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Policier/Noir/Thriller
lucio : Joss
 Publié le 26/05/12  -  9 commentaires  -  13868 caractères  -  108 lectures    Autres textes du même auteur

"Je comprends pas, c'était pas le mauvais gars, pourtant. Il venait là tous les jours boire son canon, toujours un petit mot pour tout le monde, un sourire… un client sans histoire, quoi…"


Joss


D’insaisissables reflets d'émeraude tourbillonnent dans l'air, au gré des virevoltes du verre dans les rais de lumière qui passent entre les rideaux…

La bouteille vide se fracasse contre le mur, éclabousse la cage du canari affolé qui se cogne contre les barreaux dans une tentative de fuite absurde…

Une pluie de verre s'abat au sol, forme une flaque scintillante de débris acérés…


– Mais t'es taré, ou quoi ? C'est qu'un piaf, bordel !


Joss, le bras encore tendu, tourne silencieusement la tête vers Marie, incapable de justifier son geste. La honte submerge tant bien que mal sa colère, il laisse retomber son bras, se lève du fauteuil, se dirige lentement vers les débris, s'agenouille, et commence à les entasser dans la paume de sa main. Les flux et reflux de tension dans ses nerfs entremêlent ses sentiments, il a envie de frapper et de pleurer, dans le doute, il ne fait rien. Il laisse échapper :


– J'en peux plus de ta bestiole ! Il braille plus fort que la télé ! puis se tait, la bouche pincée, jouant des mâchoires.


Marie le fixe, consternée.


– Pauvre malade, tu me fais pitié…


Ils restent figés un instant, entre l'envie de laisser libre cours à leur colère, et la résignation usuelle qui s'est insinuée dans leur relation. Puis Marie ressort lentement de la pièce, sans plus lui lancer un regard.

Joss la regarde partir, l'air éteint. Ses yeux se ferment sans qu'il puisse leur opposer la moindre résistance, le sommeil l'attire, irrésistible, lui murmure qu'il est la seule alternative possible à cette situation qui est devenue invivable. Joss résiste. Il refuse de s'anesthésier, veut affronter sa peine, la transformer en une fureur irraisonnée, mais se perd complaisamment dans un demi-songe où il démontre ses erreurs à Marie, lui renvoie sa propre cruauté, lui fait payer l'humiliation, lui fait fermer sa gueule, oui. Il se laisse aller à s'imaginer la frapper, de plus en plus fort, écrasant son visage sous ses poings, laminant tout son corps de coups de couteau, lui hurle sa rage, lui brise les os, et les dents, sent confusément qu'il pourrait la déchiqueter, la dévorer, la réduire à un petit tas de poussière insignifiant…

Un spasme dans tout son corps le ramène brutalement à la réalité. La violence presque palpable de sa rêverie ne lui vaut que frustration et honte. Malgré le sang qui afflue, malgré l'électricité qui semble prête à sortir en éclairs du bout de ses doigts, rien ne transparaît, quand il rejoint Marie dans la chambre.

Elle pleure. Assise sur le rebord du lit, les poings enfoncés dans le traversin contre ses hanches, comme prête à bondir, Marie le fixe en sanglotant. Il lit sur son visage une incompréhension et une souffrance crue, presque impudique, qui lui déchirent le ventre. Encore une fois, il feint d'ignorer la peine sur le visage de sa femme.


– Je vais au "Trois Croix".


Marie ravale un sanglot, une imperceptible lueur de mépris, familière, éclaire son regard.


– C'est ça, va picoler le peu d'Assedic qu'il te reste, c'est sûrement tes alcoolos qui vont te retrouver du travail…

– … Je vais au "Trois Croix"…


Marie hoche la tête mécaniquement, une grimace de dégoût sur le visage.


– C'est ça, casse-toi. Au moins j'aurai la paix.


Joss passe la porte sans un mot, comme on quitte un mauvais rêve.


***


À travers les baies vitrées du café, si on s'en tient assez près, on peut distinguer les clients, malgré les reflets de la rue qui parasitent la vision. Joss espère apercevoir Natalie accoudée au bar, mais seuls les habitués de la veille sont déjà au poste. Il pousse la lourde porte couverte d'autocollants rongés par le soleil, et se dirige vers le bar, n'accordant qu'un sourire distant aux clients du matin, ceux qui viennent attendre patiemment ici que la vie change, ou s'arrête. Le patron, impérial derrière son bar, observe sa cour d'un œil bienveillant, les bras croisés sur sa poitrine de bœuf, et accueille Joss d'une œillade grotesque.


