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« big evening » or « Big Evening » ?
Visiteur 
Tout d’abord, merci à tous les intervenants ayant permis la publication de ce texte.
Un grand merci aux premiers commentateurs. Je ne suis passée par Oniris que le soir du jour de la publication et j’ai bien cru que je rêvais en découvrant qu’il y avait déjà sept commentaires. Vous m’avez gâtée, vraiment ! Merci beaucoup. Je le prends comme un encouragement à commenter davantage moi-même .

Donner des clefs de lecture dès le lendemain de la publication est peut-être prématuré, mais étant donné le grand nombre de commentateurs, je préfère le faire pendant qu’ils ont encore quelques souvenirs du texte. Il est bien entendu qu’il ne s’agit ici que de ma propre lecture, si tant est que je puisse me considérer comme lectrice de mon propre texte, et que chaque lecteur demeure l’unique possesseur de sa lecture, légitimée par elle-même et son vécu.

Pour faire au plus court et en dégager rapidement le sens, je vais extraire trois éléments très brefs de ce texte :

1. Le titre

J’ai écrit « Le grand soir » avec des minuscules. Si l’on y mettait des majuscules (Le Grand Soir), cela prendrait un sens tout particulier, dont Wikipedia peut donner une première idée.
Artexflow demande si le vrai grand soir est le 3 Janvier, jour de l’anniversaire de Pierre. Il n’y a pas de vrai grand soir, dans ce texte. Il n’y a qu’un faux « Grand Soir », le 31 décembre, parce que l’espace de quelques heures, Pierre a pu croire, ou se convaincre qu’il le croyait vraiment, qu’il serait enfin à l’égal des autres (c’eût été son « Grand Soir » à lui). C’est tout le contraire : c’est ce soir-là qu’il se rend réellement compte (même s’il a eu le temps d’intégrer progressivement cette notion) de ce que sont les classes sociales. Bien pire encore que cela, il se rend compte qu’il s’agit presque de castes. Je sais que ce terme est extrême et très discutable, dans nos sociétés occidentales où cette notion n’est pas « institutionnalisée » par les coutumes. Il y a l’ascenseur social, dit-on. Je le sais. C’est sans compter le fait que la notion de classe sociale peut être à ce point imprimée dans l’esprit d’un sujet qu’il peut finir par se l’imposer à lui-même comme une caste, par fatalisme, ou par dépit, à bout d’efforts pour s’en extraire.

2. L’exergue

« Il y a des soirs, comme ça, où tout semble possible. C’est de la vraie magie en suspens. Parce que la magie ordinaire, ce n’est qu’un truc d’illusionniste. »
La première phrase se réfère au « Grand Soir ». C’est le temps de l’espoir. La deuxième phrase contient le mot magie, plus crédible s’agissant de Pierre dont la conscience politique ne peut être que très approximative, du moins non formalisée. Le temps de quelques heures, Pierre croit encore, ou plutôt espère encore, parce qu’il sent déjà confusément qu’il y pourrait y avoir entourloupe (l’absence curieuse de Michel), qu’il sera traité à l’égal des autres enfants. La qualité du cadeau qu’il aurait pu recevoir, n’eût-il été qu’un bonbon, n’aurait pas été à chercher dans sa valeur commerciale ou matérielle, mais dans le fait qu’il aurait été identique à celui des enfants du même sexe et de la même classe d’âge, c’est-à-dire sans distinction de classe sociale. Ce n’est pas ce qu’il se passe. Pire qu’une distinction, il y a exclusion (qui, je le sais, peut-être motivée par le fait que Pierre n’est pas un membre du club à proprement parler, mais cela peut-il faire une différence pour lui, à son âge ?). Vient alors la dernière phrase de l’exergue : « Parce que la magie ordinaire, ce n’est qu’un truc d’illusionniste ». Vous avez parfaitement raison, Brabant : il n’y a, dans ce texte, que de la magie ordinaire, c’est-à-dire un truc d’illusionniste. En l’occurrence, c’est Michel qui joue le rôle de l’illusionniste. La vraie magie n’a pas eu lieu. L’illusion que Michel, suivant son bon cœur (ou peut-être une stratégie pour séduire la mère de Pierre, allez savoir), a voulu créer, n’a pas fonctionné. Pierre a compris l’entourloupe. Michel et la mère de Pierre ne font qu’enfoncer encore le clou lorsque, le 3 janvier, ils lui offrent le cadeau qu’il « aurait dû » recevoir le 31 décembre. C’est trop tard, beaucoup trop tard et, de toute façon, l’origine du cadeau n’est pas la bonne.

