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Poésie contemporaine
Robot : « Scribouillage »
 Publié le 31/08/17  -  20 commentaires  -  1029 caractères  -  316 lectures    Autres textes du même auteur


« Scribouillage »



Sans ligne définie, chanson d’analphabète,
Déferlement de flux brouillons et hasardeux,
Recevez cet écrit qui n’a ni queue ni tête
Et peine à raccrocher les rimes deux par deux.

J’aurais voulu dompter quelques propos étranges,
Des idées sans tenues déversées par un flot ;
Écoulement sanguin de la cruche des anges
Où trouver le désir pour masquer un sanglot.

En pressant le raisin d’un vieux vocabulaire
Vous dire que je suis un heureux vigneron,
À la gueule rougie, presque patibulaire,
Dont le phrasé confus écorche et tourne en rond.

Je pourrais souhaiter suivre aussi dans les poèmes
La voie de chaque vers et leurs propos cachés,
Et comme un cheminot sur des lignes bohèmes
Redresser sur le rail les rivets arrachés.

Pardonnez cet objet, il n’a ni queue ni tête
Sorti de mon esprit obtus et cafouilleux.
Même pour ne rien dire écrire est une fête,
Parfois gratter sans but, pour soi, c’est merveilleux.


 
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   papipoete   
11/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
contemporain
Que voici de belles lignes évoquant un " scribouillage ", à moins qu'en une autre langue, ce mot signifie " enluminure " ?
L'auteur aurait bien voulu que ses vers rutilent, même pour ne rien dire, mais désespérément ceux-ci n'ont ni queue ni tête ...
NB des pépites " écoulement sanguin de la cruche des anges/où trouver le désir pour masquer un sanglot "
au 13e vers , les 13 pieds sont-ils la seule raison du "contemporain " ?
( les " e " devant une consonne autorisés en "néo-classique " ne sont pas comptés comme pieds )
papipoète

   Donaldo75   
11/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
(Lu et commenté en EL)

Bonjour,

Ce poème m'a bien fait marrer par le propos qu'il tient vis-à-vis de la poésie, des poètes, de l'establishment et des conventions littéraires propres aux sites savants et élitistes. C'est assez caustique et bien tourné, en alexandrins faciles à lire.

La causticité est flagrante dans les vers suivants:
"Sans ligne définie, chanson d’analphabète," qui ouvre le bal; le lecteur ne peut se méprendre, cela d'autant plus que le quatrain tout entier annonce la couleur.
"Écoulement sanguin de la cruche des anges
Où trouver le désir pour masquer un sanglot." Du bon foutage de gueule, en règle.
Et le must, un quatrain entier:
"Je pourrais souhaiter suivre aussi dans les poèmes
La voie de chaque vers et leurs propos cachés,
Et comme un cheminot sur des lignes bohèmes
Redresser sur le rail les rivets arrachés."

Le dernier quatrain sert de fausse excuse pour cette approche caustique; il est dans la lignée du célèbre "je ne suis qu'un pauvre paysan" de Fernand Raynaud.

Bien joué !

Une remarque: "Je pourrais souhaiter suivre aussi dans les poèmes" n'est pas un alexandrin, mais au vu de la catégorie proposée et du sujet traité, ce n'est pas important. Cependant, un poème à la métrique sans reproche aurait encore eu plus d'impact sur le sens donné à l'ensemble.

   Anonyme   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Robot ! Je vais commencer par la chute qui résume parfaitement ce poème, chute avec laquelle je suis parfaitement d'accord...
Même pour ne rien dire écrire est une fête,
Parfois gratter sans but, pour soi, c’est merveilleux.

Ton scribouillage m'a ravi et j'aurai juste une petite remarque à faire concernant le vers qui suit...
Je pourrais souhaiter suivre aussi dans les poèmes...
Ca casse un peu le rythme mais si tu transformes en...
Je pourrais souhaiter suivre dans les poèmes
...le tour est joué !
Je remarque quand même la qualité des rimes ainsi que l'alternance féminines/ masculines ce qui est un + surtout en contemporain.

Bravo et merci pour ce poème surement sans prétention mais non pas sans charme.

   leni   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
oui Robot vous ecrivez pour vous faire plaisir comme vous pourriez jouer aux boules

Sans ligne définie, chanson d’analphabète,
Déferlement de flux brouillons et hasardeux,
Recevez cet écrit qui n’a ni queue ni tête
C'est clairement dit et cela me plait

Pardonnez cet objet, il n’a ni queue ni tête
Sorti de mon esprit obtus et cafouilleux.
Même pour ne rien dire écrire est une fête,
Parfois gratter sans but, pour soi, c’est me



Vous n'avez bien fait sourire

Mon salut cordial Leni

   Michel64   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dans le genre "je n'ai rien à dire mais je le dis quand-même" voilà qui est bien tourné.

