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A propos de Pluie
Onirien Confirmé
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22/06/2009 23:11
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Hors Ligne
Bonjour!
Je remercie tous ceux qui ont pris du temps pour lire (ça va c'était pas trop long...) et commenter ce texte (ce qui demande déjà plus de temps!)

Je vais essayer d'y apporter quelques éléments d'explication, la dernière phrase n'ayant souvent pas été comprise, et le texte étant sans doute un peu elliptique. Je m'en excuse par avance (ou plutôt "par retard")

Le but de ce texte était effectivement de signifier, ou en tout cas d'évoquer/suggérer le plus possible, et de créer une réelle atmosphère poétique en très peu de lignes (c'est alors forcément un chouilla elliptique...) En ce sens, ce poème essayait de suivre la démarche de P. Reverdy que j'ai découvert récemment et qui m'a mis une méga-claque-littéro-poético-existentielle!

Ce texte essaye effectivement, comme l'ont très bien relevé ristretto, Lunar-K, meleagre et Marite (et je les en remercie sincèrement pour cela!), de saisir l'instant du changement, de la rupture entre deux atmosphères, en essayant de le faire ressentir au lecteur plutôt que de le lui balancer comme un bulletin météo. (p'têt pour ça qu'c'était pô très clair... Hum...)
Pariant sur la sensation et la sensibilité plus que sur la clarté et la précision, je comprends que les commentaires se soient plus axés sur le style du texte que sur son contenu. Je vais donc essayer d'éclaircir un peu la signification de ces quelques mots.

J'ai vu que certains commentateurs ont relevé de façon juste certains mots qui leur paraissait faire tache. Je suis d'accord avec la plupart des critiques lorsque je relis mon texte mais le problème, c'est que c'est pas moi qui décide! Lorsque j'écris un texte, je n'ai souvent rien de précis en tête, simplement un profond désir d'écrire et une intuition conceptualo-stylistique complètement floue. Et tout à coup, je commence une phrase , puis j'en écris une autre en faisant avant tout attention à la MUSIQUE et au RYTHME des mots. Si bien que, souvent, c'est après avoir écrit entièrement le texte que j'essaye d'y trouver du sens... (bizarre le m'sieur...)

C'est pour cela que je remercie sincèrement les commentateurs qui ont voulu percer le sens du texte: ce sont leurs commentaires qui m'ont permis moi-même d'en comprendre vraiment le sens! ("Trèèèès bizarre, dira-t-on qu'il ne contrôle pas ce qu'il écrit?" je répondrai: à moitié...)

Pour en venir à l'explication (tout de même!), le but était de mettre en parallèle le caractère transitoire de la nature, avec ce basculement de l'automne à l'hiver dont le "fil" conducteur est la pluie, avec une expérience humaine qui marque aussi un changement, celle de la rupture amoureuse (comment ça, ça se voit PAS?!)

Il y a rupture à l'intérieur même du texte, avec, tout d'abord, une mise en place du décor et de la nature élément par élément, avec une alternance entre un élément purement naturel (l'automne, la pluie, l'hiver...) et un élément qui montre une présence humaine (Paris, les cloches, les toits...) Cette alternance entre les deux éléments annonce déjà la précarité d'un équilibre qui va se rompre totalement à la fin du poème, tant sur le fond que par le rythme des phrases qui change brusquement (d'où, également, la présence du point virgule dans la dernière partie du texte, à mi-chemin entre le point et la virgule pour "matérialiser" cette instabilité.)

Vous pouvez aussi observer un jeu d'alternance entre des mots qui marquent la stabilité, le calme et le repos, et d'autres mots qui marquent le changement, le déséquilibre et la rupture, par exemple:

-"plane" VS "s'étiole"
-"agonise" VS "parsème" (la mort en tension avec le geste du semeur, symbole de fécondité.)
-"épanche" VS "subtilise" et ainsi de suite...

Mais alors, pourquoi la pluie??? Ca ne se voit sûrement pas à une première lecture (p'têt même pas à une deuxième, et j'en suis désolé...), mais la pluie est elle-même transitoire, elle parcourt sans cesse le même chemin de la terre au ciel et du ciel à la terre sans repos (un peu comme l'Homme, quoi, "ni ange, ni bête"). C'est justement ce côté "partout et nulle part", ce côté "j'aspire à la vertu et j'me traîne dans la boue" qui met en relief le déséquilibre présent dans tout le texte, et qui annonce la rupture de la dernière partie.

Tout le texte jusqu'à "murmure de couleurs" essaie donc de mettre en place une impression/atmosphère de sérénité mêlée de tristesse... Et d'un coup (peut-être même un peu trop d'un coup), cette longue dernière phrase un poil surchargée d'images poético-poétique... Que signifie cette phrase???