3. L’avant-dernière phrase du texte

« La seule différence avec la réalité, c’est que le mur était constitué de cinq rangées de briques et que, si on devenait suffisamment bon, on pouvait détruire le mur et avancer plus loin dans le jeu. »
Par métaphore, cela résume, je crois plutôt bien, la très grande difficulté à franchir les frontières des classes sociales, ou même à permettre une perméabilité entre elles.
On peut même ajouter la fin de la toute dernière phrase (« cela ne changerait plus jamais ») dont j’espérais, par un procédé littéraire peut-être audacieux, qu’elle fût reliée à celle précédemment citée, introduisant par-là la notion de caste imposée à lui-même par Pierre.


Dans mon esprit, les personnages de Patrick et de Sacha sont très importants. L’un et l’autre apprennent, comme Pierre et malgré leur jeune âge, à quelle classe sociale ils appartiennent.
Dès le départ, un événement très malheureux survient pour Patrick. Le tennis est un sport qui s’est notablement démocratisé depuis (encore que), mais, dans les années soixante-dix, il s’agissait encore d’un sport relativement élitiste qui, pratiqué dans un club tel que celui décrit, n’était accessible que par des classes sociales relativement aisées. Patrick se retrouve dans une situation dégradante (en état de faiblesse, pataugeant dans son vomi), devant une « classe inférieure » (la technicienne de surface et son fils) et ne doit son salut (le terme est un poil exagéré) qu’à leur intervention. C’est un affront dont il croit pouvoir se laver en nourrissant à l’égard de Pierre une rancœur irrationnelle.
Le cas de Sacha est différent. Il a d’abord connu Pierre à l’école, où les différences de classes sociales sont, sinon gommées, du moins estompées. De plus, il est un nouvel arrivant dans cette école, ainsi que dans le club de tennis, et y a une place à se faire. Il ne voit d’abord Pierre que comme un camarade de classe. Peut-être a-t-il aussi un peu plus de cœur que Patrick. Si les frontières de classes sociales sont difficiles à franchir vers le haut, elles peuvent aussi l’être vers le bas, malgré les bonnes intentions des uns et des autres. Sous l’influence de Patrick, Sacha se fait rattraper par les frontières qu’il croyait pouvoir abolir, perpétuellement ou provisoirement, par de bonnes intentions ou par stratégie (je ne le sais pas moi-même ; je préfère laisser à mes personnages le crédit de leur bonnes intentions, ou le passif de leurs mauvaises).

Bien entendu, rien de tout cela n’est expliqué dans le texte. J’ai voulu laisser une place quasiment exclusive au factuel et laisser le lecteur inférer les émotions (est-ce cela, l’écriture blanche ?). Sauf erreur de ma part, il n’y a que deux sentiments de Pierre explicitement cités (malgré tout extrêmes, je le concède) : la peur et la détestation.


Bon, je crois que ça suffit très largement pour l’instant

Contribution du : 13/12/2012 05:13
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
Chevalier d'Oniris
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Merci beaucoup pour le travail d'approfondissement que vous proposez pour votre texte. C'est personnellement toujours un plaisir quand l'auteur se livre à cet exercice, d'autant que vous avez une manière d'aborder votre écriture (quand vous parlez de laisser les personnages vivre) qui me plaît.

