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Réalisme/Historique
Dunkelheit : 92 kg
 Publié le 11/10/12  -  15 commentaires  -  7506 caractères  -  137 lectures    Autres textes du même auteur

30 kg en trop.
On ne pense qu'à ça.
Les autres ne voient que ça.

Avec 30 kg en trop c'est pas une vie.


92 kg


92 kg.

Rien à faire.

4 mois que je me prive. 1 heure de sport par jour. 0 craquage. 0 concession.

Rien.

Pas 1 gramme de moins.

De rage, j’en ai presque pleuré. Presque. Mais je ne pleure plus. Pas pour ça.

Résignée, je me suis plantée devant l’armoire. Que du noir, ça amincit. Pas trop ample, ça fait sac à patates. Quelques accessoires de couleur pour faire moins morne. Bon, il faudra bien que ça suffise. Je ne peux rien faire de plus.

Devant la glace je rentre le ventre. Ça fait longtemps que ça ne marche plus. Les habits me serrent un peu. Le pantalon surtout. J’ai l’air boudinée. Pas plus que d’habitude.

Lasse, j’ai pris le volant. Ils vont encore critiquer. Comme à chaque fois. Surveiller chaque bouchée que j’avale. Estimer mon poids. J’ai maigri ? J’ai grossi ? Tu as entendu parler de ce docteur ? Il a inventé une technique d’amincissement absolument révolutionnaire ! Tu devrais aller te renseigner.

Je pourrais leur mentir. Leur dire que j’ai perdu 1 ou 2 kg. Ça ne se verrait pas. Si peu de graisse en moins. Ça ne fait pas tellement de différence. Et puis en fait, à quoi bon leur mentir ?

Usée, j’ai frappé à la porte et je suis entrée.


– Bonjour ma chérie !


2 heures d’apéro. 6 heures de repas. Avec entrée, plat principal, fromage, digestif, dessert. 8 heures à ne pas craquer avec toute cette bouffe qui valse devant moi.


– Et alors, tu nous as enfin trouvé un petit copain toi ?


Aujourd’hui ils ont décidé d’ignorer l’éléphant à table et de plutôt chercher à le caser avec un poney.

Quoique.

Avec le temps ils ont dû se résigner. Ils doivent se dire que je leur ramènerai sûrement un autre éléphant. Pas moyen d’attraper autre chose. On vivrait notre vie d’éléphants. On ferait des petits éléphants. Et on vivrait heureux dans la graisse et les lipides jusqu’à la fin de nos jours.


– Non, je préfère privilégier le travail. J’ai eu une promotion tu sais. Je suis passée assistante d’édition !

– Après dix ans que tu bosses chez eux ils te mettent assistante ? Ils manquent pas de culot !


Y a pas moyen. J’ai eu beau leur expliquer. Ma petite sœur, avec SON propre salon de coiffure, a mieux réussi que celle qui n’est QUE assistante d’édition chez Flammarion. Si j’avais ma propre maison d’édition ils me respecteraient plus. Même si elle ne vendait pas une page.

Ou si j’avais 30 kg en moins.


– Tu ne penses pas que t’as assez mangé ?


La phrase fatidique. Erreur de calcul. Je pensais que je pourrais encore m’autoriser une bouchée. Apparemment non, j’aurais déjà mangé plus que trop. Pourtant j’ai fait attention.

Avant de partir je dois faire un petit compte-rendu à la mère. Petit contrôle de routine. Combien d’heures de sport. Combien de jours par semaine. J’ai mangé quoi ? Et je pèse combien en ce moment ? Je hausse les épaules. Je dis que je ne sais pas. Je le sentirai aux pantalons qui seront moins serrés. Elle me jauge une dernière fois. J’ai le droit de partir.


Je ne sors plus.

Quand je sors je veux aller au resto. Quand je dis resto j’entends buffet chinois. Du gras. Du sucré. Et à volonté. De la volonté moi j’en ai pas. Alors je préfère éviter de me tenter.

Les crises de boulimie sont plus ou moins maîtrisées. Finies les fois où je m’empiffrais jusqu’à en devenir malade. Enfin presque. Faut juste ne pas y penser. En tout cas ce n’est pas la psy qui m’a aidée. Elle est restée là, à m’écouter. Sans poser de questions. À la 4ème séance j’en pouvais plus.

Il ne me fallait pas quelqu’un pour chialer. Pour ça y a les amies. Enfin y avait. Je voulais juste savoir ce qui était cassé chez moi.

