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Réalisme/Historique
cherbiacuespe : La dague impériale
 Publié le 24/01/24  -  8 commentaires  -  12194 caractères  -  70 lectures    Autres textes du même auteur

On a tous, un jour, laissé notre innocence dans une sorte d'enfer. Il serait vain de croire la retrouver. Il faut savoir survivre sans.


La dague impériale


Le bonhomme traîne sa pitoyable silhouette de table en table. Pour un mendiant, quoi de plus normal ? Le dos courbé dans ses haillons déchirés, les pieds à peine couverts d’une toile crasseuse qui fut, sans contestation à une époque plus généreuse, celle de convenables sandales, il tend sa main décharnée, implorant quelques deniers, un quignon de pain. Comment a-t-il réussi à entrer dans cette auberge ? Le taulier aurait dû l’expulser, sitôt à l’intérieur de son établissement, le rejeter à la rue, à vrai dire son seul « chez lui ».


Rejeté, il l’est ! Sans ménagement et sans miséricorde. Les bonnes âmes sensibles ne sont pas de sortie ce soir. Nul vertueux personnage pour lui accorder indulgence, au contraire. On le moque, le raille, l’insulte, l’invective. Jusqu’à cette tablée de trois gaillards aux visages sinistres. Gransar a tôt fait de savoir ce qu’ils sont. Il les connaît trop bien ces regards furtifs, durs de leurs vices empressés. S’y mêlent l’envie, le mépris, la jalousie, le vénal, et d’autres encore. Des hommes d’armes, des mercenaires, comme il le fut lui-même, au sein de ces légions de piétailles, chair à canon de princes en manque de frissons, souvent privés de pouvoir et de gloire.


L’un des trois, agacé, se lève et secoue le pauvre diable, le menace avant qu’il envoie, d’une tonitruante taloche, le malheureux incapable de se défendre, à terre. Hébété, il ne sait plus bouger. C’est alors que vient l’éclair meurtrier du fond des yeux de la brute. Excédé, il saisit un couteau près de lui, qu’il brandit au-dessus de son épaule. Le geste fatal reste figé. Une seconde lame effilée et funeste menace sa gorge, l’empêche de poursuivre. Il n’ose plus. La mort, sa mort, rôde soudain. Il la connaît bien celle-là, il l’a souvent côtoyée, assurément. Ses yeux seuls cherchent l’origine du danger. Gransar le dévisage.


— Tuer des enfants et des vieillards ne te suffit plus ? Tu t’en prends aussi aux mendiants ?

— Tu sais ce que nous sommes ?

— Oh, que oui, je le sais ! Et je n’ai nulle peur ! Et si tu ne te rassois pas sagement, je te saigne comme un goret. Tes amis, là, n’ont pas l’intention de t’aider, visiblement… Choisis ton sort, l’ami.


Le butor se calme en quelques secondes. Prudemment, doucement, sagement, il revient à sa place initiale.


— Toi, là, le traîne-misère, tu as assez gagné pour ta pitance. File d’ici. Ces gens pourraient changer d’avis et te reprendre d’une main ce qu’ils t’ont donné de l’autre… Va-t’en vite je te dis.


Sans demander son reste, effaré par les tristes perspectives annoncées par Gransar, le gueux s’enfuit à toutes jambes. L’algarade prend fin, le calme retrouve ses droits. Gransar n’est pas dupe de cette quiétude trompeuse, le soudard quelque peu humilié cherchera tôt ou tard sa vengeance. Il en termine avec sa soupe et rejoint une couche miteuse, réservée aux moins aisés de la clientèle.


Il est à peine couché que le baroudeur plante sa carcasse à quelques toises de lui. Ce n’est pas très malin de sa part. Il aurait pu patienter plus longtemps, obtenir l’assurance que sa cible s’assoupisse plus profondément. L’orgueil est rarement de bon conseil. Gransar attend le bon moment, laisse s’approcher l’agresseur. Tous ses sens sont en alerte. Il resserre sa dague, qui reste toujours à portée, dans son poing. L’autre s’est immobilisé, il hésite, se prépare à frapper. Il n’en a pas le temps. Explosant tel un boulet hors de la gueule d’un canon, Gransar saute hors de sa paillasse et pointe son arme en direction du poitrail. Son mortel adversaire esquive plus adroitement que prévu et fait face. La surprise n’est plus de mise. Les rivaux se jaugent. Il n’est jamais prudent de céder à l’impatience. L’assaillant se propulse vers son but, amorçant de son poignard un geste ample du haut vers le bas. Vif, tel un serpent, Gransar feinte mais ne peut éviter la lame qui marque son bras libre. Son expérience et ses réflexes seuls l’aident à enfoncer, d’une large horizontale, sa dague dans le cou. Tout se passe en une ou deux secondes, au mieux, et le sordide mercenaire s’écroule à terre, essayant en vain de tarir l’abondant saignement. Il agonise peu de temps avant que sa vie ne s’échappe de son corps.


