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Horreur/Épouvante
Cyberalx : Le petit chat aux éperons rouges
 Publié le 10/02/09  -  22 commentaires  -  21092 caractères  -  218 lectures    Autres textes du même auteur

Il était l’homme auquel on rêve sans oser imaginer qu’il existe, celui qui fait vibrer l’âme et qui déclenche ces petites phrases idiotes et naïves, celui qui la rendait d’un regard perméable à toute la candeur de ce monde...


Le petit chat aux éperons rouges


19 avril 2020, Palo Alto.


Une mèche de cheveux.

Ce qu’elle l’aimait.


Il était l’homme auquel on rêve sans oser imaginer qu’il existe, celui qui fait vibrer l’âme et qui déclenche ces petites phrases idiotes et naïves, celui qui la rendait d’un regard perméable à toute la candeur de ce monde.


Il avait une carrure athlétique, le juste milieu entre ces affreux bodybuilders et l’homme de quarante ans au rythme de vie tranquille, ses yeux avaient la couleur d’une eau limpide dans laquelle on se plongerait avec ravissement, sa peau était douce et rugueuse à la fois, une peau d’homme.


Sa voix était suave et profonde, parfois, au téléphone, juste lorsqu’il lui parlait, elle sentait monter en elle une chaleur, des picotements dans le bas-ventre et elle ne pouvait s’empêcher d’aller le rejoindre pour faire l’amour avec lui jusqu’à ce que leurs corps épuisés s’endorment.


Une fichue mèche de cheveux.


Elle aimait s’allonger près de lui et coller sa tête contre son torse nu, là, elle écoutait les battements de son cœur et tâchait d’imprimer le même rythme au sien afin qu’ils battent à l’unisson, lorsqu’elle lui en parlait, il ne se moquait pas, il était intelligent et sensible.


Elle se savait objective, le reste du monde se le disputait : les femmes de tout âge, de tout rang social, se tortillaient devant lui comme des étudiantes à un concert. Les hommes, même les hommes cherchaient sa compagnie, il était le frère, l’ami, le confident.


Rien ne le laissait indifférent, il était curieux de tout, véritablement intéressé par ce que le monde pouvait lui raconter même si ça pouvait paraître anodin de prime abord, son regard pétillait comme celui d’un enfant gourmand, il voulait tout savoir sur tout.


Et voilà tout ce qui lui reste de lui.


La vieille dame repose la mèche de cheveux dans la boîte où elle la conserve religieusement.


Elle se traîne.

Pour être bien dans sa peau quand on vieillit, il faudrait qu’on n’ait jamais été jeune.

Ou alors, il faut l’oublier ?

C’est peut-être pour ça que les vieux oublient les choses.

Pour anesthésier la souffrance du temps qui passe…


***


19 avril 1961, une belle journée ensoleillée à Buttersville.


Ian Podrisky sort du boulot, en bleu de travail, les mains crasseuses de cambouis.

Le type qu’il a dépanné il y a une heure passe en klaxonnant, il fait un signe de la main à Ian qui répond par un sourire distrait.


Il ne pense qu’à se préparer pour elle.


Le garage est à moins de deux kilomètres de Flatcake Road, en marchant d’un bon pas, il y sera en un rien de temps.


Ian aime marcher.

Il réfléchit mieux lorsqu’il marche et là, son cerveau tourne à plein régime.

C’est ce soir, il le sent.

Délicatement, précautionneusement, il a déverrouillé tous les loquets de Cathy.

Aujourd’hui sera leur jour.


Il n’a pas pu cesser d’y penser, son patron l’a même engueulé :


« Arrête de rêvasser le Polak, t’es pas payé pour te promener dans ton ciboulot mais pour réparer des caisses ! ».


Peu importe, la déprime, ce n’est pas pour aujourd’hui, même son vieux n’est pas parvenu à effacer le sourire niais :


- Toujours crasseux hein ? T’es fier de ton boulot d’esclave ?

- Ouaip P’pa.


Avachi dans le canapé duquel il ne s’est pas levé depuis la mort de la mère de Ian en août 56, Pete Podrisky regarde son fils avec toute la haine que peut contenir un homme :


- Foutu perdant, tu crois qu’elle penserait quoi, ta mère, si elle te voyait ?

- Que je suis un foutu perdant P’pa.

- Parfaitement ! Un foutu putain de perdant mécano de merde !

- Ouaip P’pa.


Ian répond machinalement, sans regarder son père à l’esprit distordu par la tristesse d’avoir perdu la femme de sa vie pour toujours.


Ian n’est pas vraiment ici, dans le salon des Podrisky qui sentait bon les brownies et l’amour il n’y a pas si longtemps.

Il est avec elle.

Il est avec sa Cathy-cat.


