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Bas-Meudon
Onirien Confirmé
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J'ai le projet de répondre individuellement à chacun des membres à m'avoir fait l'honneur d'un commentaire, quelle que puisse en être la teneur. Je commence par répondre à Stony, bien que son commentaire soit ici venu après celui de Socque; mais c'est que, comme indiqué par l'auteur du commentaire lui-même, ma nouvelle, Bas-Meudon, avait déjà été commentée par ce même lecteur sur un autre site, et je n'avais pas su trouver, sur ledit site, les voies et moyens qui m'eussent permis de le remercier, ce que je peux donc faire aujourd'hui.
Donc, oui, une nouvelle mettant en scène le Destouches/Céline des dernières années, à Meudon, exerçant au petit pied son métier de médecin et écrivant, du fond de son pavillon de la Route des Gardes (aujourd'hui encore occupé par Lucette, qui a eu 100 ans en juillet 2012), ce qui sera le premier opus de sa "trilogie allemande", D'un château l'autre.
Votre lecture, Stony, a été méticuleuse, et je dois vous dire à la fois mon admiration pour la pénétration d'une telle lecture, mais en même temps vous faire part de quelque chose de l'ordre d'un certain petit trouble dû au fait que, vieux prof de lettres, j'ai l'habitude de décortiquer les textes des auteurs mais pas celle que mes propres textes le soient.
Oui, Stony, je souscris à toutes vos observations, et ce que je voudrais seulement relever, c'est votre remarque sur l'écriture du texte à la troisième personne avec des moments où intervient un narrateur omniscient. En fait, vous avez touché là le noeud de cet écrit: ce qui m'a passionné, à l'écrire, c'est de parcourir ce chemin étroit et escarpé, plein de précipices (et la passerelle, bien que tout à fait réelle, fait ici figure de mise en abyme) d'une écriture qui réussirait à se faufiler entre les catégories de Genette en fait de focalisation. Ce que vous écrivez semble me confirmer que ce parcours initiatique entre des formes désormais canoniques (et que j'ai même enseignées à mes élèves) est bien perceptible mais qu'il est perçu non comme un tour de force réussi mais plutôt comme un dysfonctionnement du texte. J'en prends acte.
Oui, j'ai lu les "Entretiens avec le professeur Y", mais, bien que l'on présente ce texte comme la "poétique" de Céline, cela m'est plus apparu comme des "gammes"d'un Céline d'après-guerre, d'après les orages, qui se cherche un nouveau souffle, et qui précisément le trouvera avec D'un château l'autre.
Rien de ce que l'on fait n'est sans conséquence, et si vous avez apprécié ce texte, d'autres l'ont perçu comme un éloge sans nuances du bonhomme, peut-être comme une apologie de la pensée politique d'extrême droite, ce qui me chagrine mais que je dois assumer. Vous avez dû le lire, on m'accuse d'avoir sali la Résistance, la Classe Ouvrière, alors que le contenu de ce texte ne visait qu'à tenter, oui, sans dessein propagandiste, de faire vivre à la fois de l'extérieur et du dedans une figure complexe et largement sombre.
Le crime du métro Caumartin, qui soulève émotion et colère, montre bien de quel côté sont toujours les assassins, mais c'est moi qu'on accuse parce que j'ai essayé de faire toucher du doigt la part de mauvaise foi de Céline quand il s'imagine bientôt assassiné par des manoeuvres de chez Renault. Peut-être que je n'aurais pas dû.
A bientôt, cher Stony.
Cordialement.
Marc Laroche

Contribution du : 07/06/2013 10:38
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Re : Bas-Meudon
Maître Onirien
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Bonjour Laroche,


Je vous sens très impliqué émotionnellement Laroche, sans doute avez-vous lu ce que vous vous attendiez - entre autres - à lire (car vous attendiez bien sûr une voire plusieurs réactions négatives/outrées n'est-ce pas ? :) ), aussi vous prié-je de relire avec soin mon com : vous verrez qu'il se place du point de vue de Céline se jouant la comédie de la paranoïa, non du vôtre - narrateur qui met en scène et en action de pensée un personnage - j'ai bien précisé : "... qu'il se faisait... Très humain... Céline... le gaillard... en tant que romancier il... dans l'esprit de Céline... cet esprit malade... " (Curieux ce romancier révolutionnaire qui choisit comme pseudonyme le prénom de sa mère, tant de violence derrière un prénom féminin...). Croyez bien qu'à aucun moment je n'ai confondu le texte, l'oeuvre où vous scénarisez Céline, et son auteur, vous-même écrivant et décrivant un personnage dont vous n'êtes absolument pas le reflet des idées, ayant fait ici oeuvre romanesque.