— Tu n’es pas n’importe qui, étranger.


Dans la pénombre il n’a pas remarqué l’un des deux autres larrons assis sur une couche voisine. Méfiant, Gransar reste sur ses gardes.


— Cette dague que tu brandis, je la reconnaîtrais entre mille. C’est une dague de l’armée impériale. Qui es-tu, en réalité ? Un félon ? Un homme en fuite ? Un mercenaire ? Comment en as-tu hérité ? Dis-moi ?

— Et pourquoi une telle frénésie ? Pourquoi veux-tu savoir ?


Gransar est intrigué par ce jeune guerrier. Des boucles blondes encadrent son visage poupin aux lèvres charnues, au nez aquilin. Ses yeux, fixes, envoûtants, ressemblent à deux agates bleues. Le garçon, solidement charpenté, ne doit pas dépasser vingt-cinq printemps et son sourire narquois en dit long sur l’absence de crainte à l’égard du vieux routier. Insouciance ou confiance dans son art de bretteur ?


— Tu ne dois pas être n’importe qui pour reconnaître ce que personne ne voit. Comment peux-tu savoir ? Tu finis à peine de tirer du lait du sein de ta mère…

— Réponds plutôt à ma question, je répondrai à la tienne.


Une trace de colère dans cette voix, Gransar sourit. Il réfléchit aussi. Il n’aime pas faire appel à ces vieux souvenirs tant il voudrait rester fidèle à son serment de les oublier. Mais la curiosité est plus forte que les promesses de jadis. Peut-être qu’est venu le moment de confesse, de libérer sa conscience.


— Que sais-tu de Magdebourg ? Que sais-tu de ces jours sombres qui ont vu périr la population de toute une ville ?


Le timbre de voix de Gransar tombe dans les graves d’outre-tombe et son humeur, autrement égale à tous égards, navigue subitement aux frontières du lugubre.


— Que dire de Magdebourg ? De ce vingtième jour de mai de l’an 1631 ? Et des deux qui lui succédèrent ? Par quel épisode commence-t-on à décrire l’indescriptible ? Par moi, je suppose…


Gransar déroule son histoire d’un ton lugubre. Né dans le royaume de France et, la faute d’un de ces miraculeux accords entre rois, il est vite devenu sujet du Saint Empire romain germanique. Après quelques années, sa famille a préféré changer de maître. Elle est revenue chez son devancier. Il est, lui, resté dévoué à l’empereur. La guerre est arrivée, il s’est fait soldat.


— Oui, je suis fier d’avoir servi au sein de la Ligue, pour Dieu, le Saint Empire et Ferdinand. Des choses simples. Et ma famille, je la rejoindrai plus tard, un joli pécule dans la besace pour la faire vivre. Telle était ma marotte, ma mission sur cette terre. Mais l’or n’est pas pour le soldat, je me leurrais. Alors sans trahir les battements de mon cœur, je me suis fait mercenaire et pillard. Je pensais… Au diable ce que je pensais, je me trompais encore.


Gransar s’arrête un instant de parler, perdu dans de vieux fantasmes de richesse.


— Je ne sais plus combien de campagnes a soutenu mon épée, je ne me souviens plus ! Magdebourg fut la dernière ! Et la pire ! Pendant des semaines, nous l’avons assiégée, bombardée, attaquée, progressant à chaque offensive jusqu’au-devant de ses murs, ses ultimes défenses.


Comme ailleurs, dans une autre dimension, Gransar semble discourir pour lui-même. L’autre n’est plus là et pourtant, c’est bien à ce jeune freluquet dont le visage se durcit insensiblement qu’il s’adresse.


