Bonsoir,

Une idée comme ça m’est venue. D'où, pourquoi et comment, c’est un mystère que je m'amuserais pas à essayer d'élucider ici!

Je ne sais pas si cette idée entrera dans l’esprit d’Oniris et sera acceptée sur les forums et je ne sais pas non plus si elle vous donnera envie d’y participer. Mais quitte à ce qu’elle retourne d’où elle est venue, autant essayer entre temps d’en faire quelque chose puisqu'elle me semble bonne ! Voici donc ma proposition :

L’objectif de ce fil est de :

Raconter sous la forme d’une nouvelle (brève ou plus longue peu importe) ou d’un poème (toutes les formes sont bienvenues) une histoire mais pas n’importe laquelle: une histoire vraie vécue par vous-même.

Elle peut être quelque peu "romancée" bien sûr pour la beauté du tout et le jeu de l'écriture mais le fond de l'histoire et le principal objet doivent être véridiques et personnels. Seront laissées de côté les histoires de votre moitié chérie, votre collègue, votre grand-père, votre meilleur ami ou je ne sais qui d'autre, à moins qu'ils ne jouent un rôle dans votre histoire.

Cette histoire réelle devra être présentée comme s’il s’agissait d’une pure fiction. S’il y a plusieurs personnages, le héros principal doit être vous-même.

Il ne s’agit toutefois pas de copier/coller ici votre journal intime ni d’y déverser vos état d’âmes du moment mais bien de construire un texte apparemment fictif qui pourtant raconte une situation, un moment, un événement de votre vie : drôle, triste, surprenant, effrayant, touchant, banal, cocasse …

Après tout, nous sommes bien tous, les (antis-) héros de nos vies quel que soit notre style, quelles que soient nos petites et grandes (mes)aventures. Alors pourquoi ne pas nous amuser à donner ici une forme romanesques à tout ceci histoire d'enchanter un peu nos vies par le jeu des mots et de la créativité?


Pour vous expliciter mon idée, je commence :

LA BEAUTE:
"C’est une fin de journée comme une autre, bien remplie. Un peu lasse, Rose rentre chez elle. Il lui faut pour cela traverser à pied une bonne tranche de cette grande ville chaotique, connue pour ses poubelles débordantes, tags et graffs invasifs et autres incivilités quotidiennes. Sa rue à elle n’y échappe pas, des déjections canines y sont régulièrement déposées comme autant de défis lancés à l’attention flottante des passants du quartier.
Ce soir là l’horizon limpide au dessus de sa tête et les déjections au sol se disputent son attention, surtout à ce croisement de rue particulièrement apprécié des promeneurs de canidés. Agacée, Rose se dit en elle-même qu’il est quand même affligeant de devoir délaisser la majesté de ce ciel splendide pour fixer son regard sur le bitume. C’est alors que la merveille se produit, juste là sur le sol en plein milieu de ce trottoir à la dangereuse inclinaison : un tag.
D’une écriture studieuse tracée semble t’il au marqueur d'un vert rutilant, il prend une bonne part de la largeur du trottoir et dit simplement : Je t’aime.
Merci à toi inconnu(e) se dit Rose. Il me semble vraiment que ces mots sont adressés à tous ceux qui y poseront leur regard. La beauté se cache parfois où on l’attend le moins!"


Ora

Bonsoir Ora,

Votre fil fait peut-être doublon avec Des mots dans le barillet ou Contraintes-Contrastes, mais pas grave... ;=)

Sortie d’école

Elle longe le trottoir à la limite du caniveau, cartable au dos, s’aidant de ses bras écartés pour garder l’équilibre. Surtout ne pas tomber dans le vide, dans cette eau fangeuse qui coule loin, tout en bas dans la rigole. Ce n’est pas si évident, car chaque pied doit se poser au centre exact des blocs formant la bordure. C’est primordial, surtout ne pas mordre sur les limites, sinon il faudrait tout recommencer. Elle a déjà fait trois aller-retour sans faute. Si elle en réussi deux de plus, si elle arrive à cinq, alors Maman va arriver… c’est sûr.

Arrivée au bout du bout de trottoir, elle lève discrètement les yeux vers le fond de la rue… toujours pas de voiture rouge en vue. Elle regarde encore, des fois qu’elle ait pas bien fait attention, avec le soir déjà tombé et l’éclairage municipal à moitié grillé… Mais non, toujours rien.

Elle entame un autre retour, quand elle entend une voix étouffée.
- Pti’te, hé, pti’te… tu veux un bonbon ?
Surprise, elle trésaille et fait un moulinet avec les bras pour pas trébucher.
- Nan, mamamon m’a dit de pas discuper avec les gens. De pas prendre les bonbons des zinconnus.
Le monsieur, d’un geste machinal, resserre les pans de son pardessus.
- C’est dommage, ils sont très bons mes bonbons. Regarde.
- Naon, j’ai dit… Mhhhh… à quoi kissont ?
- Au chocolat.
- Ah, j’en veux bien un alors.

Il le lui donna.

Coucou Pépito,
Je ne connais pas "Des mots dans le barillet", pour "Contraintes Contraste" la grande différence c'est qu'ici les héros c'est nous :)
Merci d'avoir participé! Du coup je me dis ohohh pépito a vécu ça! J'ai eu peur pour cette petite fille, la chute est top! merci!

