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1 Utilisateur(s) anonymes
Merci pour "Palais Bourbon". |
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Expert Onirien
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09/09/2015 19:27 De Nanclars (Charente)
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Merci à tous, Gouelan, Donaldo75, Ornicar, Provencao, Lauren-Paul, Papipoete, Cristale, Magellum, Boutet, pour vos commentaires, qui plus est globalement très positifs malgré le sujet choisi, lequel pourrait prêter à quelques « irritations ». Je ne crois plus en cette démocratie, je trouve qu’elle ne correspond plus en rien à ce qu’on devrait pouvoir en attendre. Il y a d’un côté le niveau de corruption des pseudo « élites », et de l’autre le niveau d’endormissement d’une grande partie des gens, qui ne souhaitent d’ailleurs pas faire l’effort de se réveiller. Les uns n’allant pas sans les autres ! C’est une oligarchie prenant les apparences d’une démocratie, et cela depuis longtemps si l’on observe bien l’évolution de cette « chose » depuis la révolution française après la chute prévisible d’une royauté rongée jusque’à l’os. Sans doute que ce type de régime « démocratique » porte dans ses principes, lui aussi, ses propres incohérences / contradictions / inadéquations, lesquelles ne peuvent que s’affirmer d’une décennie à l’autre. Mais peut-on imaginer un système de gouvernance dénué de toute incohérence destructrice à plus ou moins long terme, et à même de subsister indéfiniment en justice et en prospérité pour tous ? N’est-ce pas la nature de toutes choses que de naitre, croître, diminuer et puis mourrir ? Aussi, les membres de la petite caste qui nous gouverne ici et ailleurs ne sont pas très différents du commun des mortels, et peu d’entre nous, étant à leur place se comporteraient différemment, y compris moi-même, allez savoir ?
Souhaitons seulement qu’après la mort programmée de notre type actuel de société, il y ait encore quelque chose qui naisse, et que ce quelque chose soit de nature à nous rendre optimiste… Au moins pour un temps ! Mais, comme dit le philosophe, le bonheur (ou le malheur) se trouve dans la façon dont nous appréhendons la vie.
Contribution du : 29/05 08:20:21
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Re : Merci pour "Palais Bourbon". |
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Maître Onirien
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24/01/2014 08:35 De A côté de la forêt de Saint Germain
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Merci pour le retour, Ramana.
Concernant ta vision pessimiste de la démocratie, je n'en débattrai personnellement pas ici. Par contre, j'aime bien citer Jean-Jacques Rousseau et son "Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes". En voici un résumé, je ne me suis pas emmerdé, j'ai demandé à l'IA de Google appelée Gemini de la rédiger. C'est comme ça que je conçois l'usage d'une IA, à condition de relire le résultat. Dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Jean-Jacques Rousseau cherche à comprendre d'où vient l'inégalité qui existe entre les hommes et si elle est naturelle ou artificielle. Pour ce faire, il imagine un état de nature initial, avant la société. Rousseau commence par décrire l'homme à l'état de nature. Pour lui, cet homme est un être solitaire, animé par deux principes : l'amour de soi (instinct de conservation) et la pitié (répugnance à voir souffrir autrui). Il n'est ni bon ni mauvais par nature, mais amoral. Il vit de manière simple, sans langage développé, sans famille permanente, et est en bonne santé grâce à son adaptation à l'environnement. Les seules inégalités qui existent alors sont des inégalités naturelles ou physiques (âge, force, santé), qui n'ont que peu d'impact. Le passage de cet état de nature à l'état social est, selon Rousseau, la cause de l'inégalité. Ce processus est long et graduel, marqué par plusieurs étapes clés : Le développement de la perfectibilité : La capacité humaine à s'améliorer (la perfectibilité) conduit à l'invention d'outils, à la construction d'abris, et au développement d'un langage rudimentaire. La formation des premières familles et sociétés : Les hommes commencent à se regrouper, développant des liens plus étroits. C'est le début de l'amour-propre, un sentiment qui pousse à se comparer aux autres et à désirer leur reconnaissance et leur estime. C'est ici que les premières inégalités de considération apparaissent. L'établissement de la propriété privée : Rousseau affirme que le véritable tournant est l'idée de propriété privée. Le premier homme à avoir clôturé un terrain et dit "Ceci est à moi" a fondé la société civile et, avec elle, l'inégalité morale et politique. La propriété entraîne l'envie, la concurrence, et la division du travail. L'institution de la société civile et des lois : Pour protéger la propriété et maintenir l'ordre face aux conflits générés par l'inégalité, les riches proposent l'établissement de lois et de gouvernements. Ces lois, présentées comme protégeant tous les hommes, légitiment en réalité l'inégalité existante en protégeant les possessions des plus aisés. C'est une sorte de "pacte" trompeur. L'évolution de l'inégalité : L'inégalité se développe alors en trois étapes : L'établissement du droit de propriété et de la loi (qui entraîne la distinction entre riche et pauvre). L'institution de la magistrature (qui entraîne la distinction entre puissant et faible). La transformation du pouvoir légitime en pouvoir arbitraire (qui entraîne la distinction entre maître et esclave). En conclusion, Rousseau montre que l'inégalité n'est pas naturelle mais le produit de la société et de ses institutions, notamment la propriété privée. L'homme civilisé s'est éloigné de sa bonté et de sa liberté originelles, devenant esclave de ses désirs et des regards des autres, dans une quête incessante de reconnaissance et de pouvoir. Je trouve que ce texte n'a pas perdu de son actualité.
Contribution du : 29/05 08:46:52
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Re : Merci pour "Palais Bourbon". |
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Expert Onirien
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09/09/2015 19:27 De Nanclars (Charente)
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Bonjour Donaldo,
Merci pour avoir pris le temps de répondre à mes remerciements, que j'ai fait cette fois-ci de façon globale. Je ne suis pas convaincu par le postulat de base de Rousseau, et suis d'ailleurs loin d'être le seul dans cette posture, des penseurs reconnus l'ayant brillamment contredit. Je pense pour ma part que, puisque l'individu humain est caractérisé par ce que d'aucuns nomment "l'égo", cet égo est constitutif de l'état d'humanité, et par conséquent il existe à son état le plus primitif, avant même qu'il soit question de société. Or, cette condition d'égo implique le concept de séparation : moi et les autres, lesquels sont différents de moi et représentent une adversité. Cette différence porte des graines de violence, et c'est pourquoi, comme le dit cette fois justement Rousseau, une société doit s'organiser pour être viable à long terme. D'un point de vue plus métaphysique, c'est pourquoi l'objectif ultime de toute tradition est de faire diminuer, voir éradiquer cet égo chez l'individu, lequel pourra dès lors sortir de son état d'adversité en intégrant que "l'autre" n'est plus l'étranger, mais n'est qu'un aspect de lui-même venant le compléter, et c'est une manière de sortir par le haut du dilemme individu / société.
Contribution du : 30/05 07:49:17
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