remerciements "rendez-vous galant"
27 12 2015

Chères lectrices, lecteurs,

Pardon d'avance pour la disposition de mon texte qui méritera sûrement un zéro, mais je suis très «moyen» en informatique!
J'ai dû patienter, ne pas désespérer, après 2 refus de suite, pour une nouvelle et un poème; mais je savais, en regardant les étoiles, que le «père-noel onirien», dans mes chaussons, déposerait un plaisir, un bonheur; c'est ainsi qu'il me fit savoir que «rendez-vous galant» ornait sa hotte, et qu'il la livrerait le 26 décembre. Merci donc à oniris et tous ses besogneux lutins, de m'avoir gâté de cette façon!
Je ne m'adresserai pas individuellement à vous, lectrices, lecteurs, puisque vous fûtes unanimes pour apprécier mon histoire, dont je vais vous parler ci-dessous.
Nous sommes en 1987, j'ai à peine le téléphone (internet balbutie à peine), et je vis seul avec ma fille de 10 ans, dans ma maison où chiche est le train de vie (je mange, je chauffe quand nous sommes les deux), puis l'inverse quand la «garde alternée» nous sépare une semaine.
Mon amour enfui depuis 4 ans, j'ai décidé de retrouver qui aimer, qui m'aimer à nouveau. Au bal, des couples, des jeunes ensembles, j'abandonne bientôt.
Malgré mes revenus modestes, je signe un engagement auprès d'une agence matrimoniale, moyennant billets à ordre chaque mois, qui me garantit maintes rencontres féminines selon un «profil physique et intellectuel» pré-établi.
Premier mois, 1 rencontre improbable (madame aime toujours son mari), une autre le mois suivant qui rêve d'une carrure d'athlète + les yeux de Thierry Lhermite, puis passent les saisons sans la moindre entrevue. (toutes ces femmes habitent très loin).
Je désespère, et quand un soir le téléphone sonne, je suis si heureux que j'imagine la «perle rare» au bout du fil! Elle vit en Bourgogne, à 100 km d'ici, et je ne pourrai la voir qu'à 21h30. Tant pis, c'est peut-être l'effort à faire pour gagner?
J'avais, dans ma «Peugeot 104», un lecteur de cassettes (variétés et classique), et Madonna m'accompagna tout au long de l'aller!
Je m'étais «fait beau», boutons de manchettes dorés et cravate assortie à ma tenue, et mon blouson de cuir du meilleur tanneur!
Sur la place de la ville, je m'installai sur un banc, puis attendis fébrilement; peu de monde passait à cette heure-là! Une beauté s'avançait dans ma direction, me faisant trembler d'émotion, mais ne s'arrêta point, puis une autre trop belle pour moi, songeai-je.
Sur mon côté, s'avança une créature poussant un vélo, sur lequel une botte de poireaux ornait un cageot accroché au porte-bagage; <<déjà pas celle-là, dis-je à moi-même, que fait donc mon inconnue?>>
La cycliste s’arrêtant à ma hauteur, je crus l'entendre me demander, l'heure, son chemin, une cigarette...<<Monsieur Pierre Grussner?>> Je manquai défaillir! C'était Elle, au téléphone? Passé le moment de surprise, je ne pouvais pas me dérober, être le goujat que je ne suis pas, et entrepris un dialogue, nez fermé et yeux vitreux.
Une voix digne de l'héroïne de «l'exorciste», qui tenait des propos désespérants, un «intérieur» affligeant, et se déclarant telle qu'on pouvait la voir sous son meilleur jour! Je n'oserais prétendre que ma «personne» lui déplut, mais ce fut elle qui n'envisagea pas de suite à ce «rendez-vous galant»! Ma description visuelle et olfactive du poème n'est pas du tout exagérée!
Comme si le ciel me tombait sur la tête, abasourdi, je repris la route du retour avec pour décor un brouillard à couper au couteau. Madonna resta muette, et je songeais à ces chants qu'on gémissait lors des messes d'enterrement...
En 1989, suite à une petite-annonce dans le journal, j'entrepris un voyage que je jurais être le dernier, et contre toute attente, une «Belle Dame Brune» prit ma main dans la sienne, que je lui demandai en 1990.
Pour terminer mon évocation ci-dessus, Edwige ma chérie, à qui j'avais narré cette folle aventure, me dit un jour <<regarde là-bas, on dirait la femme que tu me décrivis!>> Me frottant les yeux, je lui répondis <<c'est elle!>>
Le monde est petit, au point que cette dame s'installa dans mon village; elle se mit en ménage avec un homme rougeaud, la clope collée aux lèvres. Devant leur demeure, où embaumaient les crottes de leurs chiens, séchaient caleçons de monsieur et culottes XXL de madame. Je les baptisai gentiment ainsi, «Papa mégot et Maman cageot», et parlai quelques fois à «Javote» qui ne se souvenait absolument pas de moi; alors que je me rappelais comme d'hier de ce fameux «rendez-vous galant»!
Je voudrais, chers poétesses, poètes être parvenu à vous faire comprendre que je ne «faisais pas le difficile» en 1987, je n'en avais pas le luxe, mais ne pouvais simplement pas imaginer ma vie d'après, ainsi...

