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Fantastique/Merveilleux
xuanvincent : L'auberge de la balance
 Publié le 31/03/08  -  8 commentaires  -  9021 caractères  -  12 lectures    Autres textes du même auteur

Une jeune auto-stoppeuse demande à un jeune homme de la conduire à l' "Auberge de la balance". Alors que l'auberge affiche complet, à son réveil le jeune homme ne rencontre âme qui vive...


L'auberge de la balance


1


Je devais partir avec mes parents passer le mois d’août dans la maison de famille d’Amiens. Qu'allais-je faire là-bas, loin de mes amis ? Un cauchemar me tira du sommeil dans la nuit, le cœur battant. Une hallucination auditive - une voix - celle-là même de mon amie Karen, se mit à me marteler les oreilles « Je ne t'aime plus, Alexandre, va au diable ! ». À un moment, n'en pouvant plus, je décidai de sortir de mon lit et de faire un tour en voiture. Sans savoir précisément où aller. Je roulais depuis près de deux heures, lorsqu'un brouillard à couper au couteau se mit à tomber, m'obligeant à avancer au pas. Je commençai à regretter de m'être aventuré ainsi seul, en pleine nuit, au plus fort d'une crise… À un instant, j'aperçus une personne sur le bord de la route qui faisait du stop. Intrigué, je décidai toutefois de m'arrêter. Il s'agissait d'une jeune fille à la longue chevelure brune, vêtue d'un jean bleu décoré d’un motif de panda et d’une veste couleur fuchsia. Un sac à dos était posé à ses pieds.


- Bonjour, pouvez-vous me conduire à « l’Auberge de la balance » ? Elle est située à cinq kilomètres environ d'ici.

- Vous n’allez pas rester ainsi dans ce brouillard…


Durant le trajet, je pris plaisir à discuter avec la passagère, Flore.


- Vous n'avez pas peur de circuler ainsi ?

- J'ai l'habitude de voyager seule. Et je ne suis pas de nature craintive !

- Dans ce cas…

- Vous êtes en vacances dans la région ?

- Non, pas vraiment… Je n'ai pas de but précis, je vais où la vie me porte…


Intrigué par sa réponse, je me tournai un instant vers la jeune fille. Elle avait un visage fin au regard noisette expressif, des cheveux châtains rassemblés en une longue natte lui tombant sur les reins. Elle pouvait avoir dans les vingt à vingt-quatre ans. Je la trouvai plutôt jolie.


- Vous semblez surpris… Mes parents me voyaient devenir enseignante mais je n’ai jamais été pressée d’entrer dans le monde du travail. Aucun métier ne me motivait… Un jour, je suis partie avec un musicien qui vivait en camion avec ses deux chiens. Nous nous sommes séparés au bout de deux ans, mais j’ai pris goût à la liberté. Et vous, où allez-vous ?

- Je ne sais pas trop… Un cauchemar m'a réveillé cette nuit. Je n'arrivais pas à me rendormir et j'ai pensé que conduire sur les routes de campagne me ferait du bien.

- Je comprends…


Après un moment de silence, elle ajouta :


- Qu'est-ce que vous aimez dans la vie ?

- Pas grand-chose… J’ai démissionné il y a quatre mois d’un poste où je m’ennuyais à mourir pour rejoindre à Bordeaux la jeune fille que j’aimais. Mais elle a vite cassé, je n’ai rien vu venir… Je n’arrive pas à l’oublier… J’ai fait une dépression nerveuse… Une partie de mon entourage s’est écartée de moi. C’est dans ces moments que l’on voit qui sont vos vrais amis…

- Cela doit être dur à vivre… Je vous souhaite de vous remettre de tout cela…

- J’essaie de ne pas trop y penser et d’occuper mes journées…

- Avez-vous une activité qui vous plaît ?

- J'ai fait les beaux-arts pendant dix ans. J'aimais surtout peindre des natures mortes et des paysages. Mais j'ai arrêté quand je suis entré à l'université.

- Vous n'avez pas voulu reprendre la peinture ?

- Si, parfois cela me tente, mais je n'en ai pas eu le courage.

