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Maître Pat de Velours
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16/04/2007 17:44 De Quelque part entre ma tête et mes pieds
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Tout d’abord, je vous remercie d’avoir lu ma nouvelle qui allait sans doute bientôt passer dans les archives. Avoir des avis différents c’est toujours très intéressant. Ce qui est drôle, c’est que ce n’est là où je les attendais (pour moi, il y avait des passages plus problématiques, mais à chacun sa subjectivité… Et j’y tiens).
Je vais donc répondre aux remarques et donner quelques éclaircissements (surtout à Ninjavert qui se pose beaucoup de questions) Ama : <i> « Malgré cette attitude peu engageante, le vieillard semble décidé à poursuivre la conversation. Un signal coupe court à l’échange, au grand soulagement de Talia. L’homme disparaît derrière le lourd panneau gris." </i> <i> "Le vieillard semblait décidé à poursuivre la conversation et au grand soulagement de Talia, un signal coupa court à l'échange"</i> J’ai déjà répondu à Ama en PM à ce sujet, mais comme Ninjavert a aussi buté sur ce passage je vais un peu me répéter : Je suis d’accord avec la simplification (tout mon travail de réécriture a consisté dans les « coupes franches »). Comme il n’y a pas beaucoup de dialogue, c’était l’occasion dans celui-ci de souligner si besoin était, le côté introverti du personnage, sa difficulté de relation avec les autres, surtout dans ce contexte (le vaisseau) où elle n’est vraiment pas à l’aise, où elle y va un peu contrainte et forcée. Ninjavert : <i> l'échange avec la voisine est long, (trop à mon sens) et relativement inutile. On se moque un peu de connaître les détails de l'histoire du sac, ou le fait qu'elle voulait se taper Corben (si je peux me permettre.) D'accord au final ça introduit l'idée du double temporel ("je suis encore là bas") mais ce dialogue me semble beaucoup trop long. Ou pas, peut-être est-ce juste le language de la voisine qui allourdit la chose. </i> Il était important pour moi qu’il se passe un événement particulier qui déclenche tout ce qui va suivre, c’est-à-dire la prise de conscience de ce qu’elle est vraiment en train de vivre. Jusque là, tout se passe un peu sans qu’elle y participe vraiment, embringuée dans un fantasme nécessaire pour qu’elle entreprenne ce voyage, mais dont elle ne mesure pas vraiment les conséquences. Cet événement devait être lié à son passé et introduire un décalage avec le présent où d’un coup les 2 réalités, son passé et le présent se télescopent en quelque sorte, espace où d’un coup elle peut commencer à réfléchir. S’il n’y avait pas eu cette soudaine prise en compte de la réalité de la situation, elle aurait poursuivi sa route et il se serait passé ce qu’elle décrit plus tard (les 2 possibilités : soit elle revit les mêmes choses, soit elle ne contrôle plus rien, au risque que la mort de son compagnon arrive malgré tout). Il fallait donc que ce soit un événement marquant : quelque chose qui la fasse réagir émotionnellement parlant. (sa jalousie, le fait qu’elle déteste cette voisine, ce rappel vivant de son passé avec Corben et non plus seulement ses souvenirs idéalisés…). Mais Ninjavert, tu as peut-être une autre idée ? (Je suis preneuse même si je ne changerai pas cette histoire, ça peut toujours servir pour une autre fois) En ce qui concerne le langage de la voisine, j’avoue m’être fait plaisir. C’est le genre de pétasse qu’il me plaît à décrire (Il n’y pas de raisons pour que ce genre de nénettes disparaissent dans le futur). Elle est un peu vulgaire et ça peut trancher, c’est sûr. Mais c’est voulu. <i> Autre critique, qui est beaucoup plus personnelle et que je ferai de la même manière à des auteurs comme K Dick ou Asimov, c'est l'usage de termes techno futuristico relativement incompréhensibles. </i> Ça me rappelle l’échange que nous avions eu sur cette question. Et là, effectivement je reconnais ton point de vue. J’adore inventer des mots (tu ne vas quand même pas m’enlever ce plaisir). Je suis un peu surprise pour un lecteur de SF comme toi (mais peut-être as-tu moins de lectures que moi sur le sujet, je ne sais pas). Je me trouve plutôt soft sur la question. J’ai souvent lu des textes de SF avec beaucoup plus de termes difficiles à comprendre (y’en a que j’ai toujours pas compris, d’ailleurs). Est-ce finalement si grave de laisser une place au lecteur ? Je t’offre un univers dans lequel tu peux mettre une partie de ton imaginaire… (Foisonnant, il me semble… non ?). Bon, puisque tu y tiens je vais te les expliquer (ce