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Sentimental/Romanesque
Agueev : Les yeux [concours]
 Publié le 27/09/15  -  13 commentaires  -  10225 caractères  -  134 lectures    Autres textes du même auteur

Un mec, un site de rencontre, une fille, un rendez-vous.


Les yeux [concours]


Ce texte est une participation au concours n°19 : T'as de beaux yeux, tu sais ! (informations sur ce concours).



19 h 00, il faut que je commence à me magner, il ne me reste qu’une heure pour prendre une douche, m’habiller, me détendre avec une ou deux vodkas, me coiffer, ou plutôt vérifier que je ne suis pas coiffé, me parfumer, me prendre une dernière vodka et partir pour mon rencard.


Cela fait environ quinze jours que je bosse sur ce projet et j’ai hâte qu’il aboutisse. D’habitude en deux jours c’est plié : une présentation, une discussion, elle accepte ou elle refuse le rendez-vous et je passe à autre chose. Les sites de rencontres ne sont pas faits pour perdre du temps, il y a tellement de choix, de possibilités que je n’aime pas lambiner avec des chieuses qui ne savent pas ce qu’elles veulent.

Mais avec Lucie, j’avoue que je suis attiré par son côté mystérieux depuis le début, c’est pourquoi j’ai fait preuve de patience. Elle semble carrément jolie même si les photos ne la montrent jamais complètement de face avec ses cheveux blonds, la finesse de son profil et son corps de rêve. Malgré mon baratin bien rôdé, j’ai compris qu’elle était méfiante et aussi très intelligente. Je devine vite ce qu’elles veulent entendre et elle, elle avait besoin d’être rassurée. Parfois j’ai honte des conneries que je leur écris mais je jubile quand je tape dans le mille : les romantiques, les coquines, les déçues, les malheureuses, les célibataires qui n’en peuvent plus, les femmes mariées qui souhaitent une aventure, etc. J’ai un discours pour chacune et depuis trois ans mon taux d’échec est proche de zéro.

Je n’ai pas réussi à vraiment classer Lucie. Elle a dirigé la conversation dès le début. J’ai dû jouer très serré, ne pas faire de gaffe. J’ai bien vu qu’elle avait tenté de me coincer avec des questions contradictoires, mais je ne suis pas tombé dans ses pièges. Je l’ai joué profil bas, pas de rentre-dedans, un brin blasé, un tantinet ténébreux et au fil des jours la confiance s’est installée. Quand j’ai senti que ses doutes faisaient peu à peu place à la curiosité et parfois à la complicité, j’ai proposé que l’on se rencontre. Comme je l’avais prévu, elle n’a pas dit oui tout de suite et après encore trois jours de pipeautages elle a enfin accepté.

En général, les nanas tiennent à ce que le mec organise le premier rencard, une espèce de non-dit, une mise à l’épreuve bidon au cas où un blaireau inviterait une gonzesse au Flunch en espérant la sauter après. Une faute de goût à leurs yeux… Évidemment là aussi je suis préparé, une liste de restaurants selon le thème : branchouille, romantique, classique, mais pas à moins de cent cinquante euros l’addition, c’est une règle ! Cela leur donne l’impression d’être uniques et souvent redevables…

Lucie, pour une fois, m’a directement proposé un endroit qu’elle connaît bien, un petit bistro entre Bastille et le Père-Lachaise qui fait des plats orientaux. Pourquoi pas… Cela ne me dérange pas et j’aime bien les tajines. L’essentiel est qu’elle se sente à l’aise. J’espère qu’elle ne prendra pas de couscous, voir une femme en train de s’envoyer des plâtrées de semoule et de merguez en riant a tendance à dégoûter un peu. Cela manque cruellement de glamour.

Bon j’appelle un taxi et j’y vais. Jamais le métro pour un rencard, je ne vais pas arriver en puant la sueur et le kebab à l’oignon des beaufs qui mangent assis en tapotant sur leur smartphone avec leurs doigts graisseux.