— Nous étions impatients. Nous avions vu des camarades, beaucoup de camarades, tomber estropiés, déchiquetés, découpés, morts sous les coups des impies réformés. Nous étions en colère. Magdebourg refusait de capituler, obstinément. Il se racontait, dans les rangs réguliers, qu’une armée puissante venait les secourir, qu’elle serait bientôt là. Il fallait faire vite, et nous sommes entrés. Par la porte de Kröcken. Je me souviens encore de son nom. Dès le premier assaut dans la ville, nous avons compris.


Gransar fait une nouvelle pause, le regard ailleurs. Puis il reprend enfin son récit.


— Ils ne se laisseraient pas faire. Mourir en se défendant plutôt que soumis. Je peux dire aujourd’hui mon admiration pour ce peuple qui se battait avec ce qu’il avait sous la main. Mais notre rage n’en fut que plus violente.


Gransar se tait, en entier à ses souvenirs, cauchemars inénarrables. Jusqu’au dernier jour il viola les femmes, les filles, les enfants avant de les éventrer. Les hommes, il les embrochait, fussent-ils à genoux, implorant sa pitié. Les vieillards n’avaient pas plus de valeur à ses yeux. Il participa avec foi à l’exécution de gamins. Pire ! Il exultait de joie, de ruelles en rues, en hurlant la gloire de Dieu avec, au bout d’une pique, un nouveau-né. Oui, un nouveau-né, qu’il avait arraché à sa mère qu’il avait violentée avant de l’égorger. Il lève ses yeux vers le jeune homme.


— Mon horreur de ce que nous fîmes pendant trois jours m’empêche de t’en dire plus. En souvenir, j’ai conservé cette dague. J’étais tellement fier de servir la vraie foi… Ce n’est que bien trop tard que j’ai réalisé… Trop tard… Je me suis haï, tu entends ? Je me suis haï !


Gransar hurle ces derniers mots, comme possédé. Mais il le sait, le jurerait, cette haine de lui s’évaporera sitôt de retour chez les siens.


— Dieu… Dieu est mort à Magdebourg, nous l’avons exécuté, d’une seule formule, de notre cri de guerre : « Jésus Marie »… Voilà l’histoire de cette dague… Maintenant, à toi de me dire pourquoi elle t’obsède autant.


Le jeune blondinet fixe à son tour Gransar d’un regard halluciné, les poings serrés. Il prend une grande inspiration avant de parler.


— Magdebourg… J’y ai vécu avec ma mère, mon père, mes sœurs, mes frères. J’étais encore jeune lorsque tu es entré dans la ville avec tes frères d’armes – tes vauriens devrais-je dire – et que tu les as massacrés, tous. Je ne sais comment j’ai échappé à vos griffes, Dieu l’a voulu, je ne vois que ça, pour les venger des tiens. C’est mon oncle qui m’a élevé et dès que j’ai pu, je suis parti, je me suis fait mercenaire, dans l’espoir de rencontrer ceux qui m’ont fait orphelin. Et te voilà, toi… Enfin !


Un long silence s’abat dans ce dortoir vide, à l’exception d’un cadavre, triste témoin d’une histoire macabre. Le mot est faible. Gransar et le jeune homme se font face, les yeux dans les yeux, pensifs. Ce n’est pas tous les jours que la vengeance se présente à celui qui la cherche. À lui d’en cueillir le fruit. Le jeune homme s’élance d’un bond, un long poignard à la main. Mais le vieux guerrier est encore preste. Il se jette de côté et laisse traîner cette si triste dague. Elle atteint sa victime, s’enfonce dans l’aine, profondément. Le jeune homme retient son cri de douleur et veut se relever, ivre de fureur, mais Gransar ne lui en laisse pas le temps. La dague revient à la charge et s’enfonce entre deux côtes, dans le dos. Le mercenaire s’écroule, défait, définitivement. Les deux cadavres gisent, près l’un de l’autre. Gransar se lève, nettoie sa dague, la range et récupère son paquetage. À l’intérieur, une sacoche, pleine des pièces d’or glanées ici et là-bas. Le prix du pillage de Magdebourg. Il sourit, satisfait du butin. Après-demain, il rejoindra sa famille. La vie sera heureuse pour eux.