Comme Alexandre, j'ai relevé ce vers à 13 pieds :
"Je pourrais souhaiter suivre aussi dans les poèmes"

Toutes les rimes sont impeccables et l'ensemble se lit avec plaisir.

Vivement que vous soyez inspiré par votre muse pour nous donner un beau poème avec queue et tête, mais déjà celui-ci, j'aime beaucoup.

Michel

   Arielle   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dommage pour ce treizième vers qui froisse l'oreille de la plupart des lecteurs.
Même si sa boiterie, pour illustrer le propos, est volontaire (j'ai du mal à imaginer qu'elle t'ait échappé) je penche pour la solution d'Alexandre.

J'ai vraiment apprécié la sincérité des deux derniers vers dont je partage l'esprit avec bonheur chaque fois que je trinque à "la cruche des anges" en goûtant ma propre piquette.

   Anonyme   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,

J’ai beaucoup aimé la fluidité du texte. Il faut un certain talent et un peu de pratique pour l’atteindre. Du classique contemporain tiré au cordeau. Certains mettent des smileys dans leurs textes, alors pourquoi pas un vers de treize pieds. Un pied de nez, un écart, une sortie du rang dans un défilé du 14 Juillet, ça aurait de la gueule, non ? Si c’est un faux pas, je suppose que la boutique a de quoi proposer une taille en-dessous. Quand vous dites :

« Sans ligne définie, chanson d’analphabète,
Déferlement de flux brouillons et hasardeux, »


vous vous fouettez pour rien, et pour rire. Le classique a droit aussi aux mêmes plaisirs que la poésie vegan déstructurée. Faut qu’on se batte les gars, ne rien céder; ne rien dire de façon compréhensible est même largement plus appréciable :))


Ludi
vegan du terroir

   Cristale   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a des "ni queue ni tête" que je comprends mieux que d'autres "sans queue ni tête" et devant lesquels je fais une drôle de tête...

Je prends le treize à la douzaine et je rajoute même les rimes accrochées et pleines de leurs richesses.

Vous l'avez compris votre poème me réjouit car écrire pour ne rien dire c'est de l'art, en 5 tableaux bien colorés quand même :)

Merci Robot.

Cristale
scribouilleuse chronique

   Anonyme   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
" Et peine à raccrocher les rimes deux par deux. "
Ce n'est certainement pas le cas de ce texte que je trouve subtil dans sa façon de dire ce qu'il dit en filigrane.

" J’aurais voulu dompter quelques propos étranges,
Des idées sans tenues déversées par un flot ;
Écoulement sanguin de la cruche des anges
Où trouver le désir pour masquer un sanglot." beau quatrain !

   jfmoods   
1/9/2017
Ce poème en alexandrins est composé de cinq quatrains à rimes croisées, suffisantes et riches, tour à tour féminines et masculines.

J'aurais mis une virgule en fin de vers 9. J'aurais mis deux virgules au vers 15 : après "Et" et en fin de vers. Je n'aurais pas mis de virgule en fin de vers 10.

En dépit des groupes nominaux qui, au fil des strophes, appuient sur le manque de cohésion du travail de composition à l'oeuvre ("flux brouillons et hasardeux", "idées sans tenues", "phrasé confus", "lignes bohèmes", "esprit obtus et cafouilleux"), le poème suit gaillardement et efficacement sa route.

La thématique du trajet périlleux en train ("ligne", "raccrocher les rimes", "voie", "cheminot", "lignes","rail", "rivets arrachés") n'est pas sans rappeler le "railway du Pinde" de Corbière.

La métaphore filée viticole (gérondif : "En pressant le raisin"), qui pose l'espoir fou du grand crû (périphrase éminemment laudative : "Écoulement sanguin de la cruche des anges"), n'offrira en définitive qu'un petit vin âpre (verbe à connotation péjorative : "écorche") faisant, par l'ivresse qu'il lui procure (effet dévastateur : "À la gueule rougie"), le bonheur de son producteur (adjectif qualificatif : "un heureux vigneron").

Pleine d'humour ("ni queue ni tête" installé en tête et en queue de poème, métamorphose soudaine, inattendue, du poète en gibier de potence : "presque patibulaire"), cette mise en abyme de l'écriture poétique est plaisante. La gratuité de l'exercice (complément de but : "pour ne rien dire", complément de manière : "sans but") ne gâche pas le plaisir du lecteur et ce dernier, amusé, se dit qu'il aimerait commenter plus souvent des poèmes aussi ratés.

