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Re : A propos de Comme une soeur
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Bonjour Sylvaine,

Je rejoins cette idée que vous n’avez besoin d’aucun réconfort. Vous êtes une pro et de mon point de vue vous semblez assumer votre style et vos thèmes « fantastiques ». C’est vrai que dans ces deux registres je supporte mieux les auteurs du passé, ceux qui écrivaient dans l’air de leur temps. J.K Rowling aurait-elle connu son succès en écrivant comme la Comtesse de Ségur ? La comparaison est un peu rude, j’en conviens, mais elle se veut amicale ou plutôt, confraternelle. C’est que j’aimerais pour vous une reconnaissance qui déborde d’Oniris. Je suis sincère.

C’est vrai aussi que je ne suis pas fan de Fantastique, je m’en suis expliqué dans mon commentaire. Malgré tout je prends toujours plaisir à vous lire. Je sais aussi que vous avez derrière vous une œuvre romanesque assez conséquente et croyez bien que j’éprouve le plus grand respect pour ça. La critique que je peux faire de vos textes n’est donc jamais frontale. Il ne s’agit pas pour moi d’y trouver des défauts stylistiques ou narratifs, que d’ailleurs je n’y trouve pas, mais plutôt d’essayer de mieux comprendre votre univers.
Je ne suis pas rebuté par le Fantastique lorsqu’il est subtilement ancré dans le réel. Pour moi le summum reste La tour d’écrou de Henry James. Votre style me fait d’ailleurs parfois penser à lui, ce qui n’est pas un mince compliment.


Mais revenons à la logique interne du genre, qu’il ne faut pas transgresser, dites-vous, si on veut que le texte fonctionne.
Vous commencez par dire, suite à une de mes remarques : « Le métier de Julien ne me paraît pas essentiel ». En tant que producteur je refuserais de tourner votre scénario sans cette précision. Ce genre de mystère ne fonctionne pas dans une histoire structurée et romanesque comme la vôtre, où se développe une intrigue et où interviennent divers personnages. Ce n’est que mon avis.

Puis vous me donnez l’explication de la phobie de Julien. Je l’avais tellement bien comprise que je dis dans mon commentaire : « Julien est terrorisé à l’idée de s’endormir près d’une femme, on le comprend dès le début. L’intrigue repose essentiellement sur cette peur primale dont il va se débarrasser ou qui va le tuer. »

Par ailleurs, vous concluez votre post #8 par :
« Dans un état dont ni lui ni le lecteur ne savent bien s'il s'agit de la veille ou du sommeil, il se voit étranglé par Viviane. Est-ce un cauchemar? Est-ce un meurtre réel? Le texte ne tranche pas car l'ambiguïté est au cœur du fantastique, mais ce qui est sûr, c'est que Julien "ne se réveille pas". L'objet de sa phobie l'a bel et bien tué. »
Julien est donc bien mort ! Dois-je considérer qu’il n’y a aucun doute là-dessus ?
Alors dans ce cas merci de considérer cette alternative :

1. Le meurtre est un cauchemar.
Dans ce cas, pourquoi Julien ne se réveille-t-il pas ? D’où la question du candide en la matière que je suis : le Fantastique permet donc de faire mourir réellement quelqu’un qui n’a fait que rêver ? Je n’y vois pas de logique interne dans votre récit, et surtout pas de nécessité.

2. Le meurtre est réel. Viviane assassine vraiment Julien.
Mais alors, pourquoi ? Si Viviane n’est qu’une incarnation de la phobie de Julien, tout se passe dans la tête de Julien. En quoi est-elle concernée ? Pourquoi aurait-elle, elle, un désir de meurtre ? Là encore, le Fantastique permettrait à la phobie de Julien de se concrétiser dans le cerveau de Viviane, laquelle en deviendrait le bras armé ? Au nom de quoi ? Tout ça parce que Julien vient de lui confier le suicide de sa mère ? Je n’y vois non plus aucune cohérence dans la trame fantastique développée jusque là dans le récit. C’est un peu comme si Marion Crane, la locataire du motel de Norman Bates dans Psychose, tuait Bates après avoir appris sa phobie… Je pense que les spectateurs n’auraient pas compris l’intérêt de ce scénario.

Autre exemple, j’ai adoré le roman de Ira Levin sorti en 1967, Rosemary’s Baby, et le chef-d’œuvre qu’en a tiré Polansky. Dans le registre du fantastique tout m’est apparu cohérent à l’univers décrit.

Vous voyez, je reste attentif à votre œuvre. Disons que j’essaie d’apprendre :) Mais sans doute, comme vous le dites, suis-je trop cartésien.

Pardon pour ce long développement. Après celui-ci, je crois que je vais suspendre mes discussions sur les récits :)

FrenchKiss
fantastique fantasque cartésien

Contribution du : 04/03/2019 10:31
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Re : A propos de Comme une soeur
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Merci, vraiment, Frenchkiss, pour votre longue réponse et pour l'attention dont elle témoigne. Oui, Julien est bien mort, c'est même la seule chose dont on puisse être sûr ! )

Contribution du : 04/03/2019 12:24
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Re : A propos de Comme une soeur
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Merci pour votre commentaire détaillé, Lulu. Il est vrai que le caractère fantastique du récit se perçoit rétrospectivement, après la chute, et que ladite chute est rapide. Mais elle s'inscrit dans la continuité de la phobie (au sens psychiatrique du terme) de Julien. Un phobique est terrorisé par quelque chose qui, en fait n'est pas dangereux (dormir près d'une femme, ici) Le fantastique intervient quand cet objet de terreur devient effectivement mortel. Le vouvoiement ? Il est vrai que, dans les jeunes générations, on passe tout de suite au tutoiement, mais, personnellement, j'ai de bons amis que je vouvoie. Et n'oubliez pas le cas de Sartre et de Beauvoir ! )

Contribution du : 04/03/2019 17:20
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Re : A propos de Comme une soeur
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Merci de votre commentaire, Iktomi. C'est vrai, la fin est rapide. C'est que j'aime jouer (peut-être un peu trop?) sur le non-dit. Ici, quand le dénouement intervient, il me semble que tous les éléments sont en place : la phobie, son origine (le réveil de l'enfant près du cadavre de sa mère), et la transgression de l'interdit que Julien s'est imposé (ne jamais dormir près d'une femme.) La conséquence (fantastique) c'est la mort.

Contribution du : 04/03/2019 17:33
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