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Poésie libre
roxal : Aléa
 Publié le 25/08/13  -  4 commentaires  -  1653 caractères  -  67 lectures    Autres textes du même auteur

Le quotidien à la une et le quotidien silencieux.


Aléa



le vent trucide la flamme
le silence éjecte la parole
l'ennui embrase la solitude
le vertige affole l'émotion

l'océan se déchaîne
les vagues roulent des sommets
la bourrasque souffle la route
les pêcheurs dérivent sur leur éternité

dans la ville endormie
deux sans-abri ne se réveillent pas
les cols bleus les balayent hors rue
quatre fugueurs grignotent l'espace

le maire d'une métropole
à la une des réseaux sociaux
hume gaiement des lignes de neige
fourberie clame son entourage

au casino les dés sont pipés
les compulsifs nient la réalité
les uns transis de poisse se suicident
les autres rageurs grugent leur patrimoine

le sport spectacle humecte l'assoiffé de succès
tapi dans l'arène d'un morne quotidien
adepte du bonheur par procuration
célébrant l'ultime joie de la victoire

le regard intérieur aveuglé
les sentiments dénués de vision
la prolifération de cannes blanches
foule de silhouettes désorientées

une guerre éclate en début d'après-midi
les appelés quittent à mi-repas
la moitié d'entre eux victimes avant la nuit
fauchés au passage d'une rafale de haine

la pollution se déplace en catimini
vitalité intoxiquée par sève empoisonnée
éclosion d'une respiration haletante
prématuré virage dans le gouffre

sourire aux lèvres
rage au cœur
l'acteur comédien
en quête d'applaudissements

le vent tombe
la violence s'éloigne
l'ennui se refroidit
le vertige lâche prise


 
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   David   
1/8/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

C'est sans doute le thème, mais c'est assez froid, je crois qu'il y a un mouvement du particulier au général dans la succession des strophes du poème, mais l'intensité de chacune m'a semblé inégale, les casinos passeraient devant le décès des sans abri. Il y a beaucoup de déterminants (le, la, les,l') en début de vers, et ça serait peut-être le défaut qui fait pendant à l'abondance de "je" dans d'autres poèmes : une abondance de propositions sans intervention plus directe.

   daphlanote   
15/8/2013
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Une certaine montée en puissance intéressante, sur ce texte. De petites allitérations pas trop mal (« les autres rageurs grugent leur patrimoine » et le vers suivant).
Un texte signifiant, qui se lit, se comprend. Probablement qu’il se déclamerait, même, ce texte.

Mais par contre… Bon. Trucider, moi, je vois ça en bande dessinée, ou dans un registre plus truculent. (J’ose). L’éjection est d’ailleurs directement malheureuse ensuite. L’embrasement terriblement revu et l’affolement… euh, ouais, non. Je ne continue pas sur le déchainement océanique, je crois qu’on a compris que ça ne m’agréait pas.

Les pêcheurs dérivent sur leur éternité, c’est une belle tentative. Mais quand même, c’est limite dérision, après ce qui suit.

J’aime bien l’idée du « grignote l’espace », j’ai beaucoup de mal avec la ville endormie (parce qu’à part Brel, il y en a peu qui l’illuminent vraiment). Les sans-abris sont dés-habités du demain, certes, mais peut-être pas au point d’endormir l’assistance de suite par la platitude de la formulation.
Les lignes de neiges, pourquoi pas ? Mais bon, on espérait du rythme, un côté JJ Cale (rip) qui n’arrive pas.
Et pour la fourberie, certes, on se passe de ponctuation, mais cette absence n’en aide pas vraiment le rythme du texte. Pas assez de construction, pas assez de claquement, pas assez de viscère pour que ça prenne aux tripes.

Je le disais, tentatives. J’en retiens « le sport spectacle … assoiffé de succès » pour les sonorités. Signification ras-des-paqu’rettes, on regrette l’humecte, justement, qui ne tient pas le rythme.
Pour le quotidien morne, c’est la ‘mornitude’ revue, encore. (Et la procuration, on peut la laisser à un autre JJ, Goldman, celui-là.)
Puis vraiment, le problème, c’est qu’on a du vu, revu, dit, redit. Il y a des éclats, dans le texte. Mais vraiment, « l’acteur comédien » ne transcende personne. Il est plat, espère un peu et reste relativement plat (pour finir écrasé au sol, refroidi par l’ennui, effectivement).

Bref, pour moi, un texte qui démontre un auteur probablement en progression, qui a des choses à dire (et ça, c’est un GROS point positif !). Mais un travail sur la forme et la sonorité qui manque de rigueur et d’éclat.
Bref, ça manque de maturation, tout ça… Au boulot !

   Pimpette   
25/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Le début et les deux dernières strophes sont très bonnes!
Je les garde d'ailleurs!

"le vent trucide la flamme
le silence éjecte la parole
l'ennui embrase la solitude
le vertige affole l'émotion

l'océan se déchaîne
les vagues roulent des sommets
la bourrasque souffle la route
les pêcheurs dérivent sur leur éternité

dans la ville endormie
deux sans-abri ne se réveillent pas
les cols bleus les balayent hors rue
quatre fugueurs grignotent l'espace

le poème vers son centre perd le charme...

   Lunar-K   
25/8/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Roxal,

Tout va mal, en effet. L'état des lieux malheureusement ne varie jamais. Mais à ainsi vouloir étaler votre colère contre tout ce qui ne va pas, en un seul et même texte, eh bien celle-ci me paraît au final fort mal dirigée. Trop dispersée, sans doute, pour approfondir ne fut-ce qu'une seule des critiques qu'elle véhicule et dépasser un tant soit peu la superficie à laquelle, en l'état, elle reste désespérément agrippée.

J'apprécie cependant la lucidité dont vous faites preuve dans les premières et dernières strophes, la colère qui monte d'abord, d'un coup, pour au final redescendre aussi soudainement et retomber dans ce que je devine être une forme d'indifférence. La révolte, hélas, ne se survit jamais longtemps, jamais assez en tout cas, et de cela votre poème en est le parfait exemple.

Loin d'être convaincu donc.

Bonne continuation !


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