- C'est dommage je trouve, de renoncer à une passion, surtout aussi jeune…


Au fil de la conversation, j'appris qu’elle s’appelait Flore et allait fêter ses trente ans à la fin de l'année. J'avais peine à le croire. Elle me répondit, en souriant qu'on lui donnait rarement son âge, sans doute parce que le sérieux des adultes l'avait épargnée. Le travail, c’est ce qui vous fait vieillir avant tout, me dit-elle. Alors, elle ne le fréquentait qu'à dose homéopathique ! Un peu plus tard, après avoir roulé dans la plaine, nous arrivâmes à l’orée d’un bois. Ma montre indiquait 2 h 45 du matin. En face de nous, malgré le brouillard resté dense, je distinguai des grilles massives et, quelques pas plus loin, la silhouette d'une grande bâtisse évoquant un vieux manoir normand. Flore me demanda si je voulais bien l’accompagner jusqu’à l’accueil. Nous fûmes reçus par une jeune femme blonde, éclairée par la lueur d’un feu de cheminée. Flore demanda une chambre puis se tourna vers moi :


- Veux-tu aussi prendre une chambre ? Tu me parais épuisé, reprendre le volant jusqu'à chez toi n’est pas prudent…


Bien que ne souhaitant pas rester, je fus sensible à ses paroles et décidai de ne repartir de l'auberge que le lendemain matin. Avec un peu de chance, mes parents, qui en week-end ne se levaient pas avant midi, ne s'apercevraient pas de mon escapade. L’hôtesse m’attribua une des dernières chambres disponibles, une pièce calme me dit-elle, donnant sur le parc. Puis elle se saisit d’une petite cage de verre illuminée de lucioles. Voilà qui était curieux ! Puis elle nous en tendit une.


Arrivé dans ma chambre, au quatrième et dernier étage, je découvris une haute salle de style haussmannien. C’était comme si je me trouvais dans un hôtel particulier en plein Paris. Je fus émerveillé par l’élégance des moulures du plafond, les ornements de la cheminée et les motifs du parquet. La chambre de Flore était située un peu plus loin dans le couloir. Elle semblait déjà la connaître. Dans les tons pastel, toute tapissée de personnages féeriques, elle évoquait le monde de l’enfance. Comme la mienne, une grande cage recouverte d’un voile était placée près de la fenêtre. Elle contenait, me dit l’hôtesse, un couple de tourterelles. Après avoir souhaité une bonne nuit à Flore, je me couchai sans plus tarder. Pour la première fois après des semaines d’insomnie, je parvins à m’endormir sans somnifères.


1


Le lendemain matin, contrastant avec mes précédentes nuits entrecoupées de cauchemars, j’avais dormi d’une traite, comme un petit enfant. Reposé par ce sommeil réparateur, je me sentais empli d’une énergie nouvelle et d’une bonne humeur étonnante. Au-dehors le chant d’un merle me donna envie de siffloter. Pour un peu j’aurais voulu l’accompagner dans son vol… Au moment d'ouvrir les volets, je m’aperçus que le soleil était déjà proche du zénith. Ennuyé, je regardai ma montre : elle s'était arrêtée ! Je pris donc mon portable, qui ne fonctionnait pas davantage… Mon premier geste fut de frapper à la porte de la chambre de Flore mais elle ne répondit pas. Peut-être dormait-elle encore ? L’instant d’après, je me décidai à descendre à l’accueil. Une jeune femme rousse m’adressa un large sourire, en me demandant si j’avais passé une bonne nuit et si je souhaitais prolonger mon séjour. Je lui répondis par la négative et lui expliquai mon problème : ma montre et mon portable venaient bizarrement de tomber en panne et je craignais d’arriver en retard à un rendez-vous. Elle me répondit qu’elle comprenait mon inquiétude mais qu’ici, nul n’avait besoin de connaître l’heure. Cette réponse me laissa perplexe. Repensant à la jeune femme qui m'avait conduit en ce lieu, je demandai à l'hôtesse si Flore était toujours là. Après avoir cherché un moment sur son registre – je réalisai que j’ignorais son nom de famille - l’hôtesse me répondit que mon amie était déjà partie tôt le matin mais qu’elle m’avait laissé un mot. Je pris l’enveloppe que la jeune femme me tendit et, plus rien ne me retenant ici, je décidai de regagner ma maison.


- Puis-je vous régler par chèque ?

- L'argent n'a pas de valeur ici. Seul compte le temps que vous consacrez pour vous et les autres.

- Je ne comprends pas bien…

- C'est normal, vous n'êtes pas familier du lieu.