Pour ce qui est de l'écriture du poème, j'avoue il est vrai, que ma plume ne sait qu'être prosaïque; narrative dans un vocabulaire frôlant souvent le commun familier. Ma première lectrice fut Ninon ma petite-fille, à qui, pour qui, d'après qui, j'écrivis ma poésie; il fallait bien qu'elle comprenne de quoi je parlais, tâchant d'approcher (pâlement) plus tard le talent du poète des écoles, Maurice Carême.
Les années passant, j'essaie d'enrichir mes vers, mais ils restent souvent à moitié pleins; cependant, devant un tableau, une sculpture que je ne «comprends» pas, il m'arrive de trouver l’œuvre magnifique, extraordinaire! Il en va de même pour vos écrits, chères poétesses, poètes, qui parfois dépassent ma compréhension, mais comme c'est beau, comme je voudrais qu'à « Pierrot, vous prêtiez votre plume»!
Encore merci à tout le monde, et bonne année 2016!

papipoète

Comme cette histoire - vraie - est touchante, cher Papipoète !

Mais quelle idée de venir à un rendez-vous galant avec un vélo, un cageot et une botte de poireaux !

Cela étant, si vous aviez concrétisé, cher Papipoète, vous savoureriez aujourd'hui de succulents potages de poireaux ! Certes, dans la vie, il faut choisir !

Si nous avions la possibilité d'apprécier ce récit en prose, je cliquerais, sans aucune hésitation, sur "passionnément".

Merci, cher Papipoète !

Oh je ne sais retenir mes larmes en traversant des lignes emplies de poésies et de bouleversement.

Merci papipoète pour ces explications. Quelle aventure, tout de même, et quel hasard que "Maman cageot, ou Javote", se soit installée dans le même village que celui où vous habitez... même si le monde est petit.

Bien à vous,

Wall-E

C'est une très bonne idée d'avoir complété ce " rendez-vous galant " par le récit véritable de cette aventure (ou mésaventure ?).
Je disais dans mon commentaire << tout vient à point...>>. Et bien, C'est ce qui arriva pour vous, l'âme soeur apparut.

Merci papipoète pour cette confidence.
Passez une bonne fête de St Sylvestre..
Pizzicato- Yves

Bonjour et merci papipoete de vos explications

qui auraient peut-être mérité une nouvelle ?

Bonne journée.

H

Ah, tu m'as bien fait rire, papipoète, avec cette "maman cageot" qui ressemble comme une soeur à la Carmen Cru de Lelong qui est une de mes héroïnes préférées de BD !
http://omondouvelo.com/biblio.html

L'histoire est drôle et touchante, elle se termine bien pour tout le monde, chacun ayant trouvé son âme soeur. Merci pour ces éclaircissements