Je demande au chauffeur de me déposer à une centaine de mètres du resto que j’aperçois au coin d’une rue donnant sur une petite place mal éclairée par un pauvre réverbère gris et écaillé. Une lumière tamisée transparaît à travers la devanture. En m’avançant doucement j’aperçois quelques tables occupées mais visiblement il n’y a pas foule. La déco semble étrange, un vieux vélo accroché au mur, des lampes industrielles, des objets de brocante en tout genre. On est loin des classiques orientaux avec des photos de médinas et des photophores marocains dans tous les coins. Elle m’a dit qu’elle serait assise au fond à droite. Je regarde avant de pousser la porte et je la vois. Droite comme un i sur sa chaise, tenant son verre avec les deux mains comme si elle avait peur de le perdre. Elle a le regard perdu vers la salle et même de loin je distingue la couleur de ses yeux, un bleu intense, électrique, presque irréel. Une sensation étrange m’envahit, une espèce de trac, un sentiment d’inquiétude. Je recule et je décide de fumer un clope pour me détendre avant d’entrer.


Je m’avance vers elle avec un grand sourire, elle ne semble pas me remarquer jusqu’à ce que je lui lance un tendre : « Salut Lucie ! » Elle sourit et lève les yeux vers moi. Elle me fixe sans avoir l’air de me voir. Son regard est intense et la couleur de ses yeux me déstabilise, ils sont encore plus incroyables de près.


– Salut Marco ! Assieds-toi, l’endroit te plaît ?

– C’est charmant, je ne m’attendais pas à ça, tu m’attends depuis longtemps ?

– Non, mais de toute façon j’aime bien arriver en avance pour m’habituer à l’atmosphère.


Son regard me trouble, il est beau et étrange, j’ai l’impression de regarder un miroir.


– Je préfère te le dire maintenant car tu ne sembles pas avoir remarqué, mais je suis aveugle.


Je comprends mieux mais je reste stupéfait, au moins elle ne voit pas la tronche que je tire. Du coup je l’observe sans vergogne et m’étonne que son regard vide reste droit et vise parfaitement mes yeux. Elle est magnifique ! Je commence à imaginer le délire que cela va être de passer une nuit avec elle. Il paraît que les aveugles ont un toucher magnifique et sensuel.


– C’est une surprise mais cela n’enlève rien à ta beauté !

– Merci. Tu aimes les surprises ?


J’ai du mal à interpréter le sourire qui accompagne sa question, comme un défi.


– Cela dépend, on entend beaucoup d’histoires à propos des rencontres par Internet, des filles qui ont 20 kilos de différence avec les photos, les mecs qui font 20 centimètres de moins que ce qu’ils annoncent. Mais ta surprise est plutôt agréable. Ta particularité m’est égale puisque nous avons communiqué depuis des semaines par écrit. C’est ta personnalité qui m’a plu. Mais comment as-tu fais pour lire mes messages ?

– Nous sommes au 21ᵉ siècle ! Il existe aujourd’hui de nombreux logiciels et claviers spéciaux pour permettre aux malvoyants d’être comme tout le monde derrière un ordinateur.

– Mais tu n’as pas pu voir mes photos.

– Non, mais ton profil m’a interpellé. J’avais vraiment envie de te rencontrer et nos conversations n’ont fait que confirmer ce sentiment.


En général ce genre de phrase me met en confiance et je pense comme d’habitude avoir tapé dans le mille. Mais même si le ton est aimable, elle me dit cela avec son drôle de sourire et surtout j’ai l’impression que ses yeux, à la fois si beaux et si particuliers, sont en train de scruter le fond de mon âme. Elle ne voit rien, pourtant on dirait qu’elle analyse toutes les réactions de mon visage. Je ne sais plus comment me comporter.


– Et qu’est-ce qui t’a le plus attirée dans mon profil et nos conversations ?

– Rien.