– Salut Joss.

– Salut… Dis voir, t'as pas vu Natalie, tu sais la blonde qui…


Le patron l'interrompt d'un geste théâtral, mime une intense réflexion, se frotte le menton, les yeux rivés au plafond, comme s'il fixait son propre crâne.


– Attends, mmmh, Natalie… La blonde qui… que t'essaie de choper depuis trois mois ?


Le patron, l'air satisfait de sa trouvaille, fixe fièrement Joss, un large sourire accroché au visage. Joss ressent une certaine gêne, à savoir son intimité dévoilée à cet homme qu'il ne connaît finalement pas vraiment. Il regrette soudain les épanchements, les amitiés factices d'un soir, à raconter sa vie à qui veut bien l'entendre. Il se rassure comme il peut en s'efforçant de sentir contre sa cuisse le contact de son cran d'arrêt dans sa poche.

Il lance un regard furtif à ses compagnons de la veille, qu'il avait presque ignorés en entrant, leur décoche un sourire malaisé. Les habitués, l'oreille tendue, sourient d'un air entendu, et se réjouissent, salaces, de l'évocation trop rare en ces lieux d'une sexualité féminine, et de l'humiliation du salaud qui saurait en profiter.


– Ça va, ça va… enfin, bon, tu l'as pas vue ?

– T'es pas marié, Joss ? Qu'est-ce qu'elle en penserait, ta femme ?


Une vague de colère submerge le jeune homme. Les dents serrées, ne pouvant contenir l'affirmation brute de sa condition de mâle ulcéré, Joss éructe :


– Elle m'emmerde, ma femme ! C'est de sa faute si je vais voir ailleurs, elle l'a bien cherché !

– Calme-toi, mon grand, calme-toi. Tiens, je t'offre un jaune…


Joss boit le verre en quelques gorgées. Il ressent vite le shoot d'alcool parvenir à son cerveau et faire retomber la tension.


– Merci… Tiens, tu m'en remets un ?


Le patron s’exécute en silence, l'air faussement absorbé par sa tâche, et s'éloigne sans un mot.

Joss entame son deuxième verre, d'une petite gorgée et le repose lentement, sans le quitter du regard. Il imagine Marie venir le surprendre ici, et lui faire la morale devant ses amis, elle ne comprend rien, est incapable d'imaginer autre chose que son train-train. Elle le méprise, comme si torcher des vieux toute la journée faisait d'elle quelqu'un de meilleur que lui. Comme s'il refusait de travailler. Comme s'il avait choisi. Comme si elle valait mieux que lui. Il revit leur dernière dispute au ralenti, revoit sans cesse ses larmes, insupportables, cherche vainement à les justifier, oscille sans cesse entre culpabilité et colère bouillonnante.

Joss secoue la tête brusquement, pour sortir de la léthargie dans laquelle il s'était involontairement enfoncé, et relève les yeux vers le patron en désignant son verre vide du doigt.


– S'il te plaît ?… Merci, enfin bref, tu l'as pas vue aujourd'hui ?


Le patron lève comiquement un sourcil en le servant avant de lui répondre, prêt à faire feu, mais la détresse qui suinte du regard de Joss lui fait pitié.


– Non, je l'ai pas encore vue. Elle viendra sûrement plus tard, tu devrais repasser. Ou l'attendre.


Joss ne veut pas attendre. Il veut la voir, sa volonté galvanisée par les verres d'alcool. Il veut lui dire maintenant qu'il l'aime depuis qu'il l'a vue accoudée au bar. Qu'il lui trouve des airs d'actrice américaine, qu'il se sent enfin vivre avec elle, qu'elle rend les couleurs plus vives, qu'elle lui brûle la peau, chaque fois que ses doigts accrochent son bras. Qu'il se sent un homme entier, réel, les pieds campés dans le monde. Qu'elle est déjà partout avec lui…


Joss jette une poignée de pièces sur le comptoir, saute de son tabouret, passe la porte sans un mot, et entre dans le soleil d'un pas volontaire.


***


Les pavillons défilent, tous les mêmes, ne se différenciant que par les marques des voitures garées, les jouets en vrac sur les pelouses, les couleurs des fleurs en bac… Tout à ses songes, Joss ne sait plus depuis combien de temps il marche, se démène dans ses vêtements trempés de sueur, la bouche sèche, cherche dans le décor le détail qui le fera enfin tressaillir. La lumière crue de l'après-midi l'aveugle. Il ne connaît pas vraiment le quartier, n'est venu qu'une fois, la nuit, raccompagner Natalie après une beuverie de plus au "Trois Croix". Il était resté sous le charme de ses formes mouvant au gré des caresses de l'éclairage public à travers les vitres de la voiture, mais n'avait pas été très attentif aux détails du trajet.