Je pense que mon "souci" dans la lecture, enfin, surtout s'il faut dire qu'il y en a eu hein (un), c'est un peu ce je pensais à la rédaction de mon commentaire.
Lorsque vous expliquez ici que pour vous Patrick et Sacha sont très importants par exemple, c'est quelque chose que je pressentais à la lecture, mais je dirais que ce n'est pas quelque chose que votre texte évoque en soi, il m'a fallu introduire la dimension de l'auteur pour le considérer et je pense que c'est en partie ce qui rend votre texte, à ma lecture en tous cas ! pas tout à fait "total".

Ne le prenez pas mal, vraiment !

Merde, je voulais ajouter autre chose et j'ai oublié...

Tant pis, ce sera pour la prochaine fois ahahaha ;)

Contribution du : 13/12/2012 12:18
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
Visiteur 
REMERCIEMENTS INDIVIDUELS



socque

Parmi les choses que certains commentateurs, comme vous, reprochent à ce texte, il en est une dont je me réjouis, ce qui peut paraître paradoxal. Comme d’autres, vous notez un décalage entre la naïveté et le caractère dégourdi de Pierre. Vous considérez cela comme une maladresse, ce que je comprends fort bien, mais je ne suis pas de cet avis. Le terme "naïveté" convient, bien sûr, mais je trouve que deux expressions conviendraient bien mieux pour caractériser la psychologie de Pierre : il s'agit moins de "naïveté" que d'"espoir contrarié", conséquence d'un "optimisme obstiné". Il n'est pas aveugle, mais il attend de voir... Ce n’est pas d’aujourd’hui que je connais ce genre de reproches. Je l’ai connu sur d’autres textes, non publiés ici. Je n’ai jamais voulu modifier cet aspect de mon écriture lorsqu’il s’agissait de relater des épisodes de la vie d’un enfant. Cependant, auparavant, je regrettais ces reproches car, si je ne le considérais pas comme une maladresse, je le comprenais comme un obstacle à la conquête des lecteurs. Aujourd’hui, recevant à nouveau des reproches semblables sur ce point, j’en arrive à le considérer non plus comme un obstacle, mais comme une force, puisque cela confère manifestement une singularité à ce type de personnage qui a le don de surprendre certains lecteurs. Toutefois, je vous rejoins malgré tout, parce que je crois que ce type de personnage a besoin de bien plus que l’espace d’une nouvelle pour s’épanouir. Mon objectif final étant l’écriture d’un roman basé sur ce type de personnages, voilà pourquoi je trouve, paradoxalement, dans votre commentaire et d’autres portant sur ce même point, matière à me réjouir.
Je vais vous confier une chose : j’ai dû attendre la quarantaine d’années, c’est-à-dire il n’y pas si longtemps, pour connaître la signification précise de l’expression « courir comme un dératé », ou plutôt son étymologie, puisque j’en connaissais bien sûr le sens approximatif. Ce qui relève de la naïveté pour une quarantenaire me parait donc pouvoir convenir pour un enfant de moins de dix ans. Ceci relève surtout de ce que, personnellement, je ne considère nullement comme un décalage entre le caractère dégourdi de Pierre et sa naïveté dans certains domaines. On peut supposer qu’il n’évolue pas, du moins avec sa mère, dans un environnement très cultivé. Ceci n’a absolument rien à voir avec son intelligence. Il peut très vitre comprendre qu’une balle de tennis effectue approximativement deux fois plus de trajet entre deux partenaires que lorsqu’il joue seul contre un mur, et parfaitement ignorer l’expression « courir comme un dératé », de même que d’autres éléments que des enfants moins dégourdis que lui auraient déjà acquis. On peut supposer que Pierre a dû faire face (cfr. le père, à peine évoqué) à des comportements difficiles. On peut encore remarquer qu’il porte davantage d’inclination à l’égard des adultes qu’à l’égard des enfants de son âge (il est dit que les vieux connaissaient beaucoup de choses). Ceci lui a sans doute apporté une sensibilité lui permettant d’observer, ressentir et analyser les comportements humains qui lui sont plus familiers, alors qu’il se révèle d’une maladresse absolue dans l’abord des enfants de son âge, qu’il connait, paradoxalement peut-être, beaucoup moins.
J’ai pris un plaisir énorme à lire la relation de l’enfance de certains personnages, dont certains étaient dégourdis, mais se construisant de manière singulière car évoluant dans un environnement lui-même singulier. Je peux citer « La vie devant soi » d’Emile Ajar, « Le parfum » de Patrick Süskind (même si on ne peut vraiment pas dire que le personnage est sympathique), « Les noces barbares » de Yann Keffélec et, dans une moindre mesure, ou de manière partielle, « Zazie dans le métro » de Raymond Queneau et « Mort à crédit » de Louis-Ferdinand Céline (je sais que j’en oublie). Le cas de « La vie devant soi » est particulièrement édifiant. Le décalage entre naïveté et caractère dégourdi y est surdimensionné, ce qui confère au petit momo une singularité si forte. Evidemment, je ne suis pas Emile Ajar, ou plutôt Romain Gary, je le sais bien. J’ai du travail devant moi et vous m’aidez à l’accomplir, ce dont je vous remercie. Lui a obtenu deux Goncourt. Moi, je serais déjà contente avec quelques plumes.



