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Les bleus cernés
Visiteur 
Après ça on dira que les lecteurs d’Oniris ne sont pas indulgents…
J’ai écrit ce texte à 20 ans (c’était donc la semaine dernière), à un âge où on hésite entre devenir poète et travailler. Autant vous dire que j’ai dû marner toute ma vie.

Bon, je vous raconte l’histoire, et je vous interdis de vous foutre de moi.
Voilà, je suis en vacances à la mer, une jolie nana accepte enfin de se rouler dans le sable avec moi, au bord de l’eau. On se prend des petites vagues insignifiantes, avec quelques algues qui nous empêchent de faire correctement nos mouvements d’approche. On rit, on s’aime, on est cons comme deux valises. Dans la nuit je cogite, je sublime, je transcende… et je lui offre ce poème…
Je l’ai plus jamais revue. Ou plutôt si, mais avec une bande de guitaristes baba cool, adeptes de la cigarette artisanale qu’on se partage autour d’un feu de camp, une bande de dégénérés qui braillaient des chansons en anglais d’un certain Bob Dylan. J’ai rien compris…

Alors oui, merci encore pour ce poète en herbe qui a tout donné à cet âge-là. Il m’en reste une dizaine à vous refourguer. Après, promis, j’arrête.

Question forme, je m’insurge assez ici contre les métaphores clichés à deux balles, pour ne pas taper sur les doigts de ce gamin prétentieux. Je trouve le deuxième quatrain complètement déprimant, une collection de rires, de larmes, de chapelets, de perles et de graines, à décourager la call-girl la plus consentante.

Socque : Jamais je ne vous ai trouvée aussi délicieusement taquine. Vos points de suspension sont toujours d’une délicatesse divine… C’est vrai, on ne tire pas sur une ambulance. Mais j’entends bien vos vérités muettes et justifiées, « la vie est dure, je suis malheureux les cheveux au vent et les algues dans le cou… » qui cognent sur la tête du béjaune romantique comme les roulements de tambour du condamné à mort. Vous au moins, vous avez la délicatesse de préserver mes esgourdes.
« Oh jeunesse ennemie / ai-je si peu vécu que pour cette infamie ? »

Ce texte comporte des maladresses. Alors oui, bien sûr, compte tenu de ce que je dis plus haut, vous comprendrez que je sois d’accord avec vous. Sauf sur un point : il ne me semble pas utile en poésie d’expliquer les sentiments. Ce texte n’est pas introverti, il vise au contraire à l’universalité, où chacun doit pouvoir se raconter sa propre histoire. Je suis désolé que vous n’ayez pas trouvé la vôtre. Vous habitez la montagne ? :))
Merci de vos analyses qui sont toujours percutantes.

RB : En poésie, j’aime la sophistication des images mais pas celle des mots. C’est pourquoi je garderai « petite » plutôt que « infime », parce qu’il s’agit d’une petite étoile de mer vue à hauteur d’yeux et pas d’une étoile dans le ciel. Je ne juge pas utile d’inventer ni d’amplifier ce que je ne ressens pas. Par contre je comprends que la métaphore de l’étoile puisse paraître légère.
Nous n’étions pas non plus des « amants défaits ». Vous vouliez vraiment qu’elle me quitte un jour plus tôt ? :))
Je suis d’accord avec vous pour le deuxième quatrain. Vous me sauvez deux vers, moi je n’en sauve aucun. Merci de votre indulgence et de votre appréciation globale.
D’autre part je confirme après vérification (Le Robert et autres) que le substantif « Harmonique » peut s’employer au féminin ou au masculin. S’agissant ici d’une vibration, d’une résonance ou d’une correspondance, il me semble naturel de l’employer au féminin.

Tizef : « Dès qu’il est question de mer et de vent, je craque ».
Il y a tant de poètes oniriens pour honorer de belle façon la mer, que je ne vais faire qu’un cours passage sur ses rives. Tu es tellement sympa que je me demande si tu dirais du mal, même si j’écrivais sur la Sierra de los Cuchumatanes.