Dès qu'il la voit, il reconnaît la façade comme une évidence, sans même se l'expliquer. L'espace d'une seconde, il est invincible, sent ses muscles se raidir, son ventre se tordre de plaisir, il vit son petit film, mais chaque pas transforme son excitation en peur panique. Il frappe nerveusement à la porte, avant de s'en empêcher. Le tissu qui colle à sa peau le gêne, il a peur de puer, peur de bégayer, de tout foirer. Le visage en larmes de Marie lui apparaît, stroboscopique, inadmissible, il se concentre sur les objets qui l'entourent, sa colère le rattrape quand il voudrait l'asphyxier. Il plonge nerveusement les mains dans ses poches, laisse ses doigts jouer avec ses clés, maltraiter son paquet de cigarettes, s'agripper au manche de son couteau. Une silhouette sombre apparaît derrière le verre fumé de la porte. Joss n'a que le temps de s'en rendre compte, a l''impression que sa tête se vide soudain de tout son sang quand la poignée s'abaisse sous ses yeux. Il reconnaît le visage qui se présente à lui, mais il lui semble différent sous la lumière crue du soleil.

Natalie semble d'abord dubitative, puis sourit dès qu'elle le reconnaît.


– Oh, salut Joss ! Qu'est-ce que tu…


Joss cherche à sourire, mais ne fait que montrer mécaniquement les dents. Il bredouille quelques syllabes incompréhensibles, et laisse son visage s'affaisser, effaçant son rictus maladroit, ses yeux éteints rivés sur la jeune femme. Il n'ose plus bouger, ne peut plus penser, il a l'image du canari affolé de Marie collée aux paupières. Il voit le sourire de Natalie s'effacer, la laissant bouche bée, presque grotesque malgré la finesse de ses traits. Ne sachant plus comment sauver la face, il se sent parcouru d'une impulsion qui réanime son corps en un mouvement désordonné qui l'attire vers elle. Natalie a un mouvement de recul qui arrête immédiatement Joss. Il prend conscience de son mutisme, de son attitude menaçante, de son odeur d'alcool et de transpiration. Il baisse les yeux, sent monter les larmes, il voudrait qu'on le console ou qu'on le tue.


– T'es qui, toi ?


Joss relève les yeux. Un adolescent le toise d'un air méprisant, lui masquant Natalie dont les yeux terrifiés apparaissent par-dessus l'épaule du jeune homme.


– Qu'est-ce que tu lui veux, à ma mère ?


Joss ne répond rien. Il se sent vulnérable, voudrait que le môme disparaisse. Il voit bien que le garçon joue son rôle, mais il n’a pas la force de lui faire face. Il sort son couteau, espérant que son adversaire déclare forfait face à son arsenal. Mais le gamin prend un air déterminé et avance sur lui, le menaçant du doigt. Natalie tente de le retenir en le tirant par le bras, mais il l'ignore, tout à sa hargne adolescente.


– Tu crois que c'est ton pauvre surin…


Joss croise le regard terrifié de Natalie au moment où ses doigts perdent prise sur le bras de son fils. En un instant, il voit apparaître dans ses traits déformés par l'angoisse une peur épouvantable nourrie par un amour infini. Sa frustration et sa honte se muent en une rage incandescente qui le submerge soudain et annihile sa raison.


– NON ! JOSS !


Joss l'attrape par le col et le frappe au torse, plusieurs fois, de plus en plus fort. Il ne sent pas la lame percer le tissu, puis la peau, entamer la chair et crever un poumon en éraflant les côtes, aucun de ses coups ne décharge sa tension, exacerbée par le bruit perçant qui grésille dans ses tympans. La vision de sa main couverte de sang le ramène au réel, il entend enfin les hurlements de Natalie, pétrifiée devant la danse grotesque de ses deux hommes. Joss lâche l'adolescent qui tombe sur lui, stupéfait, gémissant de peur et de douleur, et s'agrippe maladroitement à ses épaules. Joss n'ose pas le toucher, tente de garder son équilibre, laisse les mains ensanglantées s'accrocher à lui, tout en tentant de les éviter. Ils trébuchent ensemble, tombent lourdement l'un sur l'autre. Joss détache les doigts serrés sur ses vêtements, fait rouler loin de lui le corps crispé et se relève maladroitement.

