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Poésie néo-classique
Polza : Ballade d’un pauvre diable…
 Publié le 29/05/22  -  12 commentaires  -  1675 caractères  -  194 lectures    Autres textes du même auteur

« À quoi servirait ton bien, si le mal n’existait pas, et à quoi ressemblerait la terre, si on en effaçait les ombres ? » Le Maître et Marguerite
"Pleased to meet you, hope you guess my name, but what's puzzling you,is the nature of my game, whoo-whoo’s…" Sympathy for the devil


Ballade d’un pauvre diable…



Jugez du sort, des crimes et passions,
D’un pauvre fou, promis au désespoir…
J’ai commis bien des abominations,
Fait pour Bacchus, dans un sombre manoir,
Nombre d’orgies (qui saurait m’en vouloir !).
Dévoré crus les tétons d’une ogresse,
Puis bu le sang de l’amour la déesse,
Et d’autres faits profondément odieux.
Eût-il fallu que jamais je ne naisse ?
Je ne fus qu’un diable en l’antre des dieux !

En l’an huit cents pris d’hallucinations,
J’aperçus dans le bleuâtre d’un soir
(Perdue entre mille constellations)
Étinceler une ombre en mon miroir.
Dès lors en vain je voulus la revoir
Hanter mes nuits, priai qu’elle apparaisse
M’effleurer corps d’une intense caresse,
Fasse de moi l’amant des plus radieux,
Et vainque ainsi mon unique faiblesse :
Je ne fus qu’un diable en l’antre des dieux !

Mais seul je dus dans mes tribulations,
Chemin poursuivre amer et sans espoir.
D’herbes je fis mortelles décoctions,
Que j’absorbe hui, pour jusqu’aux enfers choir.
Déjà beauté je ne puis percevoir,
Et peu à peu mon souffle me délaisse,
Voici temps que de battre mon cœur cesse.
Maudit sois-tu, Christ miséricordieux,
Que monte au ciel mon chant de noire messe,
Je ne fus qu’un diable en l’antre des dieux !

Démons oyez, à vous je le confesse
La mort n’est rien, la vie en est l’ivresse.
S’achèvent là mes funèbres adieux,
Gaudissez-vous qu’une âme disparaisse.
Je ne fus qu’un diable en l’antre des dieux !


 
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   Miguel   
12/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Un louable effort pour retrouver l'âge d'or de la ballade que fut le moyen âge; mais à cette époque le décasyllabe rythmé 5/5 (le décasyllabe romantique) n'existait pas, il n'y avait que le 4/6; d'ailleurs le deux ensemble détonnent. Une sorte d'anti ballade des Pendus, car cette dernière est la confession, la repentance, la demande de pardon d'un criminel ;ici, la damnation est assumée, voulue, recherchée jusqu'à l'ultime instant par la malédiction lancée à Jésus-Christ. Une tonalité qui est celle du romantisme noir où excellèrent les Anglais et les Allemands.

   inconnu1   
13/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Je me suis longtemps demandé de qui vous parliez, de Vlad l'Empaleur dit Dracula? de Gilles de Ray dit Barbe Bleue, mais les dates ne concordent pas, si on se réfère à l'an 800 de votre poème. L'an 800 est marqué par le couronnement empereur de Charlemagne, mais j'ai dû mal à penser que ce soit de lui dont vous parliez. Vous me direz. J'ai apprécié la référence aux Rolling Stones dans la présentation.

Quelques imperfections ceci dit, dans ce poème présenté en classique. Surtout le non respect des diérèses et des e muets (orgies...). Sur le style, j'ai bien compris que vous souhaitiez donner un aspect médiéval à votre poème, mais cela me semble parfois un peu trop présent, avec une utilisation parfois pesante du parlé "Yoda" : "D'herbes je fis mortelle décoctions" ; "Chemin poursuivre amer et sans espoir".

Mais globalement, un poème agréable par son côté volontairement désuet.

Bien à vous

Bien

   Anonyme   
14/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Selon moi, plusieurs particularités de rythme des vers et de prononciation des mots (diérèses, synérèses) font que votre grande ballade ne remplit pas les critères d'une publication en catégorie onirienne de "Poésie classique" où vous le présentez. Les synérèses là où cette catégorie voudrait des diérèses ne m'ont pas gênée, car la prononciation en devient généralement plus fluide et naturelle, en revanche, quand les vers ne suivent pas sans un effort notable de ma part le schéma rythmique 4/6, ma lecture trébuche :
Je ne fus qu’un diable en l’antre des dieux !
J’aperçus dans le bleuâtre d’un soir (jolie expression d'ailleurs, "le bleuâtre d'un soir", à mon avis)
Voici temps que de battre mon cœur cesse.

Par ailleurs, j'ai eu l'impression par moments que vous forciez vos vers avec un chausse-pied pour respecter les fatidiques dix syllabes, par exemple en omettant un article par-ci par-là ; la volonté d'archaïser à la médiévale me semblait en l'occurrence un artifice rythmique. Bref, les vers m'ont paru souvent peu fluides.

Je me dis que votre poème aurait mérité davantage de travail, notamment plus d'attention au rythme et à la fluidité des vers, parce que le sujet convient fort bien, selon moi, à une grande ballade, et que l'ensemble dégage (toujours selon moi) un charme et de l'intensité. Dévorer crus les tétons d'une ogresse, c'est pas donné à tout le monde !

   Cristale   
15/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Oh non ! Pourquoi n'avez-vous pas joué avec les alternances féminines masculines ? C'est trop facile comme ça.
Et dommage car la voix poétique a du verbe et de la tenue, les décasyllabes : certains sont douteux vu l'emplacement de la césure mais bon...
Sinon c'est bien mené, belle écriture.
le + pour la performance malgré les détails cités.

