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Re: Exercice d'écriture N°1
Apprenti Onirien
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allé, j'essaye mais j'suis pas certain du resultat... d'autant que j'ai toujours un problème avec les fins de mes histoires
bref, voila:

Cela faisait 24 heures.
24 heures qu’ils étaient enfermés là. Aucun d’eux ne savait où elle était ni même ce qu’elle faisait. La seule chose qui était certaine, c’est qu’elle les avait enfermé à clef avant de partir, en leur disant de régler le problème entre eux ! Elle en avait de bonnes, elle.

Tout avait commencé une semaine plus tôt, quand il avait découvert de texto sur le portable de Emma. Un message d’amour de la part d’un autre homme, un inconnu. Il avait voulu avoir une explication avec elle, mais discuter de cela avec Emma relevait du fantasme. Elle l’avait tout simplement envoyé balader quand il avait commencé avec ses questions.
Et maintenant, il était là avec lui.

C’est Emma qui leur avait donné rendez vous ici, dans cette petite cabane perdue dans les bois. Elle leur avait dit la même chose à chacun : « si tu m’aimes, viens et tout sera vite réglé. » Tu m’étonnes ! Quand elle était arrivée, ils étaient déjà là tous les deux. On peut pas dire qu’une franche camaraderie était née entre eux, mais disons qu’ils avaient déjà un point commun : ils aimaient la même fille.

Emma avait pris soin d’arriver avec une heure de retard.

« Pour les présentations, Eric, voici Thomas et Thomas, je te présente Eric. »
« Je vais mettre les choses au clair tout de suite : je vous aime tous les eux et je ne veux pas choisir. Alors vous allez entrer dans cette cabane qui n’a pas de fenêtre et une seule porte. Je vous y enfermerais à clef. Quand je reviendrais vous chercher, vous devrez être d’accord sur celui qui doit partir de ma vie. Peut importe comment vous faites pour vous mettre d’accord mais à mon retour, cela sera réglé et pas question de revenir en arrière. Une fois a décision prise on la respectera tous les trois, ok ? »

Ok, avaient ils répondu.

Elle avait ouvert la porte.

Une odeur de renfermé leur avait alors sauté aux narines. La cabane ne comportait qu’une seule pièce, d’à peine 20 m². Emma avait allumé une lampe halogène qui se trouvait dans un coin de la pièce, et une lumière blanchâtre avait illuminé l’intérieur.

« Bon, y a rien à manger, y’a rien à boire et y’a pas de toilettes. Rêvez pas, la télé ne fonctionne pas non plus. Je veux que vous soyez isolés du monde pour pouvoir réfléchir et trouver la meilleure solution pour moi. C’est pourquoi vous allez me remettre vos téléphones portables. Quelqu’un a-t-il quelque chose d’intelligent à dire ? »

« Oui, s’était il entendu répondre. Tu reviens au bout de combien de temps ? »

« J’en sais encore rien. Réglez ça et on verra bien ; j’ai besoin de réfléchir. » Et elle était partie en les enfermant.

Au début, ils ne s’étaient rien dit. Chacun observant l’autre du coin de l’œil. Puis Thomas avait rompu le silence en lançant une série de questions autant stupides qu’inutiles du style : « depuis quand êtes vous ensemble ? Comment l’as-tu connu ? » et autres débilités de ce genre.

Eric n’avait pas répondu.
Il avait vu un journal qui traînait et l’avait pris. Il s’était assis dans un coin et l’avait ouvert. Lundi 9 juillet !!! Ce canard datait d’une semaine !!!

Tant pis, il le lirait quand même ; histoire de passer le temps.
Une heure s’était écoulée ainsi avant que Thomas ne pete les plombs. Il s’était approché de Eric, un tournevis à la main et le lui avait planté dans le bras. En fait, il avait visé le cœur mais Eric avait
Eu le réflexe de placer son bras devant son organe, pour le salut de sa vie. Immédiatement, une atroce douleur avait irradiée son membre, du coude à l’épaule. Il avait hurlé alors que le sang avait détrempé son tee-shirt représentant le chanteur de Nirvana.