Pendant que Pete vitupère sur sa situation et les ancêtres oubliés qui se retournent dans leur tombe de savoir Ian vulgaire mécano et voyou, Ian imagine les yeux de sa belle : ils pétillent, ils l’envoûtent et font faire du hula hoop à son cœur.


***


De l’autre côté de la fenêtre, des papillons Vulcain narguent Cathy qui fait semblant d’écouter le cours de Mister Flow.

Le bouquin dont il parle, elle l’a déjà lu trois fois sans y être obligée.


Ian l’attend dehors dans sa Chevy lustrée des chromes au moteur.

Après avoir soigneusement sculpté sa banane avec un peigne en ivoire qu’il replace dans un étui, il met la radio à fond et Bill Haley balance son « Rock around the Clock » vieux de cinq ans mais toujours dans le coup.


16 heures, la cloche sonne.


Les cours sont finis - pas trop tôt - pense Cathy, je tuerais pour une clope !

Machinalement, sa main se presse contre le paquet de cigarettes dans son sac, elle fume depuis deux ans seulement, mais elle a l’impression de n’avoir jamais été « non fumeur ».

Ça ajoute à son aura de rebelle, elle montre qu’elle ne craint pas la mort.


Parfois, pour en rajouter lorsqu’elle se sait observée : elle enlève le filtre de sa cigarette d’une pichenette de son Zippo avant de l’allumer et elle peut presque entendre un « waw » admiratif résonner dans les pensées de son « public ».


Elle fait mine d’ignorer les regards et chantonne dans sa tête.


The drummer boy from Illinois went crash, boom, bang,

the whole rhythm section was the Purple Gang...


Avec son blouson de cuir sur le dos, son Jean et ses santiags à éperons, elle sait qu’elle en jette un max, Peggy et les autres pouffes de la bande des pom-pom girls murmurent sur son passage mais elles baissent la tête dès que Miss Cat les fixe du regard.


- Une bien belle journée, pas vrai les pétasses ?


L’une d’elles rit poliment, Miss Cat enfonce le clou :


- Vous puez la trouille, les pom-pom connes.


Elles continuent de baisser la tête, Cathy repart en souriant, satisfaite de son effet sur ces garces qui passent leur temps à baver sur sa « réputation ».


Par ici, à Buttersville, avoir une réputation, c’est être passé à l’acte avant le bal de fin d’année, et comble du sacrilège : pas avec un de ces abrutis de footballeurs du collège.

Miss Cat est vierge, mais personne n’est obligé de le savoir.


Sa réputation, c’est elle qui l’a voulue : c’est une Rockeuse, une fille à la coule qui traîne avec les blousons noirs du quartier ouvrier, des types comme Ian Podrisky qui ont une coupe à la banane et un cran d’arrêt en poche, un mec tatoué qui claque des doigts devant le Juke Box du Milk Bar et qui n’a pas froid aux yeux.


Le prof principal, la hèle au dernier moment, elle soupire, en mal de nicotine, mais comment résister : ce type est craquant, avec ses favoris et son torse velu. Il ressemble à Elvis.


Elle se met en position : hanches en arrière, tétons en avant et bouche en cœur :


- Oui, M’sieur Flow ? dit-elle de sa voix la plus aguicheuse.

- Mademoiselle Cathy, j’aurais voulu vous parler du devoir d’histoire que vous m’avez rendu.


Miss Cat est mal à l’aise, l’Histoire, c’est son truc, sa drogue à elle, mais en parler devant les putes à pompons, pour qu’elles la traitent d’intello, c’est hors de question !


- Euh, je suis désolée M’sieur mais je dois aller voir ma grand-mère et elle crèche pas à côté si vous entravez, dit-elle en mimant l’idée qu’elle se fait d’un sourire gracieux.

- Hum, si j’en… trave ?

- Ouais M’sieur, entraver, c’est comme piger

- Et piger, c’est comprendre je présume ?

- Vous présumez tout comme il faut M’sieur.

- Ne serait-il pas plus simple de dire comprendre en ce cas ?

- Nan M’ sieur, c’est pas cool de parler comme un bouquin.

- Oh… fait le professeur en feignant de prendre la chose très au sérieux afin de faire ressentir à son élève le ridicule de son explication.


Miss Cat ne relève pas.

Être cool, c’est sérieux pour elle.


Derrière eux, les élèves se pressent vers la sortie, tant et si bien que Cat et Mister Flow se retrouvent seuls dans la salle de classe.


- On verra ça une autre fois, M’sieur.

- Comme vous voudrez, Mademoiselle, mais vous n’avez rien à craindre, je tiens juste à parler de l’excellence de vos travaux.


La dure à cuire se sentant rougir décide de couper court :


- Faut vraiment que je prenne la tangente là.