La guerre de Trente Ans est un désastre trop souvent négligé. Elle est pourtant exemplaire quant à la duplicité et l’hypocrisie des gens de pouvoir qui n’ont comme but ultime que leurs intérêts propres. Dieu ne fut dans cette histoire qu’un prétexte bienvenu. C’est ainsi que Richelieu, ministre catholique du royaume de France, n’hésita pas à s’allier à Christian, roi du Danemark, protestant, et Gustav, roi de Suède, protestant également, contre Ferdinand, empereur catholique soutenu par la papauté, et allié à quelques princes protestants. Le cardinal se retrouvant donc opposé au pape, son patron en quelque sorte. La Saxe, le Brandebourg, le Danemark, la Savoie et la France elle-même changeant de camps au gré de leurs ambitions. Avec un peu de hauteur, une analyse sans complaisance de cette calamité peut parfaitement s’appliquer à nos événements contemporains.


 
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   Vilmon   
4/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Une histoire de querelle dans une taverne animé par la vengeance et la revanche. Un héros plein de remord, mais sans pitié et invincible. Des échanges de paroles plus longs que ceux des lames. Un long sermon de repentir qui sert à expliquer le personnage, mais sied assez mal à la situation. Le jeune qui veut se venger patiente jusqu’à la fin du récit ? Le tout se termine par une conclusion généraliste de cette époque alors que le récit n’en est qu’un grain de sable qui forme ce désert et qui n’explique pas cette complexe longue guerre pour en faire une hyperbole avec la situation actuelle du monde. Désolé, je ne vois pas le parallèle de ce récit avec les guerres actuelles.
J’ai eu du mal à suivre le déroulement des actions au début et soudain ce nom de Gransar apparaît des nues, sans introduction. Toute cette action se déroule devant d’autres personnage de la taverne qui deviennent qu’un tableau figé d’arrière scène, qui disparaît.
C’est bien écrit, mais je n’ai pas réussi à m’impliquer dans le récit.

   jeanphi   
24/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Nous sommes plongés dans une fiction historique des plus poignantes. Le texte se déroule facilement, et l'émotion que vous communiquez prend bien. De tout temps, le massacre des êtres humains fût une réalité historique.
Votre prologue pourrait être cité à l'avenir, non pas comme un appel à dresser des parallèles apocryphes, mais bien comme une mise en garde envers la cruauté, l'opportunisme, l'individualisme... la perpétuation de l'inhumanité.
Un sujet difficile et plein d'engagement, traité sans naïveté dans une écriture ronde et riche.

   Dugenou   
24/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Cherbi Acuèspé,

Ne m'y connaissant pas moi-même en Histoire, je ne peux pas juger de la pertinence de votre texte par rapport à celle-ci, ni tracer de parallèle avec une éventuelle situation plus 'moderne'.

Ceci dit, j'ai trouvé votre texte bien mené, bien raconté, le tout porté par un style très visuel. Il me semble que vous portez (ici et dans d'autres de vos textes) une attention particulière aux scènes d'action, toujours percutantes - au point qu'on se demande si vous prenez plaisir à les écrire ?

   Cox   
24/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour!

J'ai vu du bon et du moins bon dans ce texte.
J’ai aimé la description du mendiant qui nous fait visiter l’auberge de table en table.
Au long du texte, on sent une maitrise de votre sujet historique et de votre contexte, je devine que vous êtes un vrai passionné d’Histoire, et je ne mettrai rien en doute de ce que vous relatez au sujet de cette guerre qui m’est inconnue (et dont je me fous éperdument, mais ça n’impacte pas le texte).
Le coté anti-héros de Gransar est intéressant, mais malheureusement á mitiger á cause de ses quelques sorties moralisatrices/émotionnelles incongrues.

Par contre, la scène de l’intervention de Gransar au début fait un peu cliché de super-héros. La description m’a parue un peu confuse d’ailleurs, j’ai dû y revenir pour comprendre qui tenait quelle lame (j’ai d’abord cru que Gransar était le nom du clochard).
Mais surtout, ça ne colle pas au personnage pour moi. Si c’était le Wolverine des X-men qui intervenait dans cette baston de bar parce que son grand cœur de taiseux lui impose de sauver la veuve et l’orphelin, pourquoi pas. Parce que, lui, il peut se bouffer les trois larrons au petit déjeuner si ça dégénère. Mais Gransar, non. Un potentiel combat au surin á un contre trois, c’est du suicide pur et simple. Je vois mal Gransar, cape au vent, prendre un risque aussi inconsidéré, lui qui est endurci, qui en a vu d’autres, et qui ne pense qu’á retrouver sa famille. Surtout dans une période aussi peu amène ou le chacun pour soi règne en règle d’or de la survie. Il y a quelques autres clichés de gros dur plus loin dans le texte, dans les répliques ou dans les attitudes.
En parallèle de ça, Gransar a le culot de monter sur ses grands chevaux éthiques. Ça ne colle pas non plus ; je pense qu’on ne fait pas la leçon aux inconnus quand on est encore rongé par son propre remords, et qu’on a soi-même fait largement pire.