« T’es complètement con !!! Pourquoi t’as fait ça ?
- Ben quoi ? Tu croyais qu’on allait régler ça en jouant aux échecs ? J’vais te buter mec et comme ça ; Emma sera à moi.
- Ouais, c’est ça. Et dans ton délire, t’as rêvé que j’allais me laisser faire peut être ? »

Il lui avait alors balancé un direct du droit qui avait pulvérisé le nez de Thomas. Il avait décollé du sol avant d’atterrir avec la grâce de l’albatros. Dans un hurlement, Eric avait arraché le tournevis de son bras gauche. La douleur n’avait fait qu’empirer ; le paralysant ainsi de ce membre. Il sentait son sang battre dans son bras, puis remonter jusqu’à ses tympans. Ca cognait dans sa tête.

Thomas se releva.

Ils se jetèrent l’un sur l’autre, s’envoyant des coups de toutes leurs forces. L’échiquier vola lorsque Eric le percuta, les pièces du jeu tombèrent et roulèrent au travers de la cabane.

A bout de force, ils s’écroulèrent chacun dans un coin, supportant la douleur en silence. Le temps passa. 24 heures s’étaient maintenant écoulées. Eric semblait inconscient mais Thomas n’osa pas s’en assurer, pensant à une éventuelle ruse.

« Qu’est ce qu’elle fout ? »
« Et l’autre, là, il est crevé ou l fait semblant pour mieux me sauter dessus ? »
« Même pas de chiottes, dans cette cabane pourri ! »
« M’a fait mal, ce con. J’crois que j’ai une dent de cassée. »
« Pis j’ai soif »

36 heures.
« Toujours pas là »
« Toujours mal »
« Peut même pas pisser sinon, j’vais lui tourner le dos et il va en profiter. Suis sur qu’il fait semblant. »
« Soif »

52 heures.
« Pas là cette conne »
« Trop MAL »
« Trop SOIF »
« J’me pisse dessus, peut rien faire l’crétin »


76 heures.
« SOIF SOIF SOIF »
« Ai de la fièvre. Le sent »
« Sale pute, va me laisser crever là »

Contribution du : 05/08/2007 02:18
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Re: Exercice d'écriture N°1
Maître Pattie l'Orthophage
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J'aimerais bien avoir aussi l'autre versant, le point de vue d'Emma !

Il est super, ce thème d'écriture !

Pattie

Contribution du : 05/08/2007 03:10
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Re: Exercice d'écriture N°1
Organiris Animodérateur
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Sebrac, l'idée est excellente, je trouve et ton texte est plein d'humour, ce qui ne gâche rien.
C'est un angle auquel je n'avais même pas pensé, comme quoi : même avec des contraintes, on peut trouver de bonnes idées.

J'ai une suggestion à te faire si tu a un problème avec les fins (pour t'avoir déjà lu, c'est l'impression que j'ai aussi.) :

C'est un procédé que je n'utilise pas toujours car il m'arrive de "découvrir" l'histoire au fur et à mesure que je l'écrit, mais je trouve que ça fonctionne assez bien :

Essayes d'écrire le dénouement en premier, commences par la fin et tu n'a plus qu'à construire ton récit à partir de la chute en partant de cette question : Comment en est on arrivé là ?

C'est aussi une contrainte, mais elle pourrait te libérer de ton syndrôme "Argh-Damned-je-sais-po-comment-boucler-eul-barda".

Quelqu'un a d'autres suggestions sur la manière de trouver une fin ?

Contribution du : 06/08/2007 13:02
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Re: Exercice d'écriture N°1
Maître Onirien
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Pas vraiment... Je suis un peu comme toi, Cyb, généralement ma fin je la trouve... A la fin ^^

En fait, j'ai mon idée de départ, qui s'enrichit au cours du récit des quelques rebondissements que comporte ce dernier, et à la fin j'essaie de me débrouiller pour que tout s'emboîte parfaitement. Un peu comme un légo géant : j'essaie toutes les combinaisons afin de trouver la plus solide.