- La tangente ?

- Que je bouge, que je file...

- Oh oui, votre Grand-mère.

- Ouais.

- Et où habite cette brave dame, je peux peut-être vous y conduire ?

- À Bloodswood, M’sieur, c’est la petite maison près de Rampage River, dit Miss Cat, s’étranglant presque à l’idée de monter en voiture avec Mister Flow et rougissant de plus belle.


Mister Flow, savourant la situation, laisse passer un silence gênant tout en observant la gamine.

Miss Cat, étouffant littéralement, s’enfuit, le feu aux joues et le cœur battant.

Elle part si vite qu’elle ne fait pas attention au morceau de papier bleu qui s’échappe de la poche de son Jean.


Mister Flow se baisse et ramasse la feuille.

C’est un mot écrit avec application, d’une main tremblante, celle d’une vieille dame.

Sans défense, assurément.


Le papier à lettres bleu ciel sent la lavande, Flow le porte à ses narines et le hume longuement, après un soupir profond, il lit :


Mon petit chat,

Je sais que tu ne passes pas souvent à Bloodswood, mais je te serais reconnaissante si tu voulais bien te charger de ces petites courses pour moi :


- 1 livre de beurre.

- Un paquet de 30 galettes.

- Un pot de confiture d’abricots.


Je te rembourserai sur place, peut être même que je te laisserais quelques Dollars.


Ta mère-grand qui t’aime.


Un sourire naît sur les lèvres du professeur.

Un sourire cruel.


***


- Hey Baby, t’en as mis du temps, il te cherche des crosses le vieux ?


Ian a baissé la capote de sa Chevrolet, son paquet de clopes est enroulé autour de la manche de son tee-shirt blanc « à la James Dean », il a son air de mauvais garçon, celui qui dit :

« Tu sais Baby, si ce mec te cherche des poux, tu n’as qu’un mot à dire et je lui règle son compte. »


- Nan, ça roule beau blond, où tu m’emmènes ?

- Où tu voudras Baby, en enfer ou au paradis.

- Ah ! et qu’est-ce que tu penses de m’emmener d’abord faire des courses chez Andersen’s ?

- Si c’est du Wild Piggy’s que tu veux, j’en ai deux bouteilles dans le coffre.

- Nan, c’est pour ma grand-mère, elle m’a fait une liste.


Miss Cat met la main dans la poche arrière de son Jean, mais elle se rend compte qu’elle n’a pas la liste.


- Pas grave je crois que je me souviens de ce qu’il faut, tu peux nous pousser jusque là-bas ?

- Tes désirs sont des ordres Cathy-Cat.


Ian fait vrombir le moteur de son animal chevrolesque deux fois, trois fois, tous les regards sont tournés vers lui et Miss Cat.

Il sait qu’elle aime être au centre de l’attention et qu’elle rayonne.

Cette fille, il n’en existe pas deux comme elle.

Deux jours après l’avoir rencontrée, il s’est fait tatouer son prénom dans un cœur, sur l’épaule.

Pour lui : c’est la bonne.


La radio passe justement la chanson que Cathy a en tête depuis le début de la matinée :


Everybody in the whole cell block

was dancin' to the Jailhouse Rock...


La route est presque lisse, elle est bordée de champs de blé à perte de vue, c’est comme ça par ici, il y a plus de fermiers que de docteurs.


La radio se met à grésiller, Cathy cherche une autre station, une voix enjouée débite à toute vitesse :


Salut les p’tits loups !

Vous êtes bien sur K.W.O.B, la radio qui balance !

C’est un Doo-wap qui nous arrive directement des étoiles aux oreilles, leur « who put the bomp » va vous faire chavirer mesdemoiselles, quant à vous messieurs, sortez vos chaussures de danse, ça va swinguer dans les chaumières !

Voici The Haaaalos !


I'd like to thank the guy who wrote the song

that made my baby fall in love with me...


Elle secoue la tête doucement et ferme les yeux en chantonnant :


Who put the bomp in the bomp-a-bomp-a-bomp

Who put the ram in the ram-a-lam-a-ding-dong


Ian regarde les cheveux de Cathy se dérouler au vent comme des flammes soyeuses et se surprend à regretter d’avoir quitté l’école à 14 ans.


« Si j’avais étudié, je saurais lui dire ce que ça me fait de la voir, je saurais lui dire comme elle est belle… »


Il lui passe la main dans les cheveux et chante avec elle, ce qui la fait sourire car il a une voix rauque qui contraste avec celle du doux Al Cleveland :


Who put the bop in th’ bop-she-bop-she-bop

Who put the dip in th’ dip-da-dip-da-dip


- C’est pas « da-dip », c’est « de-dip », benêt... dit-elle gentiment.