Très cordialement et avec toute l'estime que je porte à votre écriture :)

Mais tous les débats sont bons et je vous serais reconnaissant de développer celui-ci que je ne pense pas clos. S'il est bon de pouvoir écrire tous les textes, certains d'entre eux ne tutoient-ils pas l'enfer. Hitler devait bien avoir des côtés humains non ? Que pensez-vous d'un livre qui mettrait en valeur, je ne sais pas, l'adorable bambin qu'il a peut-être été... au risque de le rendre sympathique et de placer au second plan l'Antéchrist qu'il a été... mais me voilà à flirter moi-aussi avec l'enfer !

Lol

Contribution du : 07/06/2013 11:23
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"L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête."

Blaise Pascal
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Re : Bas-Meudon
Visiteur 
Citation :

Oui, j'ai lu les "Entretiens avec le professeur Y", mais, bien que l'on présente ce texte comme la "poétique" de Céline, cela m'est plus apparu comme des "gammes"d'un Céline d'après-guerre, d'après les orages, qui se cherche un nouveau souffle, et qui précisément le trouvera avec D'un château l'autre.


J'ai lu un jour une thèse que je n'ai pas trouvée idiote du tout, bien que des thèses, il en ait été écrit des milliers sans jamais parvenir à cerner vraiment le bonhomme.
La thèse est la suivante : Céline, qui peut-être était un fou furieux, n'était pas du tout idiot. Bien qu'il ne soit jamais réellement revenu sur ses marottes (l'antisémitisme, notamment et surtout), devait sans doute être fatigué de ce que cela lui coûtait. Dans les années trente, pour un écrivain convaincu ou même seulement opportuniste, l'antisémitisme faisait recette. Il se disait persécuté déjà depuis le "Voyage", qu'on ne lui aurait jamais pardonné. "Mort à crédit", roman d'une forme sublime, n'a pas fonctionné comme il aurait pu s'y attendre. En revanche, ses pamphlets se vendaient très bien, comme des petits pains, à des lecteurs n'attendant que l'occasion de pouvoir attribuer leur misère à n'importe quelle absurde raison.
Il en allait évidemment tout autrement après la deuxième guerre mondiale. La thèse veut que, pour se refaire en quelque sorte une virginité, Céline ait mis tout en œuvre pour se prétendre styliste avant tout. Certes, Céline était un styliste, mais, dans les années cinquante, de retour du Danemark, il ne suffisait plus d'être styliste avant tout, il fallait l'être exclusivement, c'est-à-dire qu'il n'y aurait jamais eu aucune idée politique dans ses écrits, qu'il ne se serait agi que d'un délire stylistique. Céline le répétait à qui mieux mieux, dans ses interviews télévisées des années cinquante : "Il n'y a pas d'idée dans mes romans, il n'y a que du style".
Il n'est pas interdit de penser, selon cette thèse, que les Entretiens avec le professeur Y, publiés en 1955, se soient inscrits dans cette tentative de réhabilitation.
Il n'en demeure pas moins que ces Entretiens cernent très bien le style de Céline. Mais comme souvent, s'agissant des écrits de Céline, on peut en avoir plusieurs lectures, dont certaines peuvent être nauséabondes.

On ne peut pas lire Céline comme on lirait de petites historiettes anodines. On peut aimer, adorer son écriture, se laisser envoûter par son style, mais on doit être solide et savoir aussi qu'il y a derrière beaucoup de manipulation, et ne pas en être dupe.
Et j'en viens au commentaire de Brabant, que je comprends et approuve, parce qu'il insiste sur ce point, ce que l'on peut résumer par cette phrase : "Le danger avec ce genre de texte c'est peut-être de rendre humain un sale type."
C'est effectivement le danger, et j'ai bien compris que vous le saviez.
Cela dit, il existe aussi un autre danger, selon moi : c'est de considérer, pour se débarrasser facilement du problème, que ce genre de types est en dehors ou à côté de l'humanité, alors qu'il était, lui aussi, un être humain, et que c'est bien là qu'est le problème.


