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Réalisme/Historique
aldenor : L’homme des lettres
 Publié le 20/07/09  -  23 commentaires  -  10471 caractères  -  170 lectures    Autres textes du même auteur

Un matin tranquille, lisant Kant sans y rien comprendre sur un banc devant le Nil…


L’homme des lettres


Tout a commencé l’année dernière. Je lisais « La critique de la raison pure » sur un banc devant le Nil, n’y comprenant pas grand-chose, mais m’appliquant, espérant qu’une lampe finirait par s’allumer dans mon cerveau à force de persévérance et à défaut, faire au moins mon petit effet aux yeux de quelque improbable jolie passante, qui aurait, elle, baissé les bras dès les premières lignes de ce traité philosophique et s’ébaudirait à ma vue : Houlà ! Un type qui lit Kant ! Quelle lumière ça doit être !


Je me souviens du passage qui a déclenché le processus, m’ouvrant les portes d’un monde insoupçonné :


« Être n'est évidemment pas un prédicat réel, c'est-à-dire un concept de quelque chose qui puisse s'ajouter au concept d'une chose. C'est simplement la position d'une chose ou de certaines déterminations en soi. Dans l'usage logique, ce n'est que la copule d'un jugement. »


Je l’avais relu une vingtaine de fois avant de relever la tête : la matinée était tranquille en cet endroit, avec le pépiement des oiseaux, à l’ombre d’un flamboyant rouge ; quelques felouques glissaient sur le fleuve… Je me disais : Ce qu’il peut être irritant ce Kant ; pourquoi spécifier qu’être n'est « évidemment » pas un prédicat réel, si ce n’est pour désespérer le pauvre lecteur qui se débat dans l’obscurité de son cerveau imperméable à ces évidences ? Pourquoi lui servir du « c'est-à-dire » et du « simplement », si ce n’est par méchanceté ?

Et puis soudain, au plein de mon indignation, je m’étais mis à compter le nombre de lettres « A » de ce passage : 10. Puis les B, aucune, 13 C, 9 D, etc. J’avais trouvé ça très excitant, comme une course entre les lettres de l’alphabet et j’avais relevé les résultats en marge de la page : 36 E, champion ! 18 N et S deuxièmes ex-œquo, 17 U, 16 T, 13 C, I et O, etc.

L’hypothétique passante penserait, à me voir : Décidément ce type m’épate. Non seulement il lit Kant, mais il l’annote même, il relève quelque faille dans le raisonnement du philosophe…


Par la suite, je revenais à ma place sur le Nil, j’ouvrais « La critique de la raison pure » avec un plaisir nouveau : compter les lettres. Pour agrémenter la chose j’avais imaginé des formes de compétitions sportives.


Ainsi le tennis. Exemple un match entre E et T :

E(1-0)t(1-1)re(2-1) n'e(3-1)st(3-2) é(4-2)vide(5-2)mme(6-2 : Set E…)

Un set époustouflant : pas le moindre groupe de lettres supérieur à 3 entre deux E. Le rythme ternaire est quasi parfait : du grand art.


Ou alors la formule du tour cycliste :

La page équivaut à une étape ; à l’exception de celles de montagne s’étalant sur plusieurs pages. La différence en nombre de lettres se traduit en minutes d’écart. Avec un classement subsidiaire du maillot vert par points selon le classement de l’étape.


À ma grande surprise je découvrais un style de jeu propre à chaque lettre, en fonction de son apparence, de sa sonorité, de sa disposition dans les mots, dans les phrases : A, laborieux, régulier dans les intervalles, sans génie. T plus brillant, souvent en doublette, produisant un effet d’accélération. O, franc-jeu, visuel ; d’un coup d’œil on a décompté tous les O du paragraphe. R, résonnant, se compte mieux a l’ouïe. S spectaculaire avec ses moments de folie : les phrases au pluriel. I imprévisible, omniprésent dans certaines portions, absent sur de longues séquences. E le patron, champion incontesté…


Au bout de quelques semaines, « La critique de la raison pure » était saturée de mes gribouillis ; je passais à « L’esthétique » de Hegel, plus commode, avec une marge plus spacieuse pour inscrire les résultats. Et des caractères un peu plus gros ; ma vue baissait déjà.


De course en course, une élite avait fini par s’établir : dans l’ordre E S T A I N R L U O… Sans surprise, les dix lettres à un point du scrabble.