- Ça sonne mieux avec da-dip, je trouve.

- Oh, voyez-vous ça ? Monsieur Podrisky veut en remontrer au Doo-wap.

- Parfaitement ! Je vais leur envoyer mon da-dip et ils feront un tabac.

- Ils font déjà un tabac.

- Eh ben ils feront un top-tabac.

- Un top-tabac ?

- Ouaip.

- Ça existe ça ? ça se dit ?

- Si je le dis, c’est que ça se dit.


Elle rit, Ian est un dur.

Mais quand il est seul avec elle, il est drôle, attentionné, tout ce qu’une femme peut espérer d’un homme.


Who was that man, I'd like to shake his hand

He made my baby fall in love with me, yeaaah!

When my baby heards

Bomp-bomp-a-bomp-a-bomp-bo-bomp-bomp

Every word went right into her heart...


***


La faim.


C’est le seul mot humain qu’il parvient à reconnaître dans le magma furieux de ses pensées déstructurées.


Elle est là, toute proche, il regarde la peau, ridée mais bien tendue sur la chair, il peut entendre les battements de son cœur, voir les flux et reflux du sang partout dans son corps.

Quelque part, dans sa tête, il entend un reste d’humanité hurler des mots oubliés et anciens, incompréhensibles, il peut cependant reconnaître le ton : c’est celui des supplications, celui de la pitié.


Seule la faim compte.


Il s’approche d’elle et se délecte de son odeur, la viande sous la peau semble appeler tout son être.


Il l’attrape par la nuque et l’oblige à se retourner pour le voir, les visages racontent tous la même histoire : surprise, incompréhension, peur, colère puis résignation.


Manger.


***


Bloodswood.

La forêt où les gosses font leurs épreuves de courage :


D’immenses arbres étendent leurs branches comme des mains menaçantes, les cris de mille animaux plus inquiétants les uns que les autres font vibrer la forêt d’une atmosphère malsaine ou… une forêt paisible où seuls résonnent les chants de la nature et une légère brise qui file entre les arbres.


Chrissy Lolito et Amber heiss, Pom-pom girls de leur état complotent à l’ombre d’un Chêne :


- Chrissy, tu es sûre que c’est une bonne idée ?

- On va lui faire payer son arrogance, pour qui elle se prend pour nous parler comme ça ? On doit réagir, lui donner une bonne leçon !

- Quand même, ce n’est qu’une vieille dame, ça pourrait être dangereux si on se fait prendre.

- C’est la grand-mère d’une traînée ! On ne va pas se laisser humilier par une Marie-couche-toi-là !

- Non, je ne peux pas, je vais rentrer chez moi, désolée.

- Pas tant que moi, Chrissy, j’imagine que tu vas avoir du mal à garder bonne figure lorsque tout Buttersville saura ce que tu as fait à Bobby Ferson dans le drive-in…

- Tu n’oseras pas !

- Teste-moi.

- Bon… C’est d’accord.


Amber frappe à la porte de la vieille dame.

Une voix brisée répond aussitôt :


- Qui est là ? C’est toi, Cathy ?

- Oui, grand-mère, répond Chrissy en changeant légèrement sa voix.

- Entre, ma jolie, tire la chevillette, et la bobinette cherra.


Amber entre en premier.

Elle empoigne la batte de baseball des deux mains.


***


Ian, en bon gentleman ouvre la portière à Cathy, celle-ci sort en souriant et Ian lui fait une révérence :


- Si Madame veut bien se donner la peine.

- Madame veut bien à condition que Monsieur l’embrasse.

- Monsieur s’exécute.


Ian déglutit, fouille dans sa poche et danse d’un pied sur l’autre.

Cathy, remarquant son manège le questionne du regard.

Ian sort une boîte, puis s’agenouille devant sa belle.


- Je voudrais, enfin… je me demande si… non, je te demande…

- Tu me demandes en mariage ?

- Hein ? Non, mais… oui ! Je le veux !

- Ian… tu as conscience que ça doit être la pire des demandes en mariage ?

- À ce point ? J’avais préparé des phrases, des mots, mais tout s’embrouille… Je t’aime, je veux que tu vieillisses avec moi, je veux que nous ayons des enfants, je veux prendre soin de toi.

- D’accord, Ian.

- Quoi ? Comment ça, je… quoi ? tu veux dire oui ?

- Oui, Monsieur Podrisky, je veux être ta femme.


***


Deux autres !

Deux jeunes filles bien portantes, belles et appétissantes.

Flow, le visage dégoulinant du sang de la grand-mère se met à rire alors qu’il égorge Amber d’un geste large avec le couteau de cuisine.


L’autre s’enfuit, oh, chasser ! Monsieur Flow aime la chasse !