sont des mots valises) : <i> Le cogniboitier, on a globalement compris ce que c'est, mais ça reste vague. <i> Cogni vient de cognitif (relatif à l’acquisition de connaissances, ce sont en gros les capacités intellectuelles). Je l’imagine comme une machine qui se branche au moyen d’implants afin de transmettre des connaissances (il y a un texte d’Asimov qui raconte ce genre de chose : les humains sont rassemblés à un âge défini et acquièrent leurs connaissances, en une journée, je crois…) <i> Tout comme les orgagènes. </i> Les OGM ça te dit quelque chose ? J’imagine des plantes, des produits issus de la biotechnogénétique (c’est dit dans la nouvelle). <i> le logihome. J'ai très bien compris ce que c'était, mais je ne suis pas certain que mettre un nom futuriste à tout et n'importe quoi soit la meilleure approche. Ca fait des siècles qu'on appelle une maison une maison, </i> J’ai situé ma nouvelle dans un futur assez lointain. « Maison » ça ne collait pas avec le reste de cet univers. J’imagine assez bien que les logements futurs soient différents de ce qu’on connaît. Je ne l’ai pas décrit ce logihome : je laisse un peu de boulot au lecteur… <i> Ce que je ne comprends pas, moi, c'est que cette brave femme qui vit depuis toujours avec le voyage temporel, (elle ne peut pas l'ignorer vu comme elle s'y oppose) n'y ait pas songé plus tôt. Elle attend 5 ans pour se dire "ah au fait tiens, s'y j'allais dans le passé pour empêcher l'accident ?" C'est un peu gros, ou elle a vraiment été très traumatisée. </i> Le voyage temporel, dans ce monde-là est uniquement utilisé pour voyager dans le futur et pas le passé (c’est parce que sa fille regarde une vieille série qu’elle l’envisage, comme une possibilité). Par ailleurs, il me semblait avoir insisté sur son côté dépressif, sur sa grande difficulté à faire un travail de deuil. Et là, personne n’est à égalité. C’est ce qu’on appelle dans son cas un deuil pathologique. C’est le choix que j’ai fait pour la psychologie du personnage. Elle ne parvient pas à se détacher de l’événement traumatique. Ce n’est pas uniquement lié à un événement (certains événements paraissent banals aux yeux des autres mais ils prennent de l’importance pour certaines personnes. Si les personnes ne peuvent se dégager d’un tel événement, et ça arrive fréquemment, c’est parce que ça résonne de manière particulière en eux. C’est évidemment ce qu’on pourrait appeler une névrose. <i> Les véhicules banals que sont les propuls'air (on devine que ce sont les équivalents (en banalité) de nos voitures) explosent encore</i> Je ne pensais pas à une voiture mais à quelque chose qui se propulse dans l’air. Donc un genre d’hélicoptère. Imagines-tu, Ninjavert, que la Science parviendra à tout résoudre ? Là tu m’inquiètes. . <i> Et les scientifiques qui n'arrivent pas à soigner notre pauvre héroïne, qui n'a au final vécu qu'un traumatisme. Je ne minimise pas la chose, mais on sent que la science avance un peu à double vitesse dans cet univers. Très vite sur certains aspects, et franchement laborieusement sur d'autres. </i> Quant aux thérapeutiques du futur, pourquoi seraient-elles plus efficaces qu’aujourd’hui ? Surtout avec la voie qui semble se dessiner. Là, évidemment, c’est un peu polémique, voire idéologique. J’explique : ce qui est privilégié, aujourd’hui, ce sont les thérapies médicales et comportementales qui visent surtout à normaliser, à permettre aux personnes de mieux s’adapter à leur environnement. Je n’adhère pas à ce genre de thérapie, même si elles peuvent soulager temporairement. C’est le cas ici. Le personnage retrouve une vie normale, mais si j’ai réussi à faire passer le message, on ne peut pas dire qu’elle aille vraiment bien. En gros, on a traité le symptôme mais il ne s’agit pas d’un travail en profondeur. Il lui faudra du temps, aller au bout de quelque chose (son fantasme de changement un peu magique avec le voyage dans le temps) pour pouvoir enfin sortir de sa difficulté. Ce n’est forcément agréable (elle souffre, elle traverse des épreuves comme ce voyage qui n’est pas franchement une partie de plaisir, la prise de conscience est violente, cathartique dirait-on en langage spécialisé) mais c’est bien ça qu’il faut pour qu’elle guérisse. C’est un peu une métaphore d’un travail analytique. <i> La chute m'a plu, tout en me laissant sur ma faim, comme tant (trop) de récits de SF. Elle sème une délicieuse confusion qui nous permet presque de la voir comme une fin ouverte. </i> Comme dirait Freud, elle a transformé sa souffrance en malheur banal. Elle prend conscience de faire avec… avec le passé qu’on ne peut