La claque ! Je suis sous le choc. J’ai même l’impression qu’elle se délecte de l’expression abasourdie qui se lit sur mon visage. Je n’arrive pas à soutenir son regard. Elle doit entendre à ma façon de bouger sur la chaise que je suis soudain très mal à l’aise. J’essaie de garder une contenance en me demandant si elle déconne.


– Mais que veux-tu dire ? Rien ? Je ne comprends pas, j’avais l’impression qu’on avait un très bon feeling, non ? Pourquoi ce rendez-vous ? J’ai adoré discuter avec toi pendant toutes ces semaines.

– Ah mais moi aussi ! J’ai tellement ri ! Dès que j’ai lu ton pseudo « Xman », je me suis demandé si c’était du premier ou du deuxième degré, c’est tellement too much ! Le mec se prend pour un surhomme ! Et puis ton profil où tout sonne faux : la recherche de relation sérieuse, les lectures, les films et la musique hétéroclites pour plaire à tout le monde. J’étais intriguée. Nos discussions ne m’ont pas déçue ! J’ai bien compris que tu cherchais les points faibles comme un prédateur cherchant à savoir comment attraper sa proie. J’ai tendu des perches, j’ai joué la contraction, le paradoxe. Je me suis amusée avec toi. Je tenais à te rencontrer pour t’expliquer tout cela. Tu es le summum du dragueur ringard sur Internet. Je me doute bien que tu dois faire des victimes avec ton petit jeu bien rôdé et je suis sûre que tu as la jolie petite gueule qui va avec. Mais il y a le visible et l’invisible et les aveugles ont cette chance de percevoir l’invisible. Nous ne sommes pas « aveuglés » par l’image et les paravents mous derrière lesquels vous vous cachez. Tu vois le garçon assis cinq tables derrière ?


Dégoûté par ce discours assassin, je n’arrive pas à sortir un mot. Je me retourne, obéissant, et j’aperçois un mec quelconque, bedonnant avec une tronche de geek caricaturale, version série américaine, il sirote un Orangina en bouquinant.


– J’ai rendez-vous avec lui à présent et c’est quelqu’un de bien et de sincère. Je me fous de son apparence, mais c’est un garçon intéressant et j’ai envie de l’aimer. Tout le contraire de toi. Tu aimes toujours ma surprise ?

– Eh bien je crois qu’on va s’arrêter là, merci de m’avoir fait perdre mon temps, j’espère que tu t’es bien défoulée et je te souhaite une bonne soirée avec Mister Thon. C’est dommage Lucie car je t’appréciais vraiment.

– Retiens cette leçon Marco, une aveugle a vu en toi ! Oublie ton reflet.


C’est sa dernière phrase, et à cet instant j’ai l’impression que ses yeux me pénètrent jusqu’au fin fond de mon cerveau. Puis elle baisse définitivement la tête jusqu’à ce que je parte.

Je me retrouve seul sur cette place merdique et je regarde par la vitre le mec s’asseoir à ma place. Le sourire de Lucie est différent. Son regard s’est adouci. Elle est encore plus belle.

J’ai envie de marcher. Il me faut une vodka. Je vais appeler la nana de mon dernier rendez-vous, je ne sais plus son prénom mais j’ai encore son numéro.


 
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   Bidis   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonne entrée en matière, personnages bien dessinés et de l’atmosphère : la lecture s’annonce agréable et distrayante.
Je n’ai pas été déçue et à la fin, j’ai une impression rare : j’ai envie de lire la suite, alors que je sais pertinemment qu’il n’y en a pas car tout est dit.
Bravo !
Edit : à la relecture, j'ai un peu modéré mon évaluation qui en fait concernait surtout la chute.

   carbona   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Un texte qui se lit très bien, une écriture très fluide, un langage adapté à ce personnage assez antipathique, ça fonctionne bien.

C'est plus le contenu qui me chiffonne, car on est dans l'exagération. Bon déjà comme ce texte est annoncé dans le cadre du concours, ça gâche la surprise, puisque dès que le narrateur nous dit qu'on ne voit des photos de la demoiselle que de profil, on comprend. Mais ça, vous n'y pouvez rien.