Merci pour ce partage !

   Vincendix   
1/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Dès le premier quatrain, j’ai été séduit et la suite est de la même veine. Je me retrouve dans cette « supplique », écrire est un véritable besoin pour moi.
De belles métaphores dans ce texte, il n’a peut-être ni queue ni tête mais il a du corps et c’est l’essentiel. BRAVO
Vincent

   plumette   
1/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,
Il arrive que la plume démange, que le désir d'écrire soit vif mais que l'on peine à trouver un thème, un sujet. Alors pourquoi pas écrire justement sur cette difficulté là?
C'est très réussi! Grâce aux métaphores notamment et j'ai beaucoup aimé" En pressant le raisin d’un vieux vocabulaire" ou encore
"comme un cheminot sur des lignes bohèmes
Redresser sur le rail les rivets arrachés."

j'aime aussi le paradoxe qui consiste à écrire qu'on ne sait pas quoi écrire et à l'écrire si bien.

Ce "scribouillage" est une petite gourmandise, un clin d'oeil, une bulle de plaisir.

Merci pour cette lecture

Plumette

   Anonyme   
1/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,

Il est plaisant de suivre le fil d’une sympathique dérision qui trame ce « Scribouillage »

C’est gai, fin, alerte. Un bon cru de mots en goguette, juste pour l’amour des mots. Sans histoire à raconter, mais qui nous en raconte une pourtant. Celle de tout le soin avec lequel il faut prendre ces moments de laisser-aller qui font tant de bien à nos plumes.

Vous le dites avec beaucoup de talent.

Merci pour l’agréable partage.

Cat

   emilia   
1/9/2017
Une belle maxime à ne pas oublier : « Même pour ne rien dire écrire est une fête » ! Quand il s’agit d’atteindre le « merveilleux », même s’il faut dompter les rimes deux par deux et presser le raisin d’un vieux vocabulaire, le fond n’est pas si léger que cela ( comme Jfmoods l’a finement analysé…), sous le masque de la plaisanterie la plume alerte s’exprime avec bonheur et beaucoup d’esprit en démontrant son talent au lecteur forcément complice… : qu’importe de toute façon, si le poète vigneron est heureux, n’est-ce pas l’essentiel ! …

   MFAYARD   
1/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’ai lu et relu avec gourmandise ce Scribouillage. J’ai adoré le rythme, l’ironie du propos, sa part de dérision surtout.
Peut-être devrait-on l’afficher bien en vue devant sa table de travail avant de commencer à écrire.

   Robot   
2/9/2017

   Pouet   
4/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bjr,

Je pense que ce texte est en bonne place parmi mes préférés de l'auteur.

Fluidité, images, tout y est pour passer un bien agréable moment de lecture.

Moi qui ai tendance en général à pinailler ou à chercher la petite bébête, j'avoue que là je suis un poil sec...

Si peut-être que le côté un peu "justification" de "Recevez cet écrit qui n’a ni queue ni tête" accentué par la répétition "Pardonnez cet objet, il n’a ni queue ni tête" n'est pas forcément à mon goût. J'aurais plus un "je vous emmerde" qu'un "pardonnez-moi" mais bon c'est sans doute une autre manière de le dire... :)

Non, bravo hein.

   Anonyme   
6/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
...ou comment le manque d'inspiration est une inspiration fabuleuse...
Vous percez ici le secret sans doute de ce qu'est justement le mystère des muses qui nous fuient.
Bravo pour cette idée qui n'en était pas une et pour tout l'humour qui l'accompagne.
Merci pour cet excellent texte.

   luciole   
11/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je fais mienne la philosophie de ce poème qui ne se prend pas au sérieux ( dans le contexte actuel, c'est appréciable)
Bien aimé ces métaphores viticole et ferroviaire.

Merci

Luciole
qui scribouille aussi à ses heures perdues (nombreuses)

   Proseuse   
12/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,

Déjà j' adore le mot "scribouillage" , il a un bon goût de liberté , de celle qui rappelle l' enfance et les crayons de couleurs qui vont dans tous les sens à tracer, sans le faire exprès, quelque chose de "beau" ! là, le poème n' est pas fait de hasard , mais dit le plaisir qu' il y a à faire avec des mots quelque chose là aussi de " beau " quand bien même on se détache un peu du propos pour dire qu' en finalité, on a pas grand chose à dire , mais qu' on va le dire bien !
un bon moment de poésie, merci du partage


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