changer, avec la réalité. Mais elle est vivante. C’est ça qui compte. Mais tu peux imaginer ce que tu veux. Que sera sa vie future, personne ne le sait, comme tout un chacun. Et connaître l’avenir peut se révéler assez insupportable (il y a beaucoup d’écrits sur la question) Georges : <i> On à l'impression que vous transposez dans un univers futuriste, pas si original tout compte fait, si ce n'est cette machine réparatrice, des problèmes actuels banaux et intemporels. </i> C’est exactement ça. J’ai déjà répondu sur le forum. Mais ce qui m’importe dans la science fiction c’est de parler des êtres humains, d’interroger ce qui fait leur humanité. Et les problèmes sont intemporels. Tant qu’on n’a pas trouvé la recette de l’immortalité, tout science butera sur cette condition humaine qui est la nôtre. La SF s’est aussi attaqué à ce problème d’immortalité avec des réponses intéressantes (cf. Jack Barron de Norman Spinrad ou Silverberg ou Asimov et certainement d’autres). Je ne cherchais pas l’originalité à tout crin, juste un point de vue singulier. C’est effectivement ma manière à moi de traiter cette question du travail de deuil, de séparation, questions sur lesquelles nous butons tous. Le fait que ça se passe dans le futur me permet de travailler sur la question de l’illusion induite par notre monde moderne, scientifique. Ce n’est pas très optimiste, ni rassurant de penser que nos chers scientifiques ne résoudront pas tous nos problèmes. Même si c’est ce qu’on nous laisse croire. À vouloir défier la mort, quel prix aurons-nous à payer ? Est-on prêt à y perdre notre humanité ? (J’ai lu des trucs assez effrayants dans le genre cyber punk où on récupérait « l’âme », « l’esprit » ou je ne sais quoi d’approchant des personnes pour les mettre dans un ordinateur ou autre chose de compliqué à comprendre. Mais ça… ça ne me plaît pas du tout, même si, comme tout un chacun, la mort ne m’attire pas vraiment).
Contribution du : 09/06/2007 21:21
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Vous savez quoi ? Je lis avec avidité tous les commentaires car s'il est une chose que je n'arrive pas à faire aussi aisément que vous (vous autres) c'est de disséquer un texte et de recompiler tout ça sous forme de critique.
Je veux dire, j'ai un esprit critique mais mes critiques ne sont pas aussi développées, je vais travailler ça. Pardon Pat pour cette vilaine intrusion dans votre topic.
Contribution du : 09/06/2007 22:07
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Maître Pat de Velours
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Pas de problème pour l'intrusion, tu es le bienvenu. Chacun fait ce qu'il veut au niveau des commentaires. Là je me suis un peu lâchée. Va falloir que je retourne corriger. Chouette, je peux voir les textes en exclusivité. (Bon, parfois c'est galère de corriger, mais parfois, la découverte vaut le coup... Je réserve mes commentaires pour plus tard)
Contribution du : 09/06/2007 22:17
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Déjà, merci Pat d'avoir répondu aussi vite ^^
S'il est une chose que j'adore sur Oniris, c'est de pouvoir discuter avec les auteurs de leurs oeuvres. C'est un plaisir jubilatoire, que d'échanger, parler, et aller au delà d'un texte qui nous a plu (ou pas) avec son auteur. Voilà, après ce petit remerciement, passons aux réponses. A noter que j'aime en parler, mais que si ça te saoule tu peux le dire :) Pour l'histoire du vieillard, le côté introverti et associal de l'héroine est assez clair sans ce dialogue il me semble. J'ai parfaitement ressenti ce sentiment, cette impression et l'aspect pénible que représentait ce voyage pour elle, mais ça n'est pas le dialogue qui l'a souligné. Il ne gâche rien ceci dit, c'est juste la tournure que je trouvais bizarre. Pour l'hisoire avec la voisine, ça me rassure, j'avais perçu à sa juste valeur son utilité, en faisant percuter Talia sur la situation actuelle. C'est juste que l'histoire du sac est très anecdotique. Je sais qu'un détail suffit parfois à déclencher une réaction, et je ne suis pas expert en névroses loin de là, mais cette réaction me paraît un peu disproportionnée. Je n'ai pas la prétention d'avoir une meilleure idée, et ça fonctionne comme ça, mais remplacer le sac à main par un événement plus marquant, plus percutant serait peut être plus parlant. (Une aventure entre Corben et la voisine par exemple raviverait des souvenirs plus percutants pour Talia, ou quoique ce soit d'autre de plus "intense"...) Son language ne m'a pas vraiment gêné, c'est juste que cumullé à la longueur du dialogue (relative, par rapport au