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Sur les règles de la poésie classique
Chevalier d'Oniris
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Bonjour à tous.

Je pensais écrire un poème dans une forme classique, histoire de mettre un peu la main à la pâte et d'appréhender ces formes auxquelles je ne suis pas très sensible.

Bref, j'ai fait quelques recherches ce matin, mais tout n'est pas très clair pour moi... et je me dis qu'une petite piqûre de rappel ne fera de mal à personne.
Alors, voilà ce que j'ai compris des contraintes classiques :

* On évite les hiatus entre les mots, mais dans le corps des mots ils sont acceptés (acceptés ou seulement tolérés ?) : on pourrait donc dire "truand", mais pas "tu es" ?

* Certains mots possèdent des diérèses, d'autres non. J'ai trouvé deux outils pour le savoir :
- le Littré qui donne la phonétique (http://littre.reverso.net/dictionnaire-francais/definition/paupi%C3%A8re)
- et ce tableau qui souligne les règles : http://darius.hyperion.over-blog.com/article-essai-sur-la-dierese-et-la-synerese-56872451.html
J'ai cru comprendre aussi que c'était une histoire d'étymologie : s'il y avait une consonne dans la racine latine, il y a diérèse.

* La rime : elle doit être au minimum suffisante (c'est à dire d'au moins deux phonèmes) et doit alterner rimes féminines (termine par "e" muet) et rimes masculines (le reste). Aussi, les pluriels riment entre eux. C'est juste ?


* La césure : sur l'alexandrin, elle est obligatoirement à l'hémistiche. Aussi, les "e" muet s'élident à la césure, on ne les prononce pas.

* Alors, là je ne suis plus trop sûr, mais c'est ce que j'ai cru comprendre en lisant d'autres poèmes classiques : il faut une adéquation entre la structure syntaxique de la phrase et la strophe. En clair : une phrase = une strophe. Après, on peut toujours ruser avec les points virgules, il semblerait.


Uhm je crois que c'est tout ce que j'ai relevé...

Sinon, j'ai encore deux questions :
- "paupière où la pensée", on a 6 syllabes ; mais "paupières où la pensée" en forme 7 ou 6 ?
- est-ce que "marées", par exemple, forme une rime féminine ou masculine ?

Bref, j'espère que ce sujet pourra aussi aider d'autres que moi !
A bientot,
vicon

Contribution du : 15/01/2012 15:37
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Re : Sur les règles de la poésie classique
Maître des vers sereins
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Pour résumer l'ensemble des règles de la versification classique, on peut consulter le Traité de prosodie de Gilles Sorgel téléchargeable en ligne gratuitement.

Citation :
On évite les hiatus entre les mots, mais dans le corps des mots ils sont acceptés (acceptés ou seulement tolérés ?) : on pourrait donc dire "truand", mais pas "tu es" ?


Un hiatus concerne la rencontre de deux mots, les sons de voyelles de part et d'autres. En effet en classique : "s(i o)n allait au bois" compte un hiatus et "La passi-on d'amour" compte une diérèse. C'est le même "bruit", le premier est interdit et le second est obligatoire.

C'est donc bien compris, pour les règles c'est accepté ainsi sans nuance, les lecteurs tolèrent plus ou moins, à leur goût.

Citation :
Certains mots possèdent des diérèses, d'autres non. J'ai trouvé deux outils pour le savoir : (... )


C'est bien ça, le tableau est repris dans le traité de prosodie, le Littré ne le contredit jamais à ma connaissance. Pour l'étymologie, il me semble qu'il y a de rares exceptions, "passion" vient de "du lat. passionem, de passum, supin de pati, souffrir" (supin, je ne sais pas ce que c'est exactement, mais la diérèse ne semble pas venir de l'étymologie dans ce cas)

On cite "ligare" la racine latine du verbe "lier" qui a une diérèse comme exemple commun de diérèse par étymologie.

Citation :
La rime : elle doit être au minimum suffisante (c'est à dire d'au moins deux phonèmes) et doit alterner rimes féminines (termine par "e" muet) et rimes masculines (le reste). Aussi, les pluriels riment entre eux. C'est juste ?


Non, les pluriels masculins et les pluriels féminins riment entre eux : "amours/toujours" est une rime masculine plurielle et "(des) merveilles/(tu) sommeilles" est une rime féminine plurielle.