Mais ton idée de commencer par la fin m'a l'air très intéressante aussi :)

Ninj'

Contribution du : 06/08/2007 13:13
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Re: Exercice d'écriture N°1
Apprenti Onirien
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Mercy Cyb, j'suis content que ça te plaise, car pour moi, tes textes sont géniaux....
en fait, je suis un peu comme toi et ninj', je ne connais pas la fi,n, elle arrive au fur et à mesure. Ce sont les personnages qui évoluent d'eux même.
Par contre, je n'avais jamais pensé à commencer par la fin. Je vais essayer.
Ninj', juste au passage, j'adore aussi tes nouvelles, j'apprends beaucoup en vous lisant tous les deux.
Il me tarde d'en lire d'autres de vous les gars.

Contribution du : 06/08/2007 13:43
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Re : Exercice d'écriture N°1
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Je déterre un autre topic ! (sans gaffe trop graves cette fois).
Citation :
Tout avait pourtant bien commencé.
Nous étions entrées dans le magasin avec une facilité déconcertante. L'issue de secours que j'avais soigneusement ouverte précédemment, après avoir collé un chewing-gum sur l'oeil de la caméra, l'était restée. Aucun vigile armé d'une mitrailleuse ne nous avait poursuivi. Nous en étions baba.
Puis nous avions pénétrées dans la chambre forte - ou du moins nous pensions que ce l'était. Une lampe à halogène crépitait dans un recoin sombre et humide. C'est là que nos ennuis ont commencés.

Juliette s'est alors effondrée dans un vacarme inimaginable. Un pauvre cavalier noir fut propulsé dans la lampe qui cessa définitivement de fonctionner. La pauvre fille s'effondra sur le sol rugueux, accompagnée dans sa chute par un double claquement sinistre. Le premier provenait de son os - ce qui, en soit, n'était pas si grave, comme je le comprendrai plus tard.
Le second de la porte. Une porte sans poignée. Ni clefs.

Je rejoignis Juliette sur le sol. Elle se tenait le bras et me parlais à voix tellement basse que je ne l'entendit tout d'abord aucunement. Puis, voyant sa bouche remuer, je tendis l'oreille.
- Mon bras, murmurait-elle. Il est fracturé.
- Qu'est ce que je peut faire, ma chérie, répondis-je, la porte s'est fermée !
- Non ! s'exclama t-elle
Mon silence lui répondit à ma place. Gênée, je m'absorbait dans le décor de la salle. A même le sol gisait un splendide jeu d'échec, sur lequel ma compagne avait trébuché.
De rage, je donnais un coup de pied dans le plateau. Il voltigea dans les airs, pour atterrir dans un téléviseur que je n'avait tous d'abord pas remarqué, étant entreposé dans un coin non éclairé par la lampe, pas plus que par le faible rayon de lumière qui nous parvenait par une petite fenêtre fermée de barreaux. Soudain, mon pied glissa et je m'effondrais également, heureusement sans grand mal.
Jetant un coup d'oeil au responsable de ma chute, je tirait de sous mon pied un journal. Seules quelques bribes de texte était encore déchifrables

uillet 2008, Mme GED**I est sortie du c*ma. *lle avait eu un g***e ac*d*nt, qui aurait p

Le reste était illisible.
Poussant un faible soupir, je me dirigeait vers Juliette. Collant ma bouche contre la sienne, je l'enlaçait tendrement. Lorsque j'effleurais son bras, elle hurla de douleur. Un cris strident, à mes oreille jusqu'alors inconnu. Je la prit dans mes bras. Sous mes caresses, elle finit par s'endormir. Moi également.

Quelques heures plus tard

Cela fait maintenant quatre heures que je tournai en rond dans cette fichue salle. D'un coup de pied, j'éjectai hors de ma trajectoire le tournevis cunéiforme qui traînait dans la salle. Merde ! Juliette sanglotait doucement, adossée contre la porte blindée. Remerde !



Vingt heures. Deux dizaines d'heures que nous sommes coincées ici. Je n'entend rien. Je ne marche plus. Je ne console plus. Je ne crie plus. Le magasin doit être fermé. Bon Dieu ! Cette salle doigt bien servir à quelque chose, non !
Je veut parler. L'air passe dans ma gorge sans lui tirer un grognement. Je contemple la respiration de ma bien aimée. Lente. Bon sang !