Une curiosité me prit cependant : les résultats seraient-ils différents avec des textes autres que philosophiques ? Y aurait-il une quelconque corrélation entre la fréquence des lettres et la nature du texte, voire son auteur ?


J’entrepris de vérifier mon hypothèse avec le tour cycliste des « Fleurs du mal », course gigantesque en 126 étapes.

Résultat : E S A U R N T I O L…

Bien entendu aucune lettre n’est exclusivement poétique ou philosophique, mais en les prenant proportionnellement, on distingue effectivement une tendance : T est une lettre philosophique (ou Hégélienne, car l’influence de l’auteur reste à déterminer). U parait être hautement poétique, ou Baudelairienne. I est notablement apoétique, comme Q parmi les lettres plus rares.

Avec l’idée d’ajouter une catégorie de lettres descriptives, je pris un roman, pas trop long, car je devais maintenant me mettre à dix centimètres du texte pour déchiffrer les lettres, le « Candide » de Voltaire. Résultat : E A S I N T U R O L.

A est fortement descriptif. I et N plus modérément.


Bref, on peut donc catégoriser dans une certaine mesure les lettres entre expressives (poétiques ; que l’on pourrait appeler lettres molles ou légères), didactiques (philosophiques ou techniques) ou descriptives.

Je m’aperçus aussi que les accents, ces charmants petits chapeaux à voyelles, ont des vertus didactiques ; neuf pour cent des voyelles de « L’esthétique » en portent contre six pour cent dans « Candide » et « Les fleurs du mal ».


Ainsi je continuais de découvrir aux lettres des propriétés inattendues : des natures, des comportements…


Mais c’est en me penchant sur leurs formes, que je leur découvrais véritablement une vie : une personnalité, un sexe, fonction des courbures, révélatrices de féminité. C, naïve, pudibonde, bouche bée. G, mâchoire en casse-noix broyeuse de noir. O, plénitude, symbole féminin, miroir d’Ophélie. Q, chatte à la queue frétillante. S, corde enchantée de fakir, tentatrice perpétuellement déhanchée. U, la pureté, bras ouverts vers les choses de l’esprit, un je ne sais quoi d’inaccessible.

A est masculin, pas de doute, solidement campé sur les pieds de sa pyramide. E, l’horizontal, maître des vents. F, fils de E et de U, flamand rose mal dans sa peau. H, gangster à la mine patibulaire et sa bande : X, le balafré ; V et W, les frères rançonneurs ; K, spécialiste en tortures kantiennes, lecture de « La critique de la raison pure » tête a l’envers, écartèlement sur la table des catégories… . T, haltérophile paradant ses muscles hypertrophiés. I, l’idéal viril ; Y, son cousin à deux demi-queue venu du pays de Socrate.

Les ambivalents, conjuguant droites et courbes : B, mâle en soutien-gorge. J, équivoque, Juliette du marquis de Sade, sœur d’I, cousine dominatrice d’Y. R, lettre molle, jambe et fesse gauches décalées, posture de départ d’une danse endiablée.

Les couples : O-I, l’archétype ; J-Y, l’inceste ; S-R, la samba ; U-E, l’amour fou…


* * *


Les compter, jouer avec elles, les explorer, j’ai trouvé dans les lettres comme une terre d’accueil : un milieu familier, dans lequel je me sens à l’aise et voudrais vivre.

Nous étions sur le Nil comme tous les matins. Je tenais ouvert « L’esthétique », observant distraitement les lettres vaquer à leurs besognes dans le chapitre sur la symbolique du sublime. T s’exerçait à la boxe sur punching-ball (fréquence des coups sur une page où l’uppercut est la lettre en fin de mot, le direct en début de mot, le crochet au milieu et les une-deux sont les doublettes) ; S, U et O faisaient des longueurs de piscine (fréquence par ligne avec bonus pour la régularité) ; B s’essayait à la course en sac de jute ; la bande de H au tir à la corde contre la famille des I (+/- selon l’occurrence jusqu’à créer un écart de dix)…


Posant son joli pied cambré sur le papier jauni, S est sortie de la piscine, ensorcelante dans son bikini noir.

J’ai été la rejoindre. Elle reprenait son souffle, posant une serviette sur son dos rond.


Je ne suis pas psychologue me dit-elle, mais je parierais que tu souffres d’un vilain complexe. Aucun lecteur ne m’a jamais regardée comme tu le fais.