@ Brabant : "Céline" était le prénom de la grand-mère de Louis Ferdinand Destouches.

Contribution du : 07/06/2013 11:37
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Re : Bas-Meudon
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Bonjour, Brabant. Votre commentaire ne m'est pas apparu comme outré; ce qui l'aurait été, cela aurait été par exemple un commentaire qui aurait dit: "Vous faites l'apologie d'une ordure, vous êtes une ordure."
Votre intervention ne s'inscrivait pas du tout dans ce modèle, très caricatural, qui ne fonctionne que sur l'invective. Je ne vous en veux donc aucunement, bien au contraire, comme je vous en ai assuré hier en message privé.
Disons que comme je l'ai écrit à Stony, plus tôt dans la matinée, nous devons toujours assumer tout ce que nous disons, faisons. J'assume donc d'avoir prêté à Céline un mépris pour la Classe Ouvrière, une faculté à inverser les rôles persécuteurs/persécutés, un aveuglement sur ses propres fautes et responsabilités (autrement dit le fait que lui n'ait pas voulu assumer). J'admets que mon choix -un choix esthétique, d'ordre narratologique- de tenter de brouiller la classification structuraliste de Gérard Genette sur la question de la focalisation, m'a conduit à gommer, dans l'écriture, tout ce qui pouvait donner au narrateur un rôle de "conscience extérieure". Je n'ai pas voulu qu'un narrateur aborde, formellement parlant, la question de la mauvaise foi de Céline, et cela m'a amené à rendre extrêmement ténus et presque imperceptibles les éléments langagiers aptes à manifester, dans le corps du texte, une réticence, une réserve; c'est le cas par exemple, après l'évocation par Céline de la misère des exploités et du mépris dont ils seraient victimes de la part du pouvoir, avec cette petite formule: "on leur dit que oui (oui, ils sont l'objet des préoccupations des responsables)". Bien sûr, ce "On leur dit que oui" est une bien mince objection à la mauvaise foi de Céline, mais croyez-moi, si minime soit-il, ce petit ajout m'a beaucoup coûté et je l'ai un peu perçu comme une abdication du projet initial, celui d'une narration sensiblement expérimentale (en tout cas expérimentale pour moi).
Si l'on fait une lecture strictement politique de ce texte, je conçois que l'on puisse prendre son auteur pour une plume d'extrême droite, parce que les apparences vont dans ce sens. Je vous ai dit hier ce qu'il en était vraiment de mes convictions, mais cela peut ne pas suffire.
Quoi qu'il en soit, oui, tous les débats sont bons et pour conclure sur votre exemple consacré à Adolf Hitler, n'est-ce pas ce que certains ont dit du film allemand La chute: c'est une tentative de réhabilitation du dictateur? Personnellement ce n'est pas ainsi que j'ai vu le film, la chronique de la fin d'un monde, une apocalypse (et dans ce cas Hitler serait un Antéchrist suicidaire!), une incarnation prodigieuse du personnage par Bruno Ganz; tout cela, oui, mais une apologie d'Hitler, non.
A bientôt.
Cordialement.
Marc Laroche