Trente. Trente heures que nous pourrissons dans ce trou à merde. J'ai à nouveau de la voix. L'état de Juliette empire. Elle respire de façon saccadée. Je gueule. Soudain, un piaillement de souris couvre ma voix. Le rongeur se faufile dans cette fichue salle. Ma respiration elle aussi se coupe de temps en temps. Ou est ce rongeur ?
Merde. merde. MERDE !!! Sur le sol. Au milieu de la salle. Non. Une trappe. Je l'ouvre.
- Juliette ? Viens !
Le silence me répond. Pas même une respiration. C'est la tête la première que je bascule par le trou béant. Je vais mourir. Ou pas. Non !

Mon Dieu, faîtes que je meure.


Voili voilà… c'est de la m**** pure, mais je me suis bien amusé.

Contribution du : 02/08/2008 19:08
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Re : Exercice d'écriture N°1
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De bonnes idées et des rebondissements intéressants, tu as des facilités pour la construction, je te suggère d'étoffer un peu plus tes personnages et je pense que tu pourras passer du statut de "merde écrite vite fait mais pas mal du tout quand même" à celui de "Texte intéressant avec des personnages attachants".

Contribution du : 02/08/2008 19:51
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Re : Exercice d'écriture N°1
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:-† snif… ok, je m'y met !

Contribution du : 02/08/2008 19:55
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Re : Exercice d'écriture N°1
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Ayant découvert hier cet atelier que je trouve injustement dépeuplé depuis le 02/08, il m'a pris l'envie d'y participer. J'ai donc sorti mon plumeau (pour virer les toiles d'araignées qui n'ont rien à faire ici) avant de faire chauffer mon clavier.
Voici donc le résultat de mes élucubrations (à chaud).