Pour pouvoir le réparer.

Je n’avais peut-être pas épuisé mon quota de mouchoirs. Peut-être qu’elle attendait qu’entre 2 reniflements j’aie une illumination. Donc je n’y suis plus retournée. J’ai fait comme j’ai pu. 4 mois déjà que je tiens.

Et aucun résultat.

Ce n’est pas bon pour le moral ça. Et quand le moral va mal j’ai tendance à compenser.

Mauvaise habitude.

J’ai tenté de remplacer ça par du sport. Pour le moment ça marche. Mais la bouffe est partout.

Mon obsession.


Je ne me rappelle pas quand ça a commencé.

Mais je sais pourquoi.

J’étais un peu ronde étant gamine. Mais le genre de petites rondeurs qui disparaissent en grandissant. Seulement voilà, j’ai 2 sœurs. Longilignes. Bombasses dès 15 ans. Les 2. Forcément les parents comparent.

Me voilà privée de toute sucrerie. Mes rations sont diminuées. Je suis méprisée. Appelée « la grosse » par mes parents, et mes sœurs. Jamais entendu cette appellation dans la bouche des autres. Mais les autres ne comptent pas.

Alors voilà.

Je suis estampillée « grosse ». Mes sœurs ont un passe-droit pour tout. Moi c’est contrôle des douanes à chaque fois. Finis les plaisirs. Si tu veux être belle il faut souffrir.

J’avais 11 ans.


J’ai bien senti que mes parents m’aimaient moins que mes sœurs. Alors si eux ne pouvaient pas m’aimer, qui le pourrait ? Moi ? Je me répugnais de les répugner autant. S’ils ne m’aiment pas c’est pour une bonne raison. Je suis grosse et moche et ni les gros ni les moches n’ont le droit d’être aimés.

Conclusion plutôt déprimante.

Arrivés les 18 ans, l’université, l’appartement, l’autonomie… Les courses toute seule. Véritable gouffre de tentation. J’ai compensé toutes ces années de privations. Je ne pensais plus qu’à ça. En cours, la nuit, quand j’étais avec des amis… Bouffer !

C’était devenu le plus important.


93 kg.

Allons bon. Elle est cassée cette balance ?

Toujours pas de folie alimentaire. Peut-être que juste en y pensant ?

Ma mère m’a encore fait une réflexion. Mon père m’a regardée l’air de dire elle a raison tu sais. Mes sœurs ont joué celles qui ont pitié. Le scénario habituel. Rien de nouveau. Rien que je ne sois pas habituée à supporter.

Ils auraient peut-être dû échanger les bébés à la naissance. Ils ont l’air d’y avoir pensé plusieurs fois. Avec regrets.


J’ai bien observé ma maison. La mienne à moi. Dont le crédit est payé dans à peine quelques années. Elles n’ont pas ça mes sœurs.

Elles n’ont pas 30 kg en trop non plus.

Ce soir-là j’ai déprimé.

Les deux semaines qui ont suivi aussi. Je ne suis pas sortie. J’ai à peine mangé. Je ne suis pas allée bosser. Rien. Sous la couette à pleurer. Ou à dormir. Envie de rien.


91 kg.

J’ai commencé à ranger. Dans le jardin j’ai fait un tas avec tous mes effets personnels. Tout y est passé. La maison ressemblait à une maison témoin à la fin.

J’ai été chercher l’alcool à 90 degrés. J’ai vidé la bouteille sur le tas. Et j’y ai mis le feu. Mes fringues. Mes livres. Mon ordi. Les lettres. Toute ma paperasse. Mes papiers d’identité. Tout ce qui prouve que j’ai existé.

Et je suis sortie.

Je suis allée au cinéma voir ces films que je voulais voir depuis des semaines. J’ai été dans tous mes restos préférés. J’y ai acheté mes plats préférés. À emporter. Et je suis rentrée.

J’ai vidé ce petit flacon de mort-aux-rats que j’avais gardé de côté. Au cas où. J’ai tout mis dans les boissons. Toutes les boissons.

Et je me suis empiffrée.

Je n’ai pas pleuré. Je n’ai pas pensé à la famille. J’ai savouré.

Putain ce que c’était bon !

Des mois que je me privais. Pour quoi ? Au bout d’un moment j’ai calé. Mais je voulais tout manger. Je n’ai pas osé me faire vomir. J’avais peur que la mort-aux-rats ne soit pas aussi efficace si je me faisais vomir. Mais je voulais tout manger. Heureusement les boissons ont aidé à faire passer le tout.