reste des échanges) ce passage se retrouve un peu isolé du reste. Mais c'est purement subjectif, et j'en ai compris la finalité, ce qui est de loin le plus important. Et si ça peut te rassurer, on sent à merveille ce côté "pétasse" que tu as voulu traduire :) Pour les termes futuristes, je n'ai pas été plus précis pour ne pas surcharger mon commentaire déjà dythirambique, alors je vais tâcher d'être un peu plus clair ici. Ton texte est parfaitement compréhensible, et (j'ai mis que j'avais globalement compris, c'est excessif) j'ai parfaitement saisi la fonction de tous ces appareils et machins que tu décris. En ce sens, c'est parfait. Je prends par exemple l'éclateur d'Asimov. Il en parle assez longtemps dans fondation (je ne sais plus quel tome) sans le décrire. Evidemment, vu le nom, on se doute que c'est un truc qui fait super mal. On se doute que c'est une arme, mais quoi ? Comment ? Et quand il se décide à l'utiliser, et le décrit plus précisemment, notamment dans ses effets, on est content de savoir enfin ce que c'est, dans le détail. Le seul souci peut être de l'avoir imaginé différement, mais bon. Ici tu nous offres des termes, et honnêtement ils sont bien trouvés vu qu'on en saisit l'idée sans description. J'avais pigé le cogniboitier, le propuls'air (comparé aux voitures en termes d'appareils commun, j'avais bien compris que ça volait) et tout le reste. Si je suis resté sur ma faim, c'est qu'en laissant trop d'imaginaire au lecteur on court toujours le risque de perdre en réalisme. Un autre exemple, tiré d'Endymion. Dans le dernier tome, quand Raul revet pour la première fois la combinaison extro qui leur permet de voler dans l'espace, portés par des ailes de lumières, (les fameux anges), on n'a aucune idée de comment ce truc peut fonctionner. Et on s'en fout. Mais Simmons en décrit quand même le principe. Il décrit la façon dont la peau recouvre le corps, dont les ailes se déploient. Le truc n'est pas forcément de tout mâcher au lecteur, ni de s'assurer que tout ce qu'on invente soit parfaitement crédible. Juste d'être sur qu'on ait assez d'éléments pour se faire un idée approchante de celle de l'auteur. Mais j'ai conscience que c'est un point de vue qui peut être très différent. Tu privilégies la liberté d'imagination laissée au lecteur, moi j'ai tendance à privilégier la crédibilité et la cohérence. Peut être trop. En fait, quand un auteur ne décrit pas les choses, se pose toujours le doute du "est ce pour me laisser libre de le faire" ou du "est ce par facilité" ? Je crois que j'aime aussi découvrir l'imaginaire des autres. Comme tu l'as deviné, le mien est très riche, et je n'ai pas de souci à imaginer tous ces petits appareils qu'on invente en SF. Mais j'aime également qu'un auteur prenne le temps d'inventer une machine qui fonctionne potentiellement, qu'il nous la décrive. Pas en termes scientifiques ou en détails mécaniques, ça c'est chiant, mais en principe de fonctionnement. Comme quand on présente une invention : on est plus intéressé par ce que ça permet que par comment ça fonctionne. C'est ça qui m'a un peu manqué ici, je pense. Pour le voyage temporel, soit j'ai raté un truc, soit tu ne décris pas clairement que le gens ne vont QUE vers l'avenir. Tu évoques le fait qu'ils y vont très majoritairement (leurs amis etc.) sans dire que personne ne va dans l'autre sens. Si c'est le cas (et là c'est ton point de vue qui m'intéresse, hors récit, le voyage temporel est un thème que j'adore) pourquoi ? Je pense que si demain un tel voyage devenait possible, il y aurait énormément de monde qui préfèrerait aller dans le passé plutôt que dans le futur. Il faudrait justifier un peu plus clairement ce sens unilatéral de ton voyage. Et pas si unilatéral, d'ailleurs. Dans le vaisseau, ne vont ils pas tous dans le passé ? Personne ne parait surpris, ni particulièrement excité... Sa voisine l'évoque comme une drole de destination, pas comme quelque chose de très rare. "Mais quelle idée de r’venir dans l’passé !" > elle dit ça comme je pourrais dire à un ami "mais quelle drole d'idée d'aller passer tes vacances en Ukraine !" S'il m'annoncer participer à un vol d'agrément dans l'espace, je serai surement plus étonné... Je pense. Autant de petits éléments, qui font qu'on se demande au final si ce type de voyage est vraiment si rare. Pour le propul'sair c'était un exemple maladroit, sur lequel Cyber ne m'a pas raté non plus ^^ En fait, ce que je voulais dire n'est pas que la science permettra de tout contrôler, mais simplement que j'ai senti un décalage entre certaines avancées scientifiques de ce monde. Je ne voulais