Mais c'est ce revirement "too much", pas assez subtil qui me gêne, d'une part par le dialogue entre les deux protagonistes que je trouve surfait, superficiel et cliché et d'autre part par la morale qui en découle que je trouve du même acabit. Tout ça manque de finesse et de nuances à mon goût.

Merci pour votre texte.

Edit : un repas à 150 euros, il y va fort ce séducteur, ça doit creuser dans le portefeuille !

   Anonyme   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ça fleure la belle leçon de morale aux sons de trémolos romantiques, mais ce n’est pas désagréable !

Votre écriture fluide et concise sert bien l’ensemble. Les portraits sont bien tirés et le héros de l’histoire semble, en arrière plan, se comporter goujatement plus à cause du système que de sa vraie personnalité. J’ai davantage envie de le plaindre que d’applaudir la magistrale sortie infligée par Lucie (au passage, donner le prénom de Lucie à une aveugle clairvoyante : bravo !)

Merci pour cette agréable lecture.

   Automnale   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tel est pris qui croyait prendre ! Ah, ah, cette histoire est plutôt amusante.

J’ai adoré :

LE STYLE D’ECRITURE
J’ai juste repéré (c’est exactement ce que l’on appelle « chipoter ») :
- « J’ai envie de l’aimer »… et, toute de suite après, « Tu aimes toujours ma surprise ? » (« Tu apprécies toujours ma surprise » conviendrait donc mieux.
- « Comment as-tu fais ? » (ne serait-ce pas mieux avec un « t » à faire ? ».

LE VOCABULAIRE RENDANT JEUNE ET VIVANTE LA NARRATION
Exemples : me magner - mise à l’épreuve bidon – pipeautages – blaireau – branchouille – ringard -tronche…

L’HUMOUR
- Vérifier que je ne suis pas coiffé.
- Cela fait environ quinze jours que je bosse sur ce projet.
- Voir une femme en train de s’envoyer des plâtrées de semoule et de merguez en riant a tendance à dégoûter un peu.
- Au moins, elle ne voit pas la tronche que je tire.

Des renseignements complémentaires concernant la vie de ce garçon n’auraient, à mon sens, pas été superflus. Que sait-on de lui ? Il drague sur Internet, se parfume, est amateur de vodka, fume, a souvent besoin de se détendre… Il ne manque pas d’argent, offre le restaurant à ses belles d’une nuit, circule en taxi. Mais à part cela ? Travaille-t-il ? Est-il étudiant ? A-t-il des copains, des hobbies ? A-t-il déjà été amoureux ?... Toujours est-il que son taux d’échec, après cette rencontre, va sérieusement en prendre un coup !

Il me plairait de connaître la suite de cette aventure ratée… Supposons que Lucie ne soit pas heureuse avec son buveur d’Orangina… Imaginons alors qu’elle propose une deuxième rencontre à Marco… Certes, les histoires d’amour avec un grand A finissent mal en général… mais commencent parfois bizarrement…

En tout cas, merci Agueev, je me suis bien amusée.

P.S. - Pour ce qui concerne les points positifs, je voulais noter aussi que cette nouvelle pourrait être proposée, sans manquer d'intérêt, hors du cadre d'un concours ayant pour thème "les yeux".

   Anonyme   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Bien malin qui croyait prendre !

Entre "Mon péché capiteux" d'Arielle et cette nouvelle, les hommes ne sont pas au beau fixe en ce moment...

Mise à part ça, le ton est donné dès le début et on ne s'ennuie pas avec cette histoire dont la fin laisse pantois. Je trouve quand même le sort réservé à Marco assez "cruel" car, au final, il n'a rien fait à Lucie. Je veux dire qu'il ne lui a pas causé de tort, alors pourquoi se venger de la sorte. Du reste, elle aurait très bien pu se tromper sur son jugement, donc c'est un peu trop facile.