Arielle : vous avez raison pour le « tristes(z) un soir ». Moi je le prononce langoureusement « tris/te un soir ». Si en plus vous me faites zozoter, je comprends qu’elle ait préféré les guitaristes. Votre remarque est tout à fait juste, je me suis fait la même en relisant ce poème de jeunesse, moi qui suis devenu un traqueur d’hémistiches et de hiatus, mais j’ai tenu à ne rien toucher, sinon je foutais tout à la poubelle.
Merci aussi pour cette « image finale merveilleusement séduisante ». Vous, vous ne m’auriez pas abandonné, alors ?

Pizzicato : mon ami, quel plaisir de te retrouver là. Quand est-ce qu’on se refait une chanson ensemble ?

Hananke : désolé de vous désorienter. Je ne conçois la poésie que sans ponctuation, à part peut-être la poésie en alexandrins antérieure au 20e siècle. Il y a sur Oniris un forum très intéressant sur ce sujet de la ponctuation. Vous m’auriez fait ce commentaire il y a deux ans, j’aurais discuté ce point avec vous avec grand plaisir. En vérité, aujourd’hui je suis un peu lassé de développer mes arguments. Ici, je trouve la ponctuation tellement inutile que j’ose à peine vous demander sur quoi vous avez buté.

Vous trouvez ce vers tarabiscoté :
« Et le temps bat le temps si lent ».

Définition de tarabiscoté : « Façonné à l'excès, chargé d'ornements excessifs. - D'une recherche excessive et compliquée; affecté, inutilement contourné, maniéré ».
Franchement, je ne vois rien de tout ça dans ce que je lis. Peut-être qu’une virgule après « bat » vous simplifierait la lecture : « Et le temps bat, le temps si lent ». Beurk.

Je respecte tout à fait votre besoin de ponctuation, mais je ne souhaite pas aller dans ce sens, tant pis pour les prosateurs armés de virgules et de points. Merci néanmoins de votre passage et de vos suggestions, elles serviront probablement à d’autres, c’est tout l’intérêt d’échanger des idées.

Leni : toi le poète de l’exotisme, de l’amour et de l’amitié, tu as dû trouver bien banale cette roucoulade au bord de l’eau…Tu verrais plutôt une musique de Brel aux Marquises, ou une danse des canards au Cap d’Agde ?
Merci de ta présence.

Merseger : Merci de me donner à voir une autre histoire que la mienne. C’est ce que je disais à Socque, l’intrigue reste ouverte, et c’est tant mieux. La poésie est un art qui se contente du doute (Je vous donne l’autorisation de la placer dans un dîner). Oui, j’ai perdu la fille… comme j’ai raconté. Mais dès le lendemain j’ai intégré le groupe de hippies en tant que Manitou du feu. C’était déjà l’époque des rites et des tournantes : chichons et sangria.

Alexandre : Oui, mon texte est plein de regrets, celui d’être revenu de vacances sans avoir appris à gratter la guitare. J’ai jamais plus parlé à une fille sans lui jouer Jeux Interdits sur une corde. Qu’est-ce que j’ai pu emballer… mes affaires.
Sur « Harmonique », je confirme donc l’hermaphrodisme féminin/masculin, comme indiqué à RB.
Tu me proposes « Tristes amants ». C’est très cruel. Dire que si t’avais été à mes côtés j’aurais peut-être sauvé mon affaire !

Cat : Comment tu fais pour raconter mon souvenir mieux que moi. Me dis pas que c’était toi, la fille de la plage ? T’as donc toujours un coquelicot dans les cheveux et du jasmin dans ton thé ? Et un p’tit carré d’herbe folle ?
Tes compliments sont comme un gant tout frais sur mon front. Tu vois ce que t’as perdu… Passe le bonjour à ce crâneur de Bob.
Et puisque t’as envie de faire poète, je te laisse un gros chantier. Perso je me suis reconverti dans le chanvre et le macramé. Je suis en train de te fabriquer une robe de plage, des tongs et un sac assorti. Souvenirs, souvenirs.