pas dire qu'un appareil aussi futuriste soit-il ne puisse pas avoir d'avarie (je serais mal placé pour dire ça avec mon poissard de Mc Eily). Mais comme tu ne décris pas grand chose dans l'histoire, je me suis vraiment imaginé un monde très très avancé. On voyage dans l'espace, on voyage dans le temps. On a rencontré d'autres espèces intelligentes et eu accès à des technologies extraterestres. On a des androides, etc. Tout ça devrait permettre de formidables progrès. A ce titre, le propuls'air parait être un véhicule de transport individuel ou famillial assez banal, comme le sont nos voitures aujourd'hui (sauf qu'il vole.) Ce que je voulais dire maladroitement, c'est que j'ai transposé à notre monde et je me suis dit que quand nous serons à même de voyage r dans le temps (si), y aura-t-il encore beaucoup de voitures qui exploseront ? Ces vingt dernières années ont vu la science faire d'énormes progrès en matière de sécurité (je reste sur l'exemple des voitures), on peut imaginer que dans cinq siècles ou plus, les voitures seront encore plus sûres. Cet accident, aussi primairement brutal pour une telle société m'a paru vraiment étonnant, c'est tout. A côté de ça, je t'accorde volontiers que ça renforce l'idée du trauma violent qu'elle a du ressentir... Le deuxième aspect qui m'a donné l'impression d'une science inégale, c'est l'impression de faibles progrès en ce qui concerne tout l'aspect psychologique. Le traumatisme qu'elle vit, et ressent est tristement classique. Il n'a rien d'exceptionnel (sauf dans ses proportions, peut être). Or en ce début de 21° siècle, on a quand même fait de gros progrès en matière de psychologie. On diagnostique beaucoup mieux les maladies mentales et on parvient, dans une certaine mesure, à les soigner. C'est loin d'être la panacée, mais on progresse, tout doucement. Et pas QUE par la médication. Une société qui aurait fait toutes les avancées que j'ai évoqué plus haut en serait elle toujours au même point sur cet aspect ? C'est possible, mais ça me parait peu probable. Mais c'est possible, et ça, c'est tout ce qui compte ^^ Tu décris parfaitement le message que tu as voulu faire passer, c'est comme ça que je l'avais compris, et j'y adhère à court ou moyen terme. En se projetant aussi loin dans le futur j'ai un peu plus de mal, c'est tout. Il y a encore moins d'un siècle, on soignait les malades mentaux aux électrochocs. Ca n'est plus le cas aujourd'hui, où on parvient à les soulager et, comme tu le dis, à les adapter dans une certaine mesure à leur environnement. Y a quand même eu du progrès. Dans 4 ou 5 siècle, on peut rêver de réelles avancées thérapeutiques... Mais c'est un débat purement idéologique je te l'accorde :) Un dernier mot sur la fin. Tu n'as pas laissé beaucoup d'optimisme dans les choix laissés à cette pauvre Talia. - Elle "remplace" son double du passé et se révèle potentiellement incapable de sauver Corben malgré tout. - Elle est "remplacée" par son double du passé, et tout se déroulera comme la première fois. Pourquoi la solution "je remplace mon double du passé et parviendrais à le sauver" (Celle qu'elle a imaginé au début en fait) devient subitement hors jeu ? Ok, elle finit par accepter son destin et décide de vivre avec (très belle fin, ceci dit) mais pourquoi as tu subitement écarté cette solution, à priori réalisable ? Voilà. Désolé pour ce nouveau pavé, mais ce texte m'a vraiment accroché, et comme il est long et super complet, y a plein de choses à en dire, et à en comprendre. Quand en aura-t-on un prochain ? Ninj'
Contribution du : 10/06/2007 02:49
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Je ne vais pas refaire un pavé comme la dernière fois. Mais je trouve tes remarques intéressantes. Je vais commencer par la fin :
Citation : Pourquoi la solution "je remplace mon double du passé et parviendrais à le sauver" (Celle qu'elle a imaginé au début en fait) devient subitement hors jeu ? Ok, elle finit par accepter son destin et décide de vivre avec (très belle fin, ceci dit) mais pourquoi as tu subitement écarté cette solution, à priori réalisable ? Là ça m'inquiète un peu. Je pense que ce n'est pas réalisable. Il me semblait avoir été explicite. Quand Talia se met à réfléchir, elle se rend compte que justement la solution qu'elle avait imaginée au départ ne fonctionne plus. Elle n'avait pas pensé à la question de la mémoire. Soit elle garde la mémoire de ce qui est arrivé mais en ayant en tête l'accident et toutes ses conséquences, elle va obligatoirement modifier quelque chose dans son comportement (savoir quelque chose de ce qui va arriver induit nos