Il n’y a pas que les ânes qui s’appellent Martin

Martine s’éveilla en sursaut. Dès qu’elle bougea la jambe droite, une douleur aigüe irradia de sa cheville jusqu’au genou. Son cri de douleur se perdit dans le silence blanc. Quand les élancements s’apaisèrent, elle rampa jusqu’à la grotte devant laquelle elle avait atterri et qui semblait lui offrir un bon refuge le temps que les secours arrivent. Une fois à l’intérieur, elle se cala, face à l’ouverture, contre son sac à dos. Dans cette position, elle avait une vue plongeante sur le versant de la montagne, récemment enneigé de poudreuse automnale. « Voilà, soupira-t-elle. Maintenant, s’il vient trainer dans le coin, je le verrais arriver de loin. » Elle farfouilla dans la poche de sa combinaison de ski et en sortit la boite de cachets contre la douleur qu’elle emmenait toujours, étant sujette aux maux de tête. Elle en avala deux puis, en attendant qu’ils fassent effet, elle se remémora les évènements des dernières heures. Force lui fut de reconnaitre qu’elle s’était conduite de la façon la plus stupide qui soit : « Ma pauvre fille ! Mais qu’est-ce qui t’a pris de vouloir faire du ski hors piste ! Et seule, par-dessus le marché ! Ah ! Ça te va bien de rabâcher à longueur de journée les règles de sécurité aux autres alors que toi tu n’es même pas capable de les appliquer. Te voilà bien, maintenant, coincée dans une grotte perdue en pleine montagne avec une cheville foulée ! Cassée, peut-être ! Sans compter l’autre, là, le Martin qui te cherche surement avec des intentions pas très catholiques. »
Martin, elle l’avait croisé dans sa chute en le bousculant un peu au passage. Bousculade qu’il n’avait guère appréciée. Ça, elle l’avait tout de suite compris lorsqu’il s’était lancé à sa poursuite en poussant des cris abominables. Heureusement que sa glissade lui avait fait dévaler la pente beaucoup plus vite que si elle avait couru, car l’autre aurait eu tôt fait de la rattraper. Puis, un danger chassant l’autre, au bout de la glissade elle était tombée dans le vide. Sur quelle hauteur ? Mystère. Dix ? Quinze ? Vingt mètres ? En tout cas, suffisamment d’assez haut pour qu’elle eut le temps de se voir morte, écrasée sur les rochers en contrebas. Par chance, elle était tombée sur un méplat recouvert d’une bonne épaisseur de poudreuse. Ce qui n’avait pas empêché sa cheville de craquer sinistrement à l’atterrissage. Là, étalée sur le dos, elle avait croisé les petits yeux marron de Martin. Visiblement, et malgré l’envie qui transparaissait dans son regard bestial, il hésitait à sauter de si haut. Puis elle s’était crue définitivement hors d’atteinte lorsqu’elle l’avait vu faire demi-tour.
Engourdie et fiévreuse, Martine frissonna. Afin de rester aux aguets, elle tira d’une poche du sac à dos le journal qu’elle avait emporté pour allumer le feu qui devait servir à réchauffer son repas de midi. Elle savait qu’il datait d’une semaine et que les nouvelles ne seraient pas fraiches, mais au moins elle avait de quoi s’occuper l’esprit pour ne pas sombrer dans le sommeil. Sur la première page, la photo d’un homme au regard torve s’affichait sous un gros titre : « Un dangereux violeur s’échappe du tribunal de Lourdes. » Puis, sous la photo, en plus petits caractères : « Selon la police, Hubert Martin se cacherait quelque part dans les massifs boisés de la vallée d’Aspe. D’importants moyens de recherche ont été déployés par la préfecture. »
Soudain, Martine se figea : en tournant la page du journal elle aperçut au loin la silhouette inquiétante et massive de Martin se dirigeant vers elle. Son cœur s’affola. « Comment ce salopard a-t-il trouvé le moyen d’arriver jusqu’ici ? gémit-elle. À moins que ce ne soit là qu’il se terre ? » Paniquée, elle inspecta les lieux à la recherche d’une échappatoire. La vue brouillée par les larmes, elle aperçut une sorte de balcon rocheux qui surplombait le fond de la grotte à environ deux mètres du sol. Y voyant son salut, elle rampa dans sa direction en grimaçant. Là, elle se redressa en s’agrippant aux aspérités puis jeta son sac sur l’avancée. Furtivement, elle jeta un regard vers l’extérieur : Martin n’était plus qu’à une trentaine de mètres de l’entrée ! Rompue à la pratique de l’escalade depuis son enfance, elle parvint, en surmontant sa douleur, à se hisser sur le balcon où elle s’aplatit du mieux qu’elle put.
Arrivé devant l’entrée de la grotte, Martin, ravi d’avoir atteint son but et sûr de son fait, poussa un cri de victoire si puissant qu’il en déclencha une avalanche. Des tonnes de neige fraiche vinrent boucher la seule issue de la cavité.
Entrée là volontairement pour se mettre à l’abri de son bourreau, Martine s’y trouvait prise au piège avec lui. L’obscurité, la présence du monstre et la douleur contribuèrent à porter sa peur à son paroxysme. Elle ne put réprimer le tremblement nerveux qui s’empara d’elle de la tête aux pieds. Plaquée contre le sol humide, elle se mordit les lèvres jusqu’au sang pour ne pas crier. Une éternité de secondes s’écoula dans un silence monacal, à peine troublé par la forte respiration du prédateur excité de sentir sa proie à proximité. Dans un effort surhumain, Martine se força à réfléchir avec sang froid. Soudain, elle se souvint et faillit crier de joie : « le pistolet ! » Elle venait de se rappeler que Jean, son mari, lui avait imposé de toujours conserver cette arme au fond de son sac. « Au cas où tu ferais de mauvaises rencontres », disait-il pour contrer ses protestations. Si elle s’était pliée de mauvaise grâce à l’écouter, aujourd’hui elle bénissait son mari.
Lentement, très lentement elle enleva ses gants et se mit en devoir d’ouvrir la fermeture éclair du sac. Toutefois, si minime fut-il, Martin dut percevoir le bruit du zip car la jeune femme l’entendit s’agiter. Elle plongea frénétiquement la main dans ses affaires à la recherche de la crosse du pistolet. Mais celui-ci, enfoui au fond du sac, restait inaccessible. Brusquement, horrifiée, Martine sentit un souffle chaud lui passer sur le visage. Au bord du désespoir, sa main se crispa sur ce qui semblait être un manche en matière plastique dure. Dans un éclair, elle se souvint qu’elle avait emprunté un tournevis à Jean, juste avant de partir, pour régler une attache de l’un de ses skis (c’est d’ailleurs à cause de cette attache qui n’a pas tenu qu’elle était tombée en perdant un ski). Comme dans un cauchemar, elle s’en empara et lança de toutes ses forces, au jugé, sa main devant elle. La pointe du tournevis cruciforme entra sans difficulté dans quelque chose de mou. Dans le même temps, un cri de douleur inhumain emplit la caverne. Un liquide poisseux recouvrit la main de la jeune femme.
Surpris par la violence de l’attaque et fou de douleur, l’outil planté dans la joue, Martin lâcha prise et chuta lourdement sur le sol où il s’étourdit. Profitant du court laps de temps que lui offrait cette chute, Martine farfouilla dans le sac à l’aveuglette. À tâtons, ses doigts rencontrèrent une sorte de boite qu’elle identifia aussitôt : « Mon radio réveil-télévision, se dit-elle. Pourvu que la batterie de secours de ne soit pas déchargée. » Elle actionna le bouton marche/arrêt. Très vite le petit écran se couvrit de petits points blancs. Martine reprit espoir car l’écran enneigé lui procurait un minimum de lueur fort utile dans ses recherches. « Et tant pis si je ne peux voir les infos ici », se surprit-elle à penser ironiquement tout en continuant son exploration fébrile.
Au pied du balcon, Martin recouvrait ses sens. La jeune femme l’entendit remuer. En poussant de petits cris affolés, elle renversa carrément le sac. Elle s’impatienta à dégager son jeu d’échecs électronique (qui, en temps normal, lui servait à remplir les longues soirées passées dans les refuges), coincé en travers de l’ouverture. Quand ses doigts entrèrent en contact avec le métal froid qu’elle abhorrait ordinairement, une joie indescriptible la submergea. Un méchant sourire de triomphe aux lèvres, elle se retourna brusquement et, sans réfléchir, vida le chargeur dans la tête de l’ours énorme qui s’apprêtait à l’attaquer.
Martine lâcha son arme encore fumante puis s’agenouilla sur le sol. La douleur de sa cheville, que la peur lui avait fait oublier, lui tira une grimace. Lentement, avec des gestes mécaniques, elle remit en place les piles de sa torche halogène qui s’était ouverte en deux en tombant du sac et l’alluma. Elle dirigea le faisceau de lumière sur l’animal et dit au cadavre : « Mon pauvre Martin, je ne te voulais pas de mal, mais je n’étais pas la Martine qu’il te fallait. »
Plus tard, juste avant de s’évanouir, elle discerna vaguement les abois d’un chien à travers l’épaisseur de neige qui la retenait prisonnière.

