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Poésie contemporaine
Raoul : Sornettes
 Publié le 09/02/23  -  9 commentaires  -  1307 caractères  -  177 lectures    Autres textes du même auteur

« Une hermine de vin par jour suffira à chacun. »
RB 40.3 - 1598
Cîteaux


Sornettes



Agitez de frénésie vos crécerelles !
– Oui, claudiquant et sans cervelle,
Je suis la mort aux rats des villes
Que la sapience n'attend pas.
C'est en grimacier mascaron,
Et presque jusqu'à chanter pouilles,
Que je transmute en barbarismes
Les tireurs de langue aux gibets.
La lune est borgne et nous regarde…


Les quelques yeux de mon brouet
Qui se figent dans la faïence
Ne me disent pas grandes choses
Ou compliments d'Archimandrites.
Entre les arbres vêtus d'algues
Et les cancans de ravaudeuses,
Il y a tout contre ma trogne
La linguistique des sornettes :
Les Évangiles des quenouilles* !


* Les Évangiles des quenouilles est un recueil de contes médiévaux enchâssés rédigés par Fouquart de Cambray, Duval Antoine, Jean d'Arras. Ils furent écrits en langue d'oïl et en picard, publiés à Bruges en 1480.
Le récit raconte les propos de six femmes dites « sages doctoresses et inventeresses » qui se retrouvent à l'occasion de six veillées. Elles abordent tour à tour divers sujets comme les maladies, les remèdes, les recettes, les dictons, les conseils et enfin les interdits de la vie quotidienne.
L'ouvrage connut un grand succès tout au long du XVIe siècle.


 
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   Miguel   
3/2/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
On est tout à fait là dans la "fatrasie", ce genre médiéval qui me semble l'ancêtre du surréalisme (je veux dire par là qu'on n'y comprend rien). Les explications de l'auteur, intéressantes en elles-mêmes, n'éclairent guère, à mon sens, le texte, dans lequel je perçois un effort pour imiter la langue du temps, mais un effort qui ne me convainc pas.

Miguel, en EL

   Anonyme   
9/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Après avoir lu en Espace Lecture votre poème que j'avais trouvé intrigant, j'ai commandé L'évangile des quenouilles, je suis curieuse de lire ces contes. « Baroque » est sans doute un terme anachronique pour qualifier vos vers, s'ils sont écrits dans la même veine, mais c'est le terme qui me vient à l'esprit. Les yeux du brouet figés dans la faïence, les arbres vêtus d'algues, les pendus qui tirent la langue aux gibets, voilà qui me dépayse : j'ai envie de prolonger ce goût insolite de pain rude tenant lieu d'assiette où l'on savoure des mets grossiers et roboratifs, comme dans « le temps » qui n'était pas tout bon mais vieux, ça oui.

Je me dis que vos vers me sont savoureux puisqu'ils m'ont donné envie de prolonger l'impression qu'ils me font. En ce sens, pour moi le poème a de la force d'expression. J'ai une réserve sur la majuscule systématique en début de vers, qui selon moi apporte une raideur mal en accord avec le joyeux foutoir d'avant l'âge dit classique, féru d'ordre.

   jeanphi   
9/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

N'étant pas plus expert de la période médiévale que de la littérature en général, je vous fait uniquement part de mes impressions sur le poème.
Je me suis demandé si l'exergue induit un état d'ivresse chez cette peste/diable qui transmue en talisman haut dignitaire du clergé. Cela fait voyager et c'est terriblement bien formulé.
Ma seul incompréhension à ne pas être 'repêchée' par l'avant dernier vers concerne les tireurs de langue aux gibets incarnerant dès lors la forme d'un barbarisme, celui du vent sifflant sous un mascaron ? Il y a un sacré travail de réduction de la fréquence d'onde ... une manière d'ironiser quand au sophisme dialectique clérical ? Le vin ? Mon incompréhension.

Au temps pour moi ! C'est bien le mascaron qui s'exprime tout au long. Une très belle image, on suppose l'assiette comme des restes laissé aux chats errant, ou l'aumône, qui sait.

Le tout est vraiment agréable, pas si loin des (déjà passéistes) contes drolatiques !

   papipoete   
9/2/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
bonjour Raoul
Deux textes en vieux françois, la même semaine... que j'ai du mal à savourer, tant il faut avoir recours au dictionnaire !
J'aime bien en général, quand ce parlé me saute aux yeux, et ne demande guère de gymnastique neuronale ; mais ici, à part ces suppliciés de Maufaucon ou ailleurs, je ne ne vois pas de quoi se repaissent ces commères, commérant...
NB je ne doute pas que l'auteur dut se fouler les méninges, pour aboutir à cet épisode de l'Evangile des quenouilles, et que d'autres que moi viendront sous ces lignes, en savourer tout le sel !
Désolé !