Il se lance à sa poursuite, hume sa frayeur, savoure sa respiration syncopée, elle est terrifiée, elle n’en sera que meilleure.


Elle s’essouffle, il le sait, le sent.

Il marche lentement vers elle, elle est adossée à un arbre.

Tout à coup une violente douleur vient lui embrasser le visage, la proie vient de le frapper de toutes ses forces à l’arrière du crâne.


Le monde tourne autour de lui, il est étourdi mais continue à rire, un rire de dément.

Par tous les dieux ! Il ne s’est jamais senti aussi bien, il rit et hurle, bave en attrapant sa victime par les cheveux.


Il mord à même la gorge, celle-ci se débat et le griffe, lui met des coups de pieds.

Puis elle meurt, les yeux agrandis par l’horreur cependant que Flow la déchiquette à grands coups de mâchoires, frénétique, oubliant tout autour de lui, même la douleur à l’arrière du crâne, son cerveau à l’air libre…


Il meurt rassasié et heureux.


***


Ian court vers la petite maison, Cathy a hurlé.

Elle sort, ses santiags sont rouges de sang.

Le monde a changé aujourd’hui ou il a toujours été comme ça.

Il prend Cathy dans ses bras et l’emmène jusqu’à la voiture, avec le temps, il saura lui faire oublier l’horreur.


***


19 avril 2020, Palo Alto.


Déjà de l’arthrite…

Rien que le mot fait mal !

Elle se traîne en descendant prudemment les escaliers du Santa Esmeralda building.

L’ascenseur est en panne depuis 8 ans.

Faut croire que le monde est en train de tomber en panne.

Il n’y a qu’à regarder la télévision pour s’en rendre compte.


À petits pas, traînant son chariot de courses vide derrière, elle remonte Georgetown avenue.

Un groupe d’étudiants la dépasse sans la regarder : ils sont en train de parler d’un « œil à pied » de chez « Apple »...

La vieille dame ne cherche même plus à comprendre, un jour, on est dedans, le suivant on est en dehors, c’est chacun son tour.


Elle aime le quartier à cette heure-ci.

Quand il est tôt et que le monde s’éveille peu à peu pour s’animer, s’égayer.

Il lui semble que les gens sont plus aimables le matin, c’est donc le moment idéal pour quelques courses.


Elle commence par la librairie, il lui faut de quoi s’occuper durant ses longues nuits d’insomnies.


Elle opte pour un roman à l’eau de rose, puis part en quête de victuailles.

Une devanture attire son regard : un magasin d’antiquités.

Dans la vitrine, on peut voir pêle-mêle un peigne en ivoire, un vieux disque vinyle de « Bill Haley and the comets ».


Elle entre dans le magasin qui est assez mal éclairé.

Un homme aux cheveux blancs est assis derrière la caisse au fond, on dirait qu’il dort.

L’odeur du vieux cuir et de la poussière fait remonter en elle quelque chose d’indéfinissable, comme une impression de déjà-vu.

Derrière une pile d’exemplaires de « MAD magasine », il y a des bottes.

Une paire de santiags avec des éperons.

L’impression de déjà-vu s’intensifie et lorsqu’elle voit les souillures, sur le talon et les éperons.

Elle sait que c’est du sang.


De petites étoiles viennent scintiller aux abords de son champ de vision, elle tente de trouver quelque chose à quoi s’accrocher.


L’homme s’approche d’elle et lui demande si elle va bien.


Cathy s’écroule en s’étreignant le cœur.

Mais alors que la mort vient la chercher, elle sourit.


C'était drôlement bien, la vie...


***


Moralité :


Il y a des loups, dehors.

De belles jeunes filles et des gens bien.

Et la vie joue avec ça, elle les mélange, fait des expériences.


Tout cela est si absurde qu’il serait fou de ne pas traîner.


Regarder les papillons derrière la fenêtre.

Laisser durer la douceur de la brise dans ses cheveux au rythme d’une musique agréable dans la plus belle voiture du monde.

S’embrasser.

Faire l’amour.

Rire.

Chanter, rêver et faire des projets, être quelqu’un, marquer les esprits, ne pas se contenter de peu.


Ce sont les seules choses essentielles à faire en attendant que l’absurdité de la vie ne vous cueille.


Et elle ne manquera pas de le faire.


 
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   Pistodrake   
10/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai trouvé cette histoire bien cool, presque un coup de cœur que ce conte du petit chaperon rouge revisité.
Peut-être que le truc de la bobinette et chevillette aurait gagné un peu a être également revisité aussi car fait un tout petit peu cliché même pour un clin d'œil j'ai trouvé.

La morale est peut-être un peu superflue pour une nouvelle, mais rappelle un peu le conte et je ne sais pas trop qu'en penser, ça aurait été plus naturel peut-être de la raccourcir en deux ou trois phrases sous forme de dernières pensées de "Cat".