Il fait demi-tour en titubant sans un regard pour Natalie, ne voit pas les voisins sortir des jardins et s'affoler autour de la scène. Ils seraient déjà intervenus s'il ne s’agrippait pas à son couteau comme à un drapeau blanc, et s'écartent presque courtoisement sur son passage.

Joss fend la foule hypnotisée, hagard. Il voudrait que tout disparaisse autour de lui. Que le soleil qui lui brûle les yeux et sèche le sang sur ses mains et ses vêtements en une croûte inconfortable, pulvérise silencieusement le monde, et le libère.

Il marche au hasard, suivant un itinéraire imaginaire, qui le ramènerait chez lui, pisté à distance par une horde croissante de passants excités par la vue du sang. Après quelques centaines de mètres, quelques détours par des chemins de traverse, Joss est perdu et ne sait plus comment rentrer. Il n'entend plus les insultes, les harangues des plus hardis qui l'ont suivi, ni la sirène qui s'approche inexorablement.

Il s'arrête enfin. Ses yeux sont brûlants et ne demandent qu'à se fermer. Joss lève le visage au ciel, laisse le vent caresser son visage, l'écoute chuinter à ses oreilles. Il se laisse doucement bercer par les pulsations de son cœur dans tout son corps et tout devient lentement irréel avant de disparaître. La foule l'encercle lentement, décontenancée. Il finit par s'asseoir au milieu de la route, les doigts cramponnés à son couteau, et attend que Marie vienne enfin le chercher.




 
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   Anonyme   
8/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La toute fin est poignante, je trouve, dans le genre itinéraire de paumé.
C'est quand même un peu dommage le chapeau à mon avis, du coup j'étais certaine qu'il y aurait du sang. Du reste la mention du couteau dès le début signale que ça tournera mal. Effet de surprise nul, donc. L'intérêt du texte réside pour moi dans le portrait de Joss, qui reste quand même pas mal dans le convenu. Il n'y a guère eu que la dernière phrase pour me toucher, le reste m'a paru trop facile et attendu.

   matcauth   
8/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
l'idée est intéressante, la manière de traiter celle-ci m'a semblé plus superficielle.

Qu'un meurtre, ou une tentative de meurtre découlent des choses les plus banales, je peux le comprendre, d'autant que, ici, les ingrédients sont bien dosés : l'alcool, le chômage, les disputes, les bars et la blonde à fantasmes. Mais le lecteur manque de repères. On ne se représente pas la scène, l'ambiance, les couleurs... toutes ces petites choses qui ne font pas avancer l'histoire mais qui permettent de s'immerger dedans. Ce récit est efficace, en vient au fait rapidement. Mais il perd, du coup, sa crédibilité, son réalisme.

Je pense, c'est un avis, que pour traiter ce genre de sujet, il faut savoir retranscrire la confusion dans l'esprit du héros, mais autrement que par des faits. Il faut que la haine augmente, que les sentiments de désespoir, de peur ou de haine soient plus visibles, bref, que l'on se mette dans la peau du personnage.

Personnellement, ici, je n'ai toujours pas compris pourquoi il avait sorti son couteau sur l'adolescent : ça m'a semblé trop facile, trop raccourci, une sorte de solution de facilité pour terminer l'histoire.

Sinon, il y a du rythme, la structure est maîtrisée et le texte se lit bien mais, je le répète, c'est le côté psychologique qu'il aurait fallu explorer davantage, afin que cette histoire aie un sens.

   Anonyme   
15/5/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Je trouve votre style surchargé, avec une pléthore d'adjectifs. Plusieurs phrases sont maladroites, j'ai relevé celles-ci parmi d'autres :
«  Les flux et reflux de tension dans ses nerfs entremêlent ses sentiments... »
«  la résignation usuelle qui s'est insinuée dans leur relation ».
«  une peur épouvantable nourrie par un amour infini. »
Quant à l'histoire, elle n'est pas d'une grande originalité et sombre gratuitement dans la violence. Le meurtre commis par Joss semble disproportionné et s'explique à peine par la dérive de son existence. Une bousculade avec l'adolescent et il lui troue la peau ! Tout ceci manque de finesse dans l'analyse psychologique.

