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Poésie libre
plumette : Le blanc dans tous mes états
 Publié le 19/06/16  -  12 commentaires  -  2161 caractères  -  206 lectures    Autres textes du même auteur

Impressions colorées.


Le blanc dans tous mes états



Le blanc m’intimide, il m’impose le silence, il est silence, il est à la fois tout et rien, la perfection et le vide,
Le blanc me fait peur lorsqu’il est pâleur, causée par un choc émotionnel ou par la maladie,
Le blanc m’apaise lorsqu’il est à perte de vue, vaste étendue neigeuse, crémeuse, succession de rondeurs et de creux, au réel ou si joliment illustré par les aquarelles de Samivel,
Le blanc m’émeut lorsqu’il est symbole de pureté : je me revois en aube de communiante, dans la ferveur de ma foi d’enfant, c’était avant, avant la désillusion des promesses non tenues, avant le grand saccage, la mise en cage de mes désirs d’envol,
Le blanc se fait poète lorsqu’il est fleur sauvage, linaigrette agitée dans le vent, au bord de l’étang, ou narcisse signalant l’arrivée du printemps,
Le blanc me fait vomir lorsqu’il sort tout chaud du pis de la vache,
Le blanc me paralyse lorsqu’il s’invite à mon insu dans une phrase que je voulais limpide,
Le blanc me grise, à petite dose, il me rosit les joues et me délie la langue,
Le blanc me rend joyeuse lorsqu’il ressort des placards au premier soleil de l’été,
Le blanc me fait courir pendant la semaine qui lui est consacrée,
Le blanc se fouette pour la gourmandise,
Il se chante aussi et me mélancolise avec « Le Paradis blanc » et « Les Neiges du Kilimandjaro »,
Le blanc peut être lumière aveuglante, apparition : la première fois que je l’ai vu, il était de blanc vêtu, chevauchant son vieux vélo, écharpe et cheveux au vent, aérien, éthéré, un ange, une incarnation du Petit Prince,
Délivrez-moi du blanc ! À qui s’adresse cette prière ? Le blanc m’attire, m’aspire, or je prie pour qu’il m’inspire. Lorsqu’un auteur a édité un livre titré « Mont Blanc » j’ai eu le sentiment qu’il m’avait pris quelque chose. Le Mont Blanc est Mon Blanc car c’est un linceul qui enveloppe pour toujours le corps de mon frère disparu, il est privé, il m’appartient, je lui voue un culte secret, je ne foulerai pas son sommet, je voyage plutôt dans ses profondeurs bleutées à la recherche d’un pan de ma vitalité gelée à l’aube de mes vingt ans.


 
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   Anonyme   
19/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une multitude d'états d'âme que peut suggérer " le blanc"; j'ai trouvé originale cette façon d'en parler.
De belles trouvailles comme " Le blanc me paralyse lorsqu’il s’invite à mon insu dans une phrase que je voulais limpide "
" Le blanc me fait courir pendant la semaine qui lui est consacrée "
"Le blanc me rend joyeuse lorsqu’il ressort des placards au premier soleil de l’été "

De plus, j'aime beaucoup le blanc.

   Anonyme   
19/6/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Bonjour,

Avec mes excuses à l'auteur, mais je n'ai pas été convaincue par cette poésie.

Déjà, je ne trouve pas qu'il s'agisse de vers libres. De la prose, certainement, dans sa définition stricte.

Ensuite, on commence à le savoir, moi, l'anaphore, je ne suis pas fan ou alors il faut que ce soit terriblement bien maîtrisé. Ici, non seulement le retour de Blanc n'est pas toujours heureux (le blanc qui fait vomir, le blanc des chansons... mouais), mais à l'oreille, ça devient rapidement lassant.

Les images non plus ne me parlent pas, trop faciles, trop convenu, il y aurait eu d'autres manières de le poser, ce manteau blanc sur votre poésie.

Les sonorités se tiennent par contre, les assonances un rien trop discrètes, même s'il n'en va pas de même pour le rythme qui ne m'a pas emportée.

Mélancolise ne me plait pas. Néologisme un peu plat.