Prenant en compte toute l'analyse précédente, ça devient un peu plus simple de débrouiller l'écheveau métaphoristique de cette dernière phrase: (cette dernière est vraiment très personnelle et exprime simplement une rupture que j'ai vécu.)

Tout d'abord, le "dernier pleur" est le premier indice de la rupture, ou plutôt montre la réaction à la fois de celui qui "subit" cette rupture et de celle qui la fait "subir". En gros, tout le monde pleure! L'adjectif "dernier" montre le caractère irrémédiable de cette rupture: chacun pleure cet amour pour (la première) et la dernière fois. (Au passage, les pleurs font écho à la pluie, tant sur le plan phonétique qu'au niveau de la symbolique "aquatique".)

La "cendre des soirs" est une image plus compliquée à comprendre (disons-le, elle est carrément alambiquée) et fait (in)directement référence à la figure (dans les deux sens du terme) féminine. En effet, il y a une espèce de correspondance et à la fois de condensé de toutes les images précédentes du poèmes dans ces trois petits mots. Déjà, les sonorités de cette image me plaisent beaucoup.
Ensuite, la "cendre" est aussi un élément transitoire qui résulte d'une combustion par le feu (en tension donc avec la symbolique de la pluie), qui n'est plus quelque chose de tout à fait solide mais qui n'est pas non plus tout à fait liquide: c'est d'la cendre, quoi!
C'est aussi un symbole de mort (incinération) et, en l'occurrence, un symbole de la mort de l'amour. Le soir désigne aussi métaphoriquement la fin de la vie, donc ici la fin de l'amour. Mais quel rapport avec la figure féminine?

C'est là qu'c'est un peu étrange... Pour moi, la "cendre des soirs qui s'étire en longs sillons", c'est... Du maquillage qui coule des yeux d'une fille qui pleure. Couleur de cendre, donc. Qui s'étire en longs sillons sur ses joues. A noter ici un contraste et en même temps une correspondance sympatoche entre "pluie diaphane" et "cendre des soirs": cette pluie diaphane symbolise le visage de cette fille qui s'efface peu à peu dans l'esprit de celui qui l'aime mais dont le souvenir restera toujours, comme la pluie que l'on sent toujours tomber sur nous mais qu'on ne peut jamais vraiment saisir.

Le mot "soirs", me direz-vous, n'a pas grand chose à voir avec ce maquillage. Beeen, justement, si. Parce qu'une fille se maquille pour... aller en soirée (pardi!!!) En reformulé, ça ferait donc:"l'amour c'est fini, les deux amants pleurent, la fille lui aura sûrement dit à une soirée, mais faut pas croire, ça lui fait mal aussi, alors elle pleure, du coup son maquillage et ben y coule." C'est tout. ^^

Le dernier bout de phrase, maintenant! "Un sourire se perd aux lambeaux de la peur". Au-delà des effets phonétiques que j'aime beaucoup dans cette phrase, ça signifie juste:"Notre amour est fini, ça me fait mal mais par respect pour toi je ne chercherai pas à te blesser en retour. Donc un sourire, à la fois pour la "façade", pour garder contenance, pour ne pas trop pleurer, pour sourire et pleurer en même temps, et SURTOUT pour te remercier des moments passés avec toi." Lambeaux parce que tous les efforts faits pour sourire sont quand même sacrément déplorables, parce que l'amour est en lambeaux (sans blague).

"Lambeaux de la peur" parce que maintenant que cet amour est fini, c'est l'inconnu de la relation, le gouffre du vide affectif qui s'ouvre pour celui qui "subit" l'aveu de cette rupture. Donc, forcément, ça fait peur. L'expression n'était pas vraiment à comprendre strictement comme "les lambeaux de la peur", c'est juste que l'écriture doit être linéaire pour être claire, mais dans cette dernière phrase il n'y a plus de repères (puisque tout est fini, puisque l'amour est lambeaux, puisque le poème s'achève sur ces lambeaux). Plus de repères grammaticaux, comme l'ont remarqué justement certains commentateurs, parce que dans l'esprit de la "victime" de l'aveu les mots ne viennent pas linéairement mais plutôt comme un "magma" informe de sensations très diverses mais toutes reliées entre elles, ou plutôt comme des variations infinies d'une même sensation de rejet, de dépit, de dégoût et d'incompréhension.

J'ai certainement dû oublier beaucoup de choses, mais j'espère sincèrement que ces éléments de réponse pourront éclairer la lecture de ce texte.

Contribution du : 28/05/2011 09:00
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"La vie en beau! La vie en beau!" Baudelaire, le mauvais vitrier.
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