- Oh tu sais, c’est seulement que je ne vois plus très clair, alors je dois beaucoup me rapprocher et froncer les yeux.

- Taratata. Comme si on ne pouvait pas être à la fois myope et lubrique !


Ameuté par « taratata », A a accouru :


- Tout va bien S ? Tu m’as sonné ? Hé ! C’est quoi ce gros œil hideux ?

- C’est celui de notre lecteur. À ce qu’il paraît, il devient aveugle et doit lire de près.

- Ah mais ça ne va pas, ça dérange.


Je me suis écarté, je déteste déranger.


* * *


L’échec de mon incursion m’a fait réfléchir. On n’entre pas si facilement dans le monde des lettres. Il faut en être une soi-même. Mais laquelle et comment faire ?


Un monsieur en robe blanche est venu me voir ce matin. Très aimable. Très attentionné. Il m’a offert un beau pyjama. Je lui ai raconté ce qui m’arrivait et lui ai soumis mon problème.

Ce type est d’une grande perspicacité. Il m’a dit ce qu’il fallait faire :


- Les lettres sont habitées par des êtres vivants ; des gens comme toi et moi qui se sont glissé dans le costume de la lettre de leur choix. Bien entendu, cette situation est très demandée et dans les livres les lettres sont presque toutes déjà occupées. Pour trouver une place, il faut saisir la première occurrence de la lettre de notre choix dans un texte et, ayant prêt le costume idoine, l’enfiler rapidement à ce moment-là. Le plus pratique est d’écrire soi-même ce texte ; ainsi on peut contrôler la manœuvre et placer sa lettre au moment voulu.

- Formidable ! En somme, ce serait donc la lettre elle-même qui écrirait le texte, avant la lettre si j’ose dire…

- Exactement.

- Mais quelle lettre choisir ?

- Tu es libre. Celle qui te plaira… ou celle qui plaira à celle qui te plaît, ajouta-t-il avec un clin d’œil.


Une lumière ce type. J’ai mis le temps pour saisir son allusion. Il a poursuivi :


- Donc pour le costume, tu enfileras le pyjama. Il a des lanières que je viendrais aussitôt croiser de manière à reproduire ta lettre sur la poitrine.


* * *


Voilà où j’en suis. J’écris mon texte. Je suis la lettre-écrivain-avant-la-lettre, celle qui épouse au mieux les lignes du corps de S et que je vais maintenant tracer tout en enfilant mon costume.

Ensuite, je ne serai plus ni lecteur ni écrivain, ma vie de lettre commencera…


Oh ! Qu’elle commence ! Vivement le monde des lettres. Au revoir, les hommes. Au revoir Kant et la jolie passante.


Z


 
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   David   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Aldenor,

J'ai bien aimé, bien sûr, un peu estomaqué. Il y a de nombreuse chose étrange dans ce récit, notamment sa catégorie, les premiers mots qui me viendraient à l'esprit ne pourraient être : c'est réaliste, c'est historique, "l'homme des lettres" ne rentrent pas dans ces cases là, aucun cruciverbiste ne pourraient résoudre une telle définition. Qui est Z aimant S peut être, ou bien que fait un fou qui lit Kant, Hegel et Baudelaire, et devant quel fleuve ?

Le côté sentimental le dispute à l'humour, au loufoque, pour le définir, mais je reste sur ce premier avis : c'est bien une passion, absurde et double, un homme à femme des lettres ? En gardant tout de même en mémoire cette curieuse analyse sur les qualités des lettres et leurs statistiques, suivant leur emploi.

   solidane   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Explorer les lettres ; je ne peux m'empêcher de penser à un texte que j'ai publié sur oniris, où les lettres éteitn indépendantes vis à vis de moi. Mais ce n'est pas le sujet, ici les lettres sont découvertes, puis observées, une quête, une recherche jubilatoire. Bien écrit, drôle, mais manquant à mon sens de souffle en fin de texte. J'aurais peut-être souhaité qu'elles envahissent et dévorent l'observateur. Que leur vie ailleplus loin encore.