   Boutet   
25/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Je n'aime pas.
Du vieux françois oui pourquoi pas mais ne rien comprendre aux intentions de l'auteur, au fond en général, c'est rebutant.. De plus beaucoup trop de mots dont je ne connais pas la définition ça n'arrange rien
Une autre fois peut être

   Tomoe   
9/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
En préambule , notez qu'au XVI comme de tout temps les hommes parlaient à la place des femmes , vu que seuls eux étaient publiés, ils pouvaient leur faire dire ce qui les arrangeait en prétendant rapporter ce qu'elles pensaient, disaient ou faisaient . Pratique
On va inverser ça avec notre génération .

Sans vouloir vous chercher des pouilles en vous entendant chanter pouilles, étonnez-vous que des pendus tirent la langue. Vous leur dites que chacun a droit à son hermine de vin, et eux qui ont une soif de pendu, nada ! C'est barbare, limite du barbarisme ( j ' ai droit ), attendez-voir qu'ils se syndiquent .

La lune borgne : je ne la connais ainsi faite que dans l'affiche illustrant Voyage de la terre à la lune ,quand elle prend la fusée dans l'oeil droit , mais je ne savais pas qu'il avait eu lieu
fin XVI , comme quoi!

Rats des villes, rats des champs,à quand les rats périphériques ,les oubliés de la poésie .Mais que fait le fantôme de La Fontaine ? Et la mort aux rats des villes que la sapience n 'attend pas , là va falloir que moi j'attende que la sapience me vienne pour que je comprenne .

Votre texte est fluide mais l ' eau de boudin aussi .

Escacher plats comme punaises
Qui se nichent dans les mortaises
Et voient leur truail en vain
S'en aller en eau de boudin

de Louis Richer , l'Ovide Bouffon 1665
Juste pour vous montrer l' étendue ma néo culture recopiée sur le net

Les yeux du brouet ne vous disent pas grand chose
-le brouet ne parle pas avec les yeux.
-c'est dans le marc de café qu'on lit, pas dans les yeux du brouet .

Les arbres vêtus d'algues sur quoi cancanent les ravaudeuses , ce sont forcément des arbres à hélices .Et dans la trogne, on reste pas trognon longtemps.

Si les Evangiles partent en quenouilles , j ' arrête là . Surtout que j ' ai comme un énorme pressentiment de modération.

En fait j ' aime bien mais sans frénésie = un peu .

   David   
9/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Raoul,

Je n'aurai pas dû lire les commentaires mais j'ai un argument contre une des majuscules, qui invitent quand même à prendre le vers comme une phrase, et à rater les enjambements. Ainsi, c'est en seconde lecture que j'ai vu le :

"Entre les arbres vêtus d'algues et les cancans de ravaudeuses,
il y a tout contre ma trogne la linguistique des sornettes :
Les Évangiles des quenouilles"

Du coup, ce qu'on je comprend du poème, c'est un espèce de sketch mettant en scène un "prophète de malheur", un prédicateur de la fin du monde comme dans l'an mille, qui se prendrait le fameux livre que cite le poème, en travers de la tronche, juste après avoir haranguer la foule (les tireurs de langues au gibet, ceux qui rient des pendaisons et les vivent comme un spectacle...) à la limite de l'insulte (chanter pouilles, délicieux !) ou juste un peu après...

Donc j'aime bien dans le poème, les deux gifles j'ai envie d'écrire, celle du début, impératif, c'est une "gifle" symbolique, j'imagine que le narrateur crie dans la rue, et c'est la nuit (la lune est borgne... ) et celle de la fin avec ce que je citais avant, bien plus réelle, avec ce truc dans la figure.

Du coup, il y a un personnage implicite qui jetterait ce livre, avec un certain esprit dans le choix de l'ouvrage, donc pas vraiment un des "tireurs de langues au gibet" à la cruauté idiote, ça pourrait être...

Ah, j'aime à croire que c'est aux lecteurs qu'est réservé ce rôle !

En tout cas, bravo à tes nouvelles claudications !

   Edgard   
9/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Raoul,
Beau délire à l'ancienne. Une gargouille-poète un peu maudite ou "maudissante" ...ou plutôt un mascaron (parce que la gargouille c'est de la simple flotte...) va titiller les bonnes moeurs, ça me va.
C'est un étonnant poème, j'aime l'étonnant griffonné. Un peu plus de clarté (d'indices) n'aurait pas nui (nuit?) mais bon...on est prévenus, une bouteille par jour...
Pourquoi 10 pieds au premier vers, ça titube un peu. Pourtant l'entrée est bien trouvée, on sait tout de suite que le narrateur n'est pas dans les petits papiers des bonnes gens. Ça a un petit côté Rutebeuf....que j'adore, quel modernité à l'époque, quelle vision, et quel courage.
J'adore les yeux du bouillon pas très bavards!
Au plaisir.

   Provencao   
10/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Raoul,


"C'est en grimacier mascaron,
Et presque jusqu'à chanter pouilles,
Que je transmute en barbarismes
Les tireurs de langue aux gibets.
La lune est borgne et nous regarde…"

J'aime bien ce passage où je ne me laisse pas prendre à la trop facile imagerie démoniaque: elle est aussi instructive et fugace.

Au plaisir de vous lire
Cordialement


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