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Mokhtar
4/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Ce texte sur la technique prosodique semble réservé aux fossiles (en voie d'extermination ici) adeptes de poésie classique. Mais, bien plus que son thème, son intérêt majeur réside dans l’excellence du style, digne des grands du XVII éme. C’est extrêmement bien tourné, primesautier, plein d’humour. Et d’une habileté remarquable.
L’hiatus dénonce le soubresaut de son causé par deux voyelles consécutives, compromettant, pour l’oreille, la fluidité. Or l’hiatus I-A , avec sa sorte de liaison « ille », n’est pas condamnable. Il coule parfaitement. C’est l’euphonie qui disqualifie la règle : pas besoin de comparer avec un vocable incluant « légalement » l’hiatus. D’ailleurs, l’exemple avec u-é est beaucoup moins convaincant. « L’oreille a beau plaider, l’œil décide pour elle ». Cela dénonce aussi ces rimes parfaites à l’oreille mais condamnées pour une consonne finale, muette depuis la nuit des temps. Belle conclusion en forme de soumission révérencieuse ; bien enlevée, fustigeant les audacieux qui osent taquiner Malherbe. Mais quelles seraient ses règles s’il était un de nos contemporains ? Contentons-nous de considérer que ces contraintes sont celles des règles d’un jeu, et que s’y conformer est un exercice ludique. Pour ceux qui ont la chance de pouvoir s’y livrer. Bravo pour ce brillant exercice. |
Lebarde
6/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Vouloir parler de hiatus dans un poème classique, c'est déjà risquer de l'exclure de la catégorie sans qu'il soit nécessaire d'y "oublier "comme ici, un alexandrin de 13 syllabes (V3).
Mais qu'importe vous avez écrit là un bien fameux poème qui pour n'être pas classique, constitue pourtant un magnifique néo-classique. Pourquoi faudrait il hiérarchiser la poésie et vouloir confondre et uniformiser le classique, le néo-classique, le contemporain ou le libre en modifiant les lois et principes? Chacune des catégories a ses mérites que les lecteurs apprécient avec leur sensibilité personnelle et ses règles qu'il suffit tout simplement pour l'auteur de respecter sans les refuser ni critiquer à chaque instant. Bravo pour avoir traité avec autant de justesse ce sujet original qui fait pourtant couler tellement d'encre dans notre petit Landeneau onirisien, avec ce brin d'humour et de légèreté et une écriture d'une remarquable fluiidité. Quelques belles formules parmi beaucoup d'autres, m'ont particulièrement plu : " Par je ne sais quel tour du fantasque hiatus, C’est à l’œil, pour les sons, qu’il est donné quitus." "Oyez ce que j’entends, lisez ce que je vois" "L’oreille a beau plaider, l’œil décide pour elle ; Et sans que de ses droits elle puisse jouir, Où l’œil voit l’hiatus, l’oreille doit l’ouir " En résumé, sachons saluer sans sectarisme ni soumission ni complaisance, la poésie qu'elle soit classique ou libre, si elle est bonne. Merci En EL |
poldutor
16/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonsoir
Ah l'hiatus ! Effectivement pourquoi admettre "scion" et refuser "si on" ,"marionnette" et pas "mari honnête" ? Ah l'hiatus qui d'une poésie parfaitement classique, fait un poème néo ! L'hiatus, la bête noire des poètes en herbes (et les autres), il est vrai que la poésie moderne ne s’embarrasse pas de tels "détails"!. Techniquement ce poème est parfait, je crois reconnaître la "patte" d'un grand onirien ! Bravo. poldutor en E.L |
papipoete
16/2/2023
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bonjour Miguel
Chasser le hiatus, comme ici dans ce texte fantasque, ferait fuir l'élève peu/enclin ( hiatus ) à tâter du classique ! " y/a " est le premier d'une sûrement longue série, laquelle je ne vois pas le plaisir de le traquer ! J'ai des amis horrifiés par ces vers à pieds, aux règles scabreuses, auxquels j'entrepris le temps d'un mi-temps poétique, de se risquer à versifier en huit, en douze... qui se virent fiers d'y être parvenus ! Je doute que ce texte les emballa, tout comme moi qui soudain, ai mal à la tête ! Je me garderai de poser une notation, sous cet exercice " haut en couleurs ! " |
Anonyme
16/2/2023
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Bonjour Miguel