Finalement, la seule chose qui m'a procuré un minimum d'émotion, c'est ce qui se trouve entre les trois dernières virgules, la moitié du vers de clôture, après secret.

Une fois de plus, désolée, mais la monochromie ne m'a pas touchée.
Une prochaine fois peut-être.

Bonne continuation !

   Marite   
19/6/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Original comme thème mais la répétition de "Le blanc..." en introduction d'une douzaine de phrases plombe, à mon avis, la poésie présente dans l'ensemble du texte. La présentation aussi peut-être a un impact négatif. Trop compacte elle n'invite pas à la découverte et pourtant, de belles images se succèdent.
Tout ceci est très subjectif bien entendu.

   Dolybela   
19/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé l'harmonie et les jeu de sonorité au début du texte. Le décors du blanc est bien planté, de manière assez universelle,
"Le blanc m’apaise lorsqu’il est à perte de vue, vaste étendue neigeuse, crémeuse, succession de rondeurs et de creux, au réel ou si joliment illustré par les aquarelles de Samivel,"
Ce passage est remarquable par son allitération en "r". Les sons doux tels que "v", "j", "m" sont répétés également. Le poème est élégant et gracieux.
Puis les paragraphe deviennent moins longs, plus directs, étrangement choquant alors que le blanc a pu être si doux au début. Ce contraste annonce la fin. Vous quittez alors le manteau du poète universel pour vous dévoiler, un vous inventé ou votre propre expérience, vous seule savez. Le rythme change, les sonorités si alléchantes également et vous n'êtes plus poète, juste vous, très sincère, il est vrai, cependant, nous perdons un peu l'aspect esthétique de la poésie. Après, qu'est-ce qu'un poète? Est-ce quelqu'un qui allie beauté et vérité? Qui n'écrit que beauté? Que vérité?
Merci pour ce très beau et très sincère poème.

   Robot   
19/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a un fond qui me plaît dans cette prose, une variation sur le blanc. autant réflexion que poésie.
Délivrez-moi du blanc ! Un appel comme une prière. La fin du texte est très belle. C'est par l'appropriation de votre propre rapport à ce blanc que la beauté ressort de ce texte. j'ai pensé à Hergé qui fut un temps obsédé par la blancheur au point de se soumettre à une psychanalyse qui l'a conduit à construire l'une de ses meilleures BD "Tintin au Tibet".

   hersen   
19/6/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je suis un peu décontenancée de trouver ce texte en poésie, finalement je l'aurais plus vu en nouvelle si je ne me trompe pas sur la fin.

La narratrice serait obnubilée par le blanc suite à la mort de son frère en montagne.

Si c'est bien cela, je ne suis pas vraiment convaincue par les blancs proposés. Je ne m'y retrouve guère entre le vin blanc, les oeufs en neige et la semaine du blanc. j'en aurais aimé un développement sur un format plus long, dans ce cas. J'ai un peu de mal à me laisser imprégner d'une poésie, ça ne fonctionne pas.

j'ai cependant aimé le premier vers qui me laissait entrevoir autre chose de moins terre à terre. (les oeufs, le vin...)

Si ce n'est pas une obsession due à la mort du frère en montagne, alors...moi aussi j'ai un blanc !

   MissNeko   
19/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Plumette!

J aurais davantage vu votre poème en poésie en prose.

De belles réflexions autour d une couleur. Je trouve ce poème original en ce sens que vous parler du blanc dans tous ses états : couleit, symbole, signification, évocations personnelles etc...
De beaux vers comme :

-Le blanc m’intimide, il m’impose le silence, il est silence, il est à la fois tout et rien, la perfection et le vide,

-Le blanc se fait poète lorsqu’il est fleur sauvage, linaigrette agitée dans le vent, au bord de l’étang, ou narcisse signalant l’arrivée du printemps,

Une belle lecture légère comme une plume !
Merci

   jfmoods   
20/6/2016
I) L'inventaire d'un mot ?

1) Du sens propre…

Couleur pure, le blanc illustre la vigueur et la complexité de notre rapport au monde (effroi, douceur, innocence, liberté, fragilité, renouveau).

2) … au sens figuré

Métonymique ou périphrasique (le lait, le silence gênant, le vin, le linge, l'oeuf battu), l'élargissement de la définition approfondit la perspective.