Contribution du : 04/11/2008 11:35
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Re : Exercice d'écriture N°1
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Je reprends cet essai à mon tour, espérant qu'il sera lu, malgré le fait que ce post me semble à l'abandon depuis relativement longtemps.

J'ai fait l'effort d'y mettre beaucoup de dialoques, étant donné que c'est ma principale difficulté.

"Les deux hommes se regardaient en chien de faïence. Aucun ne comprenait la présence de l’autre …

Ils avaient pourtant reçu tous deux la convocation de la hiérarchie de se présenter ici, Pierre avait même fait un énorme effort de présence, s’étant ouvert la main assez violemment la veille en s’essayant à un bricolage maison.

Ils savaient qu’ils voulaient la même place au sein de cette firme, leur supérieur ne s’était pas caché de les mettre en conflit dès le premier jour. Ils avaient pourtant tout pour s’entendre : la même formation, le même style de vie, chacun un enfant en bas-âge, et beaucoup de goûts communs.

Pierre se demandait ce qui l’attendait quand Paul brisa le silence :

- Tu penses qu’ils vont nous laisser ici longtemps ? Le travail s’accumule pendant ce temps, et après ils vont encore oser râler qu’on n’avance pas, qu’à deux on ne fait pas le travail d’un seul, et autres remarques qu’ils ont l’habitude de nous servir …

- Pas la moindre idée ! Ils t’ont dit quelque chose à toi ? Ou tu as juste eu droit à la convocation sur ton bureau ce matin ?

- Rien du tout. Une enveloppe dactylographiée sur mon bureau ce matin me disant de me rendre sans attendre dans ce local, que des choses importantes devaient m’être dites.

Impatient par nature, Pierre se dirigea d’un pas franc vers la porte, voulu l’ouvrir, et remarqua qu’elle était verrouillée de l’extérieur. L’impatience et la curiosité cédèrent leur place à la crainte.