Un exercice qui se veut amusant mais qui, pour moi, malgré toute la maestria de son auteur, se révèle finalement plus ennuyeux que distrayant. Peut-être une longueur trop déployée ? Je ne sais mais, toujours selon ma propre compréhension, car il en ravira d'autres, à vouloir trop en faire, ce texte, même parfaitement écrit, passe à coté de son sujet qui, je pense, était de distraire. Un un peu + comme appréciation personnelle. |
Antoninus
16/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Miguel,
Merci pour ce beau poème inventif aux rimes habiles et aux images pertinentes. Je pense qu'il aurait dû figurer en classique et non en néo-classique, car il est tout à fait régulier, hormis les hiatus volontaires mis entre guillemets qui sont un peu comme ces exemples de tournures fautives que l'on trouve dans les manuels précédés d'un astérisque et qui ne sauraient être considérés ni comme une faute ni comme un exercice de "néo-grammaire" ! Je parle de manuels et il me semble que ce poème a tout d'un art poétique du XXIe siècle. Boileau l'eût écrit en notre temps ! |
Ramana
16/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Exercice réussi avec brio, j'admire votre aisance apparente et la vivacité de votre verbe. Vous prêchez un convaincu, je pense qu'il y a de beaux hiatus (qui du coup n'en sont plus vraiment), et de vilains hiatus. Bravo pour ce texte éloquent.
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Ornicar
16/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Miguel
J'adore ! Je n'ai pas eu l'heur d'accéder à ce poème dans mon espace lecture. Mais à la vue du titre, je ne sais pourquoi, j'ai pensé que vous en étiez probablement l'auteur. C'est une totale réussite, un véritable régal. La langue est magnifique, à la fois colorée et châtiée. Le texte est truffé de trouvailles, de bons mots, de jeux sur les sonorités, d'humour, d'esprit, d'une forme de grandiloquence théâtrale qui prête à sourire et atteint par là-même son but. Exemples concrets à l'appui, vous traitez très sérieusement, d'un sujet sérieux, le hiatus, pour qui s'intéresse à la poésie, sans vous prendre au sérieux. Dès la strophe d'introduction, j'ai senti que je lisais du "très bon". Des esprits chagrins pourront peut-être vous objecter deux choses. La première, qu'un tel texte se destine à un public d'initiés, ce que vous ne manquez pas d'annoncer en préambule, comme pour parer l'éventuel reproche. Je pense qu'il recèle au contraire des vertus pédagogiques et qu'il fait appel de façon ludique à l'intelligence de chacun. La seconde, qu'il est un peu long. Je n'ai pas trouvé car je n'ai guère eu le temps de me lasser. Pour tout dire, je vois dans ce poème un esprit très "français". Et je ne manquerai pas pour l'avenir de retenir la leçon : Ce que l'oreille me permet, l'oeil ne saurait le tolérer ! |
Donaldo75
16/2/2023
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L’exergue explique bien l’intention et elle ne m’étonne pas de l’auteur dont je salue la prise de risque en la matière. C’est bien travaillé, en tant que lecteur je sens le sachant, le poète qui maitrise sa technique et sa culture, tente la conjonction des deux pour nous donner à nous amateurs du verbe de quoi penser l’art que nous aimons tant. Après, est-ce que j’ai aimé ? Je ne sais pas, j’ai trouvé cet exercice un peu longuet à la lecture et je ne pense pas en accrocher la copie contre le mur de mon bureau, mais je salue l’effort.
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EtienneNorvins
17/2/2023
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Bonjour Miguel,
Pas fan du sujet - ce débat prosodique, assez proche de l'art de couper les cheveux en quatre dans le sens de la longueur, me semblant chouïa ... suranné -, je n'ai pourtant pas boudé mon plaisir de lecteur. C'est drôle et docte, comme une guerre picrocholine ou un combat Papimanes / Papefigues - qui tourne parfois à l'exercice de diction : "Où l’œil voit l’hiatus, l’oreille doit l’ouïr !", ah ! prends garde, archiduchesse en chaussettes ! Quoique cela sans doute eût fait tiquer Malherbe... Merci du partage |
Liryc83
18/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Miguel,
Loin d'être un spécialiste du classique, j'ai trouvé le texte drôle avec une allure à l'ancienne. On sent que vous vous êtes amusé à l'écrire. Le désaccord entre l'oeil et l'oreille dans la quatrième strophe m'a fait sourire. Bravo et merci pour le partage |