Au moins on ne pourrait plus me reprocher de prendre de la place.


 
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   Anonyme   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je trouve la fin trop facile : la narratrice en a trop marre, elle craque, pouf elle se tue, voilà apocalypse. C'est beaucoup trop brutal à mon avis, cela m'a fait "sortir" d'un coup de l'histoire, a rompu l'empathie que je pouvais ressentir pour le personnage.
Parce qu'avant, je trouvais ses affres crédibles et touchantes ; bon, l'introspection et l'histoire familiale manquaient aussi de subtilité à mon avis, mais ça tenait bien debout, un portrait se dessinait. Avec cette fin, j'ai eu l'impression que vous le déchiquetiez, comme un peintre impatient finit par lacérer sa toile faute de réussir à rendre correctement la lumière qu'il cherche... vraiment, à mon avis, c'est très dommage.

"Peut-être que juste en y pensant ?" : en fait, j'ai lu il y a longtemps un entrefilet "scientifique" prétendant qu'une étude allait dans ce sens, c'est à dire qu'en désirant un aliment on libérait une hormone qui faisait que, au repas suivant, on entassait bien bien les calories... je ne sais pas si c'était vraiment sérieux, mais tout est possible !

   Palimpseste   
1/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
beuhhhh?.... Me voilà nauséeux à la fin de la lecture.

Très bon texte servi par un style direct et sans fioritures.

Une histoire simple, inaccessible aux maigres de naissance et trop compréhensible à celles et ceux qui trainent leur carcasse.

Tout petit bémol: j'ai été surpris de la fin alors que la balance passe à 91kg. Quand elle a mis sa maison nickel, je pensais que c'était pour fêter ce kilo perdu. La morale était donc: un kilo de plus, c'est la cata, un de moins, c'est le super-moral... Mais la fin réelle est autre. Je l'aurais mieux comprise si la balance était passée à 94 ou 95.

   monlokiana   
5/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
oui, j'ai ressenti la volonté de cette femme qui veut absolument perdre du poids. Mais je trouve que c'est un peu classique comme sujet: elle a grossit, elle fait tout pour maigrir, elle s'isole, elle se prive, l'enfance qui revient avec comme fond d'écran les soeurs minces et les parents qui comparent forcément, la dépression... J'aurais aimé que l'histoire ait une touche d'originalité. En même temps, je n'oublie pas que c'est du réalisme/historique. Et forcément, ça change tout. Mais j'aimerais bien que le sujet soit plus approfondie, plus recherché, et qu'il y ait plus d'émotions.

   Pascal31   
5/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un bon sujet, une écriture qui se laisse lire facilement. Le plus gros regret reste ce trait forcé à l'extrême et cette fin qui manque cruellement d'originalité.
L'auteur parvient parfois à faire ressentir le malaise de son héroïne, mais quel dommage que la psychologie du personnage et la description de ses proches (les sœurs parfaites, les parents rebutés), de ses malheurs, soient taillées au burin : un peu plus de subtilité aurait servi une histoire dont le difficile sujet sur les problèmes de poids avait, selon moi, besoin d'un style tout en finesse pour contraster.
En l'état, l'histoire se laisse lire, mais je n'ai pas vraiment accroché.

   Anonyme   
11/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce texte m'a touché. Je n'aime pas trop le style, que je trouve faible ou disons pas très fin, et la fin en queue de poisson. Mais, dans la sincérité, ou dans ce qui y ressemble (encore plus fort si c'est le cas), j'ai trouvé l'émotion et j'ai ressenti l'intense douleur d'avoir ce destin, contraint par le physique, et en contraste, le plaisir de me dire que cela pouvait être sublimé par l'émotion transmise.
Au plaisir de vous lire,

   Anonyme   
11/10/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↓
L’abus de phrases nominales, au lieu d’être un zoom sur un élément de la narration, devient vite une incapacité de l’auteur à formuler avec pénétration et psychologie les sentiments désespérés du personnage. Surtout lorsque ces phrases sont courtes comme des rafales. Pas besoin de les relire, c’est sûr ! La sténo n’est généralement qu’un cadre que l’on trace pour le remplir ensuite. Ici, le cadre vide semble avoir satisfait l’auteur :

- « 1 heure de sport par jour. 0 craquage. 0 concession. Rien. Pas 1 gramme de moins. »
Je suis désolé, ça ne me parle pas. Ma voisine pourrait dire ça, ou n’importe qui d’autre. Ce style répétitif n’en est pas un, ou alors télégraphique. Je le verrais mieux pour un titre de journal. Je n’entends pas la voix du personnage. Elle parle par saccades, avec une autorité ou une lamentation désagréable. Elle m’agace déjà, alors que je suis censé être en empathie.