   Flupke   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Aldénor,
Original et loufoque. De même qu'il y a un univers kafkaïen, il semble qu'il y ait un univers aldénorien. Essaie de poster sous un autre pseudo, pour voir si tu me fais rire de la même manière.
Bien aimé "ces charmants petits chapeaux à voyelles" et j'ai éclaté de rire à deux reprises:
F, flamand rose mal dans sa peau
Ameuté par "taratata", A a accouru
Excellent. Et l'ensemble est très bien "ficelé" avec les explications de l'homme en blanc.
Bravo et merci pour ce bon moment de détente.
Amicalement,

Flupke

   brabant   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Epoustouflant ! Récit original servi par un style impeccable, sans heurts ni vulgarités, distancié juste ce qu'il faut, humoristique, qui ne lasse à aucun moment la curiosité.
Ce que j'ai lu de mieux comme nouvelle jusqu'ici. Maîtrise constante de l'histoire.
Excellent moyen de ne plus buter sur ces redoutables philosophes ! Séduire les lettres, de l'intérieur, je n'y aurais jamais pensé.
Fabuleux voyage de Kant à "Z".
Excellent !

   calouet   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Effectivement, c'est plutôt époustouflant... Notamment le début en ce qui me concerne, où j'aurais adoré que durent plus longtemps les analyses comportementales des lettres, leurs caractéristiques dans un peloton de coureurs, ou encore ce que le narrateur imagine des pensées de la potentielle jolie passante... Enorme cette première partie.

Ensuite, certains passages sont un poil longuets, mais ça reste de très bonne facture, avec un épilogue assez déjanté mais auquel on peut trouver desvertus philosophiques...

Non, vraiment, c'était super. Comme ya pas "super" je mets exceptionnel, puisqu'un texte comme ça, je n'ai vraiment pas le souvenir d'en avoir lu un. Merci pour ce bon moment.!

   florilange   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dans ce texte, assez parfait dans son genre, 1 seul petit détail m'a surprise : "A a accouru". Ces 3 "a" se succédant sont-ils voulus? Parce que, en lisant à voix haute, cela sonne mal (Hé oui, je l'ai dit, pas seulement lu). Je suppose que c'était volontaire car il existe tant d'autres verbes que accourir.

Étonnante idée, tellement bien menée, 1 armada de philosophes doivent se retourner dans leurs tombes, vexés comme des poux...
Merci, Aldénor l'interprète des textes abscons,
Florilange.

   Anonyme   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien.

J'aime la façon dont le narrateur nous raconte le début de son trouble (de la névrose obsessionnelle à l'anosognosie ou autre idée délirante...), en maintenant (et c'est psychologiquement très réussi puisqu'au début, tout semble toujours normal et sous contrôle...et puis ça part en quenouille)...

On a aussi le côté obéissant et "moutonnesque" qui est très réaliste à la fin ) ce point de vue...

Ensuite l'histoire en soi... je trouve que c'est bien mené, du début à la fin... on entre dans le récit en se demandant où exactement ce narrateur farfelu veut nous mener...
(codes secrets, secrets tous courts, j'ai même pensé à une analyse de la bible qui donnerait quelque chose de moqueur), bref, on cherche où ça va aller, où on va suivre le narrateur, et plus ça avance plus on se dit (autre point terriblement bien fait...) qu'il est pas si dingue finalement (ou est-ce nous qui le sommes finalement autant que lui pour se laisser porter), et puis pouf, à la fin on se dit : et si ...!

Et si!

Et pourtant c'est pas dangereux...

Le coup du Z dans le dos, le petit détail qui tue c'est bon aussi.

Donc, au total, une nouvelle bien écrite, avec le style et la patte de l'auteur qui n'a plus de preuves à fournir de sa maitrise... une cohérence je pense mais je suis pas psy non plus pour le peu que j'en connaisse, en tout cas en tant que lecteur, une crédibilité... et une bonne histoire...

Que demande le peuple...?

   colibam   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une histoire rafraîchissante et maîtrisée, tant dans son originalité que dans son cheminement et son traitement.

Le narrateur, en tous points normal au début de l'histoire (si ce n'est le fait de lire du Kant au bord du Nil, pff) s'enfonce lentement dans son palimpseste mental qui l'amène sur la grève de la folie douce, une folie plutôt sympathique au demeurant.

Ex nihilo, l'auteur bâtit une histoire burlesque rondement menée dans son évolution. La névrose obsessionnelle du personnage est amusante et touchante à la fois mais jusque là, rien qui n'évoque un quelconque trouble. Bon nombre de personnes ce sont plongées dans l'analyse des mondes féeriques et bouillonnants qui se cachent derrière l'ordonnancement paisible et conventionnel des lettres de notre cher alphabet.

