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jeanphi
14/11/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
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Bonjour Donaldo,
Quelque chose de bien dérangeant et de controversé. Autant le traitement m'a dérangé, très vulgaire et en langage parlé, autant cela se trouve être des plus appropriés pour évoquer une telle situation. La déchéance sociale qui amène des générations toujours plus déviantes, la raison vacillante des sujets porteurs de pathologies mentales, leur incapacité à se situer vis à vis de leur paires, de leur propre maladie, de l'actualité. Une problématique pas très gaie, qui endosse selon moi ici une forme peu aguicheuse. La poésie s'imprègne progressivement de votre histoire, mais cela arrive un poil trop tard et trop progressivement à mon goût, de telle sorte que l'apothéose de l'ultime paragraphe m'a pris de court plutôt que de m'émouvoir d'une manière ou d'une autre. Ma principale observation serait de faire remarquer que les sujets les plus austères peuvent être emballés dans un joli papier brillant. Je suis convaincu de ne rien vous apprendre... |
Provencao
15/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Donaldo75
Un texte fort qui ne laisse pas indifférent. J'y ai lu un point essentiel me semble-t-il, qui est de l'ordre de l'ascèse, de la mortification. La question qui me vient après plusieurs lectures est cette question de vérité et de dates indiquées sont-elles différentes? La vérité sur Michel est autant une création qu'une découverte sur des troubles apparentés. J'ai aimé cette révélation. Je ne sais pas du tout si je suis dans la justesse de votre écrit, mai l'intérêt de la lecture y était. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Vincente
16/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Choisir la simplicité et la véracité de l'épanchement du journal intime, une difficile manière de faire littérature. Trop direct, trop factuel, et le risque d'un simplisme rédactionnel affadirait le propos, la description manquerait de recul, ou de surplomb. Celui-ci a su trouver la bonne mesure puisqu'il semble écrit d'un jet, mais ne manque pas de colorations personnelles par laquelle le narrateur dit beaucoup de lui-même, et malgré tout apparaissent en filigrane des "informations" permettant au lecteur de construire au-delà du récit une histoire de ce bonhomme, son univers de travail, son mode de pensée, une bonne part de ce qui a pu s'agréger en lui pour qu'il devienne ce personnage outrancier, débordant de rage, paranoïaque, décliniste, dépassé par ce que le monde d'aujourd'hui offre à ceux qui n'ont pas réussi à prendre son train en marche…
Le final clame avec un certain brio une sorte d'innocence non exempte paradoxalement d'une sorte de lucidité qui, malgré tout, infusait dans le récit, comme si l'outrance langagière de ce "Michel" en perdition ne parvenait pas à dissimuler le malaise profond qui l'habitait. Pas facile à faire tenir tout ça ensemble, mais c'est à mon sens très réussi ici. |
Dameer
16/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Hello Donaldo75,
Journal d’un fou rempli d’expressions imagées aux truculents relents Céliniens. Ce Michel a beaucoup d’ennemis, tout le monde en réalité, mais en particulier l’ingénieur en chef qu’il a pris en grippe, qu’il abreuve de tous les noms : blatte, abruti, nain de jardin, mouche à merde, et autres gracieusetés. La seule qui échappe aux insultes, c’est Mémé, la vieille "dégoupillée du casque" qui le confond avec Michel, son fils parti "courir derrière des enturbannés maléfiques." Elle finit par mourir et il l’enterre dans son jardin, chose strictement interdite en France, mais il n’en est plus à une aberration près. Sa supposée "folie", lui permet, comme au bouffon du roi d’antan, de s’affranchir de toute retenue pour parler politique : "Ils ne comprennent pas l’enjeu de notre civilisation, avec le monde qui touche à sa fin, les Russes à nos frontières, les Chinois en embuscade, Jordan et son sourire préfabriqué." Pour ses outrances verbales, sa démesure qui dissimule une souffrance (le type est en thérapie), sa relation d’une descente aux enfers progressive (voyage au bout de la nuit ?), ce journal m’a beaucoup plu. |
Cleamolettre
23/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonsoir,
Le journal où "expulser les nuages du ciel" est bien rempli, de jugements, de haine, de considérations sur l'actualité, sur la folie du monde, probablement la vraie. Et au fil des pensées qui déraillent, on sent le crescendo de la colère, de la déchéance, de la souffrance du narrateur. Toujours à cause des autres. J'ai beaucoup aimé, justement parce qu'au lieu de pointer du doigt un être différent, le texte montre que pour lui ce sont les autres qui sont fous et parfois incompréhensibles. Le journal permet de libérer sa parole et d'entrer dans sa tête, et finalement, on y découvre des peurs ou des réflexions qu'on peut partager. Une esquisse, en filigrane, de ce qui ne tourne pas rond, partout, et pas que dans la tête du Michel. Le journal d'un fou pour pointer la folie du monde, c'est une belle idée, bien réalisée. Merci. |