Mais en supposant qu'elle ait vu juste, je pense que Marco aurait pu se défendre autrement, car n'oublions pas ce qu'a ressenti celui-ci dès leur premier échange sur Internet :

"...avec Lucie, j’avoue que je suis attiré par son côté mystérieux depuis le début, c’est pourquoi j’ai fait preuve de patience."

Donc Marco aurait du dire à Lucie qu'elle a vu juste mais que là, c'est différent. Il aurait du déballer la vérité sur son comportement en faisant preuve de mea culpa, tout en lui disant que, pour la première fois de son existence il ressent à ses côtés quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti ailleurs, pour aucune autre femme, et qu'il a changé. Tout le monde peut changer, non ?!? Il aurait du essayer de la convaincre afin de lui laisser une chance de se racheter en passant plus de temps avec lui pour tenter de le connaître, etc. Ca aurait pu marcher, non ? En tout cas c'aurait été cohérent ; pas de faute de goût. Au lieu de quoi la nouvelle se termine sur un échec. La seule chose qui me chiffonne est le manque d'espoir et l'inéluctabilité des choses.

Mais si j'écris tout ça, c'est que j'ai follement aimé !

Petit bémol toutefois : le fait que la nouvelle ne tourne pas assez autour des yeux, et que le sujet principal se veut être une rencontre sur Internet.

Bravo à vous,

Wall-E

   ameliamo   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte sympa écrite avec un style direct, cursive, alerte et ayant une bonne note de sincérité et d’humour. Le personnage Marco est véridique. Je ne peux dis la même chose en ce qui concerne Lucie. L’attitude de la jeune fille, presque revancharde sans aucun motif, et le déroulement du final de l’action sont artificielles. Mais, per ensemble, c’est une lecture amusante qui se lire avec plaisir. (Excusez mes fautes d’expression)

   Donaldo75   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Eh bien, on peut dire que ce texte écrit à deux cent à l'heure m'a déchiré la tête ! En général, j'aime bien l'écriture rock'n roll, même pour parler d'un gros connard qui se prend pour un killer, mais là, tu as su doser les deux personnages, donner à Lucie l'arme idéale pour changer le ton de cette histoire et rebondir sur une critique sociale des comportements propres aux espaces virtuels. Enfin, et j'arrête là sinon mes phrases deviennent incompréhensibles, la chute est bien vue, dans la tonalité du début. La boucle est bouclée: un connard reste un connard, même après une bonne leçon de miroir sans tain.
Bravo Agueev, tu m'as bluffé.
Donald.

   hersen   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
On ne reprend pas son souffle avant la fin, c'est mené de main de maître.
Mis à part le fait que je ne vois pas pourquoi une femme qui cherche un copain par le net s'embarrasserait d'un rendez-vous avec quelqu'un qui sera recalé, cette histoire paraît plus vraie que nature.
Marco restera Marco, que voulez-vous que toutes les femmes du monde y fassent ?
Le sujet est traité légèrement mais au moyen d'une écriture rigoureuse; le dosage du registre familier est parfait.

Lecture très divertissante.

   Blacksad   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Ecriture dynamique et fluide, thème moderne, texte sympathique. On peut quand même regretter que le personnage du dragueur soit aussi caricatural (le trait est quand même un peu forcé je trouve) et qu'on pressente la surprise "aveugle" (mais c'est peut-être lié au thème du concours).
A part ça, l'ambiance est bien rendue, on y croit et le style est très sympa !

   Shepard   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut Agueev,

Je dois dire que le Dom Juan en puissance qui se fait rabattre le caquet, c'est plutôt jubilatoire.

Le style à la première personne est très dynamique, et c'est un bon choix à mon avis, cela calque bien le désarroi du personnage à la fin. Il permet également de prendre en pleine face son arrogance.

Quelques remarques générales sur ce qui m'a dérangé :

- Le fait que la fille se fatigue à monter un rendez-vous bidon. Bon, mais c'est le cœur du récit. C'est le but du récit, je ne discuterais pas mais ça n'a paru un peu surfait.
- L'espèce de 'morale' finale "oublie ton reflet" etc... Facile à dire pour quelqu'un qui ne voit pas ! Comment considérerait-elle sa beauté en étant voyante ? Serait-elle la même ? A 'voir'...