Louis : Vous me mettez un peu mal à l’aise. J’allais conclure cette chronique, et voilà que vous me jetez un tombereau de friandises sur la tête.
Je vous croise depuis peu, et je dois vous dire une chose : vos commentaires sont pour moi un modèle.
Pourquoi ? En tant qu’auteur je suis curieux de savoir comment les lecteurs remplissent les non-dits de mes textes. Je n’écris pas pour enfumer la galerie. En tant que lecteur il m’arrive d’abandonner l’auteur, vous, vous lui tenez la main jusqu’au bout en lui expliquant ce que vous avez trouvé de mieux en lui. Vous êtes un chic type, Louis.
Si cette bêcheuse m’avait laissé le temps de lui expliquer tout ce que vous dites…

Je vous remercie encore tous pour la chance que vous donnez aux jeunes de pouvoir exprimer leurs tourments. Vos flagellations me sont douceurs.
Atchoum.


Ludi
masoch

Contribution du : 30/04/2014 13:35
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Re : Les bleus cernés
Visiteur 
Salut Ludi... Ah, p....., Jeux Interdits, toute ma jeunesse !
Pour harmonique je n'ai sans doute pas le bon dico mais c'est sans importance...
Réflexion faite, Amants tristes et Tristes amants n'ont pas tout à fait la même portée tout au moins si l'on se réfère à Tristes sires.
Ta version semble être la bonne dans ce contexte...

Bonne journée l'artiste !

Contribution du : 30/04/2014 14:06
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Re : Les bleus cernés
Visiteur 
Je ne pense pas pour ma part qu'on atteigne l'universalité par des généralités. Oui, c'est paradoxal, mais à mon avis l'universalité ne s'atteint vraiment qu'en donnant par sa propre histoire un écho à celles possibles des lecteurs, parce qu'alors il peut sentir, le lecteur, que c'est un humain ayant vécu une histoire à lui qui parle, un humain avec qui il peut entrer en résonance parce qu'il s'est livré.

Tandis que si l'humain en question se contente de dire "ouais, c'est dur la vie ma bonne dame", comment, à partir de cette formule creuse, rattacher sa propre histoire dans ce qu'elle a touché au cœur ?

Voilà pourquoi je pense que c'est une fausse bonne idée de rester dans le vague en laissant au lecteur la charge de tout personnaliser lui-même. Je me permets de vous renvoyer au texte récemment publié de Lulu, Le cerisier en fleurs, qui m'a davantage parlé que votre poème pour, je crois, la raison que j'expose ci-dessus.
Cela dit, bien sûr, tout dépend des sensibilités respectives de l'auteur et du lecteur.

Contribution du : 30/04/2014 14:12
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Re : Les bleus cernés
Visiteur 
N’oubliez pas, Socque, que le narrateur ne raconte pas sa propre histoire. Au moment où il écrit, il n’a vécu que la première strophe. Et encore, le « tristes » de « amants » est-il déjà dans son imaginaire.
Le garçon est grisé par sa journée, il est sans doute amoureux, c’est un romantique. Pour se rassurer il cherche à universaliser ses craintes et ses doutes. Il pense que chacun doit connaître les mêmes, avec des histoires différentes. Il ne cherche pas à se distinguer. Il attend presque des réponses. C’était son état d’esprit. Il découvre la poésie. Il ne sait pas encore qu’il lui faudra aller chercher plus profond.

Contribution du : 30/04/2014 14:57
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Re : Les bleus cernés
Visiteur 
C’est vrai, tu avais vingt ans à l’époque de ce poème, Ludi ???
Mais elle est folle la fille de t’avoir laissé filer !!!
Remarque, un poète ça peut faire peur à vingt ans. Peut-être qu’elle a eu peur.
Bon d’accord, s’il a une guitare, une bande de potes autour d’un feu sur la plage, et le bruit des vagues, et tout ça, et tout ça… ben…

C’est ça l’herbe ! trop de lucidité… :))


Cat chavirée (ouaip, c’est mieux que le macramé, non ?)