Cristale
en E.L.
je reviendrai sans doute peaufiner mon commentaire

   Vilmon   
15/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Chapeau pour la structure !
10 syllabes sur blocs de 10 vers avec conclusion sur 5 vers.
Utilisation de 4 rimes qui suivent le même patron,
La répétition du dernier vers comme un refrain.
L'ordre des mots rend la lecture un peu ardue, mais pour respecter les rimes, on comprends l'astuce. Le sens en est quand même conservé et rend l'expression plutôt originale.
Quant au récit, un peu de difficulté à suivre, il y a un certain mystère qui nous pousse à relire pour mieux saisir.
Bravo, bien articulé.
Vilmon

   BlaseSaintLuc   
15/5/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ballade sacrément tournée, au moins le diable se reprend, l'ensemble donne de celui-ci plutôt bonne mine, le récit de ses turpitudes, ne provoque pas tant d'émois , tout est dans le style et dans la façon de dire, ou bien des termes employés, pourquoi ici ne sommes nous point choqué, quand ailleurs, on s'offusque ? Qui peut le dire, une façon de l'écrire sûrement ?
C'est gai, joyeux, on sent l'envie d'écrire, c'est intelligent, rien de gratuit.
C'est du vice partagé, l'ogre mange la vie, c'est métaphorique, le misérable s'accuse de tout, ne se vante de rien.

Mieux, croyant voir le fantôme d'une de ses victimes, voici" pauvre diable" poussé au suicide, le diable se reprend , par la queue bien entendu.

Ça, c'est pour le fond

La forme est sublime, pleine d'une technique maîtrisée, je ne fais que jalouser.
Cette capacité à rendre un travail d'orfèvrerie poétique.

   Anonyme   
17/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

pas très habituée à la poésie classique, j'ai accroché sur celle-ci. Ce petit diable polisson est savoureux. C'est bien écrit, je regrette juste un peu trop de langage Yoda et le verbe "gaudir" qui fait un peu trop érudit par rapport au reste. Je n'aurais peut-être pas répété le "Je ne fus qu'un diable en l'antre des dieux" qui fait un peu chanson mais ce n'est qu'un détail.

merci pour ce moment de détente

Anna en EL

   papipoete   
29/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Polza
Je ne fus qu'un odieux personnage, me vautrant dans la luxure, pactisant avec le mal dans d'ignobles orgies.
Mais un jour, comme descendue du Ciel, l'ombre d'un ange se posa sur moi, en un coin de mon corps propre ; je n'eus de cesse d'expier mes péchés rêvant d'être l'amant attentionné de cette âme pure. Rien n'y fit et je cherche à gagner mon salut dans les flammes de l'enfer...
NB si tous les tyrans, les adeptes du Diable pouvaient un jour, comme le héros se prendre par la main, avant qu'il ne soit trop tard, et renier Satan pour l'amour de son prochain ?
J'aime bien la façon de ce conte à la morale sauve, comme parlé par ce " pauvre diable " au temps des messes noires.
Quelques articles ( m'effleurer/corps ) purent ne pas choquer ce " françois " ?
Moult inversions pourraient affecter les puristes, mais dans ce contexte anciennement déclamé, elles passent bien !
La première strophe, savoureuse, est ma préférée.
Les décasyllabes alignent un " néo-classique " sans faute ( hiatus et synérèse permis dans cette catégorie )
De la belle ouvrage messire !

   Vert-de-Gris   
29/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Charmantes images que ce pauvre diable nous offre !

J'aime assez ! Le parti-pris est drôle et le côté antique fait plaisir je l'admets. J'aime assez la répétition du dernier vers à chaque fois, ça donne vraiment le côté psalmodieux du poème et ça accentue bien la tonalité un peu alchimique / occultiste de l'ensemble (qui me plait beaucoup pour le coup haha)

En revanche, je dois bien avoué que certaines strophes gagneraient à être retravaillées un petit coup ! Je trouve que certains vers parfois tombent à plat :
Par exemple : "Etinceler une ombre en mon miroir", j'aime l'image mais après le bleuâtre du soir et les mille constellations... je sais pas je l'ai pas senti. Les deux vers qui précèdent me paresse si harmonieux en comparaison de celui-ci qu'il y a un effet "anti-climax" je trouve.

A d'autres moments, le vers est carrément trop lourd... Et ça me coûte de le dire (peut-être en le relisant demain je ne dirais pas pareil) parce que j'aime beaucoup le parti-pris de la lourdeur syntaxique :
"Que j'absorbe hui, pour jusqu'aux enfers choir." Rahlala j'aime tellement l'image, je vois tellement un vieux mage le dire. C'est plaisant, mais malheureusement ça m'écorche l'oreille (encore une fois je me réserve le droit de changer d'opinion après relecture :-D)

Bon voilà, tu saisis l'idée de ma remarque je pense ! En tout cas merci pour ce poème tout en couleurs indigo, noire et pourpre ;)

   Polza   
2/6/2022

   Bodelere   
8/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Polza,
La structure du texte est absolument remarquable. Je partage complément l'avis de Vilmon. Il y a un travail de fond énorme. Cela dit, je suis un baudelairien dans l'âme et le traitement du sujet me plaît sachant que c'est un peu trop classique pour moi. Mais je salue bien bas le travail d'écriture qu'il a fallu.
Bien à vous

Edit : Désolé Polza, je n'avais pas mis d'appréciation et c'est fort dommage car cette ballade vaut bien un "beaucoup"

   Nomad   
19/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J’ai beaucoup aimé ce poème. La beauté de la poésie au service du pire d’un être humain.Cela m’a fait penser à Tristan Corbières « l’épitaphe »la beauté de la poésie pour ce qui est laid.


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