Bonjour les "boutsrimeurs"!
J'adore ce jeu pour la grande diversité des compositions, sur le même sujet.
Merci et BRAVO à Jeanphi, Cyrill, Myndie et Cristale.

Voici donc l'original :

Sonnet

Je l’aime bien pour ce qu’elle a les yeux
Et les sourcils de couleur toute noire,
Le teint de rose et l’estomac d’ivoire
L’haleine douce et le ris gracieux.

Je l’aime bien pour son front spacieux,
Où l’amour tient le siège de sa gloire,
Pour sa faconde et sa riche mémoire
Et son esprit plus qu’autre industrieux.

Je l’aime bien pour ce qu’elle est humaine,
Pour ce qu’elle est de savoir toute pleine
Et que son cœur d’avarice n’est poingt.

Mais qui me fait l’aimer d’une amour telle
C’est pour autant qu’el’ me tient bien en point
Et que je dors quand je veux avec elle.

Olivier de MAGNY 1529 - 1561

Pas eu le temps d'en prévoir un autre.
Quelqu'un a une idée ?

Oui Embellie, j'ai une idée:

Brume-voir-s'allume-vouloir
enclume-soir -amertume-noir
suaires-plafond-vont
sanctuaires-bords-morts


Au boulot!

Bonjour les bouts-rimeurs !
Merci Embellie pour le poème de ce p'tit jeune du 16ème !
Myndie, avec tes tiens de bouts rimés voici un p'tit truc rigolo :

J'aimerais au-delà de la brume
Aujourd'hui, demain, entendre et voir
Les bateaux, le phare qui s'allume,
Suffit-il, que par mon seul vouloir,

Sous les coups martelant de l'enclume,
Mes fers lourds libèrent dans le soir
Mes regrets, mes larmes d'amertume,
Qu'à jamais je n'ai plus peur du noir ?

J'ai laissé, comme de blancs suaires,
Mes espoirs s'évader du plafond;
Les remords viennent et puis s'en vont.

Je ne sais, où, dans quels sanctuaires
Je devrai m'accrocher sur les bords
Et souffrir encore mille morts.

Merci Cristale et bravo pour ta réactivité!
Impeccable comme toujours!
J'ai une petite question cependant :
au v8, la suppression du e final (je n'ai) est-elle délibérée pour éviter le pied en trop ou le fruit d'un oubli ?

Aussi rigolo le mien:

La lune a traversé les albes de la brume ;
Bras levés vers le ciel, les chênes voudraient voir
la lueur de Vénus, la voûte qui s'allume
et cligne ses regards presque sans le vouloir.

Martelant mon esprit comme on frappe une enclume,
Ce désir obsédant qui me hante le soir
et remplit mes pensées d'une froide amertume
Guide mes pas hagards au profond d'un bois noir.

Dans l'opaque ramée, des pâleurs de suaires
semblent des lumignons suspendus au plafond
Halos mystérieux qui viennent et s'en vont.

Prenez garde ! Ces lieux me sont des sanctuaires.
Veillez, mortels, à n'en jamais franchir les bords ;
Mon baiser sanguinaire : un tribut pour vos morts.

Ben oui, peux pas m'en empêcher, chassez le naturel...
foi de Vampirette

Désolée, le mien n'est pas rigolo du tout !

Son esprit est toujours envahi par la brume.
Il fait partie de ceux qui ne peuvent pas voir
La beauté du matin, quand le soleil s’allume,
Il est obtus à tout, malgré son bon vouloir.

Dans sa tête un marteau frappe sur une enclume,
Ce vacarme constant, du matin jusqu’au soir
Lui fait considérer, avec grande amertume,
Que sa vie ne vaut rien, lui fait broyer du noir.

Des hallucinations font état de suaires,
Et de monstres rampant du sol jusqu’au plafond,
Personnages hideux qui viennent puis s’en vont

Aussi soudainement, jusqu’à leurs sanctuaires
Dont personne à part eux ne connaissent les bords,
Et lui, pauvre malade, voudrait bien les voir morts !

Merci Myndie pour les b.rimés.
Et bravo à toi et Cristale, quelle célérité !!
Voici ma copie, très très rigolote :



Dans la blême épaisseur de la brume,
Il n’est rien qui se laisse entre voir.
Lorsque l’œil de l’angoisse s’allume,
Je n’ai plus ni désir ni vouloir.

Mon cœur froid cogne comme une enclume
Sous le fer accablant ; jusqu’au soir,
Lorsque enfin s’épuise l’amertume,
Égaillant ses vapeurs dans le noir.

Je la sens dissiper ses suaires,
Déployer ses plumes au plafond
– Voiles viennent aux vents puis s’en vont

S’arracher en d’obscurs sanctuaires.
Si j’en ai souvent flirté les bords,
J'abandonne aux abîmes les morts.

Presque en même temps, Embellie, je n'avais pas vu le tien... Lugubre à souhait

La lugubritude est de mise aujourd'hui (fait dire qu'avec ces bouts rimés, il y a de quoi s'amuser)

Bravo à vous Embellie, Myndie, Cyrill !

V8 "aie" Myndie

Citation :

Ah! c'est donc ça! Je me disais bien aussi que vous étiez tous bien ténébreux aujourd'hui!
Merci à vous aussi Cyrill et Embellie de vous être laissé entrainer dans le macabre!
Remarquez, le défi serait pourait être de réussir à faire de toutes ces rimes quelque chose de cocasse?