La scène de discussion virile entre Gransar et le jeunot par-dessus le cadavre encore chaud de la brute avinée m’a assez plu, on installe une tension intéressante (quoique Gransar aurait gagné á être un peu moins verbeux peut-être). En revanche, on sent venir la chute d’assez loin ; on sent bien que le jeune homme a une vendetta à régler dès ses premières questions.

Je rejoins Vilmon pour dire que le dernier paragraphe en italique est à supprimer sans hésitation pour moi. Le ton en est bien trop doctoral et moralisateur -morale d’ailleurs facile et peu convaincante en l'état.

   dowvid   
24/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
L'action est bien décrite.
Beaucoup de verve pour des gens qui, j'imagine, n'avait pas une très grande éducation. On se croirait dans un film des 3 mousquetaires...
J'ai apprécié, nonobstant la grandiloquence des dialogues.
En passant, Dieu n'est toujours qu'un prétexte bienvenu, peu importe le nom qu'on lui donne, peu importe la guerre qui se déroule. Dieu est mort, disait l'autre, mais peu de gens semblent l'avoir entendu 8-)

   Skender   
24/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonsoir,

J’ai trouvé ce texte immersif et réussi, j’ai été happé par ma lecture. Il y a plusieurs points forts à mon avis, d’abord l’idée d’ancrer le récit dans le réel avec cette référence au sac de Magdebourg qui apporte de la crédibilité puis ensuite les descriptions des scènes d’action et de combat que j’ai trouvées très dynamiques et fluides. Les dialogues sont également sobres mais sonnent juste. L’intrigue est finalement assez simple, un rescapé qui a vécu toute sa vie dans l’espoir de se venger et qui, retrouvant un de ses bourreaux, tient une occasion de le faire. J’ai également trouvé la chute intéressante dans le sens où elle n’est porteuse d’aucune «morale» qui voudrait par exemple que le jeune homme se venge et que le vieux guerrier expie ses fautes passées dans la mort. Au contraire, la logique est respectée, le mercenaire le plus expérimenté triomphe aisément de son jeune vis-à-vis et la vie poursuit son cours. Merci pour ce partage, Skender.

   Cornelius   
25/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Cet épisode historique évoque la guerre de trente ans, un conflit peu connu (1618-1648) qui débuta par la défenestration de Prague et qui opposa le Saint Empire Romain Germanique aux états protestants.

Cette guerre a notamment inspiré une pièce de théâtre "Mère courage et ses enfants" à Bertolt Brecht qui y dénonce l'absurdité d'une guerre où la vie ne tenait qu'à un fil et qui ne fut qu'une succession de massacres et de pillages.

Je pense que le dernier paragraphe de cette nouvelle n'est donc pas inutile et replace cet épisode dans son contexte historique.

Une évocation à la fois distrayante et intéressante.

   Malitorne   
28/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Quelques passages ne sont pas très clairs, comme celui où le gueux manque se faire occire mais sauvé par une lame. Qui sort d’où ? On comprend ensuite que c’est Gransar, alors que tout nous amenait à penser qu’il était lui-même le gueux. À réécrire à mon avis, il y a confusion dans les personnages.
La scène de combat est bien décrite, dynamique à souhait comme je les aime. On visualise parfaitement la lutte.
Viennent ensuite les remords d’un soldat qui a commis les pires péchés, un peu excessifs peut-être dans la descriptions des atrocités. Trop de détails qui n’apportent rien, surenchère de l’innommable, comme ces films gore qui te balancent des seaux d’hémoglobine dans la tronche.
Fidèle à tes habitudes tu termines par une leçon d’histoire, intéressante mais que tu aurais pu simplement placer en début de récit avec un incipit de quelques lignes. Surtout que tu sors de l’objectivité nécessaire d’un historien pour donner ton propre avis.
Mais enfin ça reste un bon texte relatant un pan méconnu du 17ème siècle.


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