PS : Bob aussi, il a eu la nostalgie, qu’il a dit… Bob

Contribution du : 30/04/2014 15:24
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Re : Les bleus cernés
Visiteur 
Alexandre : « Jeux interdits ». Ah tu vois, Madame Nostalgie a réussi à attendrir ta peau tannée de vieux loup de mer…
Juste pour ta peine : https://www.youtube.com/watch?v=vBgDq5N6lCs

Cat : Ouais, pas tout à fait vingt ans. Je me souviens, c’était en Espagne… En même temps, c’est pas du Rimbaud. Mon excuse c’est que j’étais plutôt étudiant en Maths et qu’à la maison y’avait pas de livres, à part quelques romans-western que lisait mon père. D’ailleurs, je devrais pas prendre Rimbaud comme exemple, parce que j’ai jamais vraiment apprécié sa poésie tarabiscotée, mais bon, c’est le seul jeune qui me vienne à l’esprit. Baudelaire ressemblait déjà plus à rien et Aragon n’était pas encore né. C’est lui, Aragon, qui m’a fait connaître la rime enjambée que j’utilise dans mon poème :

« Et le temps bat le temps si lent
Cerne vos bleus le vent se lève
Paroles closes de vos lèvres
Une harmonique du silence »


Où « silence » rime avec « si lent/cerne)

Ouaip, c’est mieux que le macramé :))

Contribution du : 30/04/2014 16:25
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Re : Les bleus cernés
Visiteur 
Certes, Ludi. Tout ça, forcément, n'apparaît pas dans le texte, c'est le texte que j'ai commenté... (Pardon pour les points de suspension !)

Contribution du : 30/04/2014 16:25
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Re : Les bleus cernés
Maître Onirien
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Ah ben non alors, je n'aurais pas abandonné ce gamin de vingt ans capable de me faire découvrir à plus de soixante ce qu'une rime enjambée peut avoir de délicieusement léger ! Il faut dire que je n'ai guère fréquenté Aragon, ce qui qui m'apparaît de plus en plus comme une impardonnable lacune. Merci pour cette découverte Ludi.

Contribution du : 30/04/2014 18:26
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"La poésie est aux apparences ce que l'alcool est au jus de fruit"
Guillevic
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Re : Les bleus cernés
Maître Onirien
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Bonjour Ludi

Et pardon si j’arrive après tout le monde !
Eh bien je dois dire qu’après avoir suivi le fil des commentaires, je vais remiser le mien tout simplement ^^.
Simplement, tu diras au jeune Ludi, si te le croises, que j’ai été sous le charme de ce poème qui pourtant traite un sujet rebattu s’il en est (j’ai d’abord- oui je l’avoue- pensé à « Aline » et j’ai pleuré… ).
Tu lui diras aussi que j’ai aimé ce vers magnifique où la répétition du son « en » donne une impression de vertige monotone et de vague à l’âme.
Le jeune Ludi avait des accents verlainiens en diable, que son alter ego adulte ne doit pas renier.
Les vagues sont comme le temps, indifférentes à la détresse humaine et leur mouvement ignore superbement la douleur de l’amant esseulé, même si elle ne dure que le temps d’un feu de camp…
Amicalement

Contribution du : 30/04/2014 18:31
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Re : Les bleus cernés
Expert Onirien
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De Capens
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Ah Ludi, à la lecture de ton poème (si, si je l'ai lu...) j'avoue avoir fait un effort pour accoucher de quelques chose d'intelligible (pour l'intelligent c'était rappé d'avance), mais vois tu la poésie...

Alors je suis venu me régaler de ta prose en introduction de fil et là, j'ai quasiment tout compris. ;=)
J'ai appris ce qu'était une rime enjambée, que tu as eu un jour 20 ans... et que les algues et l'Espagne existaient déjà. ;=)

Contribution du : 30/04/2014 23:59
_________________
Celui qui écrit dans mon dos ne voit que mon… (Adage du banni)
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