Artexflow

Pour ce qui concerne la construction du personnage de Pierre, je vous renvoie à ma réponse à socque.
Pour ce qui concerne la longueur ou la langueur du texte, vous trouverez également matière dans ma réponse à socque. Je ne pense pas que le texte soit trop long, je pense au contraire qu’il est beaucoup trop court.
Je suis contente que vous ayez malgré tout pu trouver, dans ce texte que vous n’avez pas trop aimé, quelques formules pour vous donner un petit plaisir de lecture. J’ai énormément bridé mon style habituel pour l’écriture de ce texte. Je me suis abstenue de faire usage d’inventions langagières, alors que je raffole de cela. Bien que maintenant la grammaire et le lexique dans un registre modeste, j’ai néanmoins tenu à maintenir la grammaire et la conjugaison dans un registre plutôt correct, ce qui n’est pas non plus mon habitude. J’ai renoncé très souvent à faire usage de figures de styles. Vous avez néanmoins relevé celles que j’ai conservées et je suis donc contente de ne pas les avoir supprimées. Le plus souvent, j’ai voulu jouer sur le factuel plutôt que sur la forme.
Moi, mais je ne suis pas vous, je trouve qu'il y a un fil conducteur très fort dans ce texte. Le début installe le contexte peu favorisé, la différence de classes sociales entre Pierre et l'environnement dans lequel il évolue. La suite est une litanie de tentatives contrariées pour trouver une place parmi les autres, le ramenant sans cesse à sa condition inférieure, à tel point que je me suis dit que j'avais peut-être par moments forcé le trait. Cette litanie d'échecs aboutit au constat de l'inéluctabilité car, si Pierre se heurte sans cesse à l'environnement extérieur au foyer familial, c'est finalement de ce foyer que surgit la confirmation finale, par un événement d'autant plus cruel pour Pierre qu'il ne peut pas se révolter, puisqu'il a été initié dans le but de lui faire du bien, ce qu'il sait parfaitement. Il y a un début, une fin et une progression menant de l'un à l'autre. Ce n'est que mon point de vue.
Merci beaucoup pour votre long commentaire.



