Je pense qu'il est temps de donner l'original de ma dernière proposition : (tendez l'oreille, messieurs !)

Conseil aux femmes

L’amour pour vous est une affaire,
L’amour pour l’homme est un plaisir ;
S’il est jaloux par caractère,
Il est volage par désir :

Imitez-le, lorsqu’il s’envole ;
Dès qu’il s’irrite, osez le fuir ;
Quand de sa perte on se console
Il est prompt à reconquérir.

Quelque transport qui vous agite,
Ne pardonnez qu’avec effort :
Un pardon accordé trop vite
Semble permettre un nouveau tort.

Que le mépris seul vous anime,
Si l’on blesse encor votre cœur ;
Un second outrage est un crime,
Un premier peut être une erreur…

Constance-Marie de SALM-DYCK 1767 - 1845

Merci Embellie, je suis donc le seul à avoir soigneusement contourné le thème du flirt.

Je me dévoue pour relancer l'enroule avec des nouvelles rimes :

belle - sonnant - fidèle - amant - doucement - ombre - verrous - sombre - vous - abhore - jaloux - tendre - atours - prendre - amours

Ah, jeanphi ! L'amour, toujours l'amour, sujet inépuisable !

Voici mon petit essai :

belle - sonnant - fidèle - amant - doucement - ombre - verrous - sombre - vous - abhorre - jaloux - tendre - atours - prendre - amour

Légère et court vêtue, la belle
Sort de chez elle midi sonnant.
Au rendez-vous toujours fidèle,
S’en va retrouver son amant.
Elle chantonne doucement,
A son front ne passe aucune ombre,
Pense à la chambre et ses verrous,
Volets clos, elle sera sombre.
Elle hésite un peu voyez-vous
Car l’obscurité elle abhorre.
Pour plaire à son amant jaloux,
Comme on peut l’être à l’âge tendre,
Elle a mis ses plus beaux atours.
Que ces moments sont bons à prendre !
Ô, vive le temps des amours !

Cela me fait très plaisir de lire une contribution aussi parlante et aussi émouvante pour des rimes que je propose, merci Embellie.

Jeanphi, si j'en crois l'original, je pense que tu as oublié un bout : encore (entre vous et abhorre).
Je l'ai rajouté pour mon essai :


Écoutez la chanson belle,
Au matin qui va sonnant
Sa musique, amie fidèle
Du poète et de l’amant.
Elle solfie doucement
Au rythme lent de son ombre,
Déclosant les lourds verrous
De la geôle la plus sombre.
Elle insinuera jusqu’à vous,
Fredonnant pour vous encore
– Triste captif qu’on abhorre –
Par un soupirail jaloux,
Sa parole libre et tendre.
Affublé de ses atours,
Vous serez content de prendre
L’escampette des amours.

Oups, tu dois forcément avoir raison, Cyrill. Le plus navrant dans cet histoire est que je ne parviens pas à remettre le doigt sur l'original dans mon anthologie de poètes délaissés aux feuillets qui se détachent. Sans doute ai-je mis la page quelque part bien en évidence, j'y reviendrai !.. 🫠