- « Presque. / Pas pour ça. / Le pantalon surtout. / Pas plus que d’habitude. »
Et je n’en suis qu’au milieu du premier paragraphe !

L’auteur est comme un reporter télé envoyé sur place après le suicide du personnage, et qui essaie vite fait de reconstituer ses malheurs, pour créer un débat au journal du 13H. Et donc il ne va jamais à l’intérieur du personnage. Il ne fait que photographier le parcours très banal de cette pauvre héroïne, au cours duquel les sucreries et les sœurs si belles auront raison de sa confiance et de sa propre estime. Elle parle pour toutes ses semblables, quand moi j’aimerais qu’elle personnalise sa pensée et ses actes. Même sa mort ne me touche pas. Elle arrive au galop, expédiée comme tout le reste.

Désolé, je ne suis pas sensible aux diaporamas.

   Charivari   
11/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour.

Dommage cette fin, vraiment. Je l'ai trouvée, et désolé pour le terme vu le sujet, énorme...

Sinon, je trouve que le personnage sonne juste, que ça se laisse écrire, à défaut de grand style. La thématique est assez bien abordée, je regrette tout de même l'aspect "témoignage" qui prime sur la littérature, et le fait qu'on ait le droit à absolument tous les aspects de la vie sociale de la fille obèse, avec très peu de séquences ou de situations originales propres à cette personne en particulier.

P

   Anonyme   
11/10/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Je suis franchement déçu par ce texte, parce qu'il avait (du moins l'écriture a) un sacré potentiel et qu'au final il s'agit d'un échec.
D'un côté la fille grosse et malheureuse qui se suicide (c'est très rapide ce passage à l'acte d'ailleurs), de l'autre la méchante famille. Un peu manichéen non ?

Je ne nie pas sa souffrance bien au contraire, mais si réellement elle reste 4 mois à totalement se priver alors elle aura vraiment perdu 3/4 kg, c'est obligatoire, à moins de ne pas savoir ce qu'est se priver vraiment ou d'avoir une maladie.

Par ailleurs, jamais elle n'a eu de regards plaisants ? Jamais vraiment ? Pourtant les femmes fortes plaisent elles aussi, et elles ont même leur concours de Miss. (pour ma part je trouve ça terriblement cynique et réducteur).

Je crois qu'il faut se départir de ce tout blanc tout noir très réducteur et d'aller vers autre chose de plus nuancé, d'autant que je le redis le style est bon.

   brabant   
11/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Dunkelheit,


Il est regrettable que je n'aie pas pu croiser votre héroïne avant d'en avoir eu terminé avec votre récit, j'avais une solution bien plus optimiste à ses difficultés : passer de Flammarion à Grasset... Osmose ! Nul besoin de mort-aux-rats, le tour était joué.

:))))

J'ai par ailleurs vu la papesse de l'édition, Françoise Verny, en filigrane au travers de cette assistante d'édition en puissance de directrice littéraire de la dite maison, ne lui reste plus à prendre qu'une petite vingtaine de kilos... A elle la gloire en devenir. Je subodore que l'auteure de cette nouvelle s'est inspirée de la très considérable Françoise.

;-)


Le passage que j'ai préféré :
"Avec le temps ils ont dû se résigner. Ils doivent se dire que je leur ramènerai sûrement un autre éléphant. Pas moyen d'attraper autre chose. On vivrait notre vie d'éléphants. On ferait des petits éléphants. Et on vivrait heureux dans la graisse et les lipides jusqu'à la fin de nos jours."
Remarquable d'observation, de drôlerie et de lucidité. Aussi universel qu'un La Bruyère en épousailles avec La Rochefoucauld sous l'égide de Breffort, de Twain ou d'Allais !...

lol

   Anonyme   
11/10/2012
Terrible épreuve que celle d'être jugé(e) par son entourage et par soi-même. Et si la fille s'acceptait comme elle est et quittait sa famille au lieu de quitter le monde ? Ce serait une aventure intéressante. Peut-être d'ailleurs que son obésité n'est pas due à son régime alimentaire mais à une maladie. Je me trouve à donner des conseils standards à une narratrice et à un texte bien standard. Votre texte manque d'universalité et de dépassement des caricatures et vous posez comme acquis la réduction de la femme à sa beauté.

