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Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Chevalier d'Oniris
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J’ouvre cette discussion après une évaluation de Jano concernant un poème, récemment publié, « les poussés au cul », c’est-à-dire les jetés sur la route, les disqualifiés,…, expression de Bernard-Marie Koltès. Je souhaite porter à la connaissance des oniriens les propos de porter générale de Jano car ils posent les questions de la coexistence de différents courants ou sensibilités poétiques sur le site…et j’ai besoin d’y voir plus clair.

Jano écrit à propos de mon texte: « Comme si pour parler des « gueux » le classicisme n’était pas recommandé. Je pense au contraire que cette détresse méritait une expression plus noble. Mais enfin c’est votre choix… »

1-que veut dire pour vous classicisme et noblesse de l’expression sur le sujet des « gueux » ? Faut-il revenir à François Villon? Faites-vous allusion à Victor Hugo, ou Emile Verhaeren? Avez-vous connaissance d’autres auteurs dont l’écriture sur le sujet est proche de votre esthétique, d’une facture classique, et susceptible d’éveiller mon intérêt.

2-sur les sujets qui ont trait à la barbarie, l’inhumain, l’indicible, croyez-vous vraiment qu’il n’y a qu’une forme privilégiée de style poétique, le classicisme ? Avez-vous souvenir qu’après la Shoah le philosophe Theodor W. Adorno écrivait : « écrire un poème après Auschwitz était barbare ». Paul Celan s’est inscrit en faux contre le philosophe. Sa poésie non classique a fait l’objet de nombreuses analyses y compris en philosophie. Ce poète m’a inspiré, pour la respiration coupée, l’économie du verbe, la continuité du spirituel.

3-Si l’on change de forme d’expression artistique et que l’on se tourne vers la peinture, pensez-vous que « Guernica » de Picasso est adapté au sujet dramatique de la destruction totale d’une ville en temps de guerre. Fallait-il en rester à Goya, ou au « massacre de la Saint-Barthélemy » de François Dubois auquel on peut associer les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné,… ? Si l’on s’intéresse aux rapports entre peinture et poésie, on peut considérer que les poèmes cubistes de Gertrude Stein et d’Apollinaire sont des tentatives, non classiques, d’innover en écriture au milieu des bouleversements d’avant la guerre généralisée d’il y a cent ans.

4-Le style que j’ai adopté pour ce poème n’est pas mon choix comme vous le pensez. J’ai été choisi plus que je n’ai choisi. Pourquoi ? Ceci appelle une observation plus générale. Je crois que la poésie est partout, même dans les sujets les plus difficiles, Paul Celan et Antonin Artaud sont là pour nous le dire. La poésie est dans l’univers, les êtres vivants, les faits, les idées. C’est aussi vrai pour le peintre, le musicien, le danseur,…Un poème est une rencontre entre une matière poétique indépendante de nous et une sensibilité personnelle et enfin un style. Mais le style vient en dernier pour se mettre au service d’une voix, pas l’inverse.

Vous l’aurez compris, je ne partage pas le point de vue de Jano sur le style poétique qui convient le mieux pour aborder la détresse. Je respecte toutes les approches artistiques qui sont susceptibles de m’éveiller. Je n’ai qu’un regret, n’avoir pas réussi à faire vaciller Jano dans ses certitudes. Partie remise.

Contribution du : 19/12/2016 12:19
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Maître Onirien
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Bjr sourdes,

Je ne sais pas ce que voulait dire Jano, et pour cause je ne suis pas Jano...

Sinon j'adhère dans l'ensemble à vos propos.

Je ne crois pas qu'un style convienne mieux à un autre suivant le thème abordé, être en phase avec sa sensibilité me semble suffisant.

Votre dernier poème est très percutant et fort évocateur, bravo à vous.

Contribution du : 19/12/2016 12:52
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Maître Onirien
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De Monts du Jura -
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Deux choses,
1)
Je ne lie pas un sujet à un style mais il peut arriver qu'une construction ne soit pas adapté à l'expression.
Je ne pense pas cela de votre texte que j'ai apprécié.

2) Pourquoi voudriez vous "faire vaciller Jano dans ses certitudes". Après tout, s'il maintient son opinion je vois plus là un signe de sincérité qu'un entêtement. Car de son côté il donne un avis qui ne vous contraint en rien. Il ne cherche pas à vous faire changer, il offre son point de vue et c'est à cela que servent les commentaires.

Et vous seriez vous prête à "vaciller dans votre certitude" que votre choix d'écriture et le bon, vous n'avez peut-être pas raison non plus.

Après tout, en quoi mon commentaire positif sur votre écriture vaudrait-il plus que celui négatif de Jano.

Contribution du : 19/12/2016 13:26
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Maître Onirien
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Bien évidemment Robot, d'accord avec ça aussi. Je suis d'accord avec tout le monde ces derniers temps, ça va mal...

Un commentaire -comme un "style"- ne vaut pas plus qu'un autre et il n'est que l'expression d'une sensibilité.