macaron

Je comprends très bien ce que vous me dites au sujet de ce qui forge le sentiment de « classe » et je vous approuve. Ce qu’il y a, dans le cadre de cette nouvelle, c’est que nous ne sommes qu’au tout début de la genèse de ce sentiment. Pour l’instant, Pierre accumule, mais ne se révolte pas encore. Cependant, selon moi, les dernières phrases du texte constituent les prémices de la révolte, ou du moins de l’expression de l’injustice. D'ailleurs, il ne peut pas vraiment se révolter; il ne peut qu'exprimer l'injustice dans sa narration ("C’est très difficile à expliquer : je sentais que je devais m’occuper de la maquette pour montrer que j’étais content de l’avoir reçue ; pourtant, j’avais envie de l’écrabouiller et puis de la jeter par la fenêtre."). On voit qu'il y a chez lui un désir de révolte, mais qu'il ne peut assouvir, puisque la confirmation ultime de son échec pour gagner sa place parmi les autres lui est fournie par Michel et sa mère, par un acte qu'il sait (grâce à son caractère dégourdi, justement !) avoir été posé pour son bien et contre lequel il ne peut donc se révolter sous peine de commettre lui même une injustice à l'égard de ses "parents", extrémité à laquelle il ne peut se résoudre, puisqu'il ne sait lui-même que trop bien ce qu'est l'injustice. Ses parents se "sacrifient" pour lui, mais il se sacrifie aussi pour eux. Je crois que le sacrifice, souvent bilatéral, est chose commune dans ce genre de familles.
Pour la petite histoire, vers le milieu du texte, j’ai supprimé la phrase suivante : « Moi aussi, j’étais nouveau, au club, même si ça faisait plusieurs mois que je l’étais, car j’avais l’impression que je ne serais jamais qu’un nouveau, où que je me trouve et quelle que soit la durée, et que je n’aurais jamais que le droit de fournir à chaque fois une preuve de plus pour gagner une petite place, que je ne gagnerais pas. » J’ai supprimé cette phrase, à laquelle je tenais pourtant beaucoup, pour les trois raisons suivantes :
1. le registre de langage débordait très largement du cadre que je m’étais fixé.
2. cette phrase sortait du cadre strict du factuel que je m’étais également fixé
3. elle arrivait beaucoup trop tôt dans le texte. Le sentiment d’injustice ne pouvait être exprimé qu’à la toute fin, et encore de manière détournée par l’emploi d’une métaphore, pour ne pas sortir trop brutalement du factuel.



rosebud

Que dire, sinon merci et que je suis contente que vous ayez pris plaisir à la lecture de ce texte.



Perle-Hingaud

Ah, Perle ! Que de rendez-vous manqués, n’est-ce pas ? Je suis vraiment ravie que nous ayons enfin pu nous rencontrer sur un texte. Ici, il s’agit d’un mien. Je ne doute pas que cela sera prochainement le cas au sujet d’un vôtre.
« 2001, l’Odyssée de l’espace » est sorti en salles en 1968. Il est dit que le film est aussi vieux que Pierre. Il doit avoir à peu près neuf ans lorsqu’il va le voir en salle, avec Michel et sa mère (à l’époque, il n’était pas inhabituel que l’on projette d’anciens films en salles ; aujourd’hui, cela est plutôt réservé aux ciné-clubs, selon une logique commerciale aussi contestable que regrettable). Lorsque la nouvelle s’achève, Pierre à dix ans. Nous devrions donc, en effet, nous situer en 1978. Je suppose que c’est le petit calcul auquel vous vous êtes livrée, car il n’y avait pas beaucoup d’autres indices pour situer précisément l’époque du récit. L’apparition des premiers jeux vidéo en large diffusion (en l’occurrence, un casse-briques) est également un indice. Mais je note qu’effectivement, l’époque aurait dû être située dès l’entame.
Merci beaucoup pour votre commentaire.



brabant

Ah ben, zut, c’est pas pour ce coup-ci. Pour le prochain, alors. Merci quand même.
Vous ne le savez sans doute pas, mais je suis très attentive à la réaction que peut provoquer chez vous les textes j’écris.