Citation :
La césure : sur l'alexandrin, elle est obligatoirement à l'hémistiche. Aussi, les "e" muet s'élident à la césure, on ne les prononce pas.


Non, c'est une pratique plus ancienne que la poésie classique qui l'a interdit : les E doivent être élidé à la césure, les formes ÉES ne peuvent apparaitre à l'intérieur d'un vers classique, le second E ne pouvant être élidé ni prononcé.

C'est encore pratiqué dans la chanson parfois, la poésie néoclassique a pu reprendre aussi cette exception à l'élision.

Citation :
Alors, là je ne suis plus trop sûr, mais c'est ce que j'ai cru comprendre en lisant d'autres poèmes classiques : il faut une adéquation entre la structure syntaxique de la phrase et la strophe. En clair : une phrase = une strophe. Après, on peut toujours ruser avec les points virgules, il semblerait.


Non, c'est un choix d'auteur, le vers est rythmique, sans lien naturel avec la syntaxe ; la ponctuation est syntaxique, sans lien naturel avec le rythme de la phrase.

Ça renvoie aux notions d'enjambement avec rejet ou contre-rejet aussi, voir le traité pour plus de détails.

La règle ne fait pas de choix, les lecteurs apprécient plus ou moins les enjambements.

Citation :
"paupière où la pensée", on a 6 syllabes ; mais "paupières où la pensée" en forme 7 ou 6 ?


7

Citation :
est-ce que "marées", par exemple, forme une rime féminine ou masculine ?


Le mot pourrait participait à une rime féminine plurielle avec un autre mot ou plus encore, de même terminaison.

Contribution du : 15/01/2012 17:59
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Un Fleuve
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Re : Sur les règles de la poésie classique
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Pour ma culture personnelle n'ayant quasiment aucune connaissance dans les règles classiques,

Citation :
"amours/toujours" est une rime masculine plurielle


Je me demandais comment un nom féminin pluriel et un adverbe faisaient ensemble une rime masculine... Est-ce parce que "toujours" est invariable qu'il en est masculin ? (intéressant comme concept).

Merci de vos lumières pour un béotien.

Contribution du : 15/01/2012 18:13
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La meilleure nouvelle publiée sur ONIRIS : Palimpseste est raide dingue amoureux de Lobia, inoubliable auteure de "Numéro 20"... Nous sommes ensemble depuis deux ans grâce à Oniris, la meilleure agence matrimonialo-littéraire du Monde !
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Re : Sur les règles de la poésie classique
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Excellent ! Merci David !!!
Je vais regarder tout ça de très près !

Sinon, Palimpseste : il me semble qu'il n'est pas question du genre du mot, mais de sa terminaison. Une rime féminine, c'est une rime entre deux mots qui terminent par un e muet ! Une rime féminine plurielle termine par "es" .

Contribution du : 15/01/2012 18:29
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Re : Sur les règles de la poésie classique
Chevalier d'Oniris
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Aïe je viens de voir la remarque sur l'élision !
Alors, si j'écris par exemple "Il a les mains obscures, les cheveux inondés", je faute avec un vers de treize syllabes ?

Sinon, j'ai trouvé ça qui pourrai en intéresser d'autre (des fiches sur le traité de Sorgel, avec exemple et tout) : http://spafenlorraine.unblog.fr/files/2008/12/prosodie1.pdf

Contribution du : 15/01/2012 18:57
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Re : Sur les règles de la poésie classique
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De "A mi-chemin de n'importe où" (Devos)
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Oui, Vicon, l'exemple que vous citez est un vers de 13 syllabes. En poésie classique, il y a 3 solutions à la césure :
- terminer le 1er hémistiche par une consonne ; le 2e hémistiche peut alors commencer par une voyelle ou par une consonne :
"Sans rien voir au-dehors, / sans entendre aucun bruit."
"Un bouquet de houx vert / et de bruyère en fleur".
- terminer le 1er hémistiche par une voyelle autre qu'un "e" ; le 2e hémistiche commence obligatoirement par une consonne (sinon il y a un hiatus).
"Je partirai. Vois-tu, / je sais que tu m'attends."
- terminer le 1er hémistiche par un "e" muet. Ce "e" doit obligatoirement être élidé, donc le 2e hémistiche commence obligatoirement par une voyelle.
"Demain, dès l'aube, à l'heure / où blanchit la campagne".