Ah, vi en relisant le début je trouve que cette description de l'homme idéal ne colle pas tout a fait avec le reste, surtout si la vieille dame se sait objective, passage qui parle de perfection dans cette histoire toute en nuance.

Critique longue mais ce ne sont que des menus détails l'histoire m'a plu.

   Anonyme   
10/2/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai l'impression d'avoir rajeuni d'un demi-siècle.
Rock around the Clock, Elvis, James Dean, les bananes, les chevrolet.
L'amérique sympa de Happy Days, avant qu'elle n'envoie sa jeunesse se faire massacrer au Viet Nam.
Et en toile de fond le temps qui passe, inéluctablement.
J'espère que le fait d'avoir catalogué sa nouvelle en horreur-épouvante ne privera pas l'auteur de l'audience qu'il mérite.

Merci Cyberalx

   Anonyme   
16/2/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je reviens pas sur mon premier ressenti, mais j'ai lu le forum, donc...
Je verrais bien un point après à l'unisson.

"Les hommes, même les hommes cherchaient sa compagnie, il était le frère, l’ami, le confident." avec ce "même les hommes", tu suggères qu'il séduit aussi les hommes (dans le genre amitié et plus si affinités). Ca existe les hommes qui plaisent aux deux sexes, ça ne fait pas d'eux des homos et n'atténue en rien l'attirance qu'ils exercent sur les femmes.
Ce que je regrette dans cette phrase c'est qu'on dirait (ressenti perso) que tu n'oses pas aller au bout non pas te ton idée, mais de tes mots.

"De prime abord" après je verrais un point.

"Ian répond machinalement..." toute la phrase devrait être retravaillée.
Pour te donner une idée, agence tes phrases comme ton appartement : une pièce, une fonction, ici, une idée, une phrase.

"elle en jette un max", point.

"D'immenses arbres... qui filent entre les arbres" ... trop long.

Bon courage et... ce n'est que mon avis... etc...

   ChristelV   
10/2/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
L'auteur nous emmène à tous les coups là où on s'y attend le moins !

Bravo !

   victhis0   
10/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
toujours cette belle misanthropie de l'auteur...Servie cette fois via une nouvelle visite faite au chaperon rouge. Une jolie visite, bien tendue, hyper fluide, un régal d'horreur et de cynisme.
Je regrette la chevillette, qui aurait méritée elle aussi un nouveau look, je m'étonne du "milleS animaux", honteux, et je me serais passé de la morale, inutile car c'était justement tout l'intérêt du texte : qu'on le poursuive soi-même par une morale. Pas qu'on nous la récite.
Mais c'est vachement bien, hein, tout ça n'est que chipot.

   widjet   
10/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Ok, faut pas commenter les « commentaires », mais vraiment là, pour certains d'entre eux, je me mords les lèvres….

Bref…Bonne nouvelle on a retrouvé notre Cyb. En grande partie du moins.
L’énergie est de retour et c’est tant mieux ! Bravo pour ça, je me suis pas ennuyé ! Le récit est vif, rythme alerte et soutenu, fluide, et ce petit fond nostalgique – une belle idée ! - assez bien retranscrit (un côté « Happy Days » qu’un Fonzie Fonzarelli n’aurait pas renié !). Une bonne idée que les chansons (attention de ne pas abuser du stratagème) pour une meilleure immersion. Les personnages sont correctement campés (à part le loup survolé qui méritait une étude psychologique plus poussé, dommage car c’est le personnage le plus intéressant de l’histoire)d, les dialogues un poil surjoués et inutilement grossiers par moments (j’aurai préféré un vocabulaire moins modernisé, bref plus d’époque dans un souci d’authenticité). Le style est plus bancal par moment mais rien qui soit vraiment préjudiciable à la lecture. Il y a des ellipses qui m’ont gênés (les gamines qui vont chez mère-grand avant de se faire zigouiller) et les imbrications entre les évènements ne sont pas toujours bien emmenés. Enfin pour finir et là je suis 100% en ligne avec VIC, pourquoi nous avoir collé un épilogue moralisateur ?????? Ca ne s’imposait pas du tout ! J'aurai préféré que tu nous laisse cogiter et tirer nous mêmes les conclusions.

Malgré ces quelques réserves, j’ai passé un bon moment et surtout, surtout l’auteur a retrouvé l’envie qui me semblait (je dis semblais seulement) s’être atténué ces derniers mois.

Cyb a prit son panard et ça se sent (enfin ça se lit).

Et son plaisir devient le notre.