   Blacksad   
15/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Le style un peu sec, un peu télégraphique me paraît bien adapté à des pensées. Est ce que je fais vraiment des phrases de quinze mots quand je me parle à moi-même ?
Donc, le style permet de bien rentrer dans cette "tranche de vie". Je trouve que l'obsession est bien retranscrite. La façon dont ces (quelques ?) kilos débordent allègrement sur tous les domaines de sa vie aussi.

Ce que j'aime moins : la fin tout d'abord. Une fin en eau de boudin (métaphore adaptée ?) et qui manque de finesse je trouve. En tout cas, c'est en dessous du reste.
Il aurait fallu à mon goût un peu plus de subtilité, notamment avec la famille. Plus insister sur ceux qui essaient d'aider ou d'avoir un mot sympa et qui sont pires que tout par exemple. Plus détailler la lutte intérieure entre ses "atouts" et ses kilos (comme dans le passage sur la maison bientôt payée "elles n'ont pas ça mes soeurs". Développer un peu les relations de travail. Et la vie amoureuse ? Le regard des hommes ?

Ces remarques mises à part, j'ai lu ce texte avec un certain effet d'identification (alors que c'est assez loin de mes problèmes), ce qui montre une certaine efficacité !!

   caillouq   
27/10/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Avec un sujet pareil, il est dommage que la surabondance de phrases courtes évoque le style qu'adoptent trop de journalistes de la presse féminine pour dramatiser leurs articles. Du coup, j'ai vraiment trop l'impression d'être en train de lire un de ces journaux. C'est peut-être le but de l'auteur, mais si l'intention 'était parodique, peut-être aurait-il fallu pousser plus loin le bouchon. Et puis, les chiffres et autres nombres écrits en toutes lettres, c'est quand même plus joli (dans un texte de littérature) que les chiffres dits arabes, surtout en début de phrase.
Peut-être aussi faudrait-il faudrait-il privilégier les illustrations au détriment des descriptions de situation. Ex: au lieu de "Ma petite sœur, avec SON propre salon de coiffure, a mieux réussi que celle qui n’est QUE assistante d’édition chez Flammarion. Si j’avais ma propre maison d’édition ils me respecteraient plus.", un échange cinglant entre les protagonistes pour faire passer l'idée.
Autre problème: l'utilisation d'un vocabulaire qui me semble plus celui d'un(e) phobique du poids ou de la nourriture que d'un(e) gros(se) en souffrance: "Me voilà privée de toute sucrerie." ("sucrerie" ??? Pourquoi pas Rocher, Brioche, financier, tripes à la romaine ? Sucrerie, c'est un mot de censeur), "lipides", "bouffer", "empiffrer" ... Certes, la narratrice a un rapport problématique avec la nourriture, mais comment croire qu'elle aime manger, avec un vocabulaire pareil ? Je serais plus convaincu par un vocabulaire positivant la nourriture, genre: "ces délicieux Big Mac dodus", ou "le Coca pétillant qui me remplit d'allégresse" ou je sais pas quoi. Ou tout simplement l'évocation de l'atroce sentation de faim à laquelle on cehrche à échapper.Ou du shoot de la satiété, arrrrh oui, le shoot de la satiété ...

   AntoineJ   
28/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
pas vraiment emballé ni par le fond ni par la style. c'est à la fois personnel et à côté (je n'ai pas réussi à éprouver d'empathie pour cette femme)
j'aurais aimé des descriptions de nourriture, des sensations sur les envies, des voyages dans le refus et la résistance
chacun se choisit sa fin mais il faut mieux l'amener, la rendre irrésistible et explosive (ou implosive)
bref .. bof ...

   Anonyme   
1/11/2012
Dommage la fin, j'aurais aimé plus de cocarde.

Une très bonne écriture qui sert une histoire belle.

Une fin sur une autre liberté ça m'aurait plus.

Un texte que j'ai lu avec intérêt.

   Bidis   
3/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai lu ce texte avec un intérêt soutenu par un style que pour ma part j'ai trouvé alerte et agréable.
La chute m'a mise le nez dans mon indifférence devant une souffrance que je n'entrevoyais pas mais qui pourtant existe pour beaucoup.


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