réactions, c'est ma thèse... Elle vaut ce qu'elle vaut !). Elle est différente de la Talia du passé, insouciante... Et comme je l'ai fait revenir un an avant (cette précision est importante), il me paraît impossible qu'elle n'induise pas, malgré elle, des changements dans ce qu'elle va vivre. Du coup, les événements risquent de prendre une tournure différente. J'imaginais même que la fameuse journée de l'accident ne se produise pas. Peut-être que là j'introduis encore une autre de mes idées. A savoir qu'un accident différent mais imprévisible aboutisse au même résultat. L'idée c'est qu'on ne peut prévoir. Ce qu'elle cherchait, avant tout, c'est de maîtriser sa vie, la contrôler... Mais pour moi, c'est vain. Il y aura toujours quelque chose qu'on ne peut prévoir. Surtout que là, elle cherche aussi à influencer les autres (Corben, en l'occurrence). (Là je suis effectivement influencée par ma formation, comme le souligne Georges, je pense qu'il y a beaucoup de choses qui nous échappent parce que nous sommes des êtres divisés (nous avons un inconscient qui nous joue des tours, on peut dire les choses comme ça pour raccourcir). C'est difficile à admettre surtout dans notre société d'aujourd'hui où l'on pense et l'on nous fait croire que nous pouvons être maître de nous-même.) Il aurait été possible que l'accident ne se produise pas et qu'elle aboutisse au résultat souhaité, mais elle ne pouvait le prévoir. C'est un risque qu'elle n'a pas voulu prendre. Corben serait peut-être mort d'une autre façon... C'est notre lot à tous. On ne peut l'empêcher ( ce qu'elle a voulu défier, en fait, c'est la mort). Quant à la deuxième solution où elle ne se souviendrait de rien.. là ça semble évident (copié-collé). La solution qu'avait envisagée Talia était naïve, comme un mixte de ces deux possibilités. Je n'ai pas voulu alourdir le texte en expliquant trop les choses. Mais si ça reste ambigü c'est : soit que mon propos n'est pas clair, soit on peut , en tant que lecteur, avoir du mal avec cette idée (mon fils s'est mis en colère la première fois qu'il a lu le premier jet de la nouvelle, beaucoup plus explicatif, et ça m'a beaucoup impressionnée). Quant à l'aspect description, là je suis plus embêtée. Citation : En fait, quand un auteur ne décrit pas les choses, se pose toujours le doute du "est ce pour me laisser libre de le faire" ou du "est ce par facilité" ? J'avoue très humblement que la description n'est pas mon fort. Les détails techniques, ça m'enquiquine (je ne supporte pas la hard science comme "Mars" de Robinson, par exemple). C'est peut-être lié au fait que je sois une femme et peu branchée sur ces questions, ou que je ne me sente pas en capacité d'expliquer le fonctionnement d'appareils que je ne vois que de l'extérieur. Je préfère ne pas dire de conneries sur des techniques qui m'échappent. Même si dans la SF, on peut laisser aller son imaginaire, il y a toujours le souci que cela soit plausible. De plus, je n'ai pas écrit cette nouvelle pour un public spécialisé. Je faisais partie, à l'époque d'un atelier d'écriture où les personnes était peu réceptives, voire même parfois rebutées par ce genre d'univers. J'ai donc fait attention de limiter les règles du genre. J'ai commencé (il y a longtemps) un roman de SF plus descriptif... Je ne sais pas si j'aurai le courage de le reprendre (pour moi les idées sont intéressantes, mais un roman, ce n'est pas une nouvelle... Peut-être, transformerai-je ce roman en nouvelle, c'est une idée que j'ai eue dernièrement...). Toutefois, ce qui m'intéresse, ce sont toujours les histoires de personnes, les "et si..." (le monde était comme ça ou comme ça, qu'est-ce qui se passerait ?). Ecrire pour moi, c'est aussi (et peut-être surtout) réfléchir... Je voudrai ajouter quelque chose qui me semble important : toutes ces analyses sur mon texte, mes intentions etc. ne sont que le fruit d'un regard après-coup. Quand j'ai écrit cette histoire, je n'avais pas conscience de tout ce que j'y mettais. J'ai eu beaucoup de plaisir à inventer ça et j'ai passé beaucoup de temps à le réécrire, mon souci essentiel étant la forme. Voilà, je me suis encore laissée aller à causer. Je suis vraiment très, très, très etc. agréablement surprise de ce que ce texte suscite comme discussion. Merci beaucoup Ninjavert.
Contribution du : 10/06/2007 15:13
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Je comprends mieux ce que tu as voulu dire à la fin... En fait, je pense après réflexion (moi aussi ça me fait réfléchir plus que prévu ^^) que ce qui me chiffone ne vient pas de ton texte mais de ce foutu paradoxe temporel.