Merci

Widjet

   Anonyme   
10/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve que cyb a une "empathie" à la psychologie féminine assez troublante et... réussie !
J'aime particulièrement les deux héros principaux Cathy-Cat et son voyou/gentil de copain... On sent que tu a vraiment pris le temps de les construire ces personnages, ils ont du relief et de la profondeur je trouve.
Bon moi j'ai une petite réserve sur ce Mister flow (wolf) les loups-garoups qui mettent leur sales pattes partout et essaie de bouffer tout le monde au passage cela ne me passionne pas vraiment...
mais chacun ses limites hein ?
Sinon, je trouve que l'idée de la morale est intéressante, car quitte à détourner un conte autant le détourner jusqu'au bout.
J'allais te mettre un bien plus, mais finalement je change d'avis, je ne garde que ce que j'aime, j'oublie les défauts ^^

   Menvussa   
11/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"Tout à coup une violente douleur vient lui embrasser le visage, la proie vient de le frapper de toutes ses forces à l’arrière du crâne."

Faudra m'expliquer comment elle fait pour le frapper avec une telle force à l'arrière du crâne alors qu'elle est devant lui appuyée contre un arbre... à moins que ce ne soit l'autre, égorgée qui dans un dernier sursaut... pas crédible.

Un bon récit, mais la fin peut-être un peu télescopée me laisse sur ma faim (c'est le cas de le dire).

Qu'est devenu le beau blond ? On ne sait même pas s'il a fait sa vie avec Cathy, bien que le ton donne l'impression que non... Pourquoi ?

Et tout ça c'est dommage car l'auteur sait créer une sacrée ambiance.

   Nongag   
11/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Une jolie surprise que ce "remake" moderne du petit chaperon rouge. Histoire habile avec une construction efficace.

J'ai bien une ou deux réserves ici et là. Surtout la section avec Amber et sa copine qui entre chez une vieille dame avec une batte de base-ball!! Pas très crédible... Et le tire la bobinette... Totalement inutile puisqu'on on comprend très bien l'allusion au célèbre conte.

J'ai particulièrement aimé la description du jeune couple, pleine de vie, de chansons et de leur naïveté juvénile.

La chute et la morale sont bien aussi, mais pas autant que le reste du récit.

Au total une lecture divertissante.

   Malka   
11/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette nouvelle inpirée du petit chaperon rouge est savoureuse. Elle dépasse même le conte traditionnel par sa moralité "légèrement" différente et plus agréable à appliquer !

   Anonyme   
11/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé ce conte revisité à la mode américaine des année 60 (époque et pays de prédilection de l'auteur non?)
Bravo pour Cathy Cat (j'aime bien)
et sinon on ne sait pas trop en effet ce qui s'ets passé pour les deux tourtereaux (ou alors j'ai pas tout compris) mais j'aime bien aussi quand l'auteur laisse le lecteur s'emparer de l'histoire
Merci
Xrys

   jensairien   
11/2/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai pas dû bien saisir toute l'art de cette nouvelle. J'ai trouvé ça légèrement poussif de la part de l'auteur pour parvenir à faire tous ses rapprochements avec le Chaperon. La fin est assez confuse (la scène de bataille rangée chez Mère-Grand) et j'ai été bien dubitatif devant la paire de Santiag, ressurgie sur l'étal d'un antiquaire 60 ans après les faits, avec ses petites tâches de sang. Enfin donc il y avait peut-être un peu du chat botté dans tout ça...

j'aime bien certains trucs comme la mèche de cheveux, ce balai entre le présent et le futur et les dialogues sont plutôt bien vus.

   Faolan   
12/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Tout a été dit...
Un bon récit mais...

- répond machinalement, sans regarder son père à l’esprit distordu par la tristesse d’avoir perdu la femme de sa vie pour toujours. Une longue phrase où le "pour toujours" ne sonne pas très juste.
- voir les flux et reflux du sang partout dans son corps. Pas sûr que l'image choisie soit judicieuse car le le sang circule en boucle dans le corps donc, pas de reflux.
-son paquet de clopes est enroulé autour de la manche de son tee-shirt blanc Je ne visualise pas, c'est possible ?

Sinon, et en vrac :

- bravo pour l'atmosphère qui se dégage du récit ainsi que la finesse de la plume ;
- je n'ai pas compris comment Flow avait pu se faire frapper derrière le crâne ;
- je rejoins certains commentaires pour la bobinette ;
- petit bémol pour la morale

Mais c'est ton texte et tu en as fait ce que tu voulais. Et je l'ai apprécié. Merci.

   Anonyme   
14/2/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le style et l'ambiance me plaisent à cent pour cent. Par contre j'ai trouvé le récit un peu confus. La morale ne s'imposait pas.
Mais c'est une lecture vraiment agréable. J'aime aussi les paroles de chansons dans le texte.

   aldenor   
14/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le début est très bon. Personnages crédibles. Détails intéressants. Ambiance américaine bien recréée, on croirait un texte traduit ! Mais je trouve la fin précipitée et très confuse.
PS : Heard ne prend pas un « s ».