Contribution du : 07/06/2013 12:08
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Lecture de Bas-Meudon
Onirien Confirmé
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Bonsoir, Socque. J'ai été très sensible à ce que vous avez écrit en tout premier lieu dans votre commentaire, à savoir que vous aviez trouvé que ce texte sonne juste. J'y suis tout particulièrement sensible parce que j'ai précisément travaillé à ce que l'étoffe même de l'écriture ne fasse pas synthétique. Un exemple simple: le privilège du grand âge c'est d'avoir connu d'autres temps mais aussi d'autres mots, et là où un jeune auteur n'aurait pas vu l'anachronisme à mentionner un "T.shirt", j'ai eu soin d'écrire "tricot de peau", formule que plus personne n'emploie mais qui était celle en usage alors.
Vous écrivez aussi que la description de Meudon vous a parlé et là aussi j'ai le sentiment de voir récompensé mon travail préparatoire puisque je me suis rendu plusieurs fois sur place, et je dois reconnaître que cette reconnaissance topographique ne m'a pas seulement servi pour créer la justesse des déplacements du personnage mais aussi, mais surtout, pour créer le fond même de l'histoire, qui est cette hantise et en même temps cette acceptation de la chute que représente la passerelle du Chemin-aux-boeufs.
Vous avez parfaitement raison sur la question de la mauvaise foi de Céline quant à sa misère matérielle, oui, on sait qu'il n'était pas dans cette gêne dans laquelle il se plaisait à se dépeindre, et cette duplicité, j'ai voulu la signifier dans le passage où j'imagine que le chien Agar l'accompagne moins souvent qu'il ne le prétend dans ses livres.
Si vous n'avez lu que le Voyage au bout de la nuit, puis-je vous conseiller de lire Mort à crédit? Pour moi, le chef d'oeuvre de Céline, c'est là qu'on le trouve, dans ce roman mal accueilli en 1936, et qui est peut-être une des origines de son dépit et de son engagement sur la voie des pamphlets, des pamphlets que je n'ai jamais voulu lire et que je ne lirai jamais.
Cordialement.
Marc Laroche

Contribution du : 07/06/2013 18:51
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Re : Bas-Meudon
Maître Onirien
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@ Stony : Autant pour moi ! Merci ! :)

@ Laroche et Stony : entre "Mort à crédit" et "Voyage au bout de la nuit" lequel me conseilleriez-vous ? Je n'ai pas accroché à "D'un château l'autre" trop décousu en ce qui me concerne, j'ai lu dans le Laffont-Bompiani des Auteurs que Céline y faisait du Céline.

Contribution du : 07/06/2013 19:14
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Blaise Pascal
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Re : Bas-Meudon
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Bonsoir. Pour moi, pas d'hésitation, le chef d'oeuvre, c'est Mort à crédit. J'ai d'ailleurs une petite idée là-dessus: je pense que le [u]Voyage[/u] était un formidable coup d'éclat pour entrer en littérature par la grande porte, et un coup d'éclat qui a à moitié réussi puisqu'il n'a pas obtenu le Goncourt qu'il espérait, mais le Renaudot, et je peux vous dire, ayant une amie qui l'a reçu, que ce n'est pas mal quand même! Mais pour moi, c'est ensuite que la vraie lutte à bras-le-corps avec l'écriture commence: presque cinq ans pour accoucher de [u]Mort à crédit[/u],un livre prodigieux sur à la fois la volupté de l'échec et le "dur désir de durer", admirablement métaphorisés dans les ascensions en ballon percé avec Roger Marin Courtial des Peirères/ Léon Punais. Et que se passe-t-il, quand ce livre sort? Soit il est ignoré, soit il est snobé, soit il est dénigré. Je pense que pour Céline, là est le tournant fatal: de ce rejet de son oeuvre majeure il conçoit un dépit absolu, et qui sait si une grande partie de sa haine pour tout ce qui est la gauche ne vient pas de cette année 36 qui marque la victoire du Front populaire et l'échec de son grand livre?
Après, en 37, commence, avec [u]Bagatelle[/u], la dérive vers l'ignominie. Mais je ne veux rien écrire de plus sur les pamphlets, puisque, comme je l'ai clairement mentionné, je ne les ai pas lus et ne les lirai pas.
Cordialement.
Marc Laroche

Contribution du : 07/06/2013 19:38
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Re : Bas-Meudon
Visiteur 
Choisir entre le Voyage et Mort à crédit, voilà un choix bien difficile.
Peut-être un indice : j'ai lu deux ou trois fois le Voyage... et cinq ou six fois Mort à crédit. Ce qui vaut pour moi ne vaut pas forcément pour les autres. Il y est décrit l'enfance du fils d'une commerçante et d'un père qui s'emporte parfois violemment, l'enfant étant d'abord reclus dans un univers familial sclérosant, au fond du Passage Choiseul et de la boutique de sa mère. Peut-être est-ce seulement pour cela...