Mais voilà que notre brave personnage franchit la barrière de la névrose pour entamer un flirt avec la psychose délirante, évoluant au sein de ses lettres vivantes. L'intervention de l'homme à la blouse blanche nous ramène soudain à la triste réalité.

La fin est plutôt bien menée (Z comme zozo, Z, la lettre de la déviance) même si la suggestion évoquée par Solidane est intéressante.

   Marquisard   
20/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vraiment pas mauvais cet écrit, original, prenant, et forcement, présenté à d'autres auteurs, ça ne peut que leur parler. cependant je regrette un peu les dialogues, moins bien menés que les passages de réflexion. à aprt ça, très bon moment de lecture

   studyvox   
21/7/2009
Très bien plus.
Texte d'un "lettré" qui ne se prend pas au sérieux!
C'est jubilatoire.

   NICOLE   
21/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aimais beaucoup, jusqu'à l'apparition incongrue de l'infirmier en blouse blanche. Qu'avions nous besoin d'une intervention moralisante, là où une bien jolie folie ordinaire venait de s'inviter ?
Si le narrateur est à enfermer, alors nous le sommes tous, et les rares personnes qui pourraient se targuer d'en réchapper me semblent bien ennuyeuses.
Bon j'oublie la fin, et il reste le meilleur : une bulle de fantaisie, servie par une écriture précise.

   Anonyme   
21/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

tout d'abord je salue l'originalité du propos et la manière désinvolte et humoristique dont tu traites les ouvrages des philosophes en premier lieu, puis des poètes et romanciers. Voilà une bonne manière de rabibocher les amateurs du tour de france et les tenants des cafés littéraires !
la première partie m'a surpris et séduit, toutes les analyses et commentaires relatifs aux caractéristiques de chaque lettre. En revanche j'ai moins adhéré à la suite dont j'ai un peu décroché pour tout te dire.
Mais bravo pour l'idée de départ et son exploitation inventive.

   Lulu   
21/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Absolument génial. J'ai adoré. Bravo.

Et merci.

   ANIMAL   
22/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé cette ballade au fil des lettres et des méandres d'un esprit qui sort de l'ordinaire (dans tous les sens du terme).

Une nouvelle aussi originale qu'intéressante.

Merci pour cet agréable moment de lecture qui dégrippe le cerveau.

   jaimme   
23/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Les Vikings et les Celtes, par exemple, le savaient: les runes doivent rester secrètes, gardées par les seuls prêtres. Pourquoi? Parce qu'ils sont déjà fous, évidemment.

Rafraîchissant. Peut-être pas poussé à son terme (signification ésotérique des groupes de lettres...).
Éloge autant que critique: trop court.

   Anonyme   
23/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
N'en parlons plus : j'espère que mon commentaire apportera à ton texte une quatrième plume méritée. J'ai aimé, le caresser léger des phrases, l'absence d'emphase, le murmure, le froissement des mots, des lettres, le souffle chuchoté d'une histoire suspendue entre le réel et le rêve, les sourires d'un croqueur de mots. Alors oui tant qu'à lire Kant, les pieds livrés aux crocodiles qui font des vagulettes dans les ô pardons les eaux du Nil, autant se laisser aller à songer, à compter les voyelles et les consonnes les plus attrayantes. Est-ce que tu les as vraiment comptées ? Invention ? Logiciel ? Peu importe le procédé, le texte vaut qu'on se pose cinq minutes pour te dire merci :)

   Selenim   
28/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte qui regorge d'une inventivité et d'une imagination foisonnantes.

Le premier paragraphe est d'une lourdeur indigeste, mais le reste se lit sans cligner des yeux. Un style parfaitement adapté à cette exploration épistolaire.
Comme souvent avec l'auteur, la fin est agitée de soubresauts difficiles où l'imagination prend le pas sur l'armature. Mais il y a une telle énergie et une créativité si fougueuse que je serais bien snob de bouder mon plaisir.

Un bon moment, vraiment.

Selenim

   thea   
2/8/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Etonnant, drôle, ma lecture m'a beaucoup amusée..
quelle inventivité, surprenant!!

Bravo!!


Théa

   caillouq   
24/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime beaucoup ce texte plein d'humour et, surtout, d'autodérision.
Excellente cette idée de linguiste, le "tour de France", qui donne envie de tester immédiatement tous les textes qu'on a sous la main ...
Un style alerte qui séduit dès les premières lignes,
Et puis ça fait tellement plaisir que quelqu'un tripe ludiquement sur les lettres, au lieu de toutes ces c*** à base de numérologie qui traînent à droite et à gauche !

