à analyser ses sentiments qu’à les vivre ! On peut la comprendre, non ?
Peut-être cherche-t-elle comme Henriette, un Clitandre plutôt qu’un Trissotin ?

Voyez comment, avec un peu de mauvaise foi, on peut tourner les choses.
Voilà. Le plat était gouteux, mais il n’en reste pas moins qu’avec (non pas de l’humour, n’allons pas si loin) mais avec un brin d’autodérision, ç’aurait été un délice.

   Lulu   
1/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo pour le travail effectué sur ces vers rédigés en alexandrins. L'ensemble est bien rendu, à l'exception, peut-être, et cela n'engage que moi, de l'avant-dernier quatrain, dont j'ai pensé que les deux propositions relatives alourdissaient la phrase. En tous cas, j'ai un problème de lecture avec ce quatrain que je trouve moins fluide que les trois premiers.

J'ai trouvé dommage que le narrateur soit "condamné au trépas". Il me semble que c'est un peu excessif, même si cela est un peu annoncé dans le quatrième vers ("Car te perdre et mourir serait pour moi pareil").
Je trouve cela dommage, car dans les trois premiers quatrains, on a le sentiment que, bien que tourmenté, le narrateur porte un regard posé sur sa compagne endormi.

Indépendamment de ces quelques remarques, je trouve que c'est un très joli poème.

   Anonyme   
5/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien
L'on peut tout à fait lire ce poème vaguement et se dire « Oh ! les beaux sentiments ! », et plaindre l'auteur de ses douleurs profondes génère souvent une lecture agréable.

Le problème de la publication d'un poème seul, sur Oniris, est que l'on peut ne pas comprendre des parcelles qui seraient comprises au sein d'un recueil. Ainsi, dès le troisième vers, "à mon tour" me semble surgir de nulle part ; l'aimée (l'aimé ?) a-t-elle tremblé autrefois ? Le poème n'a pas l'air d'aller en ce sens, mais la justification de ce tour se trouve peut-être dans d'autres vers.

À la seconde strophe, "Je rends grâce à mon cœur de ses dédains passés" me semble grammaticalement étrange, peut-être aurait-il fallu écrire "pour ses dédains passés" ? ou bien même "à ce cœur de mes dédains passés" si l'on accepte cette figuration ?

La troisième strophe, qui s'ouvre avec délicatesse, m'horrifie d'un discours indirect libre qui souhaiterait prendre la place d'un verbe conjugué absent ; — les vers ne s'associent pas harmonieusement et la lecture ne peut plus être fluide ; les songes et la danse n'arrivent alors pas à emporter la phrase.

La quatrième strophe, au goût moderne pourrait passer ; une averbale sans éclair n'a cependant pas sa place dans la poésie, tout y traîne. Et si l'on changeait la ponctuation de la fin de la strophe précédente, l'on toucherait au grammaticalement correct sans toucher à de beaux vers. La vague, la front doré des grèves, oui, mais pourquoi dans ce poème ? Le souffle marin vaut-il toujours parce que l'on apprécie la mer, et parce que l'océan est un monde mystérieux ? Il faut être avare en métaphores mais y puiser toute la richesse. L'on ne parfume pas un poème en écrivant "Les roses sentaient bon et les lilas aussi".

La dernière strophe semble celle qui se tient le mieux, peut-être était-elle la première rédigée ? En ce cas, il fallait écrire de tout autres strophes avant celle-ci, car le trépas paraît plus fort que le poème lui-même, et tout poète veut se servir des mots plutôt que les servir, n'est-ce pas ? Si cette strophe a été rédigée à la suite des autres, c'est une conclusion hâtive, et il faudrait d'autres vers pour permettre cette condamnation en des façons solennelles.

Je pourrais ne pas mettre de note, ou mettre une note plus sévère, mais c'est bien, parce qu'il y a tentative de poésie.

   Anonyme   
8/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il en est de la poésie comme de ces belles oeuvres de la nature : la dissection tend à détruire toute magie et ne satisfait clairement que les exégètes qui ne recherchent obstinément le secret de la vie que sous la lame du scalpel. Aussi ne m'attacherai-je à rien d'autre qu'a la musicalité du poème, aux images qui sous-tendent une fine analyse psychologique de l'incertitude d'être aimé ou plutôt de la certitude de ne plus l'être. ces affres sont évoquée avec la douceur et la délicatesse d'un amour persistant quoique, peut-être non partagé. La forme est superbe et me convainc d'autant plus que les rigueurs excessives du classique s'y font oublier ouvrant ainsi à la sincérité et à la crédibilité du sentiment le plus large des horizons.
C'est une très belle oeuvre pour laquelle je vous remercie chaleureusement.


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