Tout d'abord, merci.
Merci à tous, lecteurs anonymes ou pas, pour m'avoir accompagné un instant sur ce sentier des mûres qui sentait la fin de l'été, la fin des vacances.

Il y a des jours...
Il y a des nuits... des moments dans nos vies où tout semble soudain possible ; des jours où nous jaillissons dans la lumière avec une furieuse envie d'en découdre, un appétit féroce dans le ventre, un brasier dans le regard.

Avec ce poème (le second de ma modeste plume, étant habituellement plutôt tourné vers la nouvelle), écrit cet été sur les bord de l'Aven (Finistère sud), j'ai souhaité évoquer ces moments de lumière qui font pétiller nos existences et rayonner nos pellicules cérébrales à souvenirs.

A pas encore 40 ans (merde, dans huit mois, il faudra que j'écrive « à tout juste 40 ans ». Pfff !), j'ai la chance (enfin, si la chance à quelque chose à voir là-dedans) d'avoir eu une vie riche et bien remplie.
Après 70 pays gravés sous mes semelles de vent, j'ai multiplié les rencontres et les expériences en tous genres : drôles, insolites, émouvantes, terrifiantes, palpitantes et pour beaucoup inoubliables.

Le premier souvenir est lié à une rencontre qui m'a beaucoup remué et longtemps hanté.
Il y a quelques années, dans une autre vie pas si lointaine pourtant, je profitais d'une escale pour visiter un orphelinat en apportant des livres et fournitures amassées en France depuis plusieurs mois.
Au moment de partir, une petite fille avec laquelle je venais de parler et jouer, a agrippé ma main avec la "force du désespoir" en me regardant intensément.
L'un des responsable de l'orphelinat nous a alors regardé en riant : "Si tu veux, elle est à toi".
Cette remarque m'a évidemment choqué pour le manque de respect et l'évidente connotation malsaine qu'elle traduisait.
Une fois rentré en France parmi les miens, j'ai souvent repensé à cette rencontre furtive et je m'en suis presque voulu... de ne pas avoir dit ou fait quelque chose afin de sortir cette gamine d'un destin sans doute peu reluisant (« Il y a des jours où nous devrions presque... »).
Je préfère évidemment penser qu'elle s'en est sorti, d'où « ce ventre rond tendu comme une voile » et ce regard illuminé par l'amour mais... le mirage n'est sans doute pas loin.

Le second souvenir... est lié à un battement de coeur assez récent que je n'ai pas souhaité « faire basculer », parce que je n'avais aucune raison de la faire.
Sensible et sentimental, les rares coups de coeur que j'ai eu sont des brasiers que je mets du temps à éteindre. Je les garde le plus souvent en moi par respect pour la tendre colocataire qui partage mon existence depuis 18 ans en m'offrant une vie « souple et chaude ».
Mais je ne les refoule pas trop vite. Nanmého !
C'est un sentiment tellement puissant et rayonnant que l'amour !

Musset le dit lui-même :

"J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."

"La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, Et vous aurez vécu, si vous avez aimé."

A très bientôt pour mon troisième essai poétique... un truc plutôt onirique : "Dans la rue sombre du temps plié"

Colibam, ce que tu as écrit là me touche plus encore que ton poème. C'est peu dire.
Merci!

jaimme

Touchée par ces mots, oui, je le suis, merci pour cet éclairage et vos remerciements

Merci à toi



très joli texte, au passage

bonjour

merci d'avoir developpé ici le fond de ton poème.
c'est avec plaisir que j'attends le suivant


à bientôt, presque voisin