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Poésie classique
Ramana : L'ombre des jours
 Publié le 07/10/15  -  13 commentaires  -  1280 caractères  -  243 lectures    Autres textes du même auteur

Pour reprendre le titre d'un bouquin lu dernièrement, "La mort n'est pas une terre étrangère", et peut-être nous est-elle plus intime encore que notre vie elle-même.


L'ombre des jours



Prince, il est une ombre jolie
Dansant sur le maigre décor
Des murs de la ville pâlie
Que des rayons baignent encor.

Grand jamais ne te remémore
Son visage à l'aube des jours.
Il t'en coûterait, matamore,
Une blessure pour toujours.

Tu fis trembler les cimeterres
Des infidèles en renforts,
Les poursuivis dessus nos terres,
Oh ! Vaillance de tes efforts.

Mais devant cette ombre légère
D'une femme au long voile noir,
Ta vertu paraît mensongère,
Fantôme sur le promenoir.

Prête ton oreille rebelle,
Écoute ce chant résolu :
De toutes je suis la plus belle,
Homme en quête de l'absolu.

Mais garde-toi de ce mystère,
Et quand bien même te morfonds,
N'approche pas mon ministère :
Il est ceint d'abîmes profonds.

Quand ma face enfin révélée
T'apparaîtra par le menu
Comme déesse échevelée,
Prince, le temps sera venu.

Je te livrerai mon empire
Avec une ardente chaleur,
Ce doux parfum que l'on respire
À l'abri des vents de malheur.

Car point ne suis cette acharnée,
Cette reine de tous les maux
Qu'on représente décharnée,
Tenant en sa main une faux.


 
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   Anonyme   
12/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai apprécié qu'il faille attendre le dernier vers pour être renseignés sur l'identité de" cette ombre légère d'une femme au long voile noir", séduisante mais redoutable.

Et puis surtout, j'ai aimé lire à voix haute ce poème dont les vers s'enchaînent de façon harmonieuse.

   Miguel   
21/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce poème bien écrit semble cependant relever de l'exercice de style ; on y sent l'influence d'Hugo, quelque chose de la poésie hispanisante, et ce discours séducteur de la mort a quelque chose de rebattu. De plus, on reste sur un sentiment d'inachevé, car après ce qu'elle n'est point, on attendait qu'elle dise ce qu'elle est.

   Anonyme   
22/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour... Belle écriture classique pour nous présenter la mort sous un aspect assez peu courant...

Je te livrerai mon empire
Avec une ardente chaleur,
Ce doux parfum que l'on respire
A l'abri des vents de malheur.

C'est plutôt rassurant mais après tout, pourquoi pas ?

   Vincendix   
7/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La mort, un sujet toujours délicat à traiter, chaque être humain y pense, certains en font une maladie, d'autres s'en moquent éperdument, quelques-uns sont persuadés qu'ils sont immortels.
Dans ce texte, la mort est polie, voire trop, je n'ai pas confiance dans ses affirmations.
Sinon, c'est parfaitement construit, la forme est fluide, en changeant le dernier quatrain, le texte pourrait parler d'autre chose avec autant de justesse.

   Francis   
8/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Qu'on soit "prince, grand" ou bûcheron, "plutôt souffrir que mourir, c'est la devise des hommes. Ce texte bien écrit, bien construit m'a renvoyé à La Fontaine : la mort et le bûcheron. La dame noire, même sans sa faux, ne m'inspire pas confiance !

   leni   
8/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
difficile de parler de la mort en trouvant une originalité Voila qui est fait et joliment écrit


e te livrerai mon empire
Avec une ardente chaleur,
Ce doux parfum que l'on respire
À l'abri des vents de malheur.

Cadeau empoisonné certes

Bravo Salut cordial
Leni

   Anonyme   
8/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème assez noir, empli d'ombres et de mystères (c'est en tout cas comme ça que je le perçois). Reine de la mort, Prince des Ténèbres, "tu fis trembler les cimeterres"... grrrr...

En tout cas l'oeuvre est poétique et distrayante, donc bravo.

Wall-E

   Mauron   
10/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Léger et spirituel! Mais ce n'est pas la mort qui parle , elle est bien trop vivante, cette "ombre des jours", il s'agit bien plutôt de cela, de tout ce que nos jours contiennent d'ombre, de regrets, d'absence, d'obscur et qui un jour revient avec cette évidence, cette présence. "point ne suis cette acharnée"... Beaucoup d'élégance romantico-parnassienne

   cervantes   
10/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très fine construction de ce poème sur un sujet traité de façon très originale.

La mort est belle, viva la muerte! Pour tous ceux qui sont en quête d'absolu!

La mort se fait charmeuse et parle à l'oreille d'un homme qu'elle est même prête à aimer, du moins le ressens-je ainsi:
Prête ton oreille rebelle,
Écoute ce chant résolu :
De toutes je suis la plus belle,
Homme en quête de l'absolu

Et cette dame se vend bien...
Je te livrerai mon empire
Avec une ardente chaleur,
Ce doux parfum que l'on respire
À l'abri des vents de malheur.

Car point ne suis cette acharnée,
Cette reine de tous les maux
Qu'on représente décharnée,
Tenant en sa main une faux.

Bravo pour ce texte

   Arielle   
10/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Par son adresse au Prince et son vocabulaire désuet je trouve un petit air de ballade à cette gracieuse présentation de la mort qui échappe à la traditionnelle vieillarde à la faux.

"De toutes je suis la plus belle,
Homme en quête de l'absolu".
On aurait presque envie de se laisser séduire !

En tout cas la chanson est belle et très musicale, un vrai plaisir de langue.

   LEO-P   
18/10/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Dans ce poème, je trouve que le rythme lyrique des octosyllabes est savamment exploité. La richesses des rimes croisées dans un mètre plus court que l'alexandrin renforce, selon moi, la musicalité des strophes.

Quelques interprétations me manquent cependant et je regrette également de ne pas savoir ce qu'elle est, puisqu'elle n'est pas "cette reine (...) décharnée". Même si je me doute que cette conclusion est volontaire, j'attendais instinctivement une dernière strophe qui me l'expliquerait.

Quoi qu'il en soit, ce poème est bien écrit, tant dans le descriptif que dans le narratif. Le thème de la mort, bien que récurrent, demeure inépuisable et je perçois dans "L'ombre des jours" des aspects nouveaux, qui me plaisent.

   Ramana   
19/10/2015
Bonjour à tous. Afin de répondre aux messages reçus, je me suis rendu à : "Commentaires sur les récits".
http://www.oniris.be/forum/a-propos-de-la-dame-de-l-ombre-des-jours-t21064s0.html#forumpost275401

   VDV   
7/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Oui, "des rayons baignent encor"! Et oui, prendre conscience d'où je viens, d'où je vais ou de qui je suis, me "coûte une blessure"! car je peux apprendre à apprivoiser mes ennemis et devenir vertueux, ma condition humaine m'empêchera toujours d'atteindre la béatitude de l'éternité. Alors je ne peux que "prêter l'oreille à son chant résolu", et attendre d'être à l'abri "des vents de malheurs".

À mon sens, voilà un beau texte sur la mort ; un texte qui fait enfin honneur à cette Jolie Dame (représentée trop souvent comme "décharnée"), surtout pour tous ces "Princes", parcelles d'infini, en quête d'absolu.

Voilà du moins comment me parle l'assemblage joli de vos mots ; merci Ramana.


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