Le problème du voyage dans le passé, c'est qu'il fonctionne tant que tu ne réfléchis pas trop dessus, c'est un peu comme dans retour vers le futur... Si je reviens dans le passé et qu'accidentellement je tue mon père. La chose est-elle possible ? Si je le tue avant d'avoir été conçu je ne naitrai pas, et ne pourrai donc pas le tuer. Un classique. Ce qui me tracasse dans ton histoire, c'est que quand tu parles du voyage temporel dans l'avenir, tu ne décris aucune contrainte de ce type. Apparemment, les gens vont et viennent dans le futur, en reviennent, et en gardent de parfait souvenirs. Or, pourquoi la chose serait-elle différente dans le passé ? Ne devrait on pas être intégré à notre double du futur, d'une façon ou d'une autre ? Si c'est le cas, et que le double du futur a le dessus, ne risque-t-on pas d'être bloqué dans le futur ? La moindre action est elle possible dans le temps, qu'il soit passé ou avenir ? Et si ça n'est pas le cas, si on ne peut pas agir car on se retrouve impuissant dans les deux cas, peut on réellement parler de voyage temporel ? Je m'arrête là n'ayant pas de réponse à ces questions, mais tu as réussi à me faire mettre le doigt sur ce qui me chiffonnait inconsciemment... Peut être que le fait que Talia accepte son destin de façon plus prosaïque, en se disant d'elle-même qu'elle n'a pas à tenter de modifier le cours des événements (comme sa fille, à qui elle pense en l'ayant laissée derrière elle, qui ne s'est pas permise de tenter de l'empêcher de mener à bien son projet), et reviendrait d'elle même sur ces pas sans cet aspect "je suis un peu forcée de le faire", la chose m'aurait moins tracassée. J'espère que tu vois ce que je veux dire :) Pour les descriptions, je vois tout à fait ce que tu veux dire. Mars me saoule aussi, c'est largement excessif. Mais tu donnes à tes objets des noms très accrocheurs, très bien trouvés. Je me fous de savoir comment marche techniquement un Propuls'air, mais le nom est très révélateur. Est ce que ça propulse de l'air ? Si c'est le mode de propulsion imaginé, c'est révolutionnaire : économique, technologique, écologique... Je me moque de savoir comment le tout fonctionne, mais le simple fait, en trois mots de décrire un appareil volant par simple propulsion d'air rend tous ces aspects sous-jacents, et permet de se faire une meilleure idée sur la technologie de ce monde. C'est tout ce que je voulais dire là dessus en fait :) Et là, c'est une remarque un peu jalouse : tes noms sont trop inventifs, trop parlants pour en dire si peu. Ne sois pas technique, mais je suis sur que toi même tu les as un minimum imaginés (si tu parles d'hélicoptère) si ton imagination est aussi riche que ces noms le font sous entendre, partage la un peu avec nous ! Voilou, c'est fini, je pense qu'on a fait le tour... Merci à toi d'avoir pris le temps de me répondre aussi précisément, et plusieurs fois de suite. Et encore bravo, je crois qu'aucun texte sur Oniris ne m'avait tant fait cogiter. Si je mets ces éléments en parallèle avec mes textes, je m'aperçois que je ne laisse que très peu de marge de réflexion à mes lecteurs. Au mieux réfléchissent ils sur ce que je leur dis, mais aucunement à mon avis sur ce que je sous entends, vu que je détaille quasiment tout. Je ne suis pas encore sur de vouloir changer ça, mais j'en ai pris conscience et ça, c'est très important. Merci Pat ! Ninj'
Contribution du : 10/06/2007 17:44
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La part du lecteur, c'est très important car on se rends compte lorsqu'on y fait attention qu'un livre où tout est décrit sans rien suggérer est vite fatiguant à lire, c'est un peu comme de regarder la TV, ça met le cerveau en vacances, c'est du pré-mâché.
Pour les mots-valises de Pat, je les trouve assez bien construits puisqu'on peut en déterminer la nature en les suivant étymologiquement, et on a toutes liberté pour en imaginer la forme, les couleurs, les fonctions. Je trouve que c'est une marque de respect pour le lecteur que de lui faire confiance pour comprendre ce qui est suggéré. On parle souvent de la comparaison Livre/film de la façon suivante : - T'a vu "ça" (de Stephen King ) ? - Oui, mais franchement, j'ai préféré le livre On peut bien sur se dire que cela vient uniquement du fait qu'un livre est plus détaillé, mais je pense que c'est aussi et surtout parce que dans un livre : NOUS sommes le réalisateur, le metteur en scène, le projectionniste, etc... Ce sont nos peurs et nos doutes que nous insérons dans un récit, ce qui le rends d'autant plus fascinant ou effrayant. C'est (en tout cas pour moi) un indicateur important du talent de l'auteur que de laisser une place à l'imaginaire du lecteur afin que celui ci s'approprie l'histoire.