   Pattie   
20/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le texte est intéressant, mais je trouve qu'il gagnerait à être retravaillé, en resserrant le propos pour que le thème s'aiguise, ressorte avec davantage de relief. Par exemple, j'aimerais que les pensées du personnage principal soient moins étalées, mais que l'ambiance permette au lecteur de les imaginer. Que ses pensées ne ressortent pas sous la forme d'introspection mais sous la forme de petits changements physiques : une crispation du poing, un rictus, un froncement de sourcils. Si l'ambiance est bien ciselée, le lecteur est largement capable de déduire, en lisant une crispation de poing, que le personnage principal est à bout. Pas besoin de le dire.

   Perle-Hingaud   
23/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je trouve la première scène bien imaginée, à la fois très visuelle et intérieure. L'angle de vue choisi est original, cette bouteille brisée sur la cage, qui en dit beaucoup sur le personnage et les rapports entretenus avec sa femme.
Ensuite, trop d'analyse, sans doute, mais rien de rédhibitoire à mon sens: à retravailler pour plus de concision, pour laisser le lecteur se faire son film. La fin me semble pour le coup un peu "tirée par les cheveux", ou du moins, je ne la trouve pas vraiment cohérente, bien amenée.
Merci pour cette lecture !

   brabant   
26/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lucio,


Joss, arrivé au bout du rouleau de sa vie mais trop lâche pour se suicider lui-même, incapable de renouveau, est allé au devant de sa propre mort car c'est lui-même qu'il poignarde en poignardant l'adolescent (plutôt un jeune adulte au vocabulaire d'initié : "surin" = "Joss"), et ayant tué l'image de ce qu'il fut, un être sans peur, peut-être prometteur (en tout cas avec un avenir "ouvert"), il s'assied, redevenant lui-même cet adolescent ("transfusion" ! lol) ayant une mère, Marie, ou adulte en devenir ayant une amante, Natalie ou Marie (toujours Marie) dont il s'est coupé (lol) et dont il reste piqué (lol lol).

Ce texte se laisse lire ; faut-il se soucier de vraisemblance ? Pas si cet homme a disjoncté, car il a bel et bien "pété les plombs". Fusible, trou noir. Illustration parfaite.

C'est bien écrit ; j'ai aimé, efficace !

ps : Un canon renvoie à la bière pas au p'tit jaune. J'en aurais fait un abonné du Ricard, plus "percutant" et "disjoncteur", adversaire du neurone et du libre-arbitre. AMHA. D'ailleurs le patron lui sert un pastis d'office. La bière, diurétique, laisse le temps à la réflexion. Forcément. Lol !...

   Anonyme   
26/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Salut lucio ! Une bonne lecture à mon goût... Un mec sans histoire qui pète les plombs jusqu'à devenir meurtrier, une image de plus en plus courante dans notre société malade. Vous avez su retranscrire ce "fait divers" au point d'intéresser le lecteur lambda que je suis jusqu'au point final et c'est tout à votre honneur...
Je ne m'étendrai pas sur la forme où, malgré quelques imperfections, l'écriture est dépouillée mais fluide... Merci !
Ps : j'allais oublier le canon ! Chez moi il s'agit plutôt de vin rouge que de bière mais, je confirme, ça ne peut être, quelque soit la région, un petit jaune. Un détail car, qu'importe le flacon, le résultat est malheureusement le même à plus ou moins brève échéance.

   placebo   
28/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Pas vraiment aimé la différence entre les descriptions assorties de points de suspension (une flaque scintillante de débaris acérés…) et les phrases relativement violentes (c'est qu'un piaf bordel!) : l'effet est forcé pour moi.

"Joss passe la porte sans un mot, comme on quitte un mauvais rêve." Comparaison étrange pour moi.

Partie sur le bar assez bien tournée à mon goût. L'ensemble de son existence semble lui apporter peu de joie, même les personnes de ce bar ne semblent guère sympathiques ; seule Natalie émerge.

Pas compris l'histoire du couteau depuis le début… pourquoi se trimbaler avec, pourquoi le sortir au moment de la rencontre avec le fils de Natalie ?

La fin ne me convainc pas ; elle montre que cet homme est perdu, sans aller plus loin. Le comportement de la foule est étrange également, comme si elle le pourchassait pour assister à sa chute.

Bonne continuation,
placebo

   Nachtzug   
28/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Voilà un texte sans grande prétention artistique mais finalement très bien mené, rythmé, sensible, presque même émouvant et qui respecte bien toutes les nuances, ce qui est aussi dû au fait que les personnages sont "en relief", en vie. Je dois dire aussi que les lieux sont efficacement et subtilement brossés.


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