   Anonyme   
15/2/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bravo Cyberalx

J'ai beaucoup aimé lire votre nouvelle.Toute ces paroles de chansons me donnaient même envie de chanter

   Cyberalx   
16/2/2009
Discutions, questions et réactions aux commentaires sur ce lien :
http://www.oniris.be/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=5776&forum=6&post_id=63586#forumpost63586

   FIACRE   
7/3/2009
Rouge exige que l'on s'arrête pour le dévorer.

   florilange   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Tant pis si c'est 1 peu tard pour 1 commentaire. L'ambiance créée m'a beaucoup plu, avec ses chansons, sa mode (la banane), la grosse voiture, etc. Les trucs qui m'ont fait tiquer :

- les dialogues : il me semble que les jeunes ne parlaient pas ainsi dans ces années-là, sauf chez les voyous. Et surtout pas à 1 professeur. On ne se permettait pas.

- L'amour rend Ian vraiment aveugle : il pare Cathy Cat de toutes les qualités alors qu'elle est arrogante, infatuée d'elle-même, très superficielle & s'exprime grossièrement. Peut-être la raison pour laquelle, finalement, il ne l'a pas épousée?

C'est vrai que j'ai du relire la fin pour être sûre de ce qu'il y avait à comprendre. Pour le reste, c'est 1 re-visite d'1 conte, alors, chacun est libre de faire cette re-visite comme il l'entend.

Merci,
Florilange.

   prisca   
2/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La première histoire est construite et cohérente, mais je n'ai pas très bien compris la suite, qui me semble un peu confuse.
Malgré tout, l'ambiance donnée à atteint son but.

   Pattie   
28/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J’ai vraiment aimé. Les textes courts te vont bien, mais les fins sont un peu trop abruptes, parfois, je suis larguée dans le virage. Mais là, avec un peu plus de place, tu développes des ambiances, des vraies. Les personnages sont toujours un peu stéréotypés, mais c’est pas grave, parce que tu les manies vraiment bien.
Par contre, je n’ai pas apprécié la morale. C’est super qu’il y en ait une, mais je n’ai pas saisi le lien avec les deux histoires, celle de 1961 et celle de 2020. Enfin, si peut-être. Carpe diem, Seize the day, tout ça ? Le contre-pied du Chaperon Rouge, en fait ? Mais je ne vois pas pourquoi elle meurt, et en quoi c’est relié au reste de l’histoire ou à la morale. Soit j’ai raté un truc et il faut que je relise, soit il te faudrait soigner le lien entre 1961 et 2020.

Je n’ai pas non plus saisi le lien entre l’histoire de Cat et Ian et celle de la grand-mère, du loup et des pom poms girls. Je préfèrerais un lien fort, qui tienne l’histoire, alors que là, ça fait patchwork. Les éléments semblent plaqués les uns aux autres au lieu d’être imbriqués, de dépendre intimement les uns des autres. Mais peut-être que je n’ai pas saisi les liens.
Mais je trouve bien que le loup ne soit qu’un personnage secondaire. C’est une excellente idée, je trouve.

Enfin, bon, je me suis régalée, chouette histoire, surtout que je n’avais pas du tout remarqué le jeu de mots du titre, et que ça m’a frappée à un moment où j’étais prise dans l’histoire, j’avais même oublié de chercher le chat. J’ai compris quand elle parle de sa grand-mère au professeur, et que j’ai apprécié l’effet de surprise (vive mon inadaptation aux jeux de mots !)

   Milwokee   
22/12/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte absolument parfait ! Un titre accrocheur avec un jeu de mot de qualité (ce qui se fait rare), des personnages simples mais convaincants, et un décor littéralement superbe ! L'Amérique des 60's, celle qui fait rêver, avec les débuts du rock et les blousons noirs qui hantent les rues avec leurs regards de mauvais garçons, leur musique rebelle, cigarette à la bouche, "Baby" dans chaque phrase, et leurs voitures décapotables dont ils font vrombir le moteur pour impressionner les filles. Et une fille qui se la joue rebelle, qui en impose et paraît cool en toute circonstances ! Pour finir, je dirai que c'est une reprise tout à fait bluffante, une transposition réussie dans une autre époque tout en conservant la morale de l'histoire. Seuls bémols : effectivement la phrase "tire la chevillette..." est décalée, c'est probablement un clin d'oeil maladroit qui ne colle malheureusement avec l'harmonie du texte ; et le personnage de Mister Flow passe un peu trop en courant d'air à mon goût, quelques lignes supplémentaires sur lui auraient été bienvenue !


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