Au moment de franchir la grille du domaine, la voix de Karen se mit à emplir mon esprit, à un point insupportable. « Je te déteste, Alexandre, meurs ! » entendis-je de manière lancinante… Je crus défaillir.


- Non !!! ne pus-je m'empêcher de hurler en me bouchant - geste vain - les oreilles.


À peine fus-je retourné dans l'enceinte de l'auberge que la voix accusatrice disparut. Je tentai de ressortir du domaine : de nouveau elle m'assaillit, j'avais le sentiment de devenir fou… Je reculai et aussitôt elle s'en allait comme par enchantement…


- Voulez-vous rester pour cette nuit ? me demanda l'hôtesse.

- Oui. Mais… vous êtes certaine que je ne vous dois rien ?

- Tout a un prix dans la vie… Simplement l'argent ici n'a pas cours.


Ennuyé de n'avoir pu reprendre ma route et déçu de ne pas avoir revu Flore avant son départ, je me dépêchai de retourner dans ma belle chambre. J’étais surtout pressé de lire sa lettre !


« Alexandre, je suis passée te saluer avant de partir. Ta porte était entrouverte mais tu dormais encore… Je n’ai pas osé te réveiller… Tu souriais dans ton sommeil, tu avais un visage d’ange… Peut-être étais-tu parti dans un beau rêve ? Qui sait, peut-être qu’un jour nos chemins se croiseront de nouveau ?

Flore »


La lecture de ce courrier me mit du baume au cœur. Si seulement je pouvais la revoir ! Mais où se trouvait-elle à présent ?


 
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   Anonyme   
3/5/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L’effort y était sans doute, le texte est bien écrit, malheureusement, le résultat n’est pas au rendez-vous.

Sur le fond, l’intrigue est quasi inexistante. Le début aurait pu être intéressant. Un cauchemar, une insomnie, le besoin de sortir pour une balade en voiture afin de se changer les idées. Mais Il aurait fallu y greffer du piquant, un certain suspens pour donner de l’intérêt au récit. Alors que là, tout ce que nous avons, c’est la rencontre d’une belle inconnue, quelques échanges sans intérêt, un dodo, un regret et un espoir de revoir la belle inconnue qui est déjà partie au matin.

Même la philosophie de l’hôtel : « L'argent n'a pas de valeur ici. Seul compte le temps que vous consacrez pour vous et les autres. », on se demande se qu’elle peut bien venir faire dans le décor. De plus, il n’y a aucune émotion et la finale est banale.

Comme je l’ai écrit au début, l’effort y est, il n’y manque que d’y ajouter un peu plus d’imagination et de piquant. Je suis sûr que tu peux y arriver. Ne lâche pas !

EDIT:

Je vous dois toute mes excuses xuanvincent, j’ignorais qu’il y avait une suite à cette nouvelle et pourtant, cette suite était tout à fait prévisible. Je viens de lire la deuxième partie et ma perception de votre texte a changé du tout au tout. Je n’effacerai pas le commentaire initial, car j’assume ma connerie, mais que les lecteurs considèrent désormais, maintenant que j’ai lu la suite, que je perçois l’ensemble de cette nouvelle comme un petit bijou d’imagination.

Je te dis un gros bravo !!!

   xuanvincent   
3/5/2008
Merci Isatis pour votre dernier commentaire !

Je n'avais pas mal pris le précédent, rassurez-vous ! Les critiques négatives aident en effet sans doute davantage à progresser dans l'écriture. Et je m'étais bien douté que les aspects négatifs (mais je retiens aussi vos encouragements) pouvait être dus au fait que vous aviez pensé que le texte était intégral.

   widjet   
16/5/2008
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bon, visiblement c'est une première partie sinon j'aurai été tenté de dire comme Isatis. Malgré tout, la forme est encore très perfectible et il manque une certaine richesse au texte pour le rendre plus attractif. Une petite maladresses sans conséquence (le fait de rappeler au milieu du texte qu'elle s'appelle Flore alors que nous le savons dès la 10è ligne).

Bref je ne suis pas plus emballé que ça....mais comme mon camarade Isatis , je risque de changer d'avis alors je cours lire la suite quand même !

Widjet

   strega   
16/5/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai plutôt pas mal apprécié cette première partie. Un début classique du genre, un milieu tout aussi classique mais cependant bien écrit, quant à la philosophie de l'auberge, elle semble plus philosophie de vie, assez original.