Un bémol cependant en ce qui concerne le dernier paragraphe (après les derniers * * *), un peu faiblard au regard de l'originalité de ce qui précède.

   widjet   
14/5/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un texte qui ne pouvait qu'être signé de cet auteur imaginatif. Cela manque parfois de clarté, contrôle (sans être dirigiste l'auteur doit aider le lecteur a s'orienter) et de fluidité sur certains passages, mais j'ai apprécié les trouvailles sur la "physionomie des lettres" (je retiendrais le T haltérophile, le R danseur et le B coureur en sac de jute, particulièrement bien observés).

Un texte ludique et taquin, mais qui ne me convainc guère (d'un autre côté je suis dur avec aldenor, mais c'est de sa faute, il est tellement capable de mieux et l'a prouvé à maintes reprises)

W

   victhis0   
30/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Autant de folie et de maîtrise c'est exceptionnel.
Bravo absolu, déférence sans réserve : c'est l'un des textes les plus brillants et les plus amusants que j'ai lu sur Oniris qui comporte quelques textes pourtant relevés.
Idée aussi absurde que drôle, distance jubilatoire avec les livres, comptabilité géniale. Je n'aime pas les superlatifs en général car ils ont tendance à écraser le compliment. Sauf que là, pas le choix.

   james   
31/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce qui frappe quand on lit ce texte, c'est son originalité. On est pris, emporté par ce texte. Quelle imagination! Et par moment, on se demande s'il n'y a pas un peu de vécu la dedans. Le plaisir de louer avec les lettres les mots, quand un texte devient par trop rébarbatif. Il m'a semblé en lisant ce texte entendre la plume de son stylo grincer sur le papier.
Un vrai bol de fraîcheur8

   Bidis   
18/12/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
J’avais voulu commenter « Le champion » et je n’ai pas pu. Je ne supporte pas bien quand Aldenor me déçoit. Heureusement, je trouve ce jubilatoire « homme des lettres » et retrouve tout ce que j’adore : de l’humour et de la virtuosité.

Au moment où l’on arrive à Hegel, je trouverais plus drôle d’intercaler un petit passage de ce philosophe, quelque chose de bien obscur – je ne donne pas d’exemples, car pour moi tout ce que raconte les philosophes est du chinois.
Par contre, je n’aurais pas mêlé Baudelaire ni Voltaire à cet exercice. Je ne les trouve pas suffisamment nébuleux, j’aurais plutôt choisi un poète comme Mallarmé et un philosophe comme Nietsche, on y trouve aussi pas mal de ténèbres (je veux dire : moi, j’y trouve…) Ou alors Kierkegaard ? Je n’ai rien lu de lui, mais rien que son nom m’évoque quelqu’un que je ne vais pas comprendre…

J’ai beaucoup aimé le passage où S sort de la piscine et où l’auteur entre dans le texte parmi les lettres. Comme je m’étais un peu ennuyée pendant un long passage, (de « À ma grande surprise… » jusqu’à « la bande de H au tir à la corde contre la famille des I») je me suis dit que c’eût été plus amusant de faire un petit paragraphe pour chaque lettre, en les « personnagisant » d’avantage. Ce n’est pas qu’il n’y ait pas d’invention bienvenue pour chacune d’entre elles, mais cela m’a paru trop lourd (en cuisine, je dirait trop riche), pas assez aéré, on aurait besoin de quelques « trous normands » pour les faire passer. En fait, les lettres deviennent vraiment des personnages, ce qui fait le génie de ce texte, mais du coup, chacune d’elles prend corps, veut se placer, et l’esprit du lecteur se sent bombardé.
Certaines lettres font plus image que d’autres, c’est amusant quand on les voit revenir (comme par exemple : « Ameuté par « taratata », A a accouru » (ici j’aurais d’ailleurs préféré : « A accourut ».) Les situations aussi sont importantes. Comme n’importe quel texte à personnages d'ailleurs...

Je n’ai pas bien compris la subtilité du passage « J’entrepris de vérifier mon hypothèse avec le tour cycliste » à « Résultat : E A S I N T U R O L. » et il ne m’a pas amusée.

Bref, pour moi, ce texte est dans son ensemble un exercice de haute voltige, très distrayant. En tout cas, c’est quelque chose qui pourrait devenir excellentissime... et d’ « exceptionnel +++ »


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