Avec plaisir Ora... Effectivement je n'oublie jamais de mettre quelques bonbons dans les poches de mon pardessus... sait-on jamais...



Je vous retourne le compliment, l'histoire du "tag" était très mignonne... même, un peu trop, à mon affreux gout... ;=)

Pepito

Ahhh, je t'a vu dans la fillette, pas dans l'homme au bonbon!!



Pour le tag, c'est le seul que je connaisse sur un trottoir, les autres sont sur les murs d'habitude. Plusieurs fois mes yeux sont retombés dessus, je l'avais oubli, plusieurs fois il m'a fait sourire. Qui l'a mis là, dans quelle intention? Il me plait! :)

@ Pépito: ok! une autre moins "mignonne" ;)

LA CARAVANE:
" Aujourd'hui, Charles fête son premier mois de permis de conduire, un événement quand même! C'est aussi sa première sortie seul avec sa voiture à lui pour un petit paquet de kilomètres, 292 tout rond. Avec de la ville, de la nationale et de l'autoroute, la totale!
Charles n'est pas de ces jeunes fous qui se la jouent à la James Dean il est conscient du risque sur la route. Il n'est pas non plus de ceux qui restent trois plombes derrière une caravane qui peine à dépasser les 70 km/h! Alors il jette un oeil sur la voie de gauche, il y a un bien une voiture qui arrive au loin, mais est elle loin. Il contrôle l'angle mort personne, met son cligno (c'est un conducteur sérieux charles!), puis il déboîte sur la file de gauche et écrase le champignon, pied au plancher.
Sauf que ce qu'il prenait pour une formalité (avaler cette caravane en deux/deux) s'avère bien plus compliqué. Quoi donc? Pourquoi ma caisse se refuse à accélérer? Qu'est-ce que c'est long une caravane à doubler! Le temps se dilate, une seconde devient une minute. C'est comme si le bitume lui-même s'amusait à pomper l'énergie que Charles impulse de tout son pied, de toute sa force sur l'accélérateur, c'est comme si cette foutue caravane était soudainement faite de milliers de chameaux… A t'elle bien une fin?
La voiture au loin ne l'est plus tant que ça, même plus du tout. C'est de cette façon sur cette route, que Charles découvre que toutes les voitures n'ont pas la même reprise que celles de son auto-école et surtout pas sa 205 junior de second demain. Il ne sait pas non plus, ou ne se souvient pas qu'il suffit de rétrograder pour donner le petit coup de fouet qui manque à sa Junior…
Un dimanche comme un autre sur une nationale de normandie, une caravane peu susceptible choisit d'accroître encore, son excessive lenteur pour permettre à un jeune conducteur à passer avec succès son premier baptême de la route.

HellOra, bon, manifestement la mayonnaise ne prend pas... ... c'est la vie.

Puis même pas un petit accident de la route à se mettre sous la dent, aussi... Tss, tss, ...

Allez, un p'tit dernier pour la route :

Sortie d’église :

Vautré à l’angle de l’escalier d’église, coincé entre son chien et les quelques marches, il attendait, le regard perdu dans le vide. La barbe hirsute, la veste élimée, la couverture immonde sur laquelle ils se vautraient, lui son animal et leurs puces, n’invitaient pas vraiment à s’en approcher. Devant lui, graisseux d’avoir été cent fois tripoté et retripoté (six poté, donc), le bout de carton comportait une unique phrase, écrite en tous petits caractères.

Las de me faire « taper 100 balles » à tous les coins de rue j’allais passer mon chemin, mais… le petit panneau m’intriguait. Même à deux pas, l’écriture était toujours illisible. Ma curiosité pris le pas sur mon avarice. Je m’approchais et, vaincu, franchissais la limite d’ignorance facile. Enfin, je pu lire.

« SANS LÉGENDE »

En pouffant, je donnai.

@ Pepito : j'aime beaucoup ce petit texte...

Coucou Pépito!

T'es fort dis-donc! En 5 lignes je me marre 3 fois, pourtant je ne suis pas si bon public tu sais?!
"sur laquelle ils se vautraient, lui son animal et leurs puces"
"d’avoir été cent fois tripoté et retripoté (six poté, donc)"
"sans légende"

Pour la mayonnaise et bien, il faut peut-être lui laisser le temps?
Parce que plus le temps passe (2 jours en gros), plus je trouve l'idée extra. Là en te lisant et en voyant qu'il s'agissait d'un sdf je me disais Nooonnn, quand même pas!



C'est sympa aussi quand il y a plusieurs personnage d'essayer de trouver qui est l'auteur. Et toi, tu n'as pas un peu frémi avec mon histoire de caravane? Elle est toute vraie tu sais! C'est peut-être que je dois encore aiguiser mon art du conte, j'y viens doucement ;)

Viens encore jouer un peu avec moi sur ce fil, à force les autres comprendront qu'on peut vraiment en faire quelque chose de génial. Qu'il s'agisse de lire l'histoire de l'autre ou de raconter la sienne.

@ blacksad: une histoire vraie vécue par pépito himself!