Ils s’assirent à même le sol, Pierre fixant la lampe halogène qui avait fait son temps et berçait la pièce d’une lumière criarde, et Paul se posant mille questions sur son avenir professionnel dans les conditions offertes par cette firme.

Un téléviseur vieillot était posé sur une table dans un coin de la pièce, Paul essaya de l’allumer, en vain. Il remarqua alors que non seulement la prise n’était pas branchée, mais qu’il n’y avait pas d’électricité à proximité. Il rit.

Pierre le regarda d’un air exaspéré :

- Et bien ravi qu’au moins la situation fasse rire quelqu’un …
- Mais ne sois pas si nerveux … A coup sûr, ces messieurs veulent juste tester notre résistance au stress. Viens t’asseoir ici, on fait une partie d’échec ?

Pierre ne pouvait pas décemment dire qu’il ne savait pas jouer aux échecs. Tout le monde savait jouer aux échecs, il avait assez demandé à son père de lui apprendre, mais il avait toujours essuyé le même refus. Il en était venu à penser qu’en fait son père ne savait sûrement pas jouer lui non plus …

Pour garder une contenance, il refusa sèchement en arguant qu’il n’en avait pas la patience maintenant, et saisit un journal qui traînait dans un coin de la pièce. Il fût pris d’une panique encore plus importante quant il remarqua que ce journal datait d’une semaine, et qu’en première page s’étalait en gros titre les problèmes liés au stress du travail, avec une photo montrant un homme tenant un révolver sur sa tempe.

Il montra de loin à Paul et s’énerva :

- Oui tu dois avoir raison, ils veulent tester notre résistance. Le problème est que de la résistance au stress, je n’ai ai pas !

Ces derniers mots furent criés tellement fort que l’autre sursauta, se remit debout, et tenta, avec humour, de détendre ce qui était à présent son codétenu.

- Mais enfin, calmes toi. Tout va bien. Ils vont nous laisser ici jusqu’au déjeuner, et puis ils vont venir nous ouvrir en riant et en se moquant de nous comme à leur habitude. Tu as un stylo ? Les mots croisés ne sont pas fait dans le journal, on les fait ensemble ? Ou un sudoku, tu préfères ?

Pierre ne broncha pas. Il restait à fixer son partenaire d’un air inquisiteur, il était maintenant persuadé que celui-ci était au courant de tout, qu’il savait pourquoi il était enfermé là, et que si test de résistance il y avait, c’est bien lui qui le réussissait haut la main tant qu’à présent.

Il s’avança vers la fenêtre, regarda la ville. Ce paysage l’avait séduit dès son entrée dans les bureaux de l’entreprise, lors du premier rendez-vous avec le responsable du personnel. Il s’avança vers cette fenêtre, s’étonnant lui-même à se demander quand il pourrait retourner à cette liberté.

Paul se mit de nouveau à rire, ayant lu une bd stupide de Snoopy qui se dorait au soleil.

Le sang de Pierre ne fit qu’un tour. C’était certain, Paul se moquait encore de lui, comme tous ses camarades s’étaient toujours moqués de lui parce qu’il ne venait pas d’une famille qui avait déjà un nom dans le milieu des affaires de cette minuscule ville qui tentait de se la jouer « big apple ».

Il baissa les yeux et aperçut un tournevis posé sur le rebord intérieur de cette fenêtre. Il s’en saisit, et sans mot dire se retourna et planta l’outil encore et encore dans le torse du moqueur.

A ce moment, la porte s’ouvrit à la volée, le Directeur en personne entra, se précipita sur Pierre, lui prit le tournevis des mains, et le félicita d’une voix chaleureuse :

- Mon petit Pierre vous avez tout compris à la dure loi des affaires. Tuez les autres avant qu’ils ne vous tuent eux-mêmes dès qu’ils le pourront. Vous aurez compris que vous accédez au poste que vous convoitiez tous les deux. Votre nouveau bureau vous attend.

Pierre regarda sa main ensanglantée serrer celle de son patron. Cette poignée de main était à la limite du risible.

Il sourit, et s’en alla derrière son directeur à la découverte de son nouveau bureau, durement gagné se dit-il quand même dans un sursaut de fierté. "

Contribution du : 03/02/2009 10:28
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