Contribution du : 19/12/2016 13:30
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Chevalier d'Oniris
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Oui Robot, je suis d'accord avec ce que vous dites. En réponse à vos questions, loin de moi l'idée de chercher à avoir raison. Heureusement il y a sur le site différentes sensibilités poétiques et c'est ce qui fait sa richesse. Mais pour que ce soit riche, les arguments doivent l'être également pour éveiller à d'autres sensibilités, préférences, courants ou écoles...Je ne demande qu'à être ouvert à ce qui, spontanément ou en travaillant, ne me vient pas aisément. Mais pour ça, il faut y donner un peu de matière, d'indices, de pistes. Quant à faire vaciller Jano, c'est un clin d'œil.

Contribution du : 19/12/2016 13:59
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Visiteur 
A propos du commentaire de Jano je me suis dit que quand il écrit :

Citation :
Le titre m'apparait incohérent par rapport au thème traité. L'expression "pousser au cul" correspond à la volonté de quelqu'un de faire avancer l'autre, pour diverses raisons. Ce n'est pas le cas des migrants, si je ne m'abuse, qui n'ont besoin de personne pour avancer. Les bombes qui pleuvent chez eux s'en chargent.

en fait il pense que le titre n'est pas bien choisi, mais il donne aussi la preuve du contraire puisque comme il le dit bien : les bombes les poussent à quitter leur pays pour s'exiler. Et donc ceux qui lancent les bombes.

Cela dit je trouvais aussi le titre pas des mieux choisis, disons un peu rêche.

Et je comprends (je crois) ce qu'il veut dire au niveau de l'expression : les poussés au cul, ça peut être les "fainéants" aussi (enfin dans mon monde).

Après sur la forme du poème c'est un choix, ou un accident, que personnellement j'ai trouvé très adapté, parce que ce poème m'a interpellé aussi par son côté 'saccadé', qui lui donne une certaine force, ce qui pour ma part aurait été très difficile à faire en poésie classique par exemple, vu qu'en général le classique m'anesthésie...ce n'est que ma sensibilité, et sans doute autre chose qui me rend si peu réceptif au classique en poésie, ce que je ne ressens pas en musique.

Contribution du : 19/12/2016 14:31
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Chevalier d'Oniris
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Merci Corbivan pour ces observations et ce témoignage. J'admets un titre qui aurait pu être autre, je souhaitais garder intacte la référence à BM Koltès dans "les nuits juste après les forêts".
Ma question est toute simple:
-En quoi le classicisme aurait-il plus de noblesse pour traiter de la détresse? Quels exemples et quels auteurs? Certains cités plus haut, d'autres références y compris à l'étranger?

Contribution du : 19/12/2016 14:54
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Visiteur 
Il est toujours surprenant de voir un auteur monter sur ses grands chevaux pour un seul commentaire négatif dans un concert de louanges. Comme si finalement les compliments importaient peu face au désaccord. À croire que l'âme humaine a besoin d'être aimée sans condition...

La voix discordante que je représente va donc essayer de s'expliquer rapidement. Je ne suis pas un adepte forcené de la poésie classique, ça me serait difficile vu que je connais mal ses techniques. Quand j'écris des poèmes, ils sont toujours de formes libres. Je reste cependant réceptif – et admiratif – de la musicalité, de la grâce irréelle qui émane d'un ensemble de lettres bien construites. Quoi qu'on en dise, c'est pour moi le summum de la poésie, son expression la plus pure.

Si cette perfection se met au service d'une cause, elle la magnifie davantage, lui confère une portée considérable. Ce que ne peut pas faire, à mon sens, votre poème. J'y ai vu une actualité, des sentiments, des images déversées pêle-mêle comme le fait la télévision dans nos foyers. Un flux où manque une réflexion sous-jacente, un torrent émotif sans construction. Comprenez-moi bien, je l'ai ressenti ainsi, beaucoup d'autres n'ont pas eu cette sensation donc je dois être dans l'erreur.

Contribution du : 19/12/2016 17:06
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Chevalier d'Oniris
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Merci Jano d'avoir bien voulu répondre. Je crois que j'ai du mal à me faire comprendre et si nous étions en face à face, la conversation serait plus fluide et confiante car vous ne verriez pas sur mon visage une quelconque frustration ou autre rictus d'ego froissé. Je n'ai pas de prétention d'auteur, et je prends toutes les critiques pour m'interroger, les bonnes ne sont pas toujours fondées et les mauvaises peuvent se révéler très utiles. Je respecte votre sensibilité et il n'y a pas d'erreur à se trouver en désaccord avec d'autre.
Comprenez-moi, et je finirai par là, si l'on me dit qu'une forme classique conviendrait mieux, je cherche à savoir laquelle et sur quelles références je peux m'appuyer, au-delà de celles que je connais. C'est juste pour continuer pour d'autres textes, d'autres expériences...Bien à vous.

Contribution du : 19/12/2016 17:56
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Re : Classicisme, noblesse et détresse en poésie
Visiteur 
Je vois ce que vous voulez dire et, en effet, une discussion plus poussée mériterait une entrevue. (Je ne sais même pas si vous êtes une dame ou un monsieur )
Avec tout mon respect Sourdes, passez de bonnes fêtes !

Contribution du : 20/12/2016 09:22
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