Mis à part ces deux points, le texte fonctionne très bien.

   AlexC   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Salut Agueev,

A première vue, ton intrigue peut être jubilatoire. Le tombeur du net qui se fait remettre en place bien comme il faut, je suis persuadé que beaucoup de femmes malmenées ont pris leur pied à lire ton texte.

Le “salaud” en prend pour son grade certes, l’anecdote a du piquant, mais au fond, comme la conclusion très réaliste nous le prouve, il a juste perdu un peu de son temps, rien de plus. Il n’est ni humilié publiquement, ni violenté moralement ou physiquement, son orgueil en a juste pris un coup car il a trouvé plus malin que lui.

Par ailleurs, que son bourreau soit aveugle ou non, cela marche pareil. La seule différence entre l’analyse de Lucie et celle d’une fille normale est qu’elle n’est pas “aveuglée” par les photos. Or, pas besoin d’être aveugle pour cela. Beaucoup de nanas, d’autant plus à Paris où les filles sur les sites de rencontres sont devenues très méfiantes, ne s’arrêtent pas aux photos. Les femmes sont par ailleurs bien moins sujettes à ce genre d’auto-suggestions que les hommes. Mais je suis sûr que tu sais tout cela ;)

D’autre part, ce qui m’a gêné dans ta nouvelle, c’est que la “gentille aveugle” qui mérite le “mec bien et sincère” nous prouve par A plus B, qu’elle est toute aussi manipulatrice et perfide que Marco et pire, qu’elle est cruelle et sans doute sadique. A mon sens, Lucie ne mérite pas un mec bien ! Ils vont bien ensemble avec Marco en fait. Et les mecs comme Marco ont d'ailleurs toutes les chances de tomber fou amoureux des filles comme Lucie qui leur donnent du fil à retordre intellectuel. Les gens biens ne se défoulent pas sur les autres, même sur les pires individus. Donc la Lucie qui obtient la fin heureuse des gens biens, j’aime pas ça.

Sinon quelques remarques sur le style. J’ai eu un peu l’impression de lire un compte-rendu sur un site de séduction. Surtout la première partie avec ce langage parlé très présent. Mais hormis quelques petits passages, l’ensemble se digère bien. C’est fait pour être pratique et efficace pas beau, ça va avec le sujet, je ne m’en offusque pas plus que cela.

Merci en tout cas pour cette sympathique lecture. Malgré mes commentaires comme toujours un peu tranchants, j’ai apprécié m’y plonger.

A bientôt

Alex

   Anonyme   
29/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Les sites de rencontre, un roman à eux tout seul ! C'est vrai qu'il y a une possibilité infinie de scénarii. Le vôtre est plutôt plaisant, quand le thème du concours a été lancé j'étais certain qu'il y aurait ce type d'idée. Mais le séducteur impénitent qui se fait démasquer par une aveugle, fallait quand même y penser. Par contre je n'ai pas trop aimé les dialogues de Lucie, je trouve qu'ils sonnent faux, qu'ils sont artificiels. Plus de naturel aurait été bienvenu. Jolie pirouette finale qui voit le dragueur ébranlé se réfugier dans des valeurs sûres.

   Pascal31   
3/10/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Du rythme, un style vif et agréable à lire. Le récit se lit d'une traite sans accroc apparent. Mais quel dommage que les personnages soient taillés à la hache : le dragueur antipathique l'est jusqu'au bout du récit et la "victime" aveugle qui retourne la situation à son avantage est à la fois belle, intelligente et va sortir avec un moche au grand cœur... Que de lieux communs !
Pour le thème, on pourrait résumer l'histoire en disant que le plus aveugle des deux n'est pas celui qu'on croit. J'ai lu ce texte sans ennui, mais j'aurais aimé davantage de nuances et un titre moins simpliste.


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