Contribution du : 10/06/2007 18:11
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Maître Pat de Velours
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Citation :
Apparemment, les gens vont et viennent dans le futur, en reviennent, et en gardent de parfait souvenirs. Or, pourquoi la chose serait-elle différente dans le passé ? Juste une petite précision : je dis au début que les gens partent mais ne reviennent pas. Bravo pour toutes ces cogitations ! Je crois que c'est ça qui rend accro à la SF. Ninjavert, il ne faut certainement pas dévaloriser ton travail. C'est différent mais tout aussi intéressant. J'attendais d'être un peu claire pour faire un commentaire sur Turbulences. Ca vient, ça vient.... Je l'ai corrigé, donc je le connais déjà un peu. Tes récits sont davantage des récits d'aventure et ça, ça me plaît beaucoup. En plus, le personnage principal est attachant comme je te l'ai déjà dit, ce qui me paraît essentiel. Mon récit est davantage philo ou psycho... Donc on ne peut comparer. J'entends régulièrement dire sur certains auteurs que l'intérêt de leurs textes est justement de se dégager des aspects psycho. C'est un style qui est davantage privilégié aujourd'hui... Je suis peut-être obsolète. J'apprécie vraiment d'autres formes d'écrit que les miens... Et je suis un peu jalouse des capacités à décrire, à produire autant que certains auteurs ici - dont tu fais partie, ainsi que Cyberalx - le font. J'étais très présente ces temps-ci parce que j'avais moins de boulot mais je crains d'être moins disponible. J'aimerais vraiment envoyer d'autres textes. Mais il n'y a rien de finalisé pour l'instant. Je suis assez irrégulière dans mes capacités à produire, d'autant plus que je ne m'intéresse pas qu'à l'écriture... C'est peut-être ça, d'ailleurs, le problème. PS : j'ai une amie, accro comme moi à la SF (en fait, je connais plein de filles dans ce cas-là, contrairement aux idées reçues) qui dit un truc sympa : lire de la SF c'est comme fumer un bon pét... J'ajouterai : avec les effets secondaires en moins. Vive tous ces voyages.
Contribution du : 10/06/2007 18:59
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Maître Onirien
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Cyb je suis tout à fait d'accord avec toi. Je ne suis pas partisan d'une démarche où l'auteur fait le travail du lecteur. Rares sont les films que j'ai autant aimé que le livre (Blade Runner en fait partie, merci Ridley Scott, malgré sa boulette avec la rouille ^^ / Starship troopers en est un autre, merci Verhoeven.) Pour le reste, une des autres raisons que tu ne cites pas est que si tu as lu le livre, tu t'es déjà fait une idée des personnages, des décors, des engins etc. Et le film va forcément briser ton point de vue, en t'imposant celui du réalisateur.
Sans compter les libertés scénaristiques qui sont trop souvent prises. Pat je ne dévalorise pas mon travail rassure toi (et merci de t'en soucier ^^) j'ai conscience que nous n'écrivons pas tout à fait le même genre de SF. J'admire chez Asimov ou Simmons cette capacité d'intégrer à un récit passionnant une véritable dimension psychologique et philosophique. J'en suis totalement incapable à l'heure actuelle, et en avoir conscience m'évite de m'enliser sur un terrain où je ne serai pas bon. Je pense être en mesure de raconter une histoire intéressante, dans laquelle je joinds une réflexion personnelle que je laisse le lecteur libre d'apprécier. Généralement, j'essaie de mettre une réelle notion de suspens dans mes histoires, de surprendre le lecteur. C'est aussi une façon de le faire réfléchir. Ceci dit, je m'estime encore assez jeune psychologiquement parlant, cette dimension psychologique se greffera peut être plus tard, avec l'expérience... :) Pour finir, prends ton temps Pat, dis toi juste que tu as sur Oniris des lecteurs qui sont prêt à attendre que tu finalises d'autres textes ! Et je ne pense pas que s'intéresser à d'autres choses soit un problème, bien au contraire. Je pense que si je détaille autant les scènes, c'est parceque j'ai fait de la bd pendant plus de dix ans... Ca m'aide à visualiser l'action, à la rendre dynamique. J'en aurai été incapable sans ça. Toute expérience est bonne à prendre, quelle qu'elle soit ! Ninj'
Contribution du : 10/06/2007 19:28
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Maître Mêmepavu
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Choutte, je voyage dans le temps et participe à un forum vieux de deux ans.
Jack Baron et l'éternité, je l'ai lu il y a longtemps et il m'a laissé une très grosse impression. Mais justement ce qui m'importe à moi en SF ce sont les relations des individus face à des situations un peu nouvelles leur comportement vis à vis de leur entourage, la façon de réagir face à de nouveaux stimuli, là je trouve que cet aspect est complètement noyé dans une masse d'informations sans grand intérêt. J'ai peut-être trop lu de SF.
Contribution du : 19/03/2009 22:17
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Et sans les mains te toucher de Catherine Peintre, chez Edilivre. |
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