Salut Brabant,
Je parierais pour « Rancho » dans le sens de gamelle, avec peut-être un clin d’œil à Cioran, dont je n’ai rien lu (la honte! alors que j’adore les aphorismes), et qui semble-t-il s’intéressait à l’Amérique latine. Ce nom justifierait l’idée du chien qui hurle à la faim plutôt qu’à la mort, comme tu l’expliques dans un précédent commentaire. Alors peut-être que le « crime de lèse majesté » serait celui de ne pas nourrir son chien, ou plutôt que le chien réclame sa gamelle à son maître mort.
P…..il faut que je relise tous tes textes ! :)
Bon, pour Cioran, tu m’as convaincu. Dis-moi juste quel est son meilleur recueil d’aphorismes. « De l’inconvénient d’être né » ?

Pour ma part, je te conseille les 300 maximes de « L’homme de cour » de Baltasar Gracian, jésuite espagnol du 17e siècle, précurseur de La Rochefoucauld, et peut-être de Nietzsche et Cioran. Je te livre sa Maxime N°1 :
« Il faut aujourd’hui plus de conditions pour faire un sage, qu’il n’en fallait anciennement pour en faire sept ; et il faut en ce temps-ci plus d’habileté pour traiter avec un seul homme, qu’il n’en fallait autrefois pour traiter avec tout un peuple ».
Je pense que ça devrait te plaire. Chaque maxime est développée par l’auteur.
Il propose « un art de vivre à la cour comme à la ville, en sauvant son honneur et son monde intérieur ». Transposable en 2013.

Bonjour Ludi :) Comme toi je connaissais surtout Cioran par les aphorismes lus ici et là, puis j’ai lu une partie d’une encyclopédie qui lui est consacrée, mais les encyclopédies donnent des jugements préétablis et faussent l’image que l’on peut subodorer d’un auteur, alors j’ai décidé d’aller le lire dans le texte. Sur les conseils de la judicieuse Pimpette j’ai acheté les Cahiers (1957-1972) parus chez Gallimard - chérot quand on achète beaucoup de livres ;) – mais il s’agit d’abord de brouillons à regrouper, travailler et agencer pour produire des opuscules thématiques. J’ai alors décidé de l’acheter en opuscules (six à ce jour dont j’ai lu les trois cités dans un com précédent ; pause actuellement quant à ce pessimiste magistral mais caustique) ; rien ne vaut bien entendu la lecture dans le texte :). En fait je conseillerais non pas l’opuscule de maximes (« Ebauches de vertiges » 2 €) mais celui intitulé : « De la France » (9,5€) où il crie sa douleur d’apatride, lui qui fut orphelin de « pays » car je n’aime pas le mot « patrie ». Bon, je ne vais pas développer ma vision de Cioran… Beaucoup à en tirer, des choses aussi à laisser sur le côté. Il marchait beaucoup puis rentrait rédiger, comme Rousseau c’était un cérébral post gambettes, c’était pas Diderot dont les pensées ne marchaient que s’il les asseyait. D’ailleurs il a dit qu’il aurait été incapable d’écrire un roman. Je crois que ce fut l’un de ses regrets.

Bien, la clef du « saint » :) : Bien vu Ludi, elle tourne autour de ‘’Rancho’’. Mais il te reste à la tourner (maintenant cela te sera facile). Je l’avais cachée en imitant la méthode d’Edgar qui préconise de mettre un objet en évidence pour mieux le cacher, ici les caractères gras ;). Ce chien apparemment stupide ne l’est pas, c’est nous (les acteurs du poème) qui avons mal interprété son geste insistant, il ne veut pas jouer ni ne désire une caresse où être flatté… Pour savoir qui il est symboliquement et connaître son rôle il suffit de transmuter son nom… :). Un exceptionnel à la clef :))) Bon, ben j’en ai assez dit ;). Prêts pour le cent mètres ? 1. 2. 3. …

Lol :)))

Vais me payer « L’homme de cour » ; cela fera peut-être le lien avec le « Cahier de Talamanca ». En tout cas la pensée que tu me rapportes me plaît.

@ Bidis :

- Je vais m'en aller rechercher la première attestation du mot "oncologue" dans mon dictionnaire historique en trois volumes d'Alain Rey qui ne m'est pas accessible pour l'instant dans le "foutoir" qu'est ma bibliothèque. Je vous le fais savoir dès que j'aurai réussi à escalader la face Nord d'un monceau de livres qui menace de s'effondrer. Lol :)

- Un "grand malade" est quelqu'un que l'on sait condamné sous quelques jours, quelques semaines, quelques mois.

- J'agrée : pas sympa l'interdiction faite à la jeune soeur de pleurer ; la peur de se donner en spectacle sans doute.

- "m'en avait demandé quittance" c'est-à-dire confirmation ; les bourgeois/notables croient que tout leur est dû.

- L'associé maçonnait plus vite que lui et a l'élégance de dire le contraire.

- C'est très curieux mais mon père est mort le jour de sa fête, jour de la Saint A... alors que les PTT venaient précisément de déplacer ce jour (chamboulement des Patriarches) sinon cela n'aurait pas été le cas, et j'ai reçu le mail d'acceptation de mon poème par le Comité Editorial le 29 mars c'est-à-dire le Vendredi Saint ! Pour moi, libre-penseur convaincu c'est-à-dire athée indécrottable, il y a là quelque chose de troublant, c'est une belle histoire que vous me permettez d'évoquer là Bidis.


Merci infiniment pour votre com :))))))))))))

Ne risquez pas votre vie dans l'escalade de la face Nord de votre montagne de livres, Google m'a tout de suite appris qu'un oncologue est un cancérologue et cela suffit à mon bonheur. Cette remarque n'était ni une critique ni une question : je voulais juste dire que je suis très admirative et envieuse d'un vocabulaire qui rend les textes mystérieux et profonds. Quand on ressent les mots sans les comprendre tout à fait, on ressent le texte tout entier de façon plus... magique.
Par contre, j'avais bien compris que l'associé travaillait plus vite etc. mais je trouvais que l'emploi des pronoms "il" et "lui" dans ce passage rendait le texte sinon un peu confus du moins un chouia incorrect niveau syntaxe. J'ai l'exécrable habitude de fourrer mon nez de vieille fouine dans les petites subtilités grammaticales, excusez-m'en.
Quant aux coïncidences troublantes, nous ne pouvons pas en appréhender autant qu'il y en a, sinon, on s'assiérait sur une chaise hébété, absolument incapable d'évoluer dans leur profusion quotidienne. Mais il y en a de grandes qui force en nous, c'est vrai, la foi ou quelque chose qui y ressemble...

:) "Rancho" s'affairant autour de la main d'un mort cela ne vous dit rien ? Bon, je donne la clef d'ici la fin de la semaine pour clore ce topic.


Lol

Bon, ben "Rancho" est un sésame pour la traversée de l'Achéron, un ticket VIP composté Champs Elysées en quelque sorte :)

Euh... je sors...

En effet "RANCHO" est l'anagramme de "CHARON"...


"Et bon voyage... ah" (Henri Salvador - 1958 - Paroles de Jacques Larue)

Euh, sinon on est condamné à devenir une ombre errante sur les rives de l'Achéron alors que là on part pour le séjour des morts.


Conseil : si vous n'avez pas de cocker ayez toujours une pièce de monnaie sous la langue.

Lol


Ceci dit, ce poème m'a coûté. Beaucoup !