II) Le terreau d'une confidence

1) Une ouverture...

Le glissement assonantique et allitératif ("m'attire, m'aspire", "m'inspire") ainsi que l'holorime ("Mont blanc", "Mon blanc") hameçonnent le lecteur.

2) ... en forme de couverture

La tombe, préparée par la "vaste étendue neigeuse", "Le Paradis blanc" et "Les neiges du Kilimandjaro", s'impose par la métaphore ("c'est un linceul...").

Merci pour ce partage !

   Vincendix   
20/6/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une dissertation sur le blanc qui ne laisse pas indifférent.
Le blanc, couleur de la virginité comme de la page vierge et de la neige mais est-ce réellement une couleur ?
Le blanc dans tous ses états, battu quand il est d’œuf et pourtant aimé !
La semaine du blanc que les dames apprécient!
Il y a aussi la lessive de blanc mais je m'étonne toujours de voir de la couleur quand j'aide mon épouse à sortir le linge de la machine!

   Anonyme   
20/6/2016
Commentaire modéré

   Pouet   
22/6/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bjr Plumette,

J'ai noté ce vers que je ne comprends pas trop, sans doute est-ce dû à mon manque de culture: "Le blanc me fait courir pendant la semaine qui lui est consacrée," Quelle est donc cette semaine consacrée au blanc (je connais la semaine du goût mais pas la semaine du blanc...) et pourquoi vous fait-elle donc courir??? Moi pas comprendre...

Sinon c'est sympathique à lire. J'aime bien l'idée. On sent bien sûr, en lisant les dernières lignes, que c'est un texte très personnel et c'est courageux de l'exposer aux regards de lourdauds comme moi...

Sans transition,

Je regrette un peu que la "poésie" soit associée aux fleurs, ça me bassine un brin les fleurs en poésie... ;)

Je crois comprendre que le lait vous rebute?... Le lait de chèvre, je vous le conseille, délicieux et très bon pour la santé!

Bien aimé les allusions à la crème fouettée et au vin, c'est sympathique quoi (je l'ai déjà dit je crois...)

J'aurais bien vu un truc sur les bonnets aussi moi! ;)
Et le blanc d’œuf bien visqueux? Non? Bon tant pis...

Bon je rigole mais n' y voyez aucun manque de respect de ma part d'autant que la fin est assez solennelle. Habitant en Isère depuis quelques années, je connais le tragique de ce que vous évoquez. Au final un texte touchant, un texte courageux et certainement pour vous un texte nécessaire, bien plus que "sympathique".
Une pensée pour votre frère,

Cordialement.

   antonio   
26/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très agréable promenade dans la douceur du blanc, couleur que j'adore (si toutefois le blanc est une couleur ?)
Tout y est, le concret et l'abstrait, la joie et la mélancolie.
Merci Plumette
antonio

   papipoete   
29/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour plumette
le BLANC couleur neutre, pas tant que cela, si on le considère comme couleur de peau, qui fit couler larmes et sang à qui l'avait noire ou rouge !
le BLANC comme un suaire, ou ce teint blême quand ça remue en-dedans !
Mais le BLANC comme l'innocence d'un condamné, ou celui d'une colombe, celui de la candeur d'une vierge...
NB l'auteur ne traite qu'une couleur sur sa palette, mais elle se décline à l'infini, tout en restant toujours immaculée ; au pire la neige peut être froide, ou bien effrayante " t'es tout blanc ? " mais loin de l'aigle noir de Barbara, on reste tranquille face au Blanc.
Et maintenant, comme devant une marchande des quatre saisons, il me faut choisir parmi tout son achalandage ? pas facile, tant chaque ligne est pertinente !
Pour son " bon " côté, je prendrais le 4e qui me rappelle ce temps, où l'aube de communiante fut si belle icône !
Pour son funeste aspect, je verrais le " Mont Blanc " de l'ultime strophe, qui plonge les âmes dans les ténèbres, en étouffant ce frère à jamais sous son manteau blanc...
nous avons les noirs de "Soulages ", et voici les blancs de " plumette " Bravo !


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