Mort à crédit s'ouvre sur une ou deux pages d'une incroyable poésie et, chose assez rare chez Céline, d'un grande tendresse pour sa concierge qui vient de mourir. Ce passage se clôture sur deux phrases incroyablement troublantes, de loin les plus troublantes de toute son œuvre, prémonitoires, à moins que Céline n'ait dès le début planifié tout ce qui arriverait : "J'aime mieux raconter des histoires. J'en raconterai de telles qu'ils reviendront exprès pour me tuer des quatre coins du monde".
Je me suis longtemps demandé si ces deux phrases avaient été écrites par un fou furieux, ne pensant rien de ce qu'il écrivait, mais qu'il écrivait quand même, rien que pour se tailler une stature d'écrivain maudit. Je n'en sais rien. Ce type est incompréhensible, il est tout et son contraire.
La suite, avec des passages relatant "l'histoire du roi Krogold" me gonfle. Je sais que des céliniens convaincus s'en régalent, mais moi, ça me gonfle. L'histoire démarre réellement à la page 48 (dans l'édition de poche (je crois; je cite de mémoire)), lorsque Céline évoque sa naissance en 1894.
L'apprentissage du jeune Ferdinand chez Marin Courtial des Pereires est à pisser de rire.
Avant cela, son passage chez le bijoutier Gorloge n'est pas non plus à piquer des vers.
...



Bonne lecture !


EDIT : je rédigeais pendant que Laroche postait

Contribution du : 07/06/2013 19:59
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Lecture de Bas-Meudon
Onirien Confirmé
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Bonsoir, Rosebud. C'est un bien beau pseudo que vous avez choisi, un pseudo qui fait référence, j'imagine, au secret existentiel de Kane, dans le grand film d'Orson Welles, et cela seul, l'idée de la luge d'enfant jetée finalement au feu, a de quoi rendre sympathique celui qui se l'est choisi en littérature.
Mais pourquoi pensez-vous que je ne puisse pas comprendre votre joie à la résurrection d'un pan occulté de votre mémoire? C'est au contraire tout à fait ce qui m'anime comme auteur, cette fascination pour les émotions liées à la mémoire, à ses défaites et à ses réveils inespérés. J'ai d'ailleurs en chantier ouvert un Je me souviens directement décalqué sur celui de Pérec, et qui devra comporter environ 500 de ces souvenirs égrenés à raison d'un fragment pour chacun. Tout cela pour dire que c'est un grand plaisir pour moi d'apprendre que des mots que j'ai tressés comme ceci plutôt que comme cela puissent charrier après eux une forte charge émotionnelle. Je n'écris pas pour autre chose.
La nouvelle évoque l'écriture de D'un château l'autre parce que je voulais quelque chose me permettant d'utiliser pas comme un simple décor mais comme le lieu géométrique d'une tragédie, réelle ou fantasmée, la maison de la Route des Gardes et ses abords. C'est ainsi que la passerelle du Chemin-aux-boeufs s'est imposée à moi comme une impérieuse nécessité: c'est l'endroit où le docteur Destouches/ Céline s'imagine qu'on va l'assassiner, mais lui-même accepte cela comme une espèce de destin à accomplir, et d'une certaine façon c'est une sorte de suicide assisté.
Peut-être que je délire complètement en imaginant cela et que Céline était par-dessus tout un manipulateur cynique, encore efficace 50 ans après sa mort. Qui peut le dire? Lucette? Elle a eu 100 ans à l'été 2012 et ne se manifeste plus. Au moment de la "fête étrange" du cinquantenaire de la mort de son mari, le 1er juillet 2011, elle n'est pas sortie dans le jardin du pavillon, et lorsqu'on lui écrit, elle fait répondre par un ami avocat.
Céline a bien réussi son coup, finalement: le voilà entouré de mystère et d'admiration...
Cordialement.
Marc Laroche

Contribution du : 07/06/2013 21:58
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Re : Bas-Meudon
Maître Onirien
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Laroche, j'ai fusionné les trois sujets que vous avez ouverts en forum pour les remerciements de votre texte "Bas-Meudon".

Il est préférable d'utiliser un fil unique pour centraliser toutes les discussions et/ou remerciements concernant un même texte.

Merci !

Contribution du : 08/06/2013 17:25
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