Ça vous va, comme réponse ?

Contribution du : 15/01/2012 21:13
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"Chaque jour je me considérais comme sur le seuil de ma vie encore intacte et qui ne débuterait que le lendemain matin."
Proust

"L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait."
Bernanos
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Re : Sur les règles de la poésie classique
Chevalier d'Oniris
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Ah oui ! C'est une réponse exemplaire, argumentée et documentée !
Merci à vous Meleagre, passez une bonne soirée :D

Contribution du : 15/01/2012 21:19
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Re : Sur les règles de la poésie classique
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Bonsoir,

Je profite du fil de Vicon pour poser ma petite question.

Je crois que j'en suis au même stade que lui. J'ai lu des choses, par ci, par là, des bribes de Sorgel (qu'il me faudra lire dans le détail et sérieusement).
Mais tout de même... La théorie assimilée, doit encore être éprouvée par l'exemple et visée par des yeux experts.
Je ne sais pas si cela peut s'intégrer dans une procédure prévue ou admise par Oniris, mais est-il possible (ou cela s'est-il déjà fait) de se ridiculiser en direct ? Je veux dire : est-il possible, de créer un fil (genre atelier d'écriture) dans lequel un candidat auteur proposerait une ébauche de poème (un sonnet, par exemple; tant qu'à faire dans le classique, autant en assumer les contraintes jusqu'au bout), et progesserait dans sa composition, par corrections interractives (d'auteurs maîtrisant leur sujet), jusqu'à obtenir un produit fini acceptable ? Ce poème n'aurait d'autre vocation que de servir d'exercice à son auteur et de matière didactique à qui s'y intéresserait. Un exercice collectif, en quelque sorte.
J'ai cru comprendre qu'il y avait des erreurs classiques par lesquelles les débutants laborieux passaient presque inévitablement. En garder des traces publiques pourrait être profitable à tout débutant intéressé par les tatonnements d'un autre débutant.

Contribution du : 15/01/2012 23:55
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Re : Sur les règles de la poésie classique
Maître Pattie l'Orthophage
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Il existe l'Atelier de travail de textes proposés, abandonné par faute de visibilité et de participations. http://www.oniris.be/modules/newbb/viewforum.php?forum=63
Pour y participer, il faut envoyer un poème par le canal habituel et que le CE propose à l'auteur de le travailler en Atelier. Ensuite, ça suit la procédure annoncée. http://www.oniris.be/forum/forum-atelier-mode-d-emploi-t13087s0.html
Comme l'Atelier n'a pas marché, on ne le propose plus. Mais si l'auteur le demande en commentaire, ça peut peut-être se faire.

Contribution du : 16/01/2012 07:44
_________________
C'est quoi cette mode de bâcler ses loisirs à toute vitesse ?
Turtle Power !
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Re : Sur les règles de la poésie classique
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Citation :
La théorie assimilée, doit encore être éprouvée par l'exemple et visée par des yeux experts. Je ne sais pas si cela peut s'intégrer dans une procédure prévue ou admise par Oniris, mais est-il possible (ou cela s'est-il déjà fait) de se ridiculiser en direct ? Je veux dire : est-il possible, de créer un fil (genre atelier d'écriture) dans lequel un candidat auteur proposerait une ébauche de poème (un sonnet, par exemple; tant qu'à faire dans le classique, autant en assumer les contraintes jusqu'au bout), et progesserait dans sa composition, par corrections interractives (d'auteurs maîtrisant leur sujet), jusqu'à obtenir un produit fini acceptable ? Ce poème n'aurait d'autre vocation que de servir d'exercice à son auteur et de matière didactique à qui s'y intéresserait. Un exercice collectif, en quelque sorte.


Un tel fil a fonctionné cet été et en début d'automne sous forme de jeu: les bouts rimés.
Il est toujours ouvert et rien n'empêche de le réactiver.
Deux niveaux sont proposés: le sonnet classique de chez classique (qui a fait un tabac), mais aussi des formes plus simples (pourquoi pas des "diapoésies" composées seulement de deux quatrains)

Contribution du : 16/01/2012 08:05
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