Alexandre

Vous savez que j’apprécie beaucoup vos productions, dans un domaine dans lequel je ne suis que lectrice, et encore qu’occasionnelle. C’est donc une grande satisfaction pour moi de constater que je peux vous rendre ce plaisir sur un terrain qui est davantage le mien. Je suis surtout ravie que vous ayez pu vous investir personnellement dans ce texte car, si j’écris à la première personne du singulier, ce n’est pas pour parler de moi, mais pour parler de vous.
Merci beaucoup pour votre commentaire.



monlokiana

Votre commentaire m’a beaucoup touchée parce que j’apprends qu’à l’occasion de ce texte, j’ai pu conquérir une lectrice qui m’était plutôt hostile (enfin, hostile à mes textes, du moins, ou qui étaient rebutée par eux).
Une autre chose me donne beaucoup de courage : vous dites que vous ne notez pas d’incohérence entre les différentes facettes du personnage principal et je crois savoir que vous êtes, et de loin, le plus jeune des commentateurs de ce texte. Vous êtes donc beaucoup plus proche que les autres de cette période de l’enfance qui fournit une partie de la matière de cette nouvelle. Je ne veux pas prétendre qu’il s’agit là d’une preuve que je suis dans la bonne voie, mais je me permets tout de même de garder cela à l’esprit pour y trouver le courage de poursuivre l’écriture de ce genre de choses, et de l’écrire de cette façon.



Marite

Je sais que, pour vous intéresser, ou du moins ne pas vous lasser, il faut être très bref, bien que vous ayez lu jusqu’au bout cette nouvelle que vous dite longue, ce dont, naturellement, je vous remercie.
Dommage que, à cause de l’aspect presque exclusivement factuel de l’écriture, vous n’ayez pu y investir vos propres émotions. Ce type d’écriture était pourtant un parti pris que j’entendais respecter scrupuleusement, parce que j’ai constaté, en tant que lectrice, que cela me permettait au contraire d’y investir les miennes. Nous ne sommes pas tous les mêmes lecteurs, voilà tout !
Merci quand même.

Contribution du : 14/12/2012 01:30
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
Organiris
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Bonjour Stony,
Bah, je n'écris plus guère que pour Oniris-ville... à part venir jouer une cow-girl au coeur de pierre, vous n'aurez guère l'occasion de commenter mes élucubrations !

Plus sérieusement, cette histoire de date:
Ce point me semble utile pour une nouvelle, parce que le tennis s'est largement démocratisé. Au départ de ma lecture, j'ai cru à une histoire contemporaine, donc ça ne collait pas. On comprend ceci dit assez vite que l'époque est plus ancienne, mais une précision d'emblée, par un détail ou un autre, me semblait manquer.
Par contre, je retire bien évidemment cette remarque dans le cadre d'un roman: ce passage s'inscrit alors dans un tout qui sera cohérent pour le lecteur.
Ceci dit, ce n'est qu'une broutille.

Au plaisir de vous lire à nouveau dans ce style...

Contribution du : 14/12/2012 19:49
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
Visiteur 
Cher Docteur Caillouq,