Quelques incohérences pourtant, Flore est brune avant de monter dans la voiture, elle devient châtain par la suite. Le fait que les deux se racontent un peu leur vie aussi dans la voiture, un peu facile, bien que crédible.

Bon, xuanvincent, je ne vous étonnerez pas si je vous dit que je me pose des questions sur l'âge d'Allexandre... :)

Je vais lire la suite.

   Anonyme   
17/5/2008
J'aime beaucoup cette première partie...

   Bidis   
26/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai trouvé le titre et le résumé très alléchants...

- « la maison de famille d’Amiens » : cette généralisation me heurte, « notre » maison de famille restituerait ce lieu aux seuls personnages.

Début au pas de charge. Il y aurait intérêt de laisser le texte mieux respirer en créant plusieurs paragraphes. Cela n’a l’air de rien, mais c’est important pour le confort du lecteur. Exemple (la remarque vaut pour d'autres endroits du texte mais je ne la développe qu’ici) :
« Je devais partir avec mes parents passer le mois d’août dans la maison de famille d’Amiens.
Qu'allais-je faire là-bas, loin de mes amis ? Un cauchemar me tira du sommeil dans la nuit, le cœur battant. Une hallucination auditive - une voix - celle-là même de mon amie Karen, se mit à me marteler les oreilles :
- Je ne t'aime plus, Alexandre, va au diable ! »

L’intrigue mise en place est excellente. Mais trop peu développée. Le trajet dans la nuit, le brouillard… : ce sont des éléments qui pourraient faire frissonner le lecteur pour son plus grand plaisir.

- « …vêtue d'un jean bleu décoré d’un motif de panda et d’une veste couleur fuchsia » : trop de détails se succèdent dans la description, j’aurais scindé en deux phrases : « vêtue d’un jean bleu et d’une veste couleur fuchsia. » et puis mettre le panda à un endroit précis de la veste.
- « Durant le trajet, je pris plaisir à discuter avec la passagère, Flore. » : certaines ellipses sont excellentes, d’autres choquent. Ici, l’on comprend que la jeune fille a donné son nom au conducteur-narrateur, mais le lecteur a l’impression que l’information lui vient directement de l’auteur, personne réelle qui ne l’intéresse pas.

Je trouve le dialogue excellent. Il permet au lecteur de situer les personnages sans l’ennuyer. Par contre, à mon avis, le paragraphe suivant (« Au fil de la conversation, j'appris qu’elle s’appelait Flore… » jusqu’à … « elle ne le fréquentait qu'à dose homéopathique ! ») devrait soit venir avant le dialogue, soit en faire partie. Et en passant, je remarque qu’ici le « Flore » est bien amené, ce qui justifie doublement ma remarque précédente à ce sujet.

- « Veux-tu aussi … » : ce tutoiement soudain me paraît un peu choquant. Il aurait fallu l’amener, je trouve.

La description de la chambre du narrateur est très bonne. Je visualise moins celle de la jeune fille, et son côté féerique me semble incongru, tiré par les cheveux – ou alors, le narrateur aurait dû en être abasourdi. Le « Comme la mienne, » me fait faire un retour dans le texte, je ne comprends pas d'emblée s’il s’agit de la chambre ou de la cage…

- « Le lendemain matin, contrastant avec mes précédentes nuits entrecoupées de cauchemars, j’avais dormi d’une traite, comme un petit enfant » : ce n’est pas le lendemain matin que le personnage dort, mais la nuit. Il aurait fallu écrire : « Lorsque je me réveillai le lendemain matin, je constatai que … »

La fin de ce premier épisode plonge le lecteur dans la curiosité et ce « Tout a un prix dans la vie… Simplement l'argent ici n'a pas cours » fait frissonner : l’on sait bien que si l’on ne vous fait pas payer un juste prix, la facture peut s’avérer infiniment plus lourde.
En tout cas, l’histoire est bonne, parce que je vais certainement lire l’épisode suivant.
"Très bien +" pour l'intrigue mais "moyen" pour le traitement qui est parfois fort bon et parfois fort mauvais. Donc : "bien"

   FILOMENE   
31/10/2008
frustrée!!j'étais dedans...je cherche la suite...

   Flupke   
4/1/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bon incipit, ça donne envie d'en savoir plus.
Je poste le commentaire principale dans la 2ème partie


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