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Humour/Détente
aldenor : Le cours d’histoire de Mlle Cadac
 Publié le 02/05/08  -  6 commentaires  -  13382 caractères  -  28 lectures    Autres textes du même auteur

Un cours d’histoire en classe de cinquième.


Le cours d’histoire de Mlle Cadac


Mlle Cadac entre en classe. Elle porte une jupe assez courte sur de jolies jambes brunes. Les garçons se taisent brusquement.


- Ouvrez vos livres à la page 27, l’empire byzantin.


Aldenor tourne mollement les pages du livre. Voici, à la page 12, Aristote avec sa barbe blanche, assis sur un trépied et absorbé par ses pensées…

Tout à coup il se met à parler.


ARISTOTE : Socrate… heu… Sa crotte… heu… Sa carotte… secrète… heu… rêka !

Socrate est athénien

Or, les Athéniens sont constipés

Donc Socrate secrète sa crotte !


- Clara, monte au tableau, tu vas nous dessiner la frise chronologique de l’empire byzantin…


Aristote répète lentement son syllogisme en hochant la tête avec satisfaction. Mlle Cadac et Aldenor entrent sans le voir. Aldenor tient une feuille de papier. Aristote les regarde faire avec surprise.


ALDENOR : Bon. Alors tu vas nous jouer le rôle de la mauvaise actrice. Prends un air penaud. Oui, très bien. Allez.

Mlle CADAC, raide et pleurnicharde : Je ne sais pas comment m’y prendre. Une mauvaise actrice, ça dit mal son texte, ça se trompe, ça bafouille… Mais pour mon rôle, mal jouer serait le propre d’une bonne actrice. Alors je suis condamnée à l’échec quoi que je fusse.

ALDENOR, qui suit le texte sur sa feuille de papier, lui souffle : Quoi que je fasse.

Mlle CADAC : Quoi que tu fasses ?

ALDENOR : Pas moi, toi.

Mlle CADAC : Quoi ?

ALDENOR : Ce n’est pas grave, continue…

Mlle CADAC : Que le spectateur ne s’y trompe pas, ces répliques débiles sont aussi dans le texte.

ALDENOR : Mais comment ? Où vois-tu ça dans le texte ? Tu dérailles ! On n’aurait jamais dû te prendre pour ce rôle !


Mlle Cadac baisse la tête.


ALDENOR, levant les yeux de sa feuille de papier : Bien, c’est pas mal. Tu feras l’affaire.

ARISTOTE, qui s’est levé et s’est approché des autres : Calispera ! Je suis le phil…

ALDENOR, le découvrant avec surprise : Ah ! D’où sortez-vous monsieur ? Quel fil suivez-vous ?

ARISTOTE : Un fil ? Pourquoi voudriez-vous que je suive un fil ? Vous me faites perdre celui de mes idées. Ah, oui, je disais que je suis le philosophe Aristote.

ALDENOR : Honoré ! Et vous voulez jouer dans la pièce ?

ARISTOTE : Dieu m’en préserve. Je ne fais que passer par là. Laissez-moi seulement vous dire que votre sophisme de la mauvaise actrice est de bas étage. Vous jouez alternativement sur deux plans : celui de l’actrice et celui du rôle qu’elle tient. Les ficelles sont flagrantes.

ALDENOR : De quoi je me mêle ? Nous faisons du théâtre ici, pas de la dentelle.


L’empereur Justinien entre précipitamment, en tunique dorée et avec une casserole sur la tête, et heurte le trépied dont un pied se déboîte en tombant.


ALDENOR, désespéré : Quoi encore ? C’est bientôt fini ces intrusions ?

JUSTINIEN : Qu’est-ce qui se passe ici ? Où sommes-nous ?

ALDENOR : Nous montons une pièce de théâtre, vous le voyez bien.

JUSTINIEN : Pourtant, c’est marqué sur la porte « Classe de 5ème ».

ALDENOR, tout en ramassant le trépied : C’est probablement un ancien morceau de décor. Et vous, que faites-vous ici dans cet attifement de carnaval ? Voyez dans quel état vous avez mis ce trépied !

JUSTINIEN : Oups ! Pardon… Ce que je fais ici ? Je renverse un trépied… Je dis : ce que je fais ici ? Je renverse un trépied… Je dis : je dis : ce que je fais ici ? Je renverse un trépied… Je dis…

ALDENOR, tout en remboîtant le trépied : Du calme ! Je ne veux plus savoir ce que vous faites là ! Que faites-vous… en général ?

JUSTINIEN : En général ? Vous me vexez un petit peu de me confondre ainsi avec Bélisaire. Pour votre gouverne, ceci n’est point une tenue de général, mais d’empereur.