Ce n'est pas la première fois que vous me gratifiez d'une consultation dont le tarif ferait pâlir d'envie toutes les sécurités sociales du monde. Vous avez posé un diagnostique que je ne pourrais contester. Vous avez cependant tu le nom de la pathologie dont je souffre. Connaitriez-vous, cher confrère, la même hésition que moi pour la qualifier ? Disposant d'un ancien grimmoire des médecines anciennes, j'ai trouvé deux chapitres qui pourraient nous aider.
1. Acné littéraire :
C'est maintenant tout à fait évident : chaque fois que je prends la plume, une quantité étonnante de protubérances surgissent sur mon visage, mes membres, et même des zones dont je tairai la localisation, me contraignant d'ailleurs à une négociation pénible avec ma conscience afin de satisfaire aux recommandations impératives de la charte. Si vous saviez, il me vient de ces furoncles monstrueux, des ces explosions purulentes ! Vous aviez dénommé cela, je crois : "excroissance scnénaristique". Je n'en développe pas la description des symptomes, car je crois qu'ils sont très directement liés à la pathologie suivante, dont nos anciens n'avaient manifestement pas saisi le lien.
2. Claustrophobie littéraire :
Viendrait-il, à l'esprit d'un confrère sérieux, de recommander à une gourmande des grands espaces de se cloître dans un deux-pièces à Paris, alors qu'il lui faudrait, pour se soigner, les steppes, la Pampa ? Il me fut dit, autrefois, dans cette cité regorgeant de ces deux-pièces loués au prix des fruits de l'Eldorado, par un ami de la confrérie onirienne, qu'il ne risquerait pas un quart de prunelle dans une nouvelle dépassant 10.000 de ces tristes caractères. Que voulez-vous faire dans l'espace d'une nouvelle ? Je sais que nos amis poètes rétorqueraient qu'en l'espace d'un sonnet, ils décriraient l'histoire du monde du big-bang jusqu'à l'Apocapypse. Hélas, je ne suis pas née sous le signe de la succube, je n'ai pour m'exprimer que des mots. Il m'en faut beaucoup. Trop pour une nouvelle. Lorsqu'il s'agit d'émasculer un restaurateur lyonnais, on peut encore s'en sortir, certes, et encore, mais pour parvenir au terme de la quête d'un grand soir qui ne viendra jamais ? Une histoire à chute peut être brève, mais une histoire qui ne mène nulle part, ça prend du temps, ça hésite à tous les carrefours, ça part par là, ça revient par ici, ça tourne en rond. Le temps de faire les 360°, force centrifuge oblige, on est tenté de prendre la tangente, pour avoir l'impression d'avoir quelque chose à dire, alors qu'en fait, on n'a rien à dire.
Bref... je m'arrête... je déconne.

Votre traitement ?
Un roman ?

Merci beaucoup, Docteur Caillouq, pour votre consultation à l'oeil.


PS : il me reste à me pencher sur cette nouvelle de guerre enfin produite et ayant paru.

Contribution du : 17/12/2012 01:40
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
Visiteur 
Bonjour, Micdec, et merci de vous être arrêté sur ce texte, de l'avoir lu et commenté, de m'avoir indiqué en quoi il ne vous plaisait pas. Malgré tout, vous n'êtes pas sévère. Vous êtes même généreux puisque vous me l'achetez au prix de l'encre.

A l'envers, il ne vous convient pas mieux qu'à l'endroit ?
Vous vous y êtes mal prix. En réalité, il fallait séparer le texte en deux parties égales, gauche et droite, et cligner alternativement d'un oeil, puis de l'autre, et ainsi de suite en louchant. Vous auriez alors vu apparaître le diable en personne et en trois dimensions.

Ce gamin n'est pas angélique. C'est un gamin, voilà tout, qui essaie, le temps de l'enfance, de comprendre un monde difficile en espérant encore qu'il soit différent de ce qu'il a sous les yeux.
Tous les gamins traversant une enfance ingrate ne finissent pas délinquant, ne déplument pas les oiseaux, ne crèvent pas les yeux des chats pour se bricoler une vengeance. Personnellement, je trouve ce texte très violent, mais d'une violence qui ne s'exprime pas à coups de machettes.

Mais ce qui importe, c'est vous, le lecteur. Alors, peut-être trouverez-vous votre bonheur dans un autre de mes textes. Il y en a un peu pour tous les goûts. Enfin, pour plusieurs goûts. Peut-être le vôtre se trouve-t-il parmi ceux-là.

Contribution du : 03/01/2013 22:59
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
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Bonjour stony,
Vous avez sans doute raison, l'expression de sa révolte est un peu prématurée. Très juste aussi la réciprocité du sacrifice. Je dirais alors que le lecteur impliqué que je suis voulait que l'enfant se défende. C'est un peu votre faute aussi!
A vous relire!

Contribution du : 04/01/2013 12:05
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
Maître Onirien
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Bonjour Stony !
Je comprends très bien l'attitude de ce gamin mais ce qui m'a manqué en tant que lectrice dans l'histoire, c'est le bouillonnement de pensées qui devaient quand même parfois habiter cet enfant, ça devait tourner à cent à l'heure et même plus dans sa petite cervelle face à certaines situations côtoyées. Ceci est très subjectif bien entendu. Bon week-end

Contribution du : 04/01/2013 15:05
_________________
J'aimerais être esprit pour traverser l'espace et modeler le temps, à jamais, à l'infini.
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
Visiteur 
@macaron : Oui, c'est ma faute. Je m'en explique ci après...

@Marite : En fait, je ne vous donne pas tort. Ce texte est en réalité un exercice préliminaire en vue de l'écriture d'un roman. Ce n'est pas mon premier exercice. Dans les précédents, certains m'ont fait remarquer que les introspections du héros narrateur pouvaient étouffer la narration. Ici, j'ai fait exactement l'inverse : du factuel, rien que du factuel, pas d'introspection, ou alors très peu (lorsque le héros confie sa peur des enfants de son âge, des individus du sexe opposé, en particulier). Il s'agit d'un exercice dont je ne me savais pas forcément capable, tant ma plume à tendance à ignorer et même mépriser ce que je tente de lui imposer. J'ai réussi ce que je voulais faire et j'en suis très contente. Maintenant, il est clair qu'il ne s'agit que d'un exercice. Je ne voudrais pas écrire un roman entier sur ce modèle et cette nouvelle n'est pas totalement autosuffisante.
Je me réjouis aussi, à l'occasion de cet exercice, d'avoir pu ralier des lecteurs qui ne faisaient pas partie de ma clientèle. Je ne veux pas plaire à tout prix, mais je veux être lue. Entre ces deux extrêmes, je tenterai de placer le curseur d'une façon telle que cette clientèle puisse s'étoffer, sans pour autant sacrifier à des procédés que je trouverais déshonorants, le but étant, dans le domaine du fantasme, de trouver un éditeur parmi les lecteurs.
J'espère qu'il ne m'en tiendront pas rigueur, mais je trouve aussi matière à me réjouir dans la frustration de certains lecteurs, car je me permets de penser que, s'ils ont lu jusqu'au bout, c'est qu'ils avaient la curiosité suffisamment aiguisée pour chercher ce qu'ils n'ont certes pas trouvé complètement, mais qu'ils étaient prêts à chercher encore en lisant davantage.


Merci pour vos retours supplémentaires. Ils me sont très précieux car ils m'aident à trouver l'endroit juste où placer le curseur :
1. entre le factuel et l'introspection
2. entre l'énoncé brut des faits et les procédés littéraires.


Bon, j'espère que micdec aura lu mes remerciements. Manifestement, il est partout sauf ici

Contribution du : 04/01/2013 23:25
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Re : « big evening » or « Big Evening » ?
Visiteur 
j'ai lu, jeune dame, j'ai lu ( je sais que vous êtes une dame parce que vous soignez les accords )

merci pour les remerciements et pour la prescription ( un z'oeil à gauche, un z'oeil à droite... et quoi donc au milieu ? ).

Contrairement à la gentille Marite, je ne comprends pas très bien l'attitude de cet enfant.
Il me pose problème, ce gamin.
Il me fait peur.
Si je rencontre un enfant aussi sérieux, je me sauve en courant.

Vous croyez qu'il aime les chatouilles, qu'il joue à touche-zizi avec les autres enfants ?

Je ne vous reproche pas l'écriture, je vous reproche, si reproche il y a, de n'avoir pas proposé ce texte dans la rubrique "terreurs profondes".

Vous imaginez les dégâts chez l'adulte d'une enfance aussi lucide ?
Brrr !

Je crois, à y bien réfléchir, que ce qui m'a choqué c'est que l'on puisse imaginer les enfants comme ça, comme des "adultes consentants" en miniature.

Je vais vous étonner mais je préfère croire à de la maladresse, à de l'inexpérience, à tout ce qui est "ben, je sais pas".

Bien cordialement,
micdec

Contribution du : 05/01/2013 00:02
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