ALDENOR : Je vois. Alors, que faites-vous donc… en empereur ?

JUSTINIEN : En vérité, je voyage dans le temps à la recherche d’une professeur d’histoire.

ARISTOTE, soudain intéressé : Pourquoi ? On n’en trouve pas dans votre temps ?

ALDENOR (À Justinien) : Mlle Cadac que voici, enseigne l’histoire au Lycée de la Liberté.

JUSTINIEN : Quelle chance ! Mademoiselle, puis-je vous poser une question ?

Mlle CADAC : Il fallait la poser avant !

JUSTINIEN : Avant quoi ?

Mlle CADAC : Avant de poser celle-là. Si vous croyez qu’il faut demander la permission de poser une question, alors vous deviez demander la permission de la demander.


Justinien se tait, perplexe.


ARISTOTE : Ah c’est très grec comme raisonnement ça, j’adore…


- Tu dors ? Aldenor, tu dors ? demande Mlle Cadac en s’approchant de son pupitre à pas souples.


La classe rit. Aldenor émerge en sursaut :


- Mais non, mademoiselle, se défend-t-il en inspirant à pleins poumons l’odeur de cyclamen que dégage son institutrice, j’étais absorbé par le cours.


Mlle Cadac l’examine avec suspicion.


- Mademoiselle, je peux vous poser une question ?

- Oui, qu’est-ce que tu veux savoir ?

- Rien. Je voulais juste savoir si je pouvais vous poser une question.


La classe rit.


- Cessez de rire bande de nigauds ! C’est bien ce que vient de dire votre camarade, c’est logique, c’est grec…

- Mais nous ne sommes pas grecs, proteste la classe, qu’est-ce que ça peut nous faire qu’Aldenor pense comme un Grec ?

- Détrompez-vous, nous sommes tous grecs de naissance de l’Esprit, dit Mlle Cadac avec enthousiasme et conviction. Bon, revenons à notre frise, en forme de flèche, montrant le sens de l’Histoire…


ALDENOR : Bon, revenons à notre pièce. Aristote, Justinien, Mlle Cadac, vous êtes prêts ?

ARISTOTE : Pas du tout. Je vous ai déjà dit que je ne tenais pas à participer à votre guignolade.

ALDENOR : Que vous le vouliez ou pas, vous en faites partie. D’ailleurs, vous être en train de jouer.

ARISTOTE : C’est un comble ; me voilà acteur sans le savoir !

JUSTINIEN, admiratif : Ah, je vous trouve excellent dans ce rôle du philosophe outragé !

ARISTOTE, piqué : Et vous êtes parfait en empereur benêt et accommodant !

JUSTINIEN : Ho ho ho ! Quelle interprétation ! Bravo (il applaudit)

ARISTOTE, les yeux exorbités de rage : Mais je vais l’étrangler, ce quadryzantin ! Je vais l’étrangler !

JUSTINIEN, se frappant la cuisse : Ho ho ho ! On croirait vraiment que vous allez le faire ! Fabuleueueu (Aristote lui serre la gorge)


Aldenor s’interpose et les sépare.


ALDENOR : Messieurs, c’est bon. Ce bout d’essai est concluant.

JUSTINIEN, titubant et se tenant la gorge : Gargl, gargl

ALDENOR : N’en faites pas trop. Je vous ai dit que ça allait. Nous pouvons commencer la pièce proprement dite.

ARISTOTE : Attendez, attendez… Si ce bout que vous appelez d’essai ne faisait pas partie de la pièce, alors je ne suis pas en train de jouer.

ALDENOR : Vous jouez dans une pièce dans laquelle on joue à faire des bouts d’essais.

ARISTOTE, grommelant : Bon, bon. Allez, finissons-en, qu’est-ce que vous voulez nous faire jouer ?

ALDENOR : Alors voilà, nous nous trouvons à Tolède dans une vaste salle. Je suis Gutenberg. Vous deux êtes des historiens, (à Justinien) vous êtes Plutarque, (à Aristote) et vous Hérodote. Mlle Cadac est un professeur d’histoire égarée dans le temps. Action. Dong !

JUSTINIEN : Pardon monsieur, ne pourrais-je pas être Procope plutôt que Plutarque ?

ALDENOR : Si vous voulez… Est-ce cette casserole qui vous permet de naviguer à travers les âges ? Montrez voir. (Justinien ôte la casserole qu’il porte sur la tête et la lui donne) Allez, on commence. Dong ! (Il tape un coup sur la casserole)


Mlle CADAC : Messieurs, aidez-moi, par où va le temps ?

ARISTOTE / Hérodote, fait mine de regarder par une fenêtre : Je vois une pancarte dans le lointain, je crois y lire «Alcatraz ».

JUSTINIEN / Procope : Ne serait-ce pas l’Alcazar par hasard ?

ARISTOTE / Hérodote : C’est quoi l’Alcazarparhazar ?

ALDENOR / Gutenberg : Vous permettez que je prenne des notes de votre dialogue pour la postérité ?

ARISTOTE / Hérodote : Faites, mon brave Gutenberg. (Lequel prend des notes sur la casserole) Que gravez-vous donc sur cette casserole ?

ALDENOR / Gutenberg : C’est un nouveau procédé. On trace les lettres dans la casserole, ensuite on y cuit un gâteau sur lequel paraît le texte en relief.

ARISTOTE / Hérodote : Un moule en quelque sorte. Dans l’avenir on distribuera les nouvelles du jour sous forme de gâteaux ! Judicieux !

JUSTINIEN / Procope : Je ne comprends pas cette scène. À quoi bon être Procope si c’est pour parler pâtisserie ?

ALDENOR / Gutenberg : C’est vous qui avez choisi d’être Procope.

Mlle CADAC : Pardon d’insister, mais quelqu’un pourrait m’indiquer de quel côté va le temps ?

ALDENOR / Gutenberg, lui donne la casserole : Tiens ! Prends cette machine à voyager dans le temps. Elle te mènera où tu voudras.


Mlle Cadac examine la casserole avec méfiance, puis manipule le manche et émet des bruits de moteur « vroum vroum bzzzzzzz clap clop clap clop…. ». Tout à coup, elle part à reculons.


Mlle CADAC : Hé je pars à l’envers ! Je reviens au début de la pièce !


Elle sort.


ARISTOTE / Hérodote : Saperlipopette ! Dans quel sens va cette pièce ?

JUSTINIEN / Procope : Bonne question. Elle va peut-être en cercle. Passé un certain cap, on repasse par là où on se trouvait.

ARISTOTE / Hérodote : Quelle bêtise ! Elle pourrait aussi bien aller en carré alors.

JUSTINIEN / Procope, vexé : Elle pourrait. Mais elle va en cercle.

ARISTOTE / Hérodote : C’est parce que vous êtes rond que vous voyez des cercles, mon cher !

JUSTINIEN / Procope : Et parce que vous êtes taré que vous voyez des carrés, mon pauvre !

ALDENOR : Stop ! Rideaux. Ça ne va pas du tout.

ARISTOTE : Ah non, on ne va pas s’arrêter maintenant que ça devenait intéressant !

ALDENOR : J’ai dit : rideaux ! Vous ne m’écoutez pas quand je parle ou quoi ?

JUSTINIEN : Que faites-vous avec dix rideaux ?


Ils sortent.


- Ce que vous venez de dire, mademoiselle ? Vous venez de dire : « Qu’est-ce que je viens de dire ? » Et je sais aussi ce que vous allez dire ; vous allez dire : « Cessez de rire, bande de nigauds… »


La classe rit.


- Cessez de rire bande de nigauds ! C’est bien ce que vient de dire votre camarade, c’est byzantin. Bon, alors tout le monde a compris le sens de l’Histoire ?

- Je ne l’ai pas compris mademoiselle, intervient Aldenor. Pouvez-vous me l’expliquer après le cours ?

- Sûrement.

- Retrouvez-moi à Tolède. Je serai à l’Alcazarparhazar.


Mlle Cadac entre à reculons en manipulant la casserole.


Mlle CADAC : Zut alors, ça n’a pas l’air d’être Tolède ! Cette machine à naviguer dans le temps n’est pas très au point. Je vais rater mon rendez-vous ! Que fiare ?

Que fiare ? Il doit y avoir une faute de friappe !

Que faire ? Continuer de reculer ?


Mlle Cadac recule. Aldenor entre, feuilletant fébrilement son livre d’histoire.


ALDENOR : Zut alors, je ne retrouve plus la page de Tolède ! Que faire ? Continuer d’avancer ?


Aldenor avance en tournant les pages.


Mlle Cadac et Aldenor se cognent ; les deux tombent.


ALDENOR : Mademoiselle Cadac !

Mlle CADAC : Aldenor ! Où sommes-nous ? Je me suis perdue dans le temps.

ALDENOR : En classe de 5eme du Lycée de la Liberté, c’est marqué sur la porte. Prendrez-vous du thé au citron ?

Mlle CADAC : Où y a t-il du thé au citron ?

ALDENOR : Je l’ignore. Mais nous pouvons faire semblant de boire du thé au citron, si vous voulez bien.


Justinien et Aristote entrent.


JUSTINIEN : Tiens voici notre metteur en scène… Heps monsieur, la pièce est finie ?

ALDENOR : Oui, c’est bon pour vous, vous pouvez rentrer.

ARISTOTE : Dieu soit loué. Par où est la sortie ?

ALDENOR : Tenez, prenez la casserole. Vous boirez bien une tasse de thé au citron avant de partir ?

JUSTINIEN, prenant la tasse fictive : Avec plaisir.


Justinien fait mine de boire du thé.


ARISTOTE : Ce que vous pouvez avoir l’air ridicule avec votre tasse imaginaire !


Justinien et Aristote sortent à reculons en faisant « vroum vroum vroum».


Mlle CADAC : Alors Aldenor, tu veux connaître le sens de l’Histoire ?

ALDENOR : Pas vraiment, ce n’était qu’un prétexte pour être seul avec vous. Mais allez-y, dites le moi.

Mlle CADAC : L’Histoire va sur le fil du temps. Comme nos vies.

ALDENOR : Mais moi, je suis encore l’enfant que j’étais et déjà l’homme et le vieillard. Je ne ressens pas la chronologie. Mes âges se superposent. Vous prenez du sucre dans votre thé ?


Il fait le geste de mettre un sucre dans sa tasse fictive.


Mlle CADAC : Mais non ! Il était déjà sucré ! Tu veux dire que le temps est comme un paquet de cartes qu’on peut re-mêler à loisir ?

ALDENOR : Ce que je veux vraiment dire, c’est que je vous aime, voilà l’intemporelle vérité, je vous aime, Ô Ma gazelle, Ô Mon sphinx, Ô rayon de soleil dans ma nuit…

Mlle CADAC : Buvons le thé tant qu’il est chaud.


FIN


 
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   widjet   
2/5/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme je m'en veux de ne pas avoir lu aldenor avant !
3 nouvelles, 3 réussites même si celle ci est moins flagrante que les deux précédentes. On y retrouve toujours cette même bouffonnerie assumée, ce sens de l'absurde avec un petit bonus : l'auteur se met en scène. C'est assez jubilatoire par moments et toujours plaisant à lire. Les dialogues sont vifs, rythmés, amusants en un mot réussis (et c'est pas facile à faire croyez moi!). Une nouvelle (sous ses aspects burlesques rend hommage à l'Histoire) qui de par sa structure se doit d'être jouée devant un public pour être encore plus percutante (avec quelques bonnes rigolades à la clé pour les éventuels acteurs c'est sûr). Avec en conclusion une jolie et originale déclaration d'amour.

Que dire d'autres ? Hmmm....Ah si ! Après avoir lu les 3 textes de aldenor je peux affirmer sans me tromper ceci : l'auteur aime le thé !

Widjet

   Bidis   
2/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai été un peu déçue. Ce délire ne m'a pas fait rire. C'est plaisant à lire, bien écrit évidemment (Aldenor écrit toujours bien), mais ça ne m'a pas fait rire. C'est comme quand on va au restaurant pour une spécialité et qu'il n'y en a plus - on a comme une frustration...

   Anonyme   
13/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Première surprise en lisant ce texte sa présentation. Ca colle bien avec le texte. L'auteur est l'acteur de cette pièce de théatre. J'ai passé un bon moment. Merci

   marogne   
7/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
A la lecture de deux autres nouvelles d’Aldénor, j’avais écrit en commentaire qu’il aurait gagné à se lâcher. Bien présomptueux de ma part, mais bon…. Ici, je trouve ce à quoi j’aspirais alors.

Et en plus du monde fou dans lequel il nous entraîne, l’histoire d’amour, même si platonique, donne un coté « achevé » à la nouvelle. Je la trouve à la fois drôle et intéressante, poussant à réfléchir tout en pouffant, poussant à approfondir en souriant.

Et puis j’ai pensé à Prévert – et ça c’est bien – et au porte-plume qui redevient oiseau ; et puis encore une fois à pirrandello, cette fois pour ces « personnages ».

Merci pour ce texte.

   Flupke   
4/1/2009
Je n'ai pas vraiement accroché sur cette nouvelle. Peut-être faudra-t-il que je la relise un peu plus tard, pour voir, avec le recul. Désolé.

   Selenim   
21/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une petite perle de non sens et d'absurde.

L'auteure possède une inventivité rare qu'elle sait utiliser et mettre en scène.

Un texte qui se découvre encore après plusieurs lectures.

Certainement un des auteurs